"There Was Death"
Note : 15/20
My Silent Wake est un groupe qui reste dans l'ombre malgré des années d'existence et une discographie de qualité.
En effet, le groupe anglais est assez discret, par contre il est généreux dans ses sorties d’albums !
C'est donc après un superbe "Damnatio Memoriae" sorti en 2015 et un opus plus dark wave / ambient en 2017 que l'on retrouve My Silent Wake avec "There Was Death".
Avec ce dernier, le groupe est revenu vers un doom / death dans l'esprit années 90.
Cela se ressent surtout dans des titres comme "A Dying Man's Wish", avec un son assez roots, des riffs répétitifs et hypnotiques, et des growls bien crasseux.
C'est froid et acéré.
Même si ce côté glacial se retrouve tout du long de l'écoute des 9 morceaux, l'album est loin de rester uniquement là-dessus et propose bien d'autres éléments.
On découvre notamment un côté plus black metal et le morceau éponyme "There Was Death" qui crée la surprise dans un black metal mélodique, toujours dans l'esprit années 90.
Il y a aussi des titres plus posés comme "No End To Sorrow" qui fait son petit effet, et "An End To Suffering" qui introduit le côté folklorique et dark wave que le groupe aime aussi utiliser.
"Ghosts Of Parlous Lives" est plus calme, lui aussi, assez riche et sentimental,
il se développe dans une atmosphère nostalgique et aérienne.
Le synthé est vraiment présent dans cet opus et rajoute un côté horrifique très sympa, qui est d'ailleurs accentué par des vocalises fantomatiques dans l'énergique "Walls Within Walls".
On retrouve aussi des passages d'orgue dans "Killing Flaw" qui est le morceau gothique de l'album,
il est planant, mélancolique et à la fois dynamique et lumineux, nous rappelant les anciens My Dying Bride, sans copier, attention, car là il s'agit bien My Silent Wake !
Même s'il y a des similitudes, le combo a toujours une musique qui lui est propre, que l'on reconnaît plutôt facilement.
Sans avoir de grandes surprises car cet opus suit le chemin de "Damnatio Memoriae", les Anglais ont néanmoins fait du beau boulot !
On a donc un album varié, rythmé, et avec du relief.
"Invitation To Imperfection"
Note : 15/20
Les Anglais de My Silent Wake aiment surprendre et on le voit bien à la vue de leur discographie.
Ainsi, d'année en année, ils ont muté et évolué vers ce qu'ils avaient envie de faire sur le moment tout en gardant dans le fond un style plutôt sombre et doom.
Seulement voilà, il est assez dur et totalement inutile de leur coller une étiquette d'autant plus que cela enlève de la créativité, chose dont ils font preuve à foison.
Voici donc leur neuvième opus, "Invitation To Imperfection", qui est en fait totalement décalé, encore plus que d'habitude, de par son titre bien sûr mais surtout de par son contenu.
En effet, lorsqu'on commente l'écoute, on se retrouve avec un premier titre instrumental tout en sobriété, on s’imagine qu'il s'agit d'une introduction mais en fait il s'avère que toutes les pistes suivantes (au nombre de 14) suivent le même schéma.
C'est en réalité de courts ou de très longs morceaux instrumentaux, acoustiques, totalement dark wave.
Une dark wave épurée avec peu d'instruments mais assez variée de titre en titre, on a ainsi de la flûte dans "Tempest" qui a un côté épique, des percussions et des sons étranges dans "Bleak Spring", ou encore des voix et des vocalises chamaniques dans le plus ésothérique "Helgar Kindir".
Ce sont donc de purs moments ambiants que les Anglais nous livrent dans cet album.
Cependant, tout en restant dans cette optique, on trouve deux titres qui ressemblent un peu plus à ce qu'on connaît du groupe, des ballades acoustiques avec chant clair : "Lament Of The Defeatist" et "Song Of Acceptance". On peut aussi en mentionner un autre, tout aussi intimiste, mais seulement avec des vocalises, "Volta".
Tout ça est bien étrange, voire déroutant, un peu vide et parfois linéaire.
Les Anglais sont allés à fond dans leur délire et cela en devient compliqué de réellement juger cet opus, même s'ils nous ont déjà habitués à des surprises.
Ce n'est pas vraiment un vrai album en soi, davantage un projet parallèle qui s'avère plutôt agréable en musique de fond.
"Damnatio Memoriae"
Note : 18/20
En cette année 2015, nous sommes bien servis en termes de doom, et notamment avec le huitième opus de My Silent Wake, "Damnatio Memoriae".
Ce qui fait presque un album par an depuis sa formation !
Ils n’ont donc pas chômé et nous présente aujourd'hui le petit nouveau plein d'ambitions.
Rien qu’en regardant la pochette avec cet artwork dérangeant réalisé par le Finnois Juka Vuorma, on sait que l’album va envoyer du lourd !
Et puis quand on sait qu’il a été enregistré aux Priory Studios par Greg Chandler, chanteur d'Esoteric, et qu’il a lui-même participé en enregistrant des parties de chant, eh bien cela met encore plus l’eau à la bouche !
Pour cet album, encore des changements de line-up qui sont fréquents dans le groupe, avec cette fois un nouveau batteur (Gareth Ariett) et l'arrivée du guitariste (Mike Hitchen).
Au fil des titres, on se rend compte que les Anglais ont à nouveau voulu experimenter autre chose comme c’est déjà arrivé plusieurs fois dans leur carrière.
"Damnatio Memoriae" est plus froid et violent, plus death, voire black parfois ("Black Oil").
Il y a donc un fossé entre ce "Damnatio Memoriae" et et "Eye Of The Needle" (2014) qui était dans un style plutôt ambiant.
Et pour le coup, cet opus est aussi moins mélodique et gothique que par le passé.
Les riffs mélancoliques à la My Dying Bride sont moins présents sauf dans "And So It Comes To An End" qui est le plus calme ou la deuxième partie du long (environ 14 minutes) "The Empty Unknown" qui est plus progressif et vraiment splendide !
Le chant saturé occupe également plus de place dans ces titres alors que les voix claires se font plus rares, à part dans "Chaos Enfolds Me" qui fait d’ailleurs très Pink Floyd.
Il n’y a plus de ballades médiévales qui n’auraient logiquement rien à faire avec des titres aussi pesants que "Of Fury" ou le plus brutal "Now It Destroys".
La basse, que l’on entend vraiment bien, est d’ailleurs très efficace et rajoute de la lourdeur,
et les riffs qui sont absolument géniaux se trouvent être entêtants et surtout recherchés !
Plus rapides, énergiques et peut-être moins pesants, "Highwire" et "The Innocent" nous proposent encore quelque chose d’inattendu.
"Damnatio Memoriae" est un album varié avec huit titres différents les uns des autres mais qui créent tout de même une unité.
Tout est bien construit et captivant. En résumé, tout est parfait !