Le groupe
Biographie :

La génèse de Mortalis Heriwald eut lieu en 2001 avec Sylvain à la guitare et Mathias à la batterie. Marlon prit le poste de guitariste quelques semaines plus tard alors que le chanteur du moment décidait de quitter le groupe. Commence alors la recherche d'une identité en même temps que de musiciens et d'une ou plusieurs voix masculines ou féminines. Le mois de Décembre de 2004 vit l'arrivée de Jérémie à la basse tandis que d'autres chenteurs, chanteuses et musicien(ne)s venus de tous horizons défilent mais Mortalis Heriwald ne trouve pas le feeling qui unit déjà ses quatre premiers membres. En Septembre 2005, Julie, à la puissante voix black / death vient apporter une nouvelle dimension au groupe. Cependant, les Mortalis ne sont pas au complet et au mois d'Avril 2006, ils font la connaissance de Véronika, dont le jeu et la voix vont achever la construction de l'esprit du groupe. Il est alors décidé de tout reprendre depuis le début, les vieilles reprises inhérentes à toutes les jeunes formations sont abandonnées et la composition se met en place. Mortalis Heriwald avance lentement mais sûrement puisque chacun des membres, tous d'origine musicale différente, apporte sa touche et son opinion aux compositions mais ils trouvent leur style grâce à cette méthode. Le groupe a à son actif une participation au festival Emergenza durant lequel il se hissa jusqu'en demi finale et joua au Gibus et au New Morning (Paris), il effectua également plusieurs concerts dans sa région d'origine, le Val de Marne.

Discographie :

2009 : "Avoid The Unknown"


La chronique


Jeune groupe originaire de Joinville le Pont et formé vers le milieu de notre décennie actuelle, Mortalis Heriwald, sort sa première prod. Une démo, ou un EP appelez ça comme vous le voulez, mais en tous les cas une première prod. Et je dois dire qu'au départ si je n'avais pas l'impression que ça cassait trois pattes à un canard au tout début, je pense qu'après une écoute approfondie, je ravise mon impression et je dis que le groupe a un petit quelque chose, un quelque chose de plutôt intéressant... Bon c'est certain qu'avoir un gros son, il faut aussi les moyens, de la maturité, de l'envie, et encore des moyens... ! Donc on ne laminera personne pour le son qui manque de puissance un peu au niveau de la batterie, de la profondeur dans les guitares, c'est ce qui manque sur les morceaux, mais dans l'ensemble c'est largement correct. A côté de cela les p'tits gars ont de la suite dans les idées et des idées à revendre. C'est dans un registre black/death aux envies mélancoliques, mélodiques et néo-classiques que se situera le genre de Mortalis Heriwald. Ce EP ne contient que quatre titres qui servent, je pense, à faire découvrir la musique des franciliens à l'Hexagone.

Ce que l'on va trouver à l'intérieur de ces quatre titres est plutôt hétéroclite. En effet, parce que "Fucking Heavy" commence le CD avec un ton grandiloquent, en offrant des guitares plus axées vers un thrash/death technique, agrémenté de claviers utilisés pour donner de la symphonie, de la profondeur et de l'humeur. La voix quant à elle reste dans une sonorité très death metal, alors que certaines parties rythmiques seraient plus heavy. Ce premier morceau montre la capacité d'écriture de Mortalis Heriwald à savoir qu'ils ne se cantonnent pas à composer du thrash/death/black simplement. Ils veulent faire évoluer le morceau dans son propre déroulement, c'est pour cela qu'on pourra y découvrir un passage presque de composition "musique classique" aux environs de 3'48, suivi de passages plus complexes, tant aux guitares qu'à la batterie, flirtant avec le black metal, jusque dans le chant. Le groupe offre un début de CD de manière honorable, mais il faut faire attention à ne pas créer de trop longues atmosphères sans vocaux, car "Fucking Heavy" aurait peut-être tendance à manquer de paroles, mais est-ce justement la structure du morceau qui veut cela, le côté technique ayant pris le dessus... En revanche, le deuxième morceau "Look At Me" est une juste continuation de "Fucking Heavy", on a l'impression que c'est vraiment la continuité logique qu'il fallait au premier titre. Le hasard ou un effet calculé, seul le groupe pourrait y répondre...

Et donc "Look At Me", change de thème, ce titre est nettement plus atmosphérique grâce aux claviers mais aussi aux vocaux féminins doublés, qui viennent apporter de l'aération à l'ensemble. Un ensemble qui se développe sous de nouvelles hospices puisque cette chanson se développe plus vers un black metal atmosphérique , limite symphonique toujours avec cet aspect très triste, très noir. J'y ai pris plus de plaisir, surtout lors du passage au piano aux deux tiers de la chanson, suivi de guitares harmonisées totalement déroutantes tant elles sont en adéquation avec l'ambiance du morceau, mais en même temps en désaccord avec le reste. "OTH", est le morceau le plus long des quatre puisqu'il dure environ 7'26, bien que les autres avoisinent les six minutes tout de même. C'est également le morceau le plus primitif, le plus roots, le plus black metal, où l'on retrouve des guitares vraiment saturées et aigues, typiquement black metal. Encore une fois Mortalis Heriwald y ajoute son désespoir. Au fur et à mesure, j'ai pu constater que la voix ne se fait pas monocorde et varie entre le black et le death. On retrouve encore cette voix féminine sur quelques passages, pour remettre sur le tapis, des ambiances symphoniques. Cet aspect progressif, revient lui aussi également sur le devant de la scène, avec un très bon passage plus lent, plus goth, néo-classique. D'ailleurs sur ce segment, on distingue vraiment bien les paroles en Français, et la voix de Véro qui vraisemblablement est la claviériste également, me fait beaucoup penser à celle de Francesca Nicoli, la divine chanteuse du groupe Italien Ataraxia, avec son côté grave et suave, en même temps qu'aigu et étrange. Et enfin on termine avec "Post Mortem Sexuality" une chanson qui débute sur un air de piano néo-classique pour poursuivre tout de suite sur le black metal. Mais comme toutes les autres, on retrouve une touche plus que personnelle avec une signature particulière et un penchant vers des thèmes plus tristes en limite goth.

Pour finir, je dirais que Mortalis Heriwald propose une musique très personnelle, une musique axée vers le black metal mais n'hésitant pas à incorporer des longs passages techniques d'une part, au risque de lasser parfois l'auditeur par la longueur, et d'autre part, un musique composée de passages très intéressants tirés d'une scène plus néo-classique, gothique, justement comme les groupes tels qu'Ataraxia. C'est pour cela que je qualifierai leur musique de progressive, car chaque morceau à sa propre identité et jongle seul avec le monde qui l'entoure et avec les quelques notes que le monde nous offre. Mortalis Heriwald a beaucoup de chemin à faire pour arriver à survivre à la scène Française déjà tellement comble, mais c'est un bon début, et je dirais que c'est pas mal. Il est évident que leur musique s'adresse à des gens qui n'écoutent pas forcément que du metal, à des gens qui savent écouter la musique en elle-même, ce qu'elle apporte, ce qu'elle procure, les sentiments et les impressions qu'elle offre. Alors oui, même s'il y a des choses à améliorer, Mortalis Heriwald a une identité...


Arch Gros Barbare
Octobre 2009


Conclusion
Note : 12/20

Le site officiel : www.myspace.com/mortalisheriwald