Le groupe
Biographie :

Moonlight Haze est un groupe de power / metal symphonique italien formé en 2018 et actuellement composé de : Alessandro Jacobi (basse / Elvenking, ex-Tragoedia, ex-Trioxia, ex-Burning Black), Giulio Capone (batterie, clavier / 5th Element, Asidie, Betoken, Wild Steel, ex-Bejelit, ex-Drakkar, ex-Pandæmonium, ex-Temperance), Marco Falanga (guitare / ex-Hammered, ex-Overtures), Alberto Melinato (guitare / ex-Insanity Arise, ex-Teodasia) et Chiara Tricarico (chant / Sound Storm, ex-Lust For Oblivion, RavenWord, ex-Temperance, ex-Teodasia). Moonlight Haze sort son premier album, "De Rerum Natura", en Juin 2019 chez Scarlet Records, suivi de "Lunaris" en Juin 2020, et de "Animus" en Mars 2022.

Discographie :

2019 : "De Rerum Natura"
2020 : "Lunaris"
2022 : "Animus"


Les chroniques


"Animus"
Note : 17/20

Depuis l’an passé en particulier, j’ai la drôle d’impression de me répéter ad nauseam combien le metal symphonique est en constante expansion, sans doute l’un des genres les plus prolifique dernièrement. Certaines formations comme Ad Infinitum ont encore frappé fort cette année et d’autres comme Temperance malheureusement m'ont plutôt déçu. Quen est-il donc de Moonlight Haze, formation italienne en qui j’avais de grandes attentes ? En somme, je suis à la fois heureux et soulagé.

Suite à "The Nothing" en ouverture d’album, se voulant rassurant, le deuxième morceau, "It’s Insane" se veut plus prudent, avec un refrain maintes fois entendu dans le genre. Cependant, la pièce suivante, "Kintsugi" s’avère être exactement ce que j’aime du groupe, avec un refrain accrocheur et certains arrangements flirtant avec le metal progressif, surtout dans le bridge. Incluez un interlude piano / basse venant casser le rythme et vous avez ici une belle représentation du meilleur de Moonlight Haze, avec une des performances les plus solides de Chiara Tricarico sur cet album au chant. Elle témoigne ici combien sa voix est versatile. Elle est à mon humble avis l’une des meilleures chanteuses du genre, au même titre que Mélissa Bonny (Ad Infinitum) et Alessia Scolletti (Temperance).

L’on s’attend toujours à ce que la pièce éponyme d’un album soit l’une des meilleures de celui-ci, et Moonlight Haze ne déroge pas à la tradition. "Animus" se veut une des pièces phares de l’album, avec ces arrangements recherchés, son côté un peu plus agressif, et avec encore en tête d’affiche Chiara Tricarico, incluant même les traditionnels growls auxquels nous sommes maintenant habitués dans le metal symphonique. Parlons-en donc de cet aspect symphonique, celui-ci étant présent dans la musique du groupe, mais de manière plus subtile que d’autres du même genre. Je dirais qu’il faut plusieurs écoutes pour découvrir toutes les subtilités des arrangements du groupe, qui ne se veulent pas nécessairement tape à l’œil d’entrée de jeu. Cela ne veut pas dire pour autant que le groupe ne sait pas mettre les orchestrations en avant-plan comme dans la puissante "Tonight". Et quand le groupe poursuit sur cette lancée symphonique, mais qui plus est, s’installe en mode "full power metal" à la Dawn Of Destiny, cela donne la plus qu’efficace "Never Say Never".

L’on peut donc conclure que "Animus" se veut un plus qu’excellent troisième album pour ce groupe qui peut maintenant se targuer de faire partie de la nouvelle élite du genre.


Mathieu
Mai 2022




"Lunaris"
Note : 17/20

Nous voici donc ici en présence du deuxième album de la jeune formation avec à sa tête l’excellente Chiara Tricario (ex-Temperance). L’album démarre sur la simpliste "Till The End" qui annonce tout de même les couleurs de la musique produite par Moonlight Haze. Les influences du groupe sont directement inspirées par la nouvelle mode du metal symphonique à chanteuse saupoudrées çà et là de pop metal à la Amaranthe (ouf, en est-on vraiment rendu là dans les sous-genres ?). Par contre, ne gardez pas en tête cette introduction car il y a au sein de "Lunaris" une quantité impressionnante d’arrangements, comme l’épique et complexe "Wish Upon A Scar" et ses influences symphoniques et folkloriques, le tout appuyé par une agressive Chiara accompagnée avec brio par les autres membres de la formation.

