Le groupe
Biographie :

Venant tout droit d’Oulu en Finlande, Mors Subita est un groupe metal se composant actuellement d’Eemeli Bodde au chant, Mika Lammassaari et Juho Näppä aux guitares, Mika Junttila à la basse et Ville Miinala à la batterie. Le groupe combine un son typé 90’s (At The Gates, Carcass) avec un côté mélodique sous du modern metal bien agressif. Après avoir offert depuis 2003 deux démos et deux EPs, Mors Subita passe à la vitesse supérieure en nous livrant un premier opus en 2011, "Human Waste Compression". En Mars 2015, Mors Subita sort "Degeneration", le second album chez OneManArmy Records. "Into The Pitch Black" sort en Avril 2018 chez Inverse Records. "Extinction Era" sort en Octobre 2020 chez Out Of Line Music, suivi de "Origin Of Fire" en Octobre 2023.

Discographie :

2003 : "Synopsis" (Démo)
2006 : "Epoch" (EP)
2007 : "Paranea" (Démo)
2009 : "Sound Of Spite" (EP)
2011 : "Human Waste Compression"
2015 : "Degeneration"
2018 : "Into The Pitch Black"
2020 : "Extinction Era"
2023 : "Origin Of Fire"


Les chroniques


"Origin Of Fire"
Note : 15/20

Ah ces cris gutturaux dès les premiers riffs de guitare… Cela n’a rien de nouveau mais ça reste toujours efficace, et surtout, la meilleure carte de visite pour s’identifier tout de suite. Mors Subita, groupe finlandais fondé en 1999, évolue donc dans un death metal assez traditionnel, divergeant du côté mélodique de certaines formations de cette contrée.

En effet, leur death metal se veut très robotique, peu mélodique, aux accents industriels prononcés. L’on a donc droit à des blast beats déchaînés appuyant des riffs de guitare accérés et furieux, avec en tête la voix tonitruante et possédée d'Eemeli Bodde. Il est capable d’atteindre autant les registres haut perchés que les tonalités graves. Il s’avère très versatile. Death metal traditionnel donc, mais fortement influencé par le thrash également, surtout au niveau des riffs de guitares. On retrouve un peu de mélodie, si on peut le qualifier ainsi sur la pièce "Blood Eagle", encore une fois le résultat des guitares surtout.

Pour s’assurer de casser toute possible monotonie que l’on peut retrouver parfois dans le death metal pur, Mors Subita n’hésite pas à lorgner du côté du metal industriel, comme sur "Regenerate" et ses guitares proches du djent, downtuned et grasses à souhait. D’ailleurs, plus l’on avance tout au long de l’album, plus on réalise que le death metal des débuts est laissé de côté justement pour cette approche plus industrielle. Il y a certes un retour sur "Downfall", mais clairement cet album se décline en deux volets. On peut entendre cette dualité sur la très Arch Enemy "Tranquillity", qui démontre un peu plus de mélodies.

Les amateurs qui préférent le death metal plus près de ses racines, sans être trop alambiqué, seront ravis avec "Origin Of Fire" qui, pour un groupe finlandais, détonne justement par rapport à ce dont nous ont habitués les Children Of Bodom, Norther et autres…


Mathieu
Octobre 2023




"Extinction Era"
Note : 17/20

Mors Subita revient pour un nouvel assaut de thrash / death mélodique. Créé en Finlande en 1999, le groupe est composé de Mika Lammassaari (guitare, ex-Wolfheart, ex-Eternal Tears Of Sorrow), le fondateur, mais également de Mika Junttila (basse), Ville Miinala (batterie, Vortech) et Eemeli Bodde (chant), ainsi que de Juho Näppä (guitare) en live. C’est donc "Extinction Era", son quatrième album, que le groupe nous présente aujourd’hui.

