"Vile Postmortem Irrumatio"
Note : 18/20
Monument Of Misanthropy continue le massacre. Inspiré cette fois par le tueur en série
Edmund Kemper, connu sout le pseudonyme de Co-ed Killer, le groupe autrichien composé
de George “Misanthrope” Wilfinger (chant), Julius Kössler (guitare), Joe Gatsch
(guitare) et Raphael Hendlmayer (basse), accompagnés par Eugene Ryabchenko
(Fleshgod Apocalypse) à la batterie, dévoile son troisième album, "Vile Postmortem Irrumatio", chez Transcending Obscurity Records.
On commence avec un sample inquiétant nommé "First Time It Makes You Sick To Your
Stomach" retraçant un interrogatoire, puis c’est avec "How To Make A Killer" que le groupe
nous assène les premiers coups d’une rythmique intransigeante. Complexité et brutalité se
retrouvent sous la bannière d’un death metal old school et épais couvert de vociférations
furieuses, puis les guitares deviennent plus perçantes avec "The Atascasdero Years", un titre
entêtant mais malsain. Les rires et la violence s’allient très naturellement avant de laisser
place à "Hits One And Two" où la technicité des leads rencontre une base surpuissante,
créant un contraste avec la mosh part centrale, puis c’est avec un nouveau sample que la
question est directement posée à Ed : "Why Did You Keep Their Heads". Sa réponse glaçante
nous replonge dans l’angoisse, puis "Manipulating The Experts" nous moleste sans
ménagement à son tour tout en restant dans la fureur travaillée grâce aux guitaristes qui
offrent des harmoniques sanglantes.
Le groupe continue dans la lourdeur avec "Vile
Postmortem Irrumatio", la composition éponyme dont le nom sordide n’a d’égal que
l’ambiance oppressante, puis "The Devil's Slide" revient à une violence chaotique relativement
plus conventionnelle tout en donnant aux parties vocales une liberté intéressante. "Oh, I
Suppose You're Gonna Want Sit Up And Talk All Night Now" nous ramène avec le tueur via
un dernier sample, puis la dissonance prend le dessus sur "A Nice Beheading For MoM",
avant d’être rejointe par la violence pure, pour finalement s’y mêler par moments. "Pueblo
Paranoia" prend la suite avec une touche plus mystérieuse qui ne l’empêchera pas de libérer
sa puissance brute, puis l’album se termine avec "Your Treachery Will Die With You", reprise
de la bien connue composition de Dying Fetus qui colle parfaitement à l’histoire évoquer
tout en respectant la violence.
Monument Of Misanthropy ne fait pas que proposer une violence déchaînée et
intransigeante, car le groupe s’ancre sur un véritable concept pour créer et ordonner ses
morceaux. Peut-on remercier Ed Kemper pour avoir inspiré la rage de "Vile Postmortem Irrumatio" ? C’est très probable.
"Unterweger"
Note : 17/20
Que savez-vous de la violence ? Laissez Monument Of Misanthropy vous l’expliquer. Créé
en 2012 par George Wilfinger (chant, Disfigured Divinity), le groupe change de line-up en
2019 en intégrant Samir Terrack (basse), Cédric Malebolgia (batterie, Putridity), Shoi
Sen (guitare, De Profundis) et Joe Gatsch (guitare, Scävenger). Soyez prêts pour
"Unterweger", leur deuxième album.
L’album débute avec "The Mysterious Hollywood Hat-Trick", une composition à l’introduction
sombre qui nous lâche sur de la violence crasseuse et effrénée en compagnie de Julien
Truchan (Benighted, Néfastes). Les leads perçants sont aussi de la partie, comme sur le
solo, puis la puissance brute refait surface avant de laisser "The Strangulation Of Silvia Zagler"
nous replonger dans une ambiance horrifique. "Tales From The Vienna Woods" frappe
ensuite, conjuguant blast et hurlements féroces sur des riffs épais qui laissent place aux
leads et aux parties entêtantes, alors qu’"Exceptionally Sadistic" met l’accent sur les sonorités
écrasantes et la rapidité. Le final majestueux nous lâche après un sample sur "A Man With A
Special Qualification" et sa brutalité maîtrisée par une technicité explosive. Le groupe
développe ce son brut dans les riffs alors que "Demon Of Graz" nous propose des sonorités
épiques et presque mélodieuses dans ce tas de violence.
L’ensemble du titre est maîtrisé,
des accélérations vicieuses aux deux types de cris, puis "The Strangulation Of Blanka
Bockova" vient à nouveau casser le rythme avec des sonorités angoissantes. "Midnight" nous
écrase immédiatement après avec le retour des riffs sanglants, mais également certaines
parties plus pesantes pour contraster avec la rythmique rapide et torturée. Le morceau est
assez long, mais il laissera la place à "Miami Vice - Miami Gold", un titre sur lequel Sven de
Caluwé (Aborted, Coffin Feeder…) vient hurler. Les sonorités old school sont plus
développées sur ce morceau, permettant au groupe de placer des mosh parts efficaces, puis
"The Legacy Of A Malignant Narcissist" nous permet de respirer un peu avec une douce
introduction. Mais la quiétude ne durera pas, et elle sera rattrapée par une violence
acharnée et des riffs acérés, puis "A Cleansing Storm" annonce la fin de l’album avec un
dernier sample qui colle à la perfection à l’ambiance horrifique. "Fall From Grace" porte le
coup final avec un son accrocheur et pesant développé par des riffs solides et très old
school, qui vont très certainement faire des ravages en live.
