Le groupe
Biographie :

Mind Whispers est un groupe de metal originaire de Bergerac créé en 2003, pratiquant une musique hypnotique lorgnant vers l’atmosphérique mais qui côtoie aussi bien des parties thrash/death puissantes que des mélodies plus seventies. Après avoir enchaîné plusieurs concerts sur la Dordogne et le Lot-et-Garonne et vendu un peu plus de 200 exemplaires de son "Live At Lembarzique Café" sur la région de Bergerac, Mind Whispers entre en studio fin 2004 pour enregistrer son premier album : "Beyond The Scarlet Opening" contenant pas moins de onze titres. En 2007, le nouveau line-up compose de nouveaux morceaux et décide d'enregistrer un nouvel album, plus représentatif de la qualité artistique du moment. C'est pourquoi sept morceaux issus de "Beyond The Scarlet Opening" (2005) succèdent aux sept nouvelles compositions du groupe. Même s'il ne contient qu'une seule galette, ce nouvel album peut être être écouté comme un double CD, en deux fois... Enregistré au AMSR Studio en neuf mois, "Ite Misa Est..." (traduction de " la messe est dite" en latin), sort courant Août 2008 et annonce un nouveau départ pour Mind Whispers. En 2009, c'est "A Near Death Experience" qui voit le jour accentuant ainsi la présence du combo au sein de l'underground de la scène metal française. En Février 2013, la prochaine mouture prénommée "Cosmic Obedience" et qui sera sous forme d'un album 7 titres (prévue pour Avril 2013), est en cours de mastering chez Brett Caldas-Lima au Tower Studio (Megadeth, Cynic, Devin Townsend...). La composition musicale de cet opus marque un tournant dans le style jusque là exprimé et lorgne davantage vers l'atmosphérique... En Mai 2013, le groupe est enfin prêt à diffuser son nouvel album. Depuis, Mind Whispers enchaine les concerts dans tout le grand Ouest de l’hexagone (Bordeaux, Lille, Brest, Lorient, Angoulème…), fait un passage par le Benelux et l’Allemagne et prépare un nouveau chapitre. "Serpentarius" sort des cartons en 2019 via M&O Music.

Discographie :

2005 : "Beyond The Scarlet Opening"
2008 : "Ite Misa Est..."
2010 : "A Near Death Experience"
2013 : "Cosmic Obedience"
2019 : "Serpentarius"


Les chroniques


"Serpentarius"
Note : 17/20

Six ans après "Cosmic Obedience", les murmures de l’âme rempilent avec un nouvel album : "Serpentarius". Une piste introductive, huit titres après et une bonne grosse giflée sauce death mélodieux et mélodique. Un poil technique aussi (même pas mal) et surtout conceptuel, Mind Whispers nous entraîne de nouveau dans son esprit étriqué. Alors, comme chez ton psy, Mind Whispers va s’allonger quelques minutes sur mon canapé et va faire parler son "Serpentarius". Et à la fin, je réclamerai 90 balles évidemment !

Mind Whispers se veut astral, et ses atmosphères s’en ressentent. L’auditeur se retrouve projeté au milieu du cosmos, un peu comme un chevalier du zodiac mais sans le côté paillette. Si Jul s’autoproclame l’"Ovni", Mind Whispers pourrait aisément lui plagier l’appellation. En plus, notre ovni se secoue dans tous les sens à tel point que la navette dans laquelle nous sommes embarqués donnerait le tournis et des vertiges à Thomas Pesquet. "Serpentarius" nous envoie valser dans tous les sens, du plus grand émerveillement devant l’apparition de quelques planètes au désarroi et l’étouffement le plus complet quand nos spationautes se retrouvent prisonniers d’un quelconque trou noir ("...Star", "Again", "Warrior Of Space"). Un peu comme Albator, et même si les gusses de Mind Whispers ne sont pas éborgnés, "Serpentarius" nous emmène jouer les pirates de l’espace et les aventuriers le temps d’une écoute aussi intense que variée. L’instrumental se veut tantôt lourd, tantôt virevoltant, tantôt sombre comme l’étoile noire, tantôt plus frivole comme un Rick embarquant son Morty pour on ne sait quelle péripétie ("Split", "Once", "Rewind").

Même si "Serpentarius" a un nom digne de n’importe quel héritier de Serpentard et qu’il a certainement une signification toute autre en fourche-langue, "Serpentarius" a largement de quoi transformer Drago Malfoy (ou Malfoie selon les versions) en fouine fouineuse (pléonasme +1) de caleçons. Inutile donc de cracher des limaces comme le roux de la saga Potterienne et refermons là cette HP Mania. Et même si on ne parlait évidemment pas des performances de Hewlett-Packard, celle de Mind Whispers n’a pas à rougir. Au contraire, "Serpentarius" est réussi et prenant. De quoi, nous envoyer tous en orbite sans bouger de notre canapé de psy du début. CQFD ! Ah oui, et pour les 90 balles, à l’occasion je peux fournir mon RIB...


Rm.Rcz
Mars 2019




"Cosmic Obedience"
Note : 13,97/20

Avec dix années au compteur, les Bergeracois de Mind Whispers reviennent réglés comme une horloge, après chaque 2/3 ans avec un nouvel album. 2013 est donc l'année de celui-ci. Un album qui s'appelle "Cosmic Obedience".

Et de toutes les productions du groupe depuis leur création, celle-ci est de loin la meilleure pochette qui leur a été donné de posséder. Sans nul doute, "Cosmic Obedience" peut se vanter d'avoir un artwork magnifique, un artwork signé Stan W Decker, grand luxe, grand confort, du cinq étoiles au service du visuel. En effet placé sur un digipack relativement simple, cette pochette a l'avantage d'attirer l'oeil immédiatement et de susciter la curiosité de l'auditeur potentiel. Maintenant il faut aussi que le contenu du CDsoit à la hauteur des espérances que l'on peut avoir rien qu'à regarder son artwork. Et ceci n'est pas chose facile.

