Le groupe
Biographie :

Mercyless a été formé en 1987 par Max Otero, Stéphane Viard, Gérald Guenzi et Boris Mandavis sous le patronyme Merciless, avant de s'apercevoir que se nom était déjà la propriété d'un groupe suédois, il remplacèrent alors le "i" par un "y" et devinrent Mercyless. Le groupe passa son temps entre concerts locaux et répétitions, enregistrant deux démos, "Immortal Harmonies" en 1988 et "Visions Of The Past" en 1989, qui leurs permettent de se faire remarquer. Leur style est influencé par le death / thrash metal des groupes du Sud de la Floride (Death, Obituary...).
En 1990 le groupe fait ses premières apparitions discographiques sur le label Jungle Hop avec son EP "Vomiting Nausea" et sur la compilation "Total Virulence" avec son titre "Without Christ" se taillant par la même occasion une solide réputation grâce à son death metal incisif.
En 1992, Mercyless change de bassiste (Rade Radojcic remplace Boris Mandavis) et enregistre son premier album, "Abject Offerings", pour le label anglais Vinyl Solution avec le producteur Colin Richardson (Bolt Thrower, Cannibal Corpse etc..) aux manettes. L'album reçoit un bon accueil des fans et de la presse ruropéenne, ce qui permet à Mercyless de signer avec un label plus important, Century Media pour son deuxième album.
En 1993 après un nouveau changement de bassiste (Didier Strenz arrive), paraît "Coloured Funeral", malgré un accueil plus tiède de la presse spécialisée (le grunge écrase tout à cette époque), l'album est plus intense et travaillé, et permet au groupe de partir pour deux tournées européennes, une avec Death et Anacrusis, l'autre avec Morgoth, Unleashed, Tiamat et Samael. Malheureusement, Century Media, sentant le vent tourner, lâchera le groupe en 1994.
En 1995, Mercyless se renforcera avec un clavier, Tom Smith, et changera sa section rythmique (arrivée de Pierre Lopès à la basse et David Kempf à la batterie) et apportera un changement à sa musique. Les compositions sont plus sombres, plus froides, plus lourdes et malgré quelques apparitions sur des compilations, il faudra attendre 1996 pour la parution de leur troisième album "C.O.L.D." sur le label Thunder Productions. Mais le groupe n'est pas satisfait du travail, notamment promotionnel fourni par son label, et fait retirer celui-ci des bacs et decide de faire un break.
En 1999, "C.O.L.D." réapparaît dans les bacs sous le label allemand Impact Records pendant que le groupe travaille sur son successeur. Celui-ci paraît en 2000, et se nomme "Sure To Be Pure". Le death metal des débuts laisse sa place à un power thrash metal dans le style de Pantera ou Machine Head mais le public ne suivra pas et malgré une excellente distribution, l'album ne se vendra pas, ce qui mit fin à la carrière de Mercyless.
En Janvier 2011, Mercyless annonce son retour avec un nouvel album et prépare le terrain avec la sortie d'une compilation "In Memory Of Agrazabeth" chez Armée De La Mort Records. Et c'est avec l’intégration de Matthieu Merklen à la basse et de Laurent Michalak derrière les fûts que le groupe revient au style death metal de sa genèse. S'ensuit "Unholy Black Splendor" qui sort en Octobre 2013 chez Trendkill Recordings, mixé et masterisé par Dan Swanö. 2014 voit l'un de ses membres fondateurs Stéphane Viard devoir prendre la décision la plus difficile en quittant Mercyless pour raison de santé. Il est alors immédiatement remplacé par Gautier Merklen. La nouvelle équipe décide d'enfoncer le clou avec un nouveau partenariat avec Great Dane Records qui enfante la réédition du premier album "Abject Offerings" remasterisé chez Jipouille de St Loup. L'album "Pathetic Divinity"" sort ensuite en Octobre 2016 chez Kaotoxin. Après l'arrivée d'un nouveau bassiste, Yann Tligui, qui remplace Matthieu Merklen, Mercyless sort "The Mother Of All Plagues" en Août 2020 chez XenoKorp.

Discographie :

1990 : "Vomiting Nausea" (EP)
1992 : "Abject Offerings"
1993 : "Coloured Funeral"
1996 : "C.O.L.D."
2000 : "Sure To Be Pure"
2011 : "In Memory Of Agrazabeth" (Compilation)
2013 : "Unholy Black Splendor"
2014 : "Abject Offerings" (Réédition)
2016 : "Pathetic Divinity"
2020 : "The Mother Of All Plagues"


Les chroniques


"The Mother Of All Plagues"
Note : 17/20

Il aura fallu attendre treize ans après "Sure To Be Pure" pour que Mercyless revienne mais depuis on ne l'arrête plus ! Retour au death metal qui tache avec "Unholy Black Splendor" en 2013 puis "Pathetic Divinity" qui enfonce le clou en 2016 et c'est donc "The Mother Of All Plagues" qui débarque dans nos enceintes cette année avec toujours ce death metal couillu et malsain.

