Deuxième cérémonie pour Modern Rites. Créé par Jonny “Archytekt” Warren
(basse / clavier / chant, Kuyashii) et Berg “Katalyst” (guitare, Aara), le duo qui nous a déjà
offert un premier album en 2021 renouvelle son partenariat avec Debemur Morti
Productions pour dévoiler "Endless".
"Prelude" capte très lentement notre attention grâce à ses claviers doux et apaisants, mais on
sent que l’intensité monte graduellement pour finalement exploser d’un seul coup sur
"Endless", apportant au flot mélancolique une dimension pesante. Les hurlements
entretiennent la fureur, créant un contraste intéressant avec les éléments les plus calmes,
comme le break où quelques murmures apparaissent avant de laisser la vague de noirceur
nous mener jusqu’à "Lost Lineage" où on découvre une approche nettement plus agressive.
La batterie mène la rivière ténébreuse en proposant des changements rythmiques
intéressants, ainsi qu’à un véritable apaisement avant l’embrasement final, suivi de près par
"Veil Of Opulence" où les deux musiciens se déchaînent tout en alimentant l’atmosphère
aérienne avec des harmoniques vaporeuses.
Les poussées de fureur permettent de rythmer
la composition avant que "Becoming" ne propose des sonorités plus inquiétantes, créant une
tension palpable dès les premiers instants, et qui ne redescendra pas avec ses riffs pesants
et majestueux. On notera les frappes puissantes qui collent à la perfection avec l’approche
imposante du morceau, puis des tonalités plus lumineuses sur "For Nothing", où le groupe
continue dans son approche virulente et menaçante avec un soin particulier apporté à la
dissonance et aux contrastes entre les différents instruments. Le chant change sur
"Autonomy", s’ancrant dans une dimension parfois plus viscérale, ce qui accentue une fois de
plus la différence avec les quelques leads plus enjoués qui flottent dans cet océan
d’angoisse, se jetant à corps perdu pour rejoindre "Philosophenweg", où l’on retrouve
l’ambiance lancinante malgré la puissance de la saturation et des claviers au sein desquels
vociférations et harmoniques inquiétantes errent en permanence.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Modern Rites sait comment créer un
environnement oppressant. "Endless" nous étouffe du début à la fin avec une intensité
incroyable, jouant avec la noirceur comme si elle lui appartenait littéralement.
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