Voilà, les amis, un groupe habitué de nos pages et dont la base (Vitrolles) n’est pas très loin de chez moi, donc aujourd’hui c’est une chronique 100%sudistes que vous lisez (fait rare qu’il faut souligner). Chez French Metal, on aime soutenir la scène française (sinon pourquoi s’appeler "French", n’est-ce pas ?) et votre humble serviteur la soutient du mieux qu’il peut, avec le temps qu’il dispose. Assez de palabres et place à Mindlag Project qui nous présente "Clinamen", son nouvel effort musical qui voit le jour avec le partenariat de Batcat Records.

Si le groupe commence à avoir quelques années d’expérience (Mindlag Project fête cette année ses 18 ans de carrière), je dois vous l'avouer, je découvre le travail des Vitrollais avec "Clinamen" et je dois également surtout vous dire que j’ai pris une sacrée claque car le combo mélange habilement thrash, death, heavy, le rock pur et dur ou encore le progressif (le groupe voue un culte à Pink Floyd). Bref, vous l’avez compris, un monde et un univers somme toute très intéressants (et attirants) et ce, durant les 9 titres et les 30 minutes que dure ce nouvel opus. Certes, certaines mauvaises langues pourraient dire que 30 minutes c’est peu, trop court, que ça marque un manque d’inspiration, absolument pas, et de plus, croyez-moi les amis, ça suffit au groupe pour vous décocher quelques uppercuts et bourre-pifs bien placés…

Chers lecteurs de French Metal, vous me connaissez désormais, j’aime notre scène, je milite sans cesse pour dire que le metal chez nous est vivace, que cela vienne des groupes ou de structures (salles, assos, presse...) actives (selon leurs moyens) toutes autant les unes que les autres, eh bien je rajoute que le metal et notre belle langue se marient à merveille (et j’en fait encore le constat aujourd’hui, n’en déplaise aux puristes biens attentionnés). Oui, Mindlag Project s’exprime dans notre belle langue et franchement ça le fait grave et ce n’est pas avec des titres comme "Gyrophare", "Tribune" ou encore "Electron Libre" qui me feront dire le contraire, et puis dites-vous que l’on ne partage pas la scène avec Gojira, Six Feet Under (tournée européenne 2010) ou Ultra Vomit pour rien…

En résumé, je dirais que leur héros Jon De Grimpclat a de très beaux jours devant lui (intéressez-vous donc un peu au concept du groupe, c’est assez rare pour être souligné), cette nouvelle offrande musicale prouve encore une fois que chez nous, nous possédons définitivement des groupes de grande qualité et "Clinamen" en est la preuve physique. Mindlag Project construit sa carrière, petit à petit, jalon par jalon mais le fait (très) bien et ne l’oubliez pas : "J’aime la musique, je la soutiens", vous savez donc ce qu’il vous reste à faire… Du tout bon, les amis, ça fait du bien de se prendre de temps en temps une claque (musicale, on est d’accord...) et comme dit très souvent un ami : Badaboum !

Dés le premier morçeau, on retrouve tout ce qui avait pu nous faire vibrer lors de la découverte de leurs précédents cds. La pochette de ce nouvel album nous intrigue vraiment et je crois bien pouvoir vous dire qu'elle est à l'image de l'album : emplie de secrets ! Des bruits de pas, un souffle, une porte qui s'ouvre : nous sommes lâchés dans l'univers de Mindlag Project. Une qualité sonore d'un niveau supérieur aux précédents albums nous permet d'apprécier des riffs pêchus, un son de double toujours aussi singulier et cette voix, écorchée à vif.

Au fur et à mesure de ma progression dans l'écoute, je vais de surprise en surprise, "Cayenne" est réellement un petit bijou. Ce morceau présente à la fois une technicité remarquable avec un solo très bien construit et une émotion nettement palpable grâce à quelques notes de violoncelle, instrument précieux pour Mindlag Project, il marque un certain degré d'originalité et une amplification de l'émotion ressentie. La construction de l'album est faite telle un livre, en chapitres, ponctué d'interludes au piano ou seulement marqués par des bruitages. Nous sommes complètement immergés dans un monde, une histoire bien particulière. La tension est palpable dans chaque note et le chant s'est considérablement diversifié pour laisser aussi place maintenant à une voix claire dont on sent qu'elle a été mûrement travaillée. Mindlag Project est un de ces groupes que l'on reconnaîtrait entre mille tant l'émotion qui s'en dégage et le son mettant en valeur tout cela leur est propre et a su nous toucher auparavant. Si vous ne connaissez pas Mindlag Project, n'hésitez en aucun cas à venir vous perdre dans leur univers. Vous n'y trouverez rien de comparable, mais une émotion nouvelle. L'interlude III, précédant "La Chute", nous plonge instantanément dans une noirceur, une lourdeur des plus appréciables étrangement ! Le chant clair est ici, encore une fois, prenant... Il s'intensifie de plus en plus pour laisser éclater un passage hardcore, mais toujours écorché à vif.