L'intro "Infection" pose d'ailleurs une ambiance bien malsaine et poisseuse d'entrée de jeu avec une petite minute trente au compteur et on sent que l'on va encore une fois s'en prendre plein la tronche une fois que les hostilités auront vraiment démarré. C'est "Rival Of The Nazarene" qui se charge de le faire et autant dire que Mercyless est maintenant bien décidé à bien porter son nom, aucune pitié et un death metal old school, teigneux, vicelard et malsain. Entre les riffs rouleau compresseur, les mélodies dégeulasses et les blasts à l'ancienne, le ton est donné et le groupe n'a clairement pas décidé de lever le pied en continuant sur la lancée de ses deux prédécesseurs. Pour ceux qui n'auraient pas suivi, Mercyless est revenu à un death assez proche de celui qu'il pratiquait sur "Abject Offerings" donc brut de décoffrage et direct, loin de la course à la vitesse ou à la technique qui sévit ces derniers temps. "Banished From Heaven" prend d'ailleurs des allures de char d'assaut et nous roule dessus sans ménagement en alternant les passages puissants et lourds et les accélérations sauvages. "Laqueum Diaboli", quant à lui, nous rappelle un certain Morbid Angel avec ces riffs rampants, très lourds et cette ambiance aussi malsaine qu'occulte. Le contraste est d'autant plus saisissant que "Bring Me His Head" exhibe des riffs très thrash pour un visage bien plus direct. Ce feeling occulte qui ressort dans pas mal de passages est d'ailleurs peut-être un peu plus marqué ici que sur "Unholy Black Splendor" ou "Pathetic Divinity" avec des ambiances encore plus sombres, des mélodies plus sales et des riffs plus vicieux.

Si la violence est évidemment toujours présente, Mercyless se fait cette fois plus écrasant, plus noir et plus dominateur. Les tempi bien lourds sont légion et les riffs sont aussi malsains que pesants créant une ambiance bien plus sombre et sale que les deux précédents méfaits qui étaient plus virulents et plus frontaux. Cela n'empêche pas les blasts de se faire entendre plus d'une fois et le morceau-titre est d'ailleurs un des plus sauvages du lot avec "All Souls Are Mine" qui le suit dans le tracklisting d'ailleurs. On a l'impression que le groupe a créé ses petites montagnes russes avec des morceaux directs en début d'album, d'autres plus lourds au milieu et une fin plus brutale. En tout cas, volontaire ou non, c'est très efficace et ça permet de filer une bonne dynamique à "The Mother Of All Plagues" qui, comme d'habitude, ne dépasse pas les trente-cinq minutes et ne laisse donc pas la moindre place à un éventuel ventre mou. Globalement, Mercyless poursuit sur la voie tracée par "Abject Offerings" à l'époque et suivie par les deux albums du retour donc si vous avez accroché il n'y aura pas de mauvaise surprise cette fois non plus. Je ne sais pas ce qu'ils ont mangé dans ce groupe mais depuis leur retour, ils envoient le pâté comme des brutes et se montrent presque plus méchants qu'à leurs débuts ! Ajoutez à ça un son bien puissant et bien gras qui sert parfaitemnt ce death metal pur et dur et vous avez tout ce qu'il faut pour ramasser vos dents. Comme quoi, ceux qui avaient prédit la mort du death dans les années 90 se sont sacrément plantés, entre les anciens qui reviennent en forme et certains petits jeunes qui montrent les crocs, il y a une bonne paire de baffes auditives qui nous ont volé dans les gencives ces dernières années.

Un nouvel album dans la lignée de ses prédécesseurs avec un côté encore un peu plus evil et occulte. Toujours bien brutal et lourd, "The Mother Of All Plagues" balance trente-cinq minutes de death metal pur jus et nous prouve définitivement que depuis son retour Mercyless a la patate !


Murderworks
Août 2020




"Pathetic Divinity"
Note : 19/20

J’en ai pris l’habitude désormais, les amis, et je le dis souvent (et çà me plaît, c’est dingue !) dans mes chroniques : les légendes ne meurent réellement jamais. Eh bien encore une fois votre humble serviteur a le grand plaisir  (la lourde tâche, dirais-je) de vous présenter la nouvelle offrande musicale d’une des plus belles légendes du metal français, d’un retour des plus réussis sur le devant le scène après un arrêt de carrière plus ou moins long : Mercyless qui vient littéralement nous exploser les tympans avec "Pathetic Divinity" qui voit le jour avec le soutien et le partenariat de Kaotoxin.

