Dans le jargon du milieu, lorsqu’un mauvais album de Neue Deutsche Härte voit le jour, l’adage veut qu’on le qualifie de "plagiat de mauvais Rammstein ou de mauvais Megaherz". Mais quand un mauvais album de Megaherz voit le jour, on dit que... On ne dit rien ! Un mauvais album de Megaherz cela n’existe pas et ce n’est pas "Komet" qui viendra prêcher pour l’inverse. L’œil averti relèvera que je n’ai pas cité un mauvais album de Rammstein, et il en déduira ce qu’il comprendra notamment le fait que Rammstein a depuis longtemps tourné la page du Neue Deutsche Härte... Quoi qu’il en soit, même s’il ne renferme aucune surprise niveau son et niveau résultat, "Komet" est une fois de plus un excellent album de Megaherz et par conséquent une bien belle réussite !
Quatre ans après le très apprécié "Zombieland", Megaherz revient donc avec onze nouveaux titres. De l’explosion "Vorhang Auf" au "Nicht Genug" final, du très rock "Komet" au très martial "Tiefenraush" ou encore du assez dansant "Scherben Bringen Glück" au plus posé "Von Oben", "Komet" maîtrise son sujet et se plaît à s’affirmer à "fond les décibels" comme un Dortmundois après une victoire du Borussia sur le Bayern. Des personnels "Schwarz Oder Weiß" ou "Trau Dich" aux très politiques "Horrorclown" et "Nicht In Meinem Name", "Komet" exhibe des lyrics soignés et toujours dans la langue d’Angela Merkel. Alors si, Yannick Noah lui aurait chanté "Oh Angela, Angela" pour attirer son attention, Megaherz se contentera d’un simple mais bien plus efficace "Angela, wir sind Megaherz and du bist unsere horrorclown". Du moins, j’imagine... Trêve de lobbying politique, Megaherz fait également dans l’efficacité martiale quand il s’agit de sortir des riffs lourds mais accrocheurs. Pour la suite, la recette reste inchangée (comme tout ce que je viens de dire en fait). Et comme tout n’est qu’une question d’habitude, Lex Wohnhaas sublime de ses cordes vocales les compositions, comme depuis son intronisation au sein du groupe il y a désormais plus de dix ans. On retiendra plus particulièrement de ce nouvel opus la piste éponyme qui s’annonce déjà comme un grand classique du groupe tout comme "Horrorclown" ou encore de façon plus exotique "Schwarz Oder Weiß" qui suivra certainement la même destinée. Mais de façon plus générale, on retiendra surtout la totalité de l’album qui témoigne du statut indéniable de Megaherz et de sa place indétrônable d’inspiration pour plusieurs générations de talents germaniques.
Une fois n’est donc pas coutume, en plus de vingt ans de carrière, la formation munichoise n’a connu que très peu de faux pas pour ne pas dire aucun. En cela, ce dixième album témoigne, tout comme ses prédécesseurs, d’une maîtrise absolue et d’un rendu très propre de cet art qu’est la musique. Pas la peine donc d’hésiter, il y a simplement besoin d’écouter cet album. Comme quoi, même si les Boches n’ont plus la meilleure équipe du monde footballistiquement parlant, ils l’auront à jamais quand il s’agit de Neue Deutsche Härte. En même temps, si ce n’était plus le cas, cela ne s’appellerait plus le Neue Deutsche Härte. Pas vrai inspecteur Derrick ?
|
|