Le groupe
Biographie :

Mountaineer est un groupe de doom / sludge / post-rock américain formé en 2015 et actuellement composé de : Clayton Bartholomew (guitare, basse / ex-Secrets Of The Sky, ex-Lycus), Miguel Meza (chant / ex-Ashes Of American Flags), Patrick Spain (batterie / Catapult The Dead, Dustern, None Shall Thrive, ex-Downside, ex-Mr. Roper, ex-Sagaba), Forrest Harvey (guitare), Isaac Rigler (guitare / Daxma, ex-Leucosis) et Dillon Variz (basse). Mountaineer sort son premier album, "Sirens & Slumber", en Mai 2017 chez Lifeforce Records, suivi de "Passages" en Juin 2018, et de "Bloodletting" en Mai 2020.

Discographie :

2016 : "Mountaineer" (EP)
2017 : "Sirens & Slumber"
2018 : "Passages"
2020 : "Bloodletting"
2022 : "Giving Up The Ghost"


Les chroniques


"Giving Up The Ghost"
Note : 16/20

Evoluant aux confins du dark doom, post-metal et du heavy rock, Mountaineer, devenu sextet, nous propose son nouvel album "Giving Up The Ghost".

Ayant considérablement évolué en matière de composition et de son depuis leurs premiers efforts, "Sirens And Slumber" et "Passages", le combo tout droit venu d’Oakland nous sert pour cette cuvée 2022 sept titres raffinés qui prêtent au voyage et à la pensée solitaire. Ce quatrième album, qui doit s’écouter d’une seule traite, est riche en contrastes et sait faire la part belle aux moments instrumentaux planants pendant de longues minutes avant de laisser monter la mayonnaise pour nous servir une voix riche et enveloppante. Cet album pourrait clairement servir à une bande originale d’un reportage sur le Grand Nord canadien ou autre région sublime et désertique. Le mix, quant à lui, est une franche réussite !

Sans pour autant être l’album de l’année ni le renouveau du genre, "Giving Up The Ghost" n’en reste pas moins une belle réalisation à écouter au casque, bien calé dans son canapé.


Byclown
Mars 2022




"Bloodletting"
Note : 15/20

Après deux albums, "Sirens & Slumber" (2017) et "Passages" (2018), les Américains de Mountaineer faisaient leur retour studio avec "Bloodletting". Moins de dix titres pour moins de cinquante-cinq minutes mais surtout pour un périple entre post-machin, post-bidule et une touche de sludge.

Entre lumière et crasse, Mountaineer se veut ici à la fois hypnotique, clairvoyant et oppressant. Comme ses prédécesseurs, "Bloodletting" s’apparente à une espèce de concept album dont les thèmes et thèses principales gravitent autour du passage vers l’au-delà, de l’abandon et de la séparation entre le soi physique et l’âme. Pourtant "Bloodletting" n’est pas un adieu, plutôt l’apport d’une parole presque messie dans l’approche. "Bloodletting" est d’ailleurs insaisissable, notamment musicalement. Les six de Mountaineer donnant à cet album des aspects instables dans ses compositions que dans ses émotions et évidemment ses ressentis ("To Those We’ve Said Goodbye", "South To Infinity").

À ce propos, "Bloodletting" ne se case réellement jamais dans un seul étui, l’album regorge de facettes différentes et trempe en permanence les attentes de l’oreille pour mieux prendre à contre-pied l’auditeur ("Apart", "Still", "Ghost Story"). Le tout pour un rendu à la fois si paisible mais tourmenté, lumineux mais noircis d’orages incessants !


Rm.RCZ
Septembre 2021




"Sirens & Slumber"
Note : 15/20

Lorsqu’un groupe commence à se définir comme faisant du post-rock, nous pouvons généralement nous attendre à deux choses : de la musique ambiante, aérienne, pleine de reliefs, mais aussi des chansons parfois trop longues qui peut rendre l’écoute d’un album presque inaccessible. Fort heureusement, Mountaineer a la capacité de garder de garder les qualités du premier point sans tomber dans les travers du second. Nous nous retrouvons donc avec un album de 42 minutes pour 9 titres, soit une moyenne de 4,6 minutes par titre, ce qui est très raisonnable pour ce style de musique.

Le groupe propose donc ce que le genre a de meilleur à proposer. L’album est plein de rebondissements et va chercher dans des inspirations shoegaze ou encore d’écrasantes sonorités sludge. Des morceaux comme "Pull The Blind" viennent même me rappeler les Français de Klone, ce qui est un beau compliment, tandis que d’autres passages de l’album me font penser à Alcest. Autant dire que le groupe de San Francisco fait dans la diversité. Ce qui est important pour ces groupes de la vague post-rock, c’est de réussir à faire voyager l’auditeur. Si ce style n’est pas celui que j’irais écouter de manière instinctive, je dois avouer qu’ici le pari est plutôt réussi. Je ne tombe jamais dans l’ennui, les 42 minutes passent comme 20.

Je ne peux m’empêcher de penser à l’un des rares autres albums de post-rock que j’ai écoutés dans ma vie : "Nuit Noire" de Lost In Kiev. L’opus des Américains n’atteint pas le niveau de celui des Français selon moi. En effet, "Nuit Noire" me laisse un souvenir marquant même plusieurs années après l’avoir écouté et sans me souvenir de la moindre ligne de l’album. Étrange me direz-vous ? Eh bien en réalité, ce n’est pas un souvenir musical qu’il me reste, mais un souvenir de sensation au moment de l’écoute de l’album. Et c’est là où toute la magie du post-rock repose. Avec "Sirens & Slumber", Mountaineer devrait donc pouvoir marquer plus d’un esprit.


John P.
Novembre 2021


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/mountaineerbayarea