Je pense humblement que l’on ne peut pas se tromper quand on avance qu'Arch Enemy et The Agonist sont probablement les deux meilleurs exemples pour quiconque ne serait pas familier avec le death metal mélodique avec une chanteuse à sa tête. Dans ce même ordre d’idée, je crois à nouveau bien humblement qu’il faudra maintenant compter sur Moyra à titre comparatif dans ce sous-genre.
Nous provenant de la Pologne, fondée en 2017 par la chanteuse Margo Szkoda-Hreczuch, Moyra présente donc son tout premier album. Ce qui frappe en premier est la qualité de la production, surtout au niveau de la tonalité des guitares. C’est exactement le genre de distorsion qui me plaît, proche du djent, acérée et précise. L’album débute sur des arrangements de basse et de cordes, plutôt techniques, qui me rappellent certains albums d’avant-garde metal.
Ce n’est qu’une question de temps avant que l’on entre dans le vif du sujet, avec un death moderne propulsé par la voix versatile de Margo. Ses growls sont agressifs et malsains, dans le "bon" sens du terme. Sa voix claire est toute aussi agréable, sans faire dans l’excès, elle demeure puissante et mélodique. Mais il faut entendre qu’une seule fois la performance qu’elle livre sur la pièce "Unleashed Spirits" pour saisir toute l’étendue de son talent.
J’ai toujours eu un faible pour la basse. Je trouve que cet instrument est sous-estimé dans le metal, autre que le prog. D’entendre celle-ci avec vigueur dans les passages instrumentaux de "Perception Of Souls" est un vrai régal. Cela confère également une profondeur à la production et son interaction avec les guitares assure un niveau technique qui ne rebutera pas ceux qui préfèrent le death metal mélodique plus traditionnel.
La première partie de l’album pourrait vous laisser croire que vous n'aurez affaire qu’à un énième album de death mélodique, cependant Moyra évite ce piège en touchant à différentes influences, comme le metal mélodique ainsi que l’industriel, pour ne nommer que celles-ci ("Unleashed Spirits", "Forgotten Prophecy/End Of The World").
Je le répète donc en guise de conclusion : tous les amateurs de The Agonist et Arch Enemy qui en redemandent toujours plus sauront se délecter de cet album. Une véritable gourmandise de death mélodique.
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