Le groupe
Biographie :

Megadeth est un groupe de thrash metal américain, originaire de Los Angeles, en Californie, formé en 1983 par le guitariste Dave Mustaine et le bassiste David Ellefson, peu après le renvoi de Mustaine de son précédent groupe, Metallica. Le groupe signe par la suite chez le label Capitol Records et sort son premier album majeur intitulé "Peace Sells... But Who's Buying?", considéré comme ayant une très grande influence dans la scène heavy metal. Après la stabilisation de sa formation dans les années 90, Megadeth sort de nombreux disques certifiés disque de platine, dont le fameux "Rust In Peace" qui est responsable de la popularisation du groupe. En 2002, Megadeth est temporairement inactif à la suite des lésions au bras gauche de Mustaine. Cependant, le groupe revient en 2004, mais sans le bassiste David Ellefson, à cette période en conflit avec Dave Mustaine. Ellefson rejoint finalement le groupe en 2010, et y reste jusqu'en 2021. En Avril 2015, Megadeth annonce l'arrivée de Kiko Loureiro, l'ancien guitariste d'Angra, comme guitariste lead au sein du groupe. En Mai 2016 Megadeth fait appel au batteur de Soilwork, Dirk Verbeuren, pour une série de concerts. À la mi-Juillet, ce dernier devient un membre officiel du groupe. Megadeth réintègre par la suite le bassiste James LoMenzo, qui avait joué dans le groupe de 2006 à 2010.

Discographie :

1985 : "Killing Is My Business…"
1986 : "Peace Sells… But Who's Buying ?"
1988 : "So Far, So Good… So What !"
1990 : "Rust In Peace"
1992 : "Countdown To Extinction"
1994 : "Youthanasia"
1997 : "Cryptic Writings"
1999 : "Risk"
2001 : "The World Needs A Hero"
2004 : "The System Has Failed"
2007 : "United Abominations"
2008 : "Anthology : Set The World Afire" (Compilation)
2009 : "Endgame"
2011 : "Th1rt3en"
2013 : "Super Collider"
2016 : "Dystopia" 2022 : "The Sick, The Dying... And The Dead!"


Les chroniques


"The Sick, The Dying... And The Dead!"
Note : 16/20

Problème au bras, cancer de la gorge, rien ne semble pouvoir arrêter Dave Mustaine qui en profite pour remettre Megadeth en selle avec son seizième album, "The Sick, The Dying... And The Dead!". Le précédent opus "Dystopia" remettait de l'énergie dans le musique du groupe après un "Super Collider" assez mou du genou, donc après avoir entendu le premier single "We'll Be Back" on s'attend un à quelque chose de bien nerveux cette fois aussi.

Disons le tout de suite, tout l'album n'est pas aussi agressif, il se montre au contraire assez varié et plusieurs périodes de Megadeth se font entendre sur ces douze nouveaux morceaux. On est bien loin du manque d'énergie de "Super Collider" cependant et rien que le morceau-titre qui ouvre l'album laisse entendre quelques sonorités plus menaçantes à défaut de foncer dans le tas. Comme beaucoup de metalheads j'ai été bercé par "Peace Sells...But Who's Buying ?" et autres "Rust In Peace" et ce qui m'a toujours accroché avec Megadeth c'est ce petit côté vicieux dans les mélodies qui étaient toujours accrocheuses et menaçantes à la fois. Mélangées aux riffs tranchants, cela créait un équilibre que seul Megadeth était capable de produire et qui était encore appuyé par le chant tout aussi vicelard de Dave Mustaine. Si "The Sick, The Dying... And The Dead!" ne renoue pas en permanence avec l'agressivité des anciens albums, il fait par contre entendre cette fameuse patte et nous fait vite remarquer que l'inspiration était là et que le groupe était bien motivé cette fois. "Life In Hell" est d'ailleurs assez énergique lui aussi et fait entendre quelques parties de batterie sur lesquels Dirk Verbeuren se fait plaisir et fait entendre son talent sans jamais faire le show pour autant. De toute façon, ce batteur n'a plus rien à prouver depuis bien longtemps, tout comme Kiko Loureiro qui se fait plaisir lui aussi sur certains soli et confirme une fois de plus qu'il était bien une recrue de choix. Et comme si cela ne suffisait pas, la basse est tenue par Steve DiGiorgio sur ce nouvel album, rien que ça ! Un line-up de tueurs qui se met au service de la musique sans chercher à briller absolument mais qui laisse une interrogation sur le rôle de bassiste justement. Steve DiGiorgio étant déjà bien occupé je doute qu'il intègre le groupe officiellement, il va donc falloir trouver un remplaçant plus tard.

