Certaines expériences peuvent changer une personne. C’est visiblement le cas de Mikaela.
Créé en tant que projet solo par la chanteuse Mikaela Attard (ex-Martyrium), c’est sous ce
nom que "Nocturne In Red", son premier album, sort en 2020. La chanteuse n’en est pas à
son coup d’essai, car elle enchaîne visiblement les singles et collaborations depuis dix ans.
Pour cet album, ce sont Marco Minnemann (batterie, Witherfall, ex-Ephel Duath,
ex-Necrophagist, live pour Joe Satriani) et Kyle Farrugia (guitare / basse, Align The Tide)
qui jouent avec elle.
Les comparaisons sont faciles lorsque l’on parle d’un groupe de metal avec une chanteuse.
Certaines sont flatteuses, comme les hurlements à la Arch Enemy , les ambiances pesantes
d’In This Moment ou encore le chant clair envoûtant de Lacuna Coil , mais… il se trouve
que les comparaisons s’arrêtent là. Car si en effet l’univers de Mikaela est sombre et
accrocheur au premier abord, les riffs deathcore / groove vont peu à peu se retrouver être…
assez redondants. Alors oui, la rythmique est lourde, les hurlements sont puissants et le
chant clair bien placé, mais on se retrouve face à un mélange assez basique. "Bring Me
Blood" a beau être efficace, tout comme "Chaotic Mind", quelque chose me dérange. Les riffs
s’enchaînent plutôt bien, mais on y trouve une certaine longueur. Les ambiances de
"Disenthralled" et "Nightmare" font leur effet, mais je n’arrive pas à accrocher au son de la
maltaise. "Death Dance" et ses changements de rythme incongrus me laissent vraiment
perplexe, rendant un titre sombre et violent très pop, alors qu’"Abyss" nous offre une douce
ballade pendant laquelle la chanteuse nous propose sa jolie voix claire sans que cela ne me
fasse réagir. On retrouve un groove agressif sur "Enthalpy Rage", puis finalement le titre se
calme avec des ambiances orientales. Le sursaut d’énergie final me laissera de marbre, tout
comme "Ophidian’s Whisper" qui est construit exactement sur le même modèle. On notera
tout de même cette voix impressionnante, qui mixe hurlements black enragés et growl
caverneux lourd, mais le refrain aux influences mélodiques / symphoniques / étranges brise
entièrement le rythme. Et ce n’est pas "Room In Hell", le dernier titre, qui va relever le niveau,
en proposant une (trop longue) introduction calme, puis une rythmique lourde mais truffée
de parties dissonantes.
Les amateurs de fosses remuantes vont adorer "Nocturne In Red". Cependant, si l’univers de
Mikaela pioche parmi des influences intéressantes, le son de la jeune femme ne m’a
absolument pas convaincu. Je reconnais des passages lourds, des riffs efficaces et une
excellente maîtrise de sa voix mais… j’attends mieux.
|
|