Le groupe
Biographie :

Messaline est un groupe français de hard-rock, heavy-metal, fondé en 2003 à Bourg-en-Bresse. C’est au début de l'année 2004 que trois ex-Absurd, Eric "Chattos" Martelat (chant et textes), Mickäel Colignon (guitares) et JC Zurun (basse) décident de fonder Messaline, rejoints par le batteur Stéphane Cordovado. Feu Absurd avait sorti un mini LP "Saynète Et Logique" (1998) ainsi que deux albums : "Pour un Oui Pour un Nom" en 2001 chez Adipocere et "Dernières Sommations" en 2003 chez Brennus. Des premières parties pour des groupes aussi différents que Porcupine Tree, Ange ou Hellsuckers avaient été assurées à l’époque...). Les deux premières répétitions du groupe (nommé alors "Sardanapale") se font à La Tannerie de Bourg–en-Bresse avec l’adjonction d’un deuxième guitariste. L’essai n’est pas concluant et c’est donc à quatre sous le nom de Messaline que l’aventure commence…

Discographie :

2004... "Des Mots" (Démo)
2005 : "Guerres Pudiques"
2009 : "In Cauda Venenum"
2013 : "Eviscérer Les Dieux"
2015 : "Illusions Barbares"


Les chroniques


"Illusions Barbares"
Note : 18/20

Il y a maintenant deux ans je croisais le chemin musical de Messaline, c'était lors de la sortie de son précédent album "Éviscérer Les Dieux" sorti chez les légendaires Brennus Music, aujourd'hui Messaline nous présente son nouvel album "Illusions Barbares", le quatrième de sa carrière, toujours sous l'égide du label midi-pyrénéen. Messaline... Un prénom qui évoque à lui seul l'Histoire, d'un côté Valeria Messalina troisième épouse de l'empereur romain Claude dont la conduite scandaleuse et son dévergondage finirent par provoquer sa perte, puis d'un autre Sainte Messaline de Foligno, vierge consacrée morte martyre ; sacrée opposition de styles... Passé cet épisode historique? plongeons-nous au cœur de ce nouvel album des heavy métalleux originaires de Bourg-en-Bresse.

Tout d'abord, si vous ne les connaissez pas encore, laissez-moi vous les présenter : Messaline est composé d'Eric "Chattos" Martelat au chant, Mickaël "Mick" Colignon à la guitare, Jaime Gonzalez à la basse et Jonathan "John" Bailly au cassage de fûts. Premier constat, "Illusions Barbares" est du Messaline pur jus, le groupe est fidèle à son heavy metal épique chanté en français, ce qui, pour un défenseur du fabriqué en France comme moi, prouve encore une fois que la langue de Molière sied à merveille au rock, et puis là on est plutôt gâté avec ce nouvel album, 12 titres (dont une intro) pour près de 50 minutes de heavy metal à la française. Messaline a depuis longtemps trouvé son style, sa marque, son empreinte et soyons clair là-dessus, le groupe est comme le bon vin, il se bonifie avec le temps. Lorsque l'on écoute un album de Messaline, on est certain de faire un voyage dans l'univers d'un des plus respectés représentants du metal français depuis maintenant 11 ans. Avec ce nouvel album, comme je disais un peu plus haut, nous sommes relativement gâtés, 12 titres de heavy metal pur et dur où Messaline est passé expert : un gros mélange de puissance et de mélodie et un style maîtrisé à merveille. Album après album, le groupe a grandi, mûri, et nous assène désormais un heavy metal qui inspire le respect.

Passé la petite intro "Divines Cicatrices", on est plongé vite bien fait dans l'univers de Messaline avec le puissant "Morituri Te Salutant". Personnellement, ce qui me ravit avec "Illusions Barbares" outre l'aspect musical très fort, c'est la qualité apporté au livret de l'album (de Steph Veyret) dans lequel Messaline inclut de nombreuses photos et a apposé des textes, sorte de préambules expliquant chaque titre, ce qui permet à l'auditeur de rentrer un peu plus profondément dans le monde de Messaline. Comme je dis souvent également, un album c'est un "tout" et feuilleter un livret d'une telle qualité, c'est beau à voir. Musicalement, j'avais fortement apprécié "Éviscérer Les Dieux" qui m'avait permis de découvrir Messaline (et donné envie de découvrir du coup "Guerres Pudiques" et "In Cauda Venenum") mais "Illusions Barbares" dépasse haut la main tout ça, ce qui me fait dire que ce quatrième album est sans aucun doute le meilleur de la discographie de Messaline, son pinacle. Au risque d'être rébarbatif, je ne puis que souligner le fait que Messaline, à l'image de formations telles que Vulcain, ADX ou Satan Jokers, en choisissant de s'exprimer en français, a définitivement fait le bon choix...