Vous voulez encore du riff thrash bien vicelard ? Cela tombe bien puisque celui de "Night Stalkers" se pose là dans le genre ! On remarque aussi que sur ce nouvel album Dave Mustaine chante sur un ton un peu plus bas et plus grave, ce qui n'enlève rien à son timbre si particulier qui en a déjà repoussé plus d'un. Après trois morceaux assez nerveux et agressifs, le groupe lève le pied avec "Dogs Of Chernobyl" qui se fait plus mélancolique et plus rampant à la fois. C'est à partir de là que ce nouvel album se montre plus varié et fait entendre quelques sonorités qui envoient à d'autres albums de Megadeth. "Sacrifice", par exemple, pourrait presque rappeler les moments les plus nerveux de "Cryptic Writings" (bon, ils étaient rares les passages nerveux mais il y avait de bonnes choses sur cet album ) ou "Killing Time" qui renvoie clairement sur son refrain à l'époque "Countdown To Extinction". Il y a aussi quelques morceaux un peu en dessous du reste comme "Junkie" qui rappelle les pires moments de "Cryptic Writings" pour le coup avec son refrain un peu trop facile ou "Celebutante" dont certains passages ne sont pas forcément très inspirés non plus. Mais au milieu de ces rares baisses d'intensité et d'inspiration, il y a de quoi se faire plaisir et on entend que le groupe en a pris aussi pendant la composition. En tout cas, "The Sick, The Dying... And The Dead!" fait partie de ces albums qui s'infiltrent sournoisement dans votre crâne, et si la première écoute a pu laisser une impression d'album "pas mal mais sans plus", celles qui ont suivi l'ont clairement fait monter d'un ou deux crans. Megadeth ne reviendra évidemment jamais au niveau de ses grands classiques, comme tous les groupes qui ont une carrière aussi longue, mais ce nouvel album se classe clairement dans le haut du panier.

"The Sick, The Dying... And The Dead!" est donc un bon cru qui nous fait entendre un Megadeth en forme qui veut en découdre et montre les crocs. Quelques rares moments de faiblesse font retomber la pression de temps en temps mais ce nouvel album reste globalement satisfaisant et le groupe fait clairement entendre le plaisir qu'il a pris à travailler dessus. On ne va donc pas bouder le nôtre non plus !


Murderworks
Octobre 2022




"Dystopia"
Note : 18/20

Un souffle de vent... Une voix de femme... Et la chanson commence. Un riff rapide, dont l'effet rappelle un peu un "Rust In Peace". Une voix, celle de Dave Mustaine. Voilà comment débute "The Threat Is Real", première chanson de cet album que j'attends depuis si longtemps, le nouvel opus des Américains de Megadeth, avec un line-up remanié, une sonorité modern thrash, et une claire envie de trancher avec leurs dernières galettes. On se souvient tous de "Super Collider", cet album qui a été la source de tant de déception auprès des fans. Alors, qu'en est-il de ce nouvel opus ?

Des morceaux d'une technique évidente, une critique de la société, des morceaux écrits exclusivement par Mustaine, notre bon vieux Megadeth serait-il redevenu comme avant ? Eh bien... Oui et non. Disons que notre Big 4 member s'est refait une santé. Il y a du bon dans cet album, beaucoup. Une technicité retrouvée dans les morceaux, une distorsion à la "Rust In Peace", comme un symbole, et des chansons beaucoup moins "radio FM", il est clair que cet album n'a strictement rien à voir avec un "Super Collider", et est clairement un album thrash. Mention spéciale aux trois premières chansons qui envoient vraiment du lourd. Les solos ajoutant un ton mélodique à l'album sont, à mes yeux, un vrai plus. Mais il y a également du moins bon. Un son modernisé qui en gênera certains, dont moi, même si on s'y fait au bout de quelques écoutes, et une impression d'hésitation, comme s'ils n'osaient pas aller au bout. Et puis... C'est tout. Certains diront que "Post-American World" n'apporte pas grand-chose à l'album, personnellement je trouve que c'est une bonne chanson. Concernant "The Emperor"... C'est une autre histoire. Il est certain que le ton tranche avec le reste de l'album. Est-ce une mauvaise chose ? Disons que cela peut être dérangeant. Les grandes nouveautés ? Une chanson entièrement instrumentale, que je trouve personnellement très appréciable, une chanson où notre rouquin parle de ses états d'âme, chose que je n'aurais jamais cru voir un jour, et que j'avais même placé dans ce que je trouvais moins bon, avant de me dire que j'étais peut-être trop dur, car après tout, le thème importe peu : cette chanson est vraiment belle, et vraiment poignante. Certainement la plus poignante qu'il ait écrite. J'aime. Des sonorités presque orientales, et clairement "latinos" dans "Conquer Or Die".

