Mouth Of The Architect ne révolutionne pas grand chose. Avec son metal mid tempo, lancinant et puissant, une sorte de lame de fond qui vient prendre ton âme, il y a quelques temps, le groupe aurait encore fait sensation ou un sorte de sensation dans les chaumières. Au jour d’aujourd’hui, j’y trouve des qualités, certes, des envies, et un dérivé de quelque chose de puissant, des constructions sur des bases de death tout en empruntant à différents styles tel un progressif, ou encore des parties expérimentales.
Avec de grosses guitares et une basse omniprésente, des sonorités rock-stoner viennent se poser sur une batterie très présente également. Le double chant du groupe permettant d’avoir différentes sonorités, autant aériennes que très death métalliques pour l’autre. Des envolées métalliques, techniques aux parties aériennes et atmosphériques, et aux apports de piano, Mouth Of The Architect est étrange, proposant un concept intéressant mais se révélant très vite assez fatiguant et inintéressant. Je m’explique : le concept entre thrash, death et atmosphérique, est très intéressant sur le papier, car ce sont des styles qui peuvent s’avérer être complémentaires, ajoutant à ceci les deux chants, clairs et saturés, tous les éléments sont réunis théoriquement pour faire un album défiant les lois de ce qui se fait métalliquement, et apportant un peu de sang neuf dans ce paysage metal qui se sclérose et manque d’inspiration. Les premiers morceaux s’enchaînent de façon idéale, un sourire aux lèvres, une bière à portée de main, on se dit que ouais c’est cool, ça n’augure que du bon. Elevés par les Cult of Luna et consorts, Mouth Of The Architect se débrouille bien, donnant couleurs et identité à ses morceaux. Puis on déchante… trois morceaux, et ceux-ci continuent de s’enchaîner avec le même flegme mais également la même torpeur que les premiers, nous entraînant dans un univers qui se révèle traîner en longueur et être assez… inintéressant. Dommage.
La production s’avérait être â la hauteur, des compositions avec de bonnes idées. Le concept est intéressant avec 6 titres, affichant des durées de morceaux allant de 6 à 11 minutes. Là où le bât blesse, c’est justement le rapport entre ces durées et les mises en relief des morceaux qui sont, à mon sens, trop linéaires et sans assez de relief pour leur donner un côté intéressant. Chaque morceau aurait pu faire moitié moins de temps et on n’en serait pas porté plus mal, et surtout l’ensemble du CD aurait été plus intéressant… Un essai original mais non transformé par le groupe. On demande à voir en live notamment pour vérifier si cette efficacité qui n’est pas au rendez-vous trouve tout de même grâce aux yeux du public…
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