Mercyless est revenu en 2013 avec l’excellent "Unholy Black Splendour" et avait enfoncé quelque peu le clou en partageant un split (au titre plus qu’évocateur) "Blast From The Past" avec une autre légende du metal français Crusher... Depuis maintenant 3 ans, Mercyless et ses membres ne se sont pas arrêtés : concerts, tournées, festivals etc., et arrivent en cette fin d’été en très grands avec un album qui va certes marquer les esprits (j’en suis certain), faire du bruit (j’en suis plus que sûr) mais qui va surtout placer Mercyless très haut dans la hiérarchie du metal français. Quel plaisir, les amis, vous l'imaginez, pour votre humble serviteur, fan de Mercyless depuis 1992 et le fabuleux "Abject Offerings" (qui a d’ailleurs connu une réédition récente), qui les ai vus plusieurs fois en concert, de poser quelques mots sur un de ses groupes préférés, et en grand défenseur de la scène française que je suis depuis des années (même si des fois les retours ne sont pas très reconnaissants mais on ne fait pas ça pour avoir des remerciements paraît-il donc on ne va pas s'en plaindre). Mercyless se doit de retrouver une place importante auprès des fans anciens certes mais aussi des plus jeunes car avec Mercyless on s’attaque, disons-le clairement, un peu à un pan de l’Histoire du metal français...

Bon, alors ce "Pathetic Divinity", il donne quoi ? Eh bien je dirai tout simplement du tout bon : 10 nouveaux titres de death metal très obscur, près de 34 minutes au cours desquelles on est pris dans un typhon sonore où Mercyless prend un plaisir énorme et ça s’entend. A ce sujet, si vous vous portez acquéreur de la version CD, vous aurez droit à 3 titres bonus (les 3 titres présents sur le split avec Crusher) et vous passerez de ce fait à presque 46 minutes de pur bonheur. Quand je dis que Mercyless est pour l’heure un des plus réussis retours sur le devant de la scène, je le pense vraiment ; le précédent album "Unholy Black Splendour" était une vraie pépite et avait fait présager le meilleur pour la suite, le split avec Crusher fêtait quelque peu le retour de Crass dans le business (et qui est entre nous un superbe objet de collection !) ; mais avec "Pathetic Divinity", Mercyless a changé de dimension : nouveau label, nouveau guitariste (Gauthier Merklen alias Gaut à la guitare et dont c’est le premier enregistrement avec Mercyless), envie et passion à bloc, bref tous les paramètres étaient (et sont) au vert pour nous offrir un nouvel album en béton armé. Il est certain que depuis 2013 Mercyless a franchi un nouveau cap, le groupe entame une deuxième carrière, il fêtera très bientôt ses 30 ans de carrière (!!). Le 3 juin 2016 il a été lâché de façon gratuite (et digitale) un aperçu de ce qu’allait donner "Pathetic Divinity" avec le single / teaser intitulé "Altered Divination" où l’on retrouve le titre "My Name Is Legion" en version edit et un (gros) classique capté live en 2014, le très bon "Substance Of Purity". Bref, Mercyless et son label avaient (et ont) donc tout programmé au cordeau, d’autant que si vous le désirez, vous pouvez écouter en intégralité ce formidable sixième album de Mercyless ici… Non mais elle n’est pas belle la vie ??? Je comprends pourquoi Kaotoxin annonce que c’est la plus importante sortie du label... Il a sorti l’artillerie lourde !

Parler si bien d’un album surtout lorsque l’on est fan c’est difficile, mais croyez-moi, je n’ai pas été "payé" ou "acheté" pour si bien parler de "Pathetic Divinity", j’en parle ainsi car cet album est un pur chef d’œuvre, il faut l’avouer (et il réveille de ce fait de beaux souvenirs de jeunesse), et ce n’est pas avec des titres comme "Pathetic Divinity", "My Name Is Legion" ou encore "Left To Rot" que je vais dire le contraire, d’autant que "Pathetic Divinity" bénéficie d’un son à tout péter (si vous me permettez l’expression). Résultat d’un tandem partagé entre Philippe Reinhalter du Spykron Studio à la production et Frédéric Motte du Conkrete Studio au mastering. Pour les fanatiques, les collectionneurs fous, sachez que Mercyless et Kaotoxin ont mis les petits plats dans les grands pour fêter dignement la sortie de "Pathetic Divinity". Outre le single exclusif, vous pourrez vous procurer l’album au format deluxe CD boxset (limité à 100 exemplaires), au format deluxe digisleeve CD (1000 exemplaires et accompagné de 3 bonus), au format vinyle (de couleur) limitée à 300 exemplaires, au format cassette limité à 100 copies et enfin pour les fous de dématérialisation, au format digital. Quand je dis que la vie est belle... Ce qui est bien, c’est qu’il y en a pour toutes les bourses et personne n’est ainsi en reste, surtout que "Pathetic Divinity" bénéficie d'un visuel magnifique, œuvre de l’artiste David Sauner, ami et proche du groupe depuis très longtemps, du tout bon...