Au final, que faut-il retenir de cet album ? Un Megadeth renaissant, avec une envie claire d'oublier ses erreurs passées et de nous offrir à nouveau du thrash comme on l'aime, tout en rapidité, en technicité, et en agressivité, un heavy thrash à la "Rust In Peace". Un très bon album, où rien n'est à jeter. De très bon augure pour la suite. Bon, j'arrête de tenter de cacher mon enthousiasme : PUTAIIIIIIIN, ENFIN CE CON DE MUSTAINE REJOUE UN TRUC TECHNIQUE ET BIEN THRASH COMME IL FAUT, ACHETEZ-LEEEEEEE !!! Non, sérieusement. En tant que fan de Megadeth, je ne peux que me réjouir de la sortie d'un album de cette qualité. Technique, rapidité, agressivité... Tout y est. Voilà l'album que j'attendais tant. Maintenant, je veux les voir le jouer en live.


Skull
Mars 2016




"Super Collider"
Note : 13/20

Quel honneur, me concernant, que de chroniquer le nouveau Megadeth, "Super Collider", même s’il est vrai que j’ai largement décroché de ce combo depuis de nombreux albums. Fan de la toute première heure, élevé aux œuvres de Friedman, j’ai toujours reconnu que le changement de style du groupe, après "Cryptic Writings" m’avait un peu dérangé. Certes le line-up actuel est des meilleurs avec le cousin canadien Broderick à la guitare, mais les années passent, c’est comme ça, et les gens changent. Comme pour Metallica ou Maiden, on ne peut plus attendre un nouveau "Master Of Puppets" ou un nouveau "Number Of The Beast". C’est donc avec une oreille prudente, indulgente, voire bienveillante, que j’effectue cette écoute de CD.

Malgré mon apparente clémence, on parle là d’un des plus grands groupes de metal de la planète, alors, après deux écoutes, le couperet tombe. Mustaine s’enlise de plus en plus dans une facilité, voire une médiocrité déconcertante en matière de riffs. Exit les morceaux limite progressifs de "Rust In Peace", exit aussi les rifs catchy de "Countdown To Extinction". Subsistent à quelques endroits des bribes de ce qu’était "In My Darkest Hour" (album "So Far, So Good, So What", avec Jeff Young à la guitare, son seul album avec le combo d’ailleurs) mais là encore, ça sent fort le réchauffé ("Dance In The Rain"), et même les super solos de Chris Broderick ne suffisent pas à rendre le plat alléchant tant l’écart de technique et d’ambiance est grand. Heureusement, la production de cet album est impeccable, bien meilleure que celles justement des premiers albums où la guitare du frontman nous cassait les oreilles avec ses aigus "trop aigus". Le son a su se faire commercial, tout comme il faut, pour contenter la masse, et c’est bien là le point positif à mes oreilles (changement total de matos, ça doit être ça, et ça s’est vérifié il y a quelques années sur scène à Paris en première partie de Judas Priest) mais est-ce une raison suffisante pour tomber dans le heavy à 5 accords ??

Changement de ton, d’ambiance, et de rythme pour un titre qui me fait particulièrement chauffer les tympans et pour cause, puisqu’il ne s’agit rien de moins que de la reprise de "Cold Sweat" du légendaire groupe de rock irlandais Thin Lizzy (pour ceux qui ne connaitraient pas encore ce groupe cultissime et référence de la plupart des plus grands groupes de la planète, arrêtez le deathcore ou le hard rock de garage et faites croître votre culture musicale avec ce combo incontournable des années 80). Sans pour autant être révolutionnaire, cette reprise fait chaud au cœur et passe plutôt bien avec un son "metal". Je trouve que cela arrive à point nommé et est révélateur de la mentalité et des goûts de Mustaine, Hetfield et leurs potes issus de la même génération (les gars de Metallica n’ont jamais caché leur admiration pour ce groupe). Respect donc au moins sur ce point !

Nul doute que les fans de la dernière heure, élevés à "A Tout Le Monde", s’arrachent cette galette, mais, pour les aficionados du gros riff qui tache, voilà bien un achat superflu.