Et lorsque Moonlight Haze se risque à des pièces plus complexes, frôlant les 7 minutes, elle s’assure d’être à la hauteur de ses ambitions. Cela ayant comme résultat l’alambiquée "The Dangerous Art Of Overthinking", flirtant avec les plus complexes propositions de Nightwish, le tout saupoudré d’une teinte progressive plus que bienvenue. Notons au passage les rares growls de l’album, qui viennent ajouter une touche de plus de complexité dans ce morceau-phare de l’album. S’y risquer une fois et réussir haut la main est une chose, mais y retourner pour un deuxième tour, pour 7:30, il faut le faire, d’autant plus que "Nameless City" se retrouve en toute fin d’album. Quoique moins progressive que sa partenaire, n’en demeure pas moins que ce souci d’un niveau de qualité jusqu’à la toute fin est digne de mention.

Ce genre de metal commande des refrains grandiloquents à chanter à tue-tête. Des pièces comme "The Rabbit Of The Moon" frappent directement dans le mile avec une ligne mélodique raffinée, construite de main de maître. Du bonbon ! La pièce éponyme, quant à elle, s’inscrit dans la lignée du power metal mélodique mis de l’avant par Amberian Dawn pour ne nommer que cette formation. Intéressant par contre d’entendre Chiara pousser la note dans des élans d’opéra, démontrant à nouveau l’étendue de son talent et de son registre. D’ailleurs, elle utilise ce registre avec parcimonie sur l’album et je crois, humblement, qu’elle devrait s’exécuter plus souvent. Sa magnifique voix, tout en contrôle, l’est encore plus dans ces notes haut perchées.

S’il existe des lecteurs de French Metal qui me connaissent un peu, il se trouve que vous savez combien j’apprécie le metal chanté dans une autre langue que notre cher Shakespeare. En effet, je trouve que le power metal se prête bien aux langues latines (Mago de Oz, Avalanch, Tierra Santa) et d’entendre Chiara s’exprimer en italien sur l’excellente "Enigma" vient ici appuyer mon propos. S’il est vrai d’affirmer que l’offre au niveau power metal symphonique dépasse largement la demande, celle-ci surtout appuyée par la relève, la place de Moonlight Haze se doit d’être bien en avant plan, car la formation italienne n’en a certainement pas fini.


Mathieu
Octobre 2020




"De Rerum Natura"
Note : 16/20

Il fut une époque où, suivant le chemin tracé par les Nightwish, Therion, Within Temptation et autre Tristania, de nombreux nouveaux visages firent leur apparition sur la scène metal, notammant, sans s’y limiter, Delain, After Forever, Lacuna Coil, Epica, etc. Suivant une accalmie de quelques années, il semble bien qu’une tendance à la formation de nouveaux groupes de metal symphonique avec chanteuse s’impose à nouveau.

Directement d’Italie nous vient donc Moonlight Haze et leur premier album "De Rerum Natura". Ayant en son sein des membres et ex-membres de groupes comme Temperance, Sound Storm et Elvenking, Moonlight Haze profite également de la présence d’un grand du metal symphonique en la personne de Mark Jensen (Epica). Au niveau de la production, rien à déclarer, le boulot relevant du maître Simone Mularoni (DGM) qui s’impose de plus en plus comme l’un des meilleurs producteurs de metal.

Maintenant que la table est mise et que les convives ont été présentés, qu’en est-il du mets principal ? Sans rien révolutionner en bouche, force est de constater que l’ensemble n’a rien de déplaisant. Là où certaines formations de metal symphonique avec chanteuse semble mettre de l’avant une voix plutôt de type "enfantin", Moonlight Haze, avec Chiara Tricario (ex-Temperance) en avant-plan, détone de la moyenne. En effet, son timbre de voix, sans jamais faire dans l’agressivité singulière d’une Lzzy Hale par exemple, démontre tout de même une certaine puissance fort appréciable. Et elle ne se gêne pas également pour pousser la note façon opéra sur l’incroyable "Time" qui, du même coup, démontre toute la puissance du groupe, rappelant au passage les débuts de Nightwish avec un Mark Jensen poussant le growl subtilement. Pour le reste, lorgnant avec envie les influences power metal d’Amberian Dawn tout en explorant les méandres du metal symphonique à la Edenbrige, Moonlight Haze propose donc un savant mélange de mélodies accrocheuses le tout accompagné d’un groupe fort talentueux.

L’un des tours de force du groupe réside dans sa capacité à mélanger un son moderne avec des influences plus traditionnelles et un petit côté folk. S’incorporent donc des sonorités electro à des claviers saveur orchestrale, le tout appuyé par une section rythmique dynamique et des guitares puissantes, sans jamais venir écraser la voix de Tricario. En somme, Moonlight Haze s’avère être une agréable surprise dans le spectre du metal symphonique avec chanteuse et mérite qu’on lui accorde une attention particulière.


Mathieu
Décembre 2019


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/moonlighthazeband