Pour finir, je dirais que la légende est bien vivante et n’a aucunement envie de se faire oublier. Et pensez-y, les amis, "J’aime la musique, je la soutiens" ! Que ça soit en achetant de la création musicale ou en se rendant aux concerts ou... les deux car… c’est encore mieux ! A ce sujet, chers lecteurs de French Metal, surveillez un peu les prochaines dates de concerts de Mercyless, car le groupe sera sur les routes en compagnie d’une autre légende de l’extrême français, Putrid Offal (les papys du metal n’ont décidément pas dit leur dernier mot, petit clin d’œil à un pote qui se reconnaîtra) d’ici peu et surveillez également l’actualité de Mercyless car il se prépare quelques petites surprises encore… Enfin, je dédie cette chronique à une amie qui m’a démontré il y a peu que le courage, l’abnégation mais que surtout l’amour des siens faisaient tout dans la vie. "Stronger than ever", ou pour les plus fainéants d’entre vous : Plus forte que jamais !


Vince
Septembre 2016




"Abject Offerings"
Note : 18,5/20

2010 marquait le grand retour de Mercyless avec la compilation "In Memory Of Agrazabeth" sur le label Legion Of Death, 2013 elle a été l'année du nouvel album "Unholy Black Splendor" chez Trendkill Recordings, 2014 est l'année, elle, de la réédition d'un des albums les plus marquants de l'Histoire du deah metal français, "Abject Offerings", chez Great Dane Records. Moi qui ai eu la chance de connaître ce que l'on pourrait appeler l'âge d'or du death metal français avec des formations aussi cultes aujourd'hui que Loudblast, Crusher ou encore Agressor et Massacra, je peux vous certifier qu'"Abject Offerings" a été et sera peut-être encore pour de nombreuses années une claque énorme. Mercyless, si vous ne les connaissez pas (comment ??!), a joué avec les plus grands, que cela soit avec les Maîtres du genre, Death, Unleashed, Morgoth ou encore Samaël, Tiamat et Cannibal Corpse. Si les fins connaisseurs apprécieront, présenter cette réédition n'est que rendre justice quelque part à une des plus grandes formations de metal français, il n'y a rien à dire de plus là-dessus...

Aujourd'hui, nous sommes les témoins privilégiés d'une des sorties les plus attendues, une des plus espérées devant la rareté de l'édition originale, et c'est à Great Dane Dane Records, label lillois, à qui nous devons la concrétisation de ce projet de longue haleine. Je ne sais pas si l'on doit se mettre à genoux pour les remercier mais en tout cas on est en train de vivre quelque chose de grand, c'est certain. Car le voilà, plus de 20 ans après sa sortie, en version remasterisée entre nos mains. Comment ignorer dans l'Histoire de la musique extrême "Abject Offerings" ?? C'est quasiment impossible. Un album qui, à l'époque, démontrait que les petits frenchies étaient capables de lutter avec les plus grands et même de les dépasser. Il y avait tout à l'époque dans "Abject Offerings" : une ambiance, des morceaux du tonnerre, une production béton de la part de Colin Ridcharson et un visuel (détail du Christ de Saint Jean de la Croix de Salvador Dali - 1951) qui en a fait jaser beaucoup. Rassurez-vous tout de suite, cette réédition n’annihile point ces ressentis, bien au contraire. Côté musique, on était (on est) plutôt gâté, 8 morceaux, une intro pour près de 34 minutes de death metal technique, lourd et pesant. Comment oublier des titres comme "A Message For All Those Who Died", "Flesh Divine" ou "Without Christ" ? C'est impossible. Cette réédition a le grand mérite de permettre aux jeunes générations de posséder une pièce maîtresse du death metal français (et j'espère qu'ils seront nombreuses et nombreux à se procurer cette réédition) et d’endiguer une flambée des prix rendant l'album en édition originale quasiment inaccessible pour le commun des mortels... Cette nouvelle édition d'"Abject Offerings" a été remasterisée chez Jpouille de Saint Loup et se voit dotée d'un nouveau visuel (très proche de l'original). Il est certain que malgré les changements de personnel (Stéphane Viard, membre fondateur, a dû quitter le groupe pour des raisons de santé ; d'ailleurs nous profitions de cette chronique pour lui souhaiter un prompt rétablissement). Il est à espérer que la réédition d'"Abject Offerings" mette davantage en lumière un groupe qui mérite (et qui a toujours mérité) d'être placé sous les feux des projecteurs. J'espère que cette nouvelle édition s'arrachera comme des petits pains.

