Mutiny Within est un de ces groupes à l’histoire assez tumultueuse. Plus précisément, Mutiny Within fut parfois un grand bordel à comprendre, sans doute autant pour les fans que pour les musiciens entre eux. Entre changements de line-up, hiatus, splittera - splittera pas, rupture avec le label et j’en passe et des meilleurs, Mutiny Within n’a pas vraiment été gâté ni même servi par ses décibels pourtant prometteurs. Mais, mine de rien, malgré toutes ces épreuves, Mutiny Within est toujours debout, toujours vivant, rassurez-vous (et même après des mutineries internes haha !). Quoi qu’il en soit, 2017 marque le retour de la bande ricaine, et c’est donc près de quatre ans après "Synchronicity" que les quatre d’Edison (New Jersey) reviennent avec "Origins". Alors grand renouveau ou puissant retour aux origin(e)s ?

Eh bien de façon très surprenante, la réponse est "ni totalement de l’un, ni intégralement de l’autre". En fait, pour tout dire, elle serait "un peu des deux et beaucoup de cette orgie habituelle entre mélo-groove-heavy et metal tout court". Pour le côté musical, comme à son habitude, le quatuor emmené par les vocales de Chris Clancy délivre un lot de rythmiques techniques, de parties solistes ardues et bien évidemment de titres qui envahiront les prochaines setlists live de la formation ("Justify"). Flirtant au beau milieu d’un gang-bang des styles, des influences et des genres, Mutiny Within emprunte au power sa puissance et sa technicité, au heavy dit "moderne" son côté couillu et percutant tout en dénotant une tendance poussée vers un metal mélodique surplombé par une alternation de screams, de growls ou de cleans (y'en a dans le coffre comme on dit…). D’ailleurs, toujours au milieu de ce melting-pot, "Origins" ne se prive pas pour exploiter tant des textures "ambiantes" voire "symphoniques" ("Silent Weapons", "Secrets") tout comme des éléments dits "modernes" ("Internal Dissension"). Par-là même, "Origins" se révèle adepte de diverses influences sans jamais trahir l’image de Mutiny Within. En effet, malgré ce brainstorming des plus improbables qui a occupé Daniel Bage et compères, l’album résonne d’une façon fluide et homogène, et surtout trempe ses décibels dans la même essence ("Archetype Of Destruction").

Mutiny Within se plaît toujours à laisser la part belle aux parties claires, d’ailleurs, Chris Clancy semble avoir travaillé sa voix. Celle-ci sonne même parfois rajeunie face au reste de la discographie du groupe et aux années qui s’écoulent ("Stay Forever" n’a rien à voir par exemple avec "Awake" ou encore "Embers"). Quoi qu’il en soit, toujours pour le côté sonore, l’album se voit également gratifié de la présence d’invités de marque amenant un petit prestige en plus à ce "Origins" puisque ce n’est pas moins de trois guests qui défileront respectivement sur une piste chacun. A savoir Justin Hill (SikTh) posant sa voix sur "Serenity" pendant que Per Nilsson (Scar Symmetry, Kaipa etc.) et Andy James (Sacred Mother Tongue, Fields Of Nephilim etc.) poseront leurs notes respectives sur "Silent Weapons" pour le premier et "Reasons" pour le second. Pour le côté addictif cette fois, comme rabâché toute à l’heure, Mutiny Within propose, plus que jamais, un melting-pot du mélodique au power en passant par des phases death et heavy (histoire de bien ratisser large). Et si ce n’est pas suffisant, Mutiny Within attaque le tympan avec des refrains entêtants qui feront mouche dès la première écoute ("Circles").

En fait, avec ses dix titres (pour une quarantaine de minutes), "Origins" ravira les fans habituels de Mutiny Within tout en attirant également les fans de Trivium, Threat Signal ou encore du In Flames post-"Come Clarity". Même si Mutiny Within ne revient pas totalement à ses origines ici, Mutiny Within revient assurément aux origines d’un metal abrupt et sincère prouvant ainsi que la musique imbibe son sang et son "Origins". Aussi simple que technique et abordable qu’efficace !