Le groupe
Biographie :

Mortillery est un groupe de thrash metal canadien formé en 2009 et actuellement composé de : Miranda Gladeau (basse), Kevin Gaudet (batterie), Kent Quinlan (guitare), Alex Gutierrez (guitare) et Cara McCutchen (chant / Minax). Après un premier EP éponyme, le premier album du groupe, "Murder Death Kill", sort en 2012 chez Napalm Records. "Origin Of Extinction" suit en Février 2013, toujours chez Napalm Records. "Shapeshifter" en Mai 2016.

Discographie :

2010 : "Mortillery" (EP)
2012 : "Murder Death Kill"
2013 : "Origin Of Extinction"
2016 : "Shapeshifter"


Les chroniques


"Shapeshifter"
Note : 16/20

Présent sur la scène metal canadienne depuis 2008, Mortillery, directement des plaines d’Edmonton, nous propose son troisième album, "Shapeshifter", avec un seul et unique dessein en tête : livrer du pur et traditionnel thrash metal, le plus  old school  possible. Il ne faut qu’une seule écoute pour réaliser que leur mission est atteinte.

En effet, dès les premières notes de la marche militaire de "Radiation Sickness", la voix stridente de Cara McCutchen vous attaque d’un seul coup de semonce. Sur fond de triolets ultra précis à la guitare, la pièce rappelle immédiatement les meilleurs moments du bon vieux thrash ancien. Les hostilités ne s’arrêtent pas ici, loin de là, car suit immédiatement l’une des meilleures chansons de l’album, soit "Age Of Stone", avec ses rythmes saccadés et ultra rapides, des riffs et une Cara en furie. La section rythmique du groupe fait un boulot respectable, la basse par contre ne faisant que suivre sans trop d’inventivité la batterie. Mais l’on parle de thrash ici, pas de metal progressivo-jazz-djent ! La pièce "Mantis" vous fera par contre découvrir un côté plus technique du groupe, avec des passages proches du black-death loin d’être déplaisants avec ses blast beats d’outre-tombe !

Vocalement, Mme McCutchen fait partie de ces chanteuses auxquelles soit on s’habitue, soit elle vous dérangeront éternellement. Je suis dans une position plutôt ambigüe dans son cas : dans certains passages, elle démontre clairement des habiletés mélodiques tandis que la plupart du temps, elle se contentera de crier la même note ad vitam æternam. Elle se permet ici et là également quelques  growls bien sentis, qui par chance viennent diversifier un chant en majeur partie beaucoup trop linéaire. Au-delà de ce constat plutôt négatif, il faut tout de même mentionner sa performance, digne des meilleurs du thrash. Il s’agit ici plutôt, comme je le mentionnais, d’un goût qui se développe avec le temps. La production est typique du style. Genre "rentre-dedans", elle laisse une place égale et bien mixée aux guitares et à la batterie, s’assurant d’une puissance constante sans pour autant écraser les parties vocales de McCutchen.

Mortillery fait mention d’influences variées dans sa biographie. Le registre couvert est large et inclut autant Judas Priest que Death Angel. Le groupe réussit de belle façon à inclure ces influences dans son album sans pour autant copier sans vergogne ses idoles. Je crois sincèrement qu’ils réussissent ce tour de force de par leur honnêteté dans leur approche ainsi que par la voix unique de McCutchen. Il y a dans la musique de Mortillery un profond respect pour le style, un sens du travail sans arrondir les coins.


Mathieu
Juin 2016




"Origin Of Extinction"
Note : 14/20

Ce groupe canadien qui existe depuis 2008 en est à son deuxième album avec "Origin Of Extinction" sorti chez Napalm Records. Sa pochette marquera les esprits mais pas pour de bonnes raisons, heureusement on en voit rarement parce qu'elle est complètement ratée… Malheureusement pour la musique, on risque de s'en souvenir beaucoup moins. Pas que ce soit mauvais mais c'est du déjà entendu. La particularité c'est le chant parce que du thrash avec une chanteuse ça ne court pas les rues !

L'intro "Battle March" marque le coup avec une mélodie qui se mémorise rapidement, c'est là plus heavy que thrash d'ailleurs. La partie thrash commence doucement avec "No Way Out" qui est le prolongement de cette intro. Avec "Cease To Exist" c'est là qu'on commence à entrer dans le vif du sujet !