On démarre avec "Sick", un titre qui n’attend pas pour frapper, offrant un déluge de riffs tranchants sur une rythmique emplie de rage. Très énergique, le vocaliste est totalement déchaîné, mais sait également laisser la place d’honneur aux musiciens, tout comme sur "The Enemy I Know". Le titre pioche dans un thrash / hardcore remuant, mais garde ces mélodies et cette ambiance froide, tout en jouant très vite. "Strain", le morceau le plus long, ajoute quelques ambiances à ces riffs agressifs, renforçant les sombres mélodies déployées par le groupe. On se sent happé et pourtant dérangé par ces harmoniques hypnotiques, qui s’éteignent finalement dans le vide. Pas de temps à perdre, "Overthrown" est la suivante, et ce sont de nouvelles mélodies, plus joyeuses cette fois, qui sévissent. Le son du groupe est lourd, et la basse résonne à la perfection sous les hurlements. Le refrain est toutefois assez mélancolique, à l’inverse de la moderne "Parasites", un titre très groovy. Les leads sont encore une fois un élément clé du titre, mais on se retrouve à secouer la tête en un rien de temps, pendant que le chanteur s’exprime avec véhémence. Attention à la reprise finale...

Petite pause douceur avec "Farewell", un titre qui propose une guitare au son clair, rapidement rejointe par une saturation planante, puis c’est "Into Eternity" qui vient. A nouveau, une certaine langueur, mais une beauté glaciale qui frappe précisément là où on aime. Les leads contrastent avec ces hurlements féroces, qui se joignent à une rythmique martiale. Très courte, "Disconnect" joue la carte de la fureur brute, entre blast, cris et rythmique ultra rapide. On conserve cet aspect violent avec "The Oceans Will Know My Name", un morceau qui joue sur un contraste entre sonorités imposantes et parties plus douces pour nous faire immédiatement adhérer. "Black And White" reprend ce pattern plus simple mais tout aussi efficace, et y inclut quelques éléments plus modernes, ainsi qu’un groove accrocheur, mais la fin de l’album arrive déjà. Elle sera marquée par "Coming Home", une composition plus lourde, mais également ravageuse. Les leads perçants se fraient sans souci un chemin jusqu’à nous, alors que la rythmique nous matraque sans relâche jusqu’au dernier moment.

Entre mélodies glaciales et rythmiques imposantes, Mors Subita a trouvé son rythme de croisière. "Extinction Era" propose des éléments efficaces tout en collant au style du groupe, ce qui donne sans aucun doute un album explosif !


Matthieu
Novembre 2020




"Degeneration"
Note : 17/20

Un groupe finlandais qui fait du death mélo, tiens, comme c’est surprenant ! Bien sûr, c’est un peu la grande spécialité des groupes du nord de l’Europe mais à force on connaît bien la chanson et c’est ce que je redoutais avec "Degeneration" de Mors Subita car ouais, ne voir que des groupes de death mélodique provenant de là-bas, ça devient trop je trouve. Mais l’approche de Mors Subita est plutôt intéressante car ils ne jouent pas du death mélo classique mais opèrent aussi dans un registre très thrash avec une touche de modernité. Ne vous attendez pas à écouter du Revocation ici, on ressent clairement la touche finlandaise dans le son qui se manifeste par les riffs mélodiques mais aussi dans la structure des morceaux qui est caractéristique des Scandinaves.

Les titres qui composent cet album sont bien foutus, on varie souvent entre des titres au rythme rapide puis mid-tempo, ils ont tous leurs petites touches perso qui font leur effet, le tout avec une diversité de riffs qui est propre au death mélo et / ou au thrash. Le premier morceau, "Degenerate", est une bonne intro à leur univers, incitant au headbang dès les premières secondes avec une batterie qui frappe avec un rythme très incisif bien thrash, le son lourd amène vers le côté death et les riffs mélodiques se joindront un peu plus tardivement. Bref, on a tout ce qu’il faut pour s’éclater les cervicales. Les titres suivants ("Resistance", "End Complete") nous montrent que Mors Subita ne laisse que très peu de répit à l’auditeur avec des morceaux incisifs qui apportent plus de mélodie restant bien en tête, notamment le riff principal d’un des meilleurs morceaux de l’album qu’est "World Separate". L’instrumental "Release" est le seul moment de calme de l’album et nous introduit à "Reform" qui enchaîne bien derrière et qui est l’un des morceaux phare de l’album. Tandis que l’on continue à perdre notre tête à faire du headbang avec "Cult Of Mischief" et "Turmoil", on rebascule dans un morceau bien death mélo scandinave avec "Divine Is A Fraud" mais en restant thrash, surtout avec son solo. Enfin, on conclut par "Last Journey" qui reste très moderne dans son approche death / thrash mélo.