C'est vrai que c'est la première fois que je me penche véritablement sur ce groupe, c'est vrai que c'est la première fois que j'écoute attentivement le fruit du labeur de Mind Whispers. L'avantage, c'est qu'il n'y aura aucune comparaison avec les productions précédentes.

Et pour commencer, il faut avouer un chose, c'est qu'il faut franchement plusieurs écoutes pour se faire une véritable idée de l'album et de l'attractivité du style de Mind Whispers. Entre une musique moderne, mi "thrash" dans sa conception actuel teinté d'un "death" dans sa déviance actuelle aux couleurs rythmiquement core sur quelques points, et mi-death atmosphérique, ce sept titres donne beaucoup de mal à se faire apprécier sur les premières écoutes. Pourquoi ? Parce que les chansons sont fades lorsqu'on découvre l'album. Même si cela peut paraître odieux, "Number" ne donne pas spécialement envie d'aller plus loin pour une ouverture de CD, et le manque de punch de "Here Is Your Decline" avec son petit côté industriel, au tempo lourd, lent et saccadé, rend le truc assez pénible en fait. C'est rapidement que l'album se déroule avec cette impression qu'on va s'ennuyer sur presque 45 minutes...

Mais il ne faut jamais rester sur une simple impression... Alors évidemment qu'on insiste et que l'on répète la chose... Déjà à la deuxième écoute, le titre "Here Is Your Decline" passe mieux, et c'est à ce moment que je me suis aperçu que même si le style de Mind Whispers manquait un peu d'énergie vive et dynamique pour faire un peu de rentre dedans et bousculer l'auditeur, il y avait des choses que j'avais ratées à la première écoute. Ne serait que le passage à 3'15 mélodique et facile à retenir, donnant à cette mixture mi-thrash mi death atmos, un visage plus dominateur. Et à partir de là, j'ai commencé à avoir un regard différent sur les chansons de l'album. On se rend compte que Mind Whispers n'ira pas chercher de la violence où il n'y en a pas, mais plutôt de la froideur et une ambiance plus industrielle tout en étant atmosphérique. "Drawnash" montre ce côté glacial et spatial surtout parce que c'est en total adéquation avec le thème de la pochette et que cette chanson arrive à nous transporter. Sur des faux-airs parfois proches d'un Supuration dans son côté mécanique, Mind Whispers s'est cherché mais surtout s'est trouvé une identité. Et l'évolution dans un morceau comme "Drawnash" avec justement ces thèmes presque indus pour terminer sur quelque chose de très versatile, de très atmosphérique et mélodique aussi, montre finalement un savoir faire pour lequel j'ai failli passer à côté.

Grâce à ce genre de longs passages atmosphériques, Mind Whispers se forge un style, les guitares sont cosmiques et ça procure à l'ambiance une dimension sidérale qu'on n'avait pas au début de l'album. C'est cette sensation de béatitude sur les guitares qui font monter les enchères, mais aussi la basse qui a été extrêmement bien gérée dans la production (on pourra dire que l'album a été enregistré au MW studio, donc fait maison, mixé par Hubert Short et Mathieu Monpontet, ainsi que masterisé au Tower Studio de Brett Caldas Lima (Kalisia)), une basse perceptible même quand les rythmiques deviennent un poil plus violentes. Alors après "Drawnash", on arrive à savourer directement "Negative Sphere" qui reste certainement un des meilleurs morceaux de l'album, par ses longs passages aériens où justement l'atmosphère vous laisse planer comme Ether en écoutant les digressions de velours de la basse. Un titre assez progressif de plus de huit minutes.

Dans cette veine-là, Mind Whispers puise sa force, parce que lorsqu'ils commencent à vouloir devenir plus agressif, leur musique perd de sa splendeur. Sur "Infinity" par exemple, le morceau ne brille pas spécialement par son originalité. Les rythmiques basiques ont tendance à vite faire saturer notre appétit, parce qu'elles manquent de puissance dans leur amorce, mais parce qu' elles donnent aussi l'impression d'être trop longues, puisque répétitives.... C'est absolument dommage. Ça fait un petit ça à chaque fois que le groupe veut devenir un peu violent. "Vicious Waters" offre le même genre de plat que "Infinity" ou "Number", ce n'est que lorsque Mind Whispers ralentit le tempo pour être plus atmosphérique et qu'ils touchent du doigt la mélodie, que leur style s'affine et accroche l'auditeur. C'est là que "Cosmic Obedience" gagne des points.

La dernière chanson de l'album "Cosmic Obedience" est justement construite dans ce moule, en évoluant constamment sur des thèmes cosmiques, avec des aérations splendides et des retournements de situation quant aux atmosphères, Mind Whispers capte vraiment bien l'attention grâce à ça. Lorsque leurs guitares sont harmonisées pour glisser vers un univers proche des guitares à la Fractal Gates, et que le titre évolue presque dans du black / death mélo, Mind Whispers s'envolent et on part avec eux.

A l'arrivée, c'est même dommage que sur les sept titres, ils n'aient pas tous été composés comme "Cosmic Obedience", "Drawnash" et "Negative Sphere" et une partie de "Here Is Your Decline", parce que c'est en allant vers ces horizons que le groupe se forgera une identité et arrivera à sortir de l'ombre dans laquelle ils sont peut-être depuis trop longtemps...


Arch Gros Barbare
Juin 2013


Conclusion
Le site officiel : www.mindwhispers.fr