Le groupe
Biographie :

Reclus et libres, introvertis et extravagants, déshumanisés et profondément empathiques, les ombres du quintette séquestrent les spectateurs au son d'une musique schizophrène et délirante, dans laquelle ils semblent eux-mêmes pris au piège. D'un metal atypique à des ambiances glauques et planantes inspirées du dub et de l'electro, la musique de Mel-P va sans cesse plus loin, à la recherche du son bizarre, de la rythmique incongrue, pour des voyages assurément organiques. Après un premier EP ("Nouvelles De La Jungle") sorti en 2006, Mel-P enregistre un album en 2010 qui ne sortira qu’en Mars 2012 : "Anima Asylum".

Discographie :

2006 : "Nouvelles De La Jungle" (EP)
2012 : "Anima Asylum"


La chronique


Il y a des groupes que l’on ne connaît pas avant de les chroniquer, mais qui, sur le papier, donne envie de s’y attarder immédiatement. Mel-P fait partie de ces groupes qui donnent envie. L’artwork déjà, pose un univers personnel, oppressant, on se sent enfermé, la démence n’est pas loin. Sur le papier aussi Mel-P intrigue, dub, electro, metal, l’imagination fuse et on croise les doigts. Après un morceau d’introduction intitulé "Anima. I" permettant simplement de commencer à étaler l’ambiance de ce qui va suivre, l’album commence véritablement. On retrouve d’autre pistes similaires en guise d’interludes minimalistes avec "Anima. II" ou "Agonia" et ses hurlements de folie.

"Nyourk Reliquus" nous plonge donc dans un univers plutôt serein bizarrement, presque une musique d’ambiance. C’est le côté dub qui prend le dessus, et malheureusement le son, bien que très propre, très fin, manque de profondeur, de basse, pour sentir toute l’énergie des graves se disperser dans le corps. On apprécie peu de temps après, l’arrivée du metal tout en douceur et le mélange des deux styles est loin d’être désagréable. Entièrement instrumental, l’album se poursuit avec "Otium" et la recette, bien qu’inversée puisque c’est le metal qui se montre le premier, reste inchangée. En revanche le sentiment d’une musique pour fou à enfermer est parfois complètement déroutant par rapport à la certaine sérénité qui se dégage du dub. Même scénario avec "Sollicitudo" qui apporte son lot de mélodies légères et séduisantes ou "Cheewed Arbor" aux tendances psychés entre deux riffs plein d’énergie. Des morceaux comme "Persequor", plus répétitifs, hypnotiques sont susceptibles d’en devenir aussi moins accrocheurs. "Intermuralis" nous égratigne à nouveau de ses bribes de démences avant de nous abandonner sur quelques choses de musicalement plus rock-metal mais pas forcément moins barré notamment avec les spoken words et bruitages présents tout à la fin.

Peut-être m’attendais-je à quelque chose de plus contrasté encore, de plus extrême peut-être. Peut-être, dû au fantasme des vibrations du dub et de l’electro mêlées à la puissance et aux sonorités métalliques de grattes en disto. Toujours est-il que "Anima Asylum" est un album de maboul, fait par des mabouls pour d’autres mabouls, sans tomber dans les pathologies extrêmes. est un album de maboul, fait par des mabouls pour d’autres mabouls, sans tomber dans les pathologies extrêmes.


Kévin
Août 2012


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.melp-music.com