Oui, les amis, "Illusions Barbares" est un excellent album, la production (signée Olivier "Oliv" Didillon) au cordeau offre toute la puissance et la profondeur aux 12 titres et fait passer un excellent moment à la personne qui l'écoute ; je suis certain que les fans de heavy metal à la française seront comblés. En conclusion, je dirais qu'"Illusions Barbares" possède tous les arguments pour marquer les esprits et inscrire Messaline au panthéon des dignes représentant du heavy metal français. Vous m'excuserez mais je retourne écouter à volume 11,5 "Jérusalem" et la power ballade "Mehlinn-Hä" et son solo rudement précis. Un album qui a tout bon, et comme je dis très souvent : vive la scène française !


Vince
Avril 2015




"Eviscérer Les Dieux"
Note : 11,5/20

Né en 2004, des cendres de Absurd, les Burgiens de Messaline en sont aujourd'hui à leur troisième album après un petit remaniement de personnel. Ce qui nous fait une petite moyenne d'un album tous les quatre ans environ, suffisamment d'espace pour finalement travailler les morceaux afin de les mûrir correctement. Un album sorti sous l'étendard de Brennus Music, comme ses deux petits frères, seul label aujourd'hui qui arbore fièrement les couleurs du heavy / hard rock made in France.

"Eviscérer Les Dieux" est tout fraîchement sorti puisque celle-ci ne date que d'un petit mois. Messaline n'est pas un groupe qui tente de révolutionner un style qui perdure depuis des années mais qui se satisfait d'écrire des chansons hard / heavy et parfois juste rock dans la veine de ses grands frères tels que Killers, Blaspheme, Vulcain, Satan Jokers ou encore Rozz savent le faire. On a onze titres inspirés par un hard / heavy entraînant où la voix de Eric Martelat domine en maître de cérémonie, jouant avec les mots, les jeux de mots et la langue française, comme un saltimbanque jongle avec ses quilles ou ses cerceaux en feu, et comme peuvent le faire parfois certains chanteurs de hip-hop, mais ici accompagnée de guitares rock et d'une batterie percutante. Maintenant, il faut être de ceux qui se joignent à la cause hard / heavy au chant français et qui cautionnent ce genre d'ambiance rebelle et pourtant tellement conviviale pour véritablement apprécier l'album pour ce qu'il est.

Malheureusement, on n'a pas l'impression que l'album décolle véritablement durant l'écoute, pourtant la production est irréprochable, le son est propre, mais les titres s'enchaînent alors qu'on attend le gros top pour enflammer le tout, et ça ne vient pas vraiment. Pourtant "La Pire Pirate" donnait l'eau à la bouche avec ses rythmiques presque thrash et son refrain facilement mémorisable à la limite du rock alternatif. Mais ce qui suit n'a pas l'agressivité d'un Killers ou d'un Trust, ni la mélodie d'un Blaspheme ou encore le fun d'un Vulcain. Messaline propose des chansons bien foutues, c'est certain, "Si Belle Cigüe" est écrit dans l'écorce d'un heavy mélodique avec un solo bien amené, des lignes vocales sympa, mais dès qu'on arrive sur des choses moins métalliques, on a la sensation de tomber dans la variété des années 60... Evidemment il est possible que les couplets de "Errare Humanum Est" aient été développés pour rappeler justement les Jacques Dutronc et son "Ccactus" ou autre phare tricolore, mais on s'éloigne de la racine hard / heavy pour finalement ne pas apporter l'impact ou l'élan nécessaire afin que l'album puisse prendre son envol. On tourne un peu en rond, avec "Machiavel", et autre "Le Naufrage Du Pinardier".

C'est en arrivant à l'hypnotisante et très instrumentale "Incube/ Succube" que Messaline sort de sa semi-léthargie, suivi de près avec "L'Appeau Du Chagrin" qui reprend de la vitesse, un peu plus de poil dans les rythmiques aux envolées très heavy speed melodiques par moments, et aux soli hyper racés heavy qui redonnent à l'album ses lettres de noblesse. Est-ce que cela est assez pour redonner l'envie d'aller plus loin et éviter l'ennui ? Tout dépend de l'auditeur. Les morceaux qui suivent ne nous sortent pas de notre torpeur apathique, mais se laissent écouter malgré tout. Il y a pourtant toujours ces soli de la mort, notamment sur "Lilith Requiem", à cela rajoutons la qualité vocale de Eric Martelat, mais il s'en faut de peu pour osciller entre le "Je me suis emmerdé" et le "J'ai bien aimé, sans plus". On notera que le dernier morceau de la partie "Fortuna Et Virtu" possède un effet "litanique" maléfique intéressant et attrayant pour lequel on ne pouvait passer à côté sans le signaler.

Alors voilà c'est un album qui, s'il est mal pris, peut rapidement faire tomber l'auditeur dans les abysses de l'ennui et ne pourra jamais l'en sortir. Pourtant, je le dis et le redis, la prod' est nickel, le chant est super bon, les paroles sont plus qu'intéressantes, mais il manque du punch pour que les chansons soient vraiment accrocheuses hormis certaines exceptions citées... Les véritables connaisseurs du groupe suivront, mais est-ce qu'ils emporteront d'autres personnes dans leur sillage, là est la question...


Arch Gros Barbare
Mars 2013


Conclusion
Le site officiel : www.myspace.com/messalinerock