Au début, j’étais plutôt sceptique par rapport à cet album car pour moi le death mélo a perdu de sa splendeur et un certain intérêt dans le metal, mais "Degeneration" m’a prouvé le contraire et je suis content d’avoir eu tort. L’album est bien solide et pas très redondant, même si le chant crié d’Eemeli Bodde n’est pas assez varié selon moi donc très vite lassant au fil de l’écoute, on passe un moment bien agréable, c’est percutant et bien tranchant comme il faut, bien maîtrisé au niveau des mélodies. Donc si vous voulez vous déboîter la nuque en moins d’une heure tout en apportant à vos oreilles un petit quelque chose de nouveau dans le registre du death mélo, jetez-vous sur "Degeneration" sans attendre !


Herizo
Juin 2015




"Human Waste Compression"
Note : 18/20

Mors Subita nous livre un premier album avec "Human Waste Compression", premier regard sur la pochette magnifique avec une petite fille au milieu de décombres, c’est un tantinet dérangeant et agressif, bien à l’image de ce que cet album va nous livrer. L’intensité de cette magnifique galette commencera sur "The Sermon" aux riffs dévastateurs, une batterie monumentale, Juha est un vrai monstre derrière ses fûts et pour un premier morceau Mors Subita nous montre déjà un bel élan de technicités utilisées à bon escient.

De la technique monstrueuse, Mors Subita en livre à la pelle à l’image de "One Million Flies" avec ces flots de riffs guitares phénoménaux, Antii au chant nous balance un growl plus que respectable dans un morceau qui monte en apothéose continuellement, la tension monte avant de partir sur une déferlante aux guitares assez impressionnante, le tout sous la basse tonitruante de Mika qui n’est pas en reste. Une véritable machine de guerre, pas question de reprendre son souffle au fil des morceaux, Mors Subita est un véritable concentré d'agressivité, de passages brutaux, le tout adouci par ces soli guitares donnant l’aspect mélodique de morceaux tels que "Glace Of Fear" et "World Hallucinated", deux morceaux où l’alternance entre la brutalité et la mélodie est la plus parlante pour moi sur "Human Waste Compression". Mika et Tero ont une technique splendide.

"Route Of Final Dusk" me marquera plus par le growl puissant et profond d’Antii et par le jeu à la batterie de Juha, on se demande clairement d’où ils sortent cette énergie délirante dont ils font part. "Route Of Final Dusk", comme l’ensemble des titres d’ailleurs, reste dans un schéma assez similaire au niveau des structures, mais ce n’est en aucun cas dérangeant ici dans le sens où ils arrivent à nous surprendre continuellement à coups de riffs dévastateurs tous plus submergeants les uns des autres. Morceau éponyme de la galette, "Human Waste Compressor" offrira une rythmique un peu plus saccadée, et se différenciera d’ailleurs notamment des autres morceaux à ce sujet, entre les passages qui breakent à fond et ceux où l’on sent une pseudo passade sur une genre disons plus progressif, Mors Subita offre un beau concentré stylistique sans offrir une bouillie inaudible et manquant de structure. Et Antii au chant fait très mal, une voix parfaitement gérée face à une perversion rythmique certaine, des growls juste comme il faut et là où il faut, bref un sacré travail à la composition. Une très belle introduction sur "Entrance Of Sickness", avec une très belle acoustique à la guitare, que l’on se rassure, ce n’est pas le genre de Mors Subita de nous balancer un morceau entier basé sur une belle acoustique et la machine reprendra naturellement sa place, sans passer par une profusion de brutalité cependant, l’ensemble du morceau s’avérera très "calme" d’ailleurs pour ce qui sera sans conteste le morceau le plus mélodique de "Human Waste Compression", ce qui le rendra d’autant plus appréciable.

Pour une profusion de brutalité, il faudra se référer à "S.C.S." et "Burden", batterie danteste, chant puissant et dévorant, basse explosive et riffs de guitares pachydermiques, voilà de quoi rassasier les fans de Mors Subita qui se livrent ici à ce qu’il fait de mieux, nous en mettre plein la tronche ! Avec "Human Waste Compression", Mors Subita délivre un premier album d’une qualité incontestable, et clairement il était temps pour eux de passer la vitesse supérieure après deux démos et deux EPs, ils l’ont fait et avec brio. Voici un album que je recommande fortement.


Phenix
Mars 2012


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/morssubitaofficial