Byclown
Juin 2013




"Th1rt3en"
Note : 18/20

Cette année 2011 sera définitivement riche en albums de grands groupes… et pas dégueulasse. On peut mettre dans le panier ce nouveau Megadeth qui, malgré les critiques sur le canard (ndlr : Dave Mustaine), nous sort encore des grands albums (pas comme Metallica qui collabore avec un certain Lou Reed pour nous sortir un album plat et sans grand intérêt). D’ailleurs ayant vu Megadeth cette année avec Slayer au Zenith de Paris je peux vous dire qu’on est loin des shows avec de la pyro… on ne chipote pas, juste du son et c’est suffisant pour leur prestation qui parle juste d’elle-même. Donc ce nouvel album "Th1rt3en" n’annoncait rien de bien beau au vu du nom de cet album, mais il s’avère être finalement un des meilleurs de la carrière de Megadeth. Puissant, énergique, et sincère sont les maîtres-mots de ces compositions. En effet si j’ai bien compris, Mustaine a repris des vieux riffs des années de l’âge d’or de Megadeth donc d’un côté on ne peut pas être déçu et pas de prise de risque de leur côté, et les fans sont comblés. Par ailleurs, même si le précédent album augurait de bonnes choses avec le retour de Ellefson, celui-ci en cette année 2011 est celui qui va sûrement pousser Megadeth vers un renouveau. Même si Megadeth fait partie du Big 4 et restera sûrtout marqué sous une étiquette "thrash metal", le groupe est surtout marqué par un son plutôt "heavy metal" avec des strutures plutôt heavy, c’est d’ailleurs ce qui m’a toujours étonné avec cette étiquette thrash (même si "Peace Sells" s’apparente plus à du thrash je vous le conçois).

Le groupe met les choses au clair dès le début avec "Sudden Death" et "Public Enemy No 1" qui donnent une sacrée claque et démarrent l’album sur les chapeaux de roues ! N’oublions pas l’excellent "Whose Life". Mais le plus lourd arrive avec "Guns, Drugs And Money" qui, à première vue, est un titre sans grand intérêt, mais là est le piège, on aurait bien vite fait de le passer mais au contraire, car le riff du refrain est tout simplement une tuerie, une musique plutôt "alternative" qui serait bien taillée pour le live vers un début de set (3ème ou 4ème musique) d’autant plus qu’il est facile de retenir les paroles. "Never Dead", "New World Order" , "Fast Lane", "Black Swan" s’enchaînent et me prouvent qu’on est réellement dans un retour aux sources. Bordel, que ça fait plaisir ! Les fans de "Cryptic Writings" seront comblés, mais je me demande comment Mustaine a su garder son génie pour nous sortir de telles compositions car techniquement c’est tout simplement parfait. "New World Order" représente bien la situation actuelle et nous le fait sentir rien que par la musique, c'est-à-dire qu’on se fait niquer par cette mondialisation.

Le mixage est parfait, tout s’emboîte tellement bien, je ne prendrai aucun risque en disant que c’est le meilleur mixage de Megadeth, une batterie présente comme il le faut en alternant une caisse claire très claquante et une grosse caisse plutôt lourde… le mariage des deux types de son est juste parfait. La fin du disque est tout simplement tonitruante avec "Wrecker", "Millenium Of The Blind", "Deadly Nightside", "13". Je suis tout simplement sans voix. On ne comptera plus le nombre de solos de génie de Mustaine et de Broderick. Les breaks tout simplement exécutés à la perfection au bon moment, Elesfon qui est juste parfait dans son jeu de basse, aucun musicien n’est en retrait. Je pense que tout a été dit déjà plus haut, les riffs sont tout simplement bien hachés comme il le faut, les paroles se retiennent à la perfection, et la double pédale fume… d’ailleurs je voudrais bien connaitre le budget de médiators pour Mustaine et Broderick pour l’enregistrement de l’album. Pour résumer, Megadeth est un groupe qui ne connaît pas la crise, qui ne connaît pas le chômage, et qui nous donne un peu d’espoir dans ce monde dans lequel nous vivons actuellement…Oublier nos problèmes et les problèmes d’un pays, voici le but de la musique, et Megadeth a réussi à remporter ce challenge avec brio !


Motörbunny
Novembre 2011




"Anthology : Set The World Afire"
Note : 17/20

La dernière offrande de Megadeth aux fanatiques de heavy metal date de 2007, il s'agissait d'un magnifique coffret de 4 CD + DVD "Warchest" qui avait ravit bon nombre de personnes et encore une fois le groupe revient avec un double CD d'