Un album aussi puissant que touchant. Ils ont réussi à allier ces deux termes de manière remarquable, tout en sachant aussi nous apporter de la nouveauté. Les riffs ont pris une toute autre ampleur, alternant entre gros passages saccadés, harmoniques bien placées, solo (écoutez "O Mes Frères" et vous aurez une grande stupéfaction quant au son de guitare !). La batterie et la basse fonctionnent quant à elles, comme une sorte de duo martial qui contrebalance parfaitement avec les autres instruments. Les dés sont jetés, à vous de vous lancer !

"Skylla"
Note : 16/20

Revoilà Mindlag Project avec son second mini-album, deuxième volet de la bilogie intitulée "Karybda et Skylla". Les progrès effectués depuis le premier volet sont considérables. Tout d'abord la production, une nouvelle fois signée Christian Carvin, qui est vraiment énorme et efficace. Mindlag Project est toujours fidèle à son thrashcore mais on ressent de toutes nouvelles influences comme Metallica (au niveau de la voix) et Fear Factory (au niveau de la batterie). Le CD attaque direct avec une première bombe initulée "Desdomona" et une seconde encore plus meurtrière intitulée "Guerilla", sorte d'hymne dédié au Sepultura de la grande époque, celui du début des années 90. "Until The End" arrive pour calmer un peu le jeu et nous propose un Mindlag Project tout nouveau, limite atmosphérique mais très mélodique tel un vieux Metallica. C'est alors que survient "Du Pain Et Des Jeux", qui est pour moi le gros morceau du CD, celui qui détruit tout sur son passage et qui met le feu au public. Après une première moitié typiquement metal hardcore, le morceau prend soudain une nouvelle tournure avec un riff matraqueur très Fear Factorien qui enchaîne sur un refrain et une fin des plus percutants, un pur moment de bonheur ! Suivent deux morceaux, "Into The Void Of Death" et "Mika" qui illustrent bien le Mindlag 2004, le groupe a misé un grand coup sur la mélodie, tant au niveau des riffs que d'une intro violon / piano signée du groupe lui-même ! Le CD se termine sur "Doomsday" où brutalité et mélodie ne font plus qu'un et où des mini solos viennent nous caresser les oreilles, un très beau morceau assurément. On peut dire que Mindlag Project a véritablement pris son envol, Mindlag fait maintenant du Mindlag, tout est dit, il ne vous reste plus qu'à vous procurer ce CD d'urgence !

Petebull Novembre 2004

"Karybda"
Note : 15/20

A la croisée du thrash et du hardcore, on trouve le thrashcore et celui que nous sert Mindlag Project est de bonne facture ! Si vous ne connaissez pas encore ce groupe, vous ne tarderez pas à entendre parler. "Karybda" est le premier album du combo de Vitrolles et aussi le premier d'une bilogie inspirée de la mythologie grecque, le second s'appelera "Skylla" et sortira en 2004. Mindlag Project nous offre 7 titres teintés de thrash, façon Megadeth, et d'une forte dose de hardcore qui se ressent essentiellement dans la construction des morceaux. Les vocals manient à la perfection intonation death et intonation hardcore, ainsi que l'utilisation du Français et de l'anglais. Le groupe fait dans le carré, c'est le moins que l'on puisse dire. Attendez vous donc à vous prendre des rythmiques purement metal en pleine face. Le tout est mis en valeur par la très bonne production de Christian Carvin (Eths, Fat Society, Disturb). Des morceaux comme "Dépression" ou ""Aphasie"" ne vous laisseront pas de marbre, c'est une invitation au mosh pit ! L'album se termine en beauté par "Serve The Noise". Une voix hardcore vient hurler "serve da cause / of da noise / fight for your rights / never give up" et on la retrouve à la fin entremêlée avec plusieures voix alors que le volume sonore ne cesse d'augmenter ! Un bon premier album donc, certes qui ne fait pas toujours dans l'originalité, mais qui (re)met au goût du jour de très bonnes rythmiques metal / hardcore pour notre plus grand plaisir !

Petebull Juillet 2003