C'est-à-dire des rythmiques qui varient assez régulièrement dans les morceaux, ce qui les rend agréables et peu ennuyeux. Pourtant, tout ne va pas aussi vite que dans thrash classique, on est vraiment à la frontière entre les deux. Si le chant fait globalement penser au thrash comme Kevin Gaudet à la batterie qui frappe fort et vite tout au long de l'album, il y a aussi la plupart des soli et une partie des rythmiques qui fait plutôt penser au heavy metal.

Il n'en reste pas moins que les compos sont bonnes, c'est bien structuré et cohérent dans l'ensemble. "Seen In Death" et "The Hunter's Lair" sont les deux morceaux les plus convaincants, ils donnent de sérieuses envies de headbanguer ! "Maniac", par contre, ne manquerait pas si elle ne figurait pas sur cet album. "F.O.A.D" est lui aussi un des moments forts de l'album avec ses "Fuck You" et son riff implacable !

La performance vocale de Cara est toujours intéressante sur cet album, elle chante avec beaucoup de hargne et de conviction. Elle a des possibilités vocales très étendues allant du chant très thrash à un chant clair très aigu. C'est clairement le gros atout de Mortillery, sans aucun doute que sans elle, le groupe aurait du mal à sortir du lot. Les autres musiciens ont aussi de la conviction dans ce qu'ils font mais il leur manque cette hargne et cette énergie typique du thrash metal.

On a donc avec tout ça un bon album thrash mais qui ne se démarque pas vraiment de ce qui a été fait depuis une trentaine d'années, tout dépend ce qu'on recherche à travers la musique mais personnellement entendre quelque chose de déjà entendu ne m'intéresse pas plus que ça, même si c'est bien fait.


Antoine
Mars 2013




"Call Of The Black Winds"
Note : 16/20

Non d’un caribou en rut, vous voulez un peu de masturbation métallique ? C’est vers Mortillery qu’il faut se tourner, du thrash metal canadien ayant pour particularité prononcée, allez messieurs… une femme au chant, et bordel à moins d’aimer les challenges, je n’aimerais pas qu’elle me foute une tarte dans la gueule.

Néanmoins, leur premier opus "Murder Death Kill" est tout simplement une tuerie qui pue le old school, et nous tarderons pas à trouver les influences dès les premiers titres, notamment le titre éponyme de l’album qui me fera penser à "Motorbreath" de Metallica, "Sacrifice" qui sentira l’influence Judas Priest au niveau de la voix, puis le break nous transportera vers un Slayer durant la période "Raining Blood". En aucun cas il s’agit de plagiat, je tiens à le préciser, mais le groupe prouve qu’avec des bases old school, un son un peu plus neuf, et une envie de faire revivre cette grande époque des années 80, on peut faire ça bien, 30 ans plus tard. C’est ce qui me touche généralement avec les groupes underground axés old school, faire du neuf avec du vieux, avec le challenge de ne pas faire du réchauffé. Et tout l’album sera dans cette veine en gardant une cohérence, une fougue, où chaque titre sera une découverte sans vraiment l’être, car étant musicien, je me suis dit qu’avec une base de certains de leurs accords, ou encore le rythme d’une intro, je serais parti probablement dans les mêmes accords, ou rythmiques, ce qui est assez amusant d’ailleurs pour ma part d’avoir eu des raisonnements similaires. "Outbreak", "Countless Suicide" et "Voracious Undead" sont des titres qui vont droit au but, ce qui n’est pas pour me déplaire, même si je l’ai dit précédemment, l’album est sensiblement dans la même veine durant les 10 titres, mais ces trois titres-là sont tout simplement des tueries sans nom !

Et en ce qui concerne le mixage, on ne se plaindra pas, même si j’aurais probablement apprécié des guitares ayant un son plus creusé, voire même avec un peu plus de distorsion histoire de donner un côté plus old school au son. Mais hors de question de bouder son plaisir avec cet album qui annonce un groupe très prometteur !


Motörbunny
Novembre 2012


Conclusion
L'interview : Alex Gutierrez

Le site officiel : www.mortillery.com