Entre horreur et brutal death old school, Monument Of Misanthropy trouve sa place. Avec
"Unterweger", le groupe nous conte massacres et autres histoires macabres tout en nous
écrasant avec des riffs violents et sans compromis.
"Capital Punisher"
Note : 17/20
Monument Of Misanthropy est un projet qui nous vient d'Autriche et qui a comme batteur mister Romain Goulon (Necrophagist), on sait donc directement à quoi s'attendre.
Avec cet EP qui surgit trois ans après l'excellent "Anger Mismanagement'", le groupe reste fidèle à son gros brutal death à la Internecine, ou Hate Eternal si vous préférez, et les trois zicos nous balancent sans remords six titres ultra rapides et carrément lourds, plus deux reprises, une de Death ("Pull The Plug") et une de The Faceless ("Prison Born"), parfaitement maîtrisée.
Ce méfait dure environ vingt-une minutes, on a droit à du blast beat super rapide, des riffs de guitare tranchants et complètement fous suivis par une voix rapide, avec quelques cris très aigus à la Son Goku. La basse, quant à elle, remplit parfaitement son job.
Le tout, vous l'aurez compris, sonne massif et bien bourrin à la fois, c'est rapide et ça tue.
On n'en demande pas plus au trio, ce que l'on veut c'est quelque chose qui nous plaque litteralement contre le mur sans pouvoir sans remettre facilement car, en effet, sur ce skeud il n'y a pas véritablement de temps mort mis à part les deux épilogues.
Tout s'enchaîne rapidement et on en prend plein les esgourdes, c'est rythmé, rapide, maîtrisé et très violent, voilà ce que c'est Monument Of Misanthropy. Un groupe réservés aux fanas de brutal death qui tache à fond et qui nous retourne la cervelle. J'attends le prochain album avec impatience.
"Anger Mismanagement"
Note : 16/20
Oui, on commence à le savoir !! Romain Goulon revient au death metal !! Et alors ??
Bah et alors ? C’est pour un truc de fou, gorgé par son talent de batteur hyper inspiré.
Le haut niveau de la batterie semble atteint tellement son jeu est fin, puissant, technique... eh ouais, tout ça à la fois.
Au niveau oreilles, pour celui qui ne connaît pas Romain Goulon, Monument Of Misanthropy tape, si je puis dire, dans le brutal death hyper violent avec des blasts interminables qui montrent l’endurance du gaillard. Tout l’album est une démonstration de batterie, et ça a de quoi décourager, voire faire raccrocher les baguettes à certains, et ne plus toucher qu’uniquement des baguettes de pain.
Un brutal death à la Hate Eternal en plus agressif et un poil plus rapide, les deux brutasses qui accompagnent mister Goulon ont eu suffisamment de cran pour le suivre dans ce projet ultra extrême et jusqu’au-boutiste dans la brutalité. Un chant assuré par George Misanthrope, et une basse et une gratte assurées par un autre gars qui a déjà roulé sa bosse : JP Battesti.
9 titres ultra intenses avec inclus dedans une reprise de Kreator, "Flag Of Hate" complètement inutile, surtout qu’elle n’apporte rien, ni à Kreator, ni au groupe et encore moins à l’auditeur, d’autant plus que ce titre-là a dû été repris par un million de groupes.
Parlons artwork, il est superbe, avec une bestiole apocalyptique qui dévaste tout, un peu comme Monument Of Misanthropy.
Bon alors, qu’est ce qui ne me plaît pas ? Disons que ça part un peu dans tous les sens, sans réelle trame conductrice, c’est un enchaînement de plans de batterie, de grattes, qui manque un peu de sens à mes yeux.
La production aussi ne me branche pas énormément, elle fait trop "classic brutal death", et elle étouffe un peu la caisse claire quand ça blaste…
Ma joie est retombée, ouais... Monument Of Misanthropy est techniquement irréprochable, autant qu’une culotte de bonne sœur (j’espère) lavée à l’Ariel Bonux main plus, mais la construction des morceaux part un peu dans tous les sens et rien ne reste vraiment en tête.
Ceci dit, il y a des titres qui sortent du lot comme l’excellent "Vegan Homicide" ou "Retarded Phrase Mongers".
L’album est un hymne à l’excellence au niveau du jeu de batterie dans le brutal death, rien que pour ça, il mérite d’être acheté.
Tous ceux qui, comme moi, adorent entendre des parties de drums incroyables et d’une rapidité déconcertante vont se régaler, c’est pour ça que je vais disséquer encore une fois l’album.
Sinon musicalement, rien de neuf à l’horizon et là je dis hélas…. Par contre, en live, ça risque de laisser des traces et la culotte de la bonne sœur n’en sortira pas indemne, même son Ariel Bonux ne pourra rien faire !!
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