Le nouveau line-up de Mercyless est prêt à vous en faire baver, les amis ! Max, Laurent, Matthieu et Gautier vous attendent de pied ferme car croyez-moi, pour les avoir vus lors de la 5èeme édition du Forum Fest de Laudun-l'Ardoise le 2 Février 2013, je peux vous assurer que Mercyless en live c'est toujours une tuerie. L'actualité de Mercyless n'a jamais été aussi chaude, entre un nouvel album qui a remporté haut la main la palme de la critique, une réédition très attendue (pour ma part depuis bien bien longtemps), je peux vous affirmer que ce n'est pas terminé, Mercyless n'a pas fini d'être présent dans nos colonnes... En conclusion, je dirais que cette réédition est plus que réussie, elle permettra à beaucoup de découvrir un album qui a marqué le metal français en le rendant accessible (fini le téléchargement illégal en qualité pourrie), elle permettra aussi pour beaucoup (hein, les vieux briscards) de rajouter un objet dans leur (grande) collection. Merci Great Dane Records, Merci Mercyless. Que dire de plus si ce n'est de reprendre l'onomatopée favorite d'un ami : "Badaboum !".


Vince
Décembre 2014




"Unholy Black Splendor"
Note : 17/20

2011 avait vu le grand retour de Mercyless avec la compilation "In memory Of Agrazabeth" sortie chez Armée De La Mort Records. C'était évidemment un hommage aux temps immémoriaux, témoins d'une splendeur éblouissante du siècle dernier que peut représenter ce groupe. Un groupe de death metal français, bien de chez nous dont on peut être fier car il faisait partie de la fabuleuse période de l'expansion démographique de la vague death des années 90 ayant eu l'opportunité de porter fièrement les couleurs de notre fabrication artisanale du death metal avec deux albums intemporels aujourd'hui et devenus tellement cultes grâce à leur puissance et à leur essence. Il s'agit bien sûr de "Abject Offerings" et du Century Media labellisé (cette référence sera à tout jamais un acquis) : "Coloured Funeral " le bien nommé.

Deux ans auront été nécessaires pour que les Mulhousiens qui ont bercé notre adolescence nous offrent enfin ce troisième album... Oui, les esprits les plus vifs ont déjà eu la rapidité de réagir à cette dernière phrase en disant "Mais non, estupido, ce n'est pas le troisième, mais le cinquième, inculte, profane, néophyte, vil cancrelat qui pue et nous répugne". En effet numériquement, chronologiquement, oui, c'est le cinquième album... Mais "Cold" et "Sure To Be Pure" ne sont pas et ne seront jamais à mon humble avis de simple auditeur des albums dignes d'être inclus dans la discographie de ce groupe de légende hexagonale, quoi qu'on en dise, quoiqu'on en pense. Et "Unholy Black Splendor" est le successeur "sans pitié" (traduction oblige) pour les deux autres, de "Abject..." et de "Coloured"... Il est là, aussi hargneux, aussi simplement "death" que pouvaient l'être les deux premiers, en reprenant l'histoire du groupe où elle s'était terminée... Ce n'est pas pour rien finalement qu'en 2001, après "Sure..." que Mercyless s'est arrêté au stop sans redémarrer sa machine, en la laissant sur le bas côté de la route pour aller visiter la campagne environnante et aller ramasser des cèpes... Alors bien sûr, on attendait beaucoup de ce troisième album (je dis "on" pour ne pas dire "nous", car "on", bien qu'il soit un con,e st impersonnel mais il intégrera plus de monde, alors que "nous" ne concernera que les fans). On s'était dit qu'il avait intérêt à être phénoménal, incomparable, inimaginable, irréaliste même... Mais nous ne sommes que des êtres humains (et là je devrais dire "on" est simplement humain, car tout le monde est concerné) et cet album est excellent sans être incroyablement stupéfiant certes. Mais qu'importe, Mercyless a joué la carte de la sûreté, un peu comme l'a fait Carcass, alors que Broken Hhope a eu les cojones de rajouter quelques innovations dans son brutal death.

Il est excellent pourquoi ?

D'une part, parce que si l'atmosphère typiquement effrénée mais si primaire et définitivement ancrée dans le début des 90's (qui nous a fait gonfler la verge pour la faire devenir turgescente avec des titres comme "A Message For All Those Who Died" sur "Abject Offerings" ou encore "Travel Through A Strange Emotions") est toujours présente sur ce nouveau chapitre ; c'est avec brio, classe et morbidité suprême que Mercyless montre qu'il n'a rien perdu en matière d'écriture crasseuse et que l'époque des Morgoth et autres Massacre du début 90's est encore bien présent dans la tête de Max Otero, Stéphane Viard et de leurs récents comparses Matthieu Merklen (grandissime Obszön Geschöpf) et Laurent Michalak.

Ensuite parce que la maturité du groupe a su faire appel à des maîtres de la mise en scène pour l'artwork et le layout de ce petit digipack. En effet la sobriété, la noirceur et l'aspect occulte du duo effrayant de Fortifem était exactement ce qu'il fallait à "Unholy Black Splendor" pour lui donner cette froideur et cet aspect religieux dont l'album avait besoin. On notera également que les photos ont été réalisées par Virgil Trendkill lui-même, boss du label. Comme quoi tout le monde a mis la main à la pâte et ça prouve l'investissement personnel que peut avoir le monsieur pour les groupes qu'il produit.

Et enfin parce que depuis quelque temps on constate un regain pour le bon goût, celui de faire appel de nouveau à des hommes de valeur pour réaliser le mixage et le mastering des albums. Comme Fractal Gates ou Idensity l'ont fait il y a peu, Mercyless s'est payé les services du grand prêtre de la musique death suédoise, son altesse sérénissime Dan Swanö (Edge Of Sanity forever). Et ça c'est gage de bon goût, un bon goût qui fait ressortir le grain rocailleux de la voix de Max et la couleur agressivement incisive du death metal de Mercyless, un death metal old school sans aucun doute, à la particularité d'être facilement reconnaissable pour ceux qui savent ; bien que les hérétiques devraient normalement y venir sans coup férir. Bientôt on arrivera à écouter de nouveaux albums avec le son Morrisound et le travail divin de Scott Burns, la vie n'étant qu'un éternel recommencement, on voit bien ré-apparaître, les pattes d'eph des 70's, les gros casques de baladeurs des années 80...

Alors voilà, c'est armé de tous ces arguments implacables que ce "Unholy Black Splendor" s'écoute d'une traite. En effet c'est d'un seul coup que l'on va avaler les petites et minuscules trente trois minutes dispatchées sur dix titres, en incluant les trente secondes de "At The Coming Of The Down", introduction solennelle qui donne le ton religieusement lugubre de l'album. On se retrouve face à un album qui, avec une saveur d'aujourd'hui rappelle tout de même les "Abject..." et "Coloured" dans ses guitares, notamment sur le titre "Unholy Black Splendor". Cependant Mercyless a opté dans son death metal made in lui-même pour des petits passages un peu plus "mélodiques" par moments, dans le sens où la violence vient se fondre dans une ambiance plus calibrée comme sur "God Is Dreaming" qui fait penser malgré tout à du Grave / Entombed sur le solo, et à du gros son scandinave sur l'ensemble du morceau. La voix de Max Otero n'a rien perdu de sa "black splendeur", et ça c'est du vrai chant de deathsters, pas du grognement de goret en rut, ou du hurlement de modern-coreux. Non du vrai chant death avec une gutturalité régulière qui emmène l'auditeur dans les mouvements d'un styx en mal de mascaret.

"Unholy Black Splendor" est un hommage au death metal des 90's, celui des Benediction, celui de la Tampa Bay qui nous a fait rêver pendant tellement d'années, à encore nous en donner une demi-molle rien qu'en parlant d'elle. Et bien que Mercyless n'ait pas pris énormément de risques à jouer du bon death metal sur ce nouvel album, il fallait poser de bonnes bases pour revenir définitivement et reconquérir ou plutôt re-secouer la paillasse des fans qui n'attendaient que ça finalement.

Si dans son ensemble, les morceaux s'enfilent un à un, certains présentent quelques digressions bien succulentes avec un "Infamy" un peu à la limite du death'n'roll avec sa couleur très groovy par rapport aux autres, entre un vieux Master (j'ai pas dit Munster, ça sent pas le fromage) et un Pungent Stench moins boogifié. Des digressions qui montrent que tout de même, en dépit de cette carte de la sûreté, Mercyless a joué quelques atouts en partant à l'aventure et en se lâchant sur les harmonies de "Bless Me Father" qui laissent les notes les plus grasses ralentir l'ambiance et nous faire glisser dans l'antre vorace du démon mulhousien. Et jusqu'à "Swallow My Soul", ce troisième album de Mercyless nous ramone le conduit auditif jusqu'à en faire sortir suffisamment de cérumen pour accueillir toutes les abeilles SDF de France, et vu qu'on est en période hivernale et que les frelons asiatiques n'ont pas tous été mangés par les poules, que chacun en fasse des HLM pour hyménoptères dans le besoin. Ce sera une bonne action en cette fin d'année, donnant un peu d'espoir aux apoïdes défavorisés. Alors achetez donc ce "Unholy Black Splendor" puisqu'il peut aussi aider son prochain. Un grand groupe, un grand retour, un grand album, bien qu'un peu court.


Arch Gros Barbare
Décembre 2013




"In Memory Of Agrazabeth"
Note : 14,5/20

On peut d'abord se la faire à la "Questions pour un champion" :

- "Indice pour vous, chez vous sur votre écran : Max Otéro"

Top :

Je suis... Un groupe de Mulhouse en Alsace né vers la fin des années 80's, plus précisément en 1987.
Je suis... Un des fleurons du death metal Français qui a atteint un statut culte (en tous les cas dans mon coeur)
J'ai sorti deux albums merveilleusement excellents, en ayant connu une perte de vitesse pour les deux suivants
J'ai participé à des compilations tout aussi cultes, que sont "Total Virulence" et "Brutale Génération"
Je reviens cette année d'abord avec un double CD qui réunit des titres issus de démos, de répèt' et de live
Je compte bien sortir également un nouvel album sous peu...
Je suis... Je suis... MERCYLESS !!!

On peut aussi se la faire style "Le Maillon Faible" :

50 euros : Faisant partie avec Agressor, Loudblast, Massacre, Sup et No Return du peloton de référence en matière de death Français, quel groupe a pulvérisé les fans rien qu'avec un seul album nommé "Abject Offerings" ?
100 euros : Quel est le nom de la formation qui a sorti un second album en 1993 intitulé "Coloured Funeral", se payant le luxe de se faire signer par Century Media à l'époque ?
500 euros : 1993 était l'année d'une tournée intitulée "French Funeral Tour", quel est le combo qui était à l'origine de cette tournée ?
1000 euros : Colin Richardson (Carcass, Machine Head, Napalm Death...) a bossé avec ce groupe pour la réalisation de "Abject Offerings", qui est-il ?
2000 euros : Le titre "Without Christ" apparu sur la compilation "Total Virulence", tiré de l'album "Abject Offerings" a été écrit par quel groupe ?
5000 euros : Qui est parti en tournée pour promouvoir « Coloured Funeral » avec Death et Anacrusis mais qui a eu l'occasion de jouer avec, Morgoth, Tiamat, Samael, Unleashed, Cannibal Corpse, Obituery, Hypocrisy, Massacra ?

-BANQUE !!!!!!!
-Euh... Nomed, Anthropophagous ?
-Non. C'est... MERCYLESS !!!... Vous êtes le maillon faible. Au revoir.

On peut encore se la faire "Ça se discute" sinon :

Sujet : Idoles d'une génération, le death metal coule-t-il toujours dans les veines ?

Introduction :

Souvenez-vous c'était en 1987, Mercyless émergeait timidement sur la scène death Française, avec une première démo sortie un an plus tard, pour enchainer sur des sorties crescendo avec deux albums inoubliables. L'apparition de claviers en 1995, permet à Max et sa bande qui possèdent dorénavant un nouveau line-up, de prendre un virage musical différent, ce qui n'aura pas le même impact sur les fans de la première heure. La sortie de "C.O.L.D." est prévue en 1996, puis rééditée en 1999, et enfin le groupe écrit un dernier album "Sure To Be Pure" en 2000. Mais peut-être que le death metal qui avait animé ce combo n'est plus. A l'époque les critiques pleuvent. Près de onze ans plus tard, Mercyless n'a pas pris une ride, ils reviennent en 2011, avec pour commencer, un double CD collector "In Memory Of Agrazabeth" où les amateurs du genre, collectionneurs dans l'âme pourrons retrouver les démos : "Immortal Harmonies" (1988), "Visions From The Past" (1989), "Vomiting Nausea" (1990), ainsi que diverses répètes et surtout un live à la Poudrière de Rochefort de 1994, et un live à l'Usine de Reims, de 1994 également. Le groupe annonce un retour dans son style de prédilection à savoir du death metal qui défouraille. L'aventure va-t-elle reprendre où elle s'était arrêtée ? Le public est-il assez vigoureux pour pouvoir encore se briser la nuque sur les hymnes de Mercyless ?

Jean-Luc : Alors... Mmmm.. heyyyyyy... Vous revenez d'outre tombe... Mmmm... Heeeeeeeyyyyyy... quand est-ce que vous comptez sortir ce... Mmmmm... Heeeeyyyy nouvel album ?

Et enfin on peut se la faire à la French Metal, c'est pas mal aussi :

Oui, ce n'est pas un rêve, Mercyless est revenu d'entre les morts, le passeur nous les a ramenés, et j'espère bien que c'est pour nous pondre un futur album qui déboîte comme il faut afin qu'on prouve aux gamins comment on s'amusait dans les années 90's. Je ne cacherais pas que je suis sévèrement accroc à "Abject Offerings" ainsi qu'à "Coloured Funeral" et que "C.O.L.D." ne m'a fait ni chaud ni froid, leur évolution personnelle n'étant pas dans mes propres attentes et que "Sure To be Pure" m'a effectivement assis dans cette certitude que le génie des deux premiers albums avait plus ou moins disparu. Mais après quelques années d'absence, ce n'est pas un acte isolé que le retour des enfants prodigues, tellement d'autres groupes phares du death metal comme Pestilence, Cynic, Atheist... l'ont déjà fait auparavant. Il était inespéré que Mercyless revienne un jour. Bon en attendant un véritable nouvel album, ce double CD ne concerne vraiment que les véritables collectionneurs, ou les curieux et certains nostalgiques. Ceux qui ont aimé "The Years Of Morbidology" de Catacomb sorti chez le même label, aimeront assurément celui-ci.

Il faut d'abord remarquer la volonté du groupe de revenir à ses anciennes amours en matière de pochette d'album. Si pour "Abject Offerings", c'était un morceau du Christ de Salvador Dali, ici nous avons encore une pochette sublime, dont je ne sais de qui est cette oeuvre. Mais grâce à Mercyless, vous perfectionnez votre culture en terme de peinture, c'est déjà pas mal !! Enfin bref, on y trouve les trois démos de 1988, 1989, 1990, deux lives et des titres de répètes. Si le son n'est pas celui auquel vous pouvez vous attendre, il faut bien évidemment remettre les choses dans leur contexte. Rien que pour l'objet, ce double CD se doit d'être possédé, et forcément que de vieilles démos et de vieilles répèt' n'auront pas la puissance qu'on peut avoir maintenant en terme de production. Mais c'est comme si on retrouvait dans le grenier des grands-parents un vieux vinyle de Joséphine Baker, qu'on l'écoutait à l'aide d'un gramophone (oui ma métaphore est puissante je sais), c'est le charme qui importe, c'est tout.

En plus de ça on a un énorme booklet, qui comprend des tonnes de photos, des articles d'époque, les vieux logos, les pochettes des deux premiers albums. Des démos , de la compil... en ayant volontairement zappé les deux derniers albums... un truc de malade. "In Memory Of Agrazabeth" montre indubitablement la volonté de Mercyless de ne garder que le très bon souvenir de leurs premières années où le death coulait à flot. Et si cette volonté sur ce double CD s'avère annonciatrice d'une envie de nous refoutre une tôle avec du death à la "Abject Offerigns", je signe tout de suite ! Ah si, quand même il fallait bien que je dise quelque chose de négatif, sinon on allait croire que j'étais devenu gentil... Grosse erreur comme sur "Coloured Funeral" la police d'écriture est illisible, ça fatigue trop les yeux pour lire tout ce qu'il y a d'inscrit. Alors oui c'est beau , c'est esthétique mais pas pratique. "In Memory Of Agrazabeth" nous replonge quelques années en arrière, Mercyless déborde de hargne et de haine dans son death metal, ça fait plaisir de réécouter ces morceaux, parce que c'est de l'archive, et que je suis personnellement un gros collectionneur. D'autres n'y verront sans doute pas d'intérêt et attendront l'album. Mais en tous les cas, cela aura fait renaitre des passions communes et qu'on aime ou pas ce genre d'initiative le but rechercher est atteint, tout le monde est impatient de voir ce que Mercyless a dans le ventre !!

31 titres de souvenirs pour vous faire patienter le futur album ou la boite de l'Alsace, c'est à prendre ou à laisser comme dirait Arthur !!!!


Arch Gros Barbare
Mars 2011


Conclusion
L'interview : Max

Le site officiel : www.facebook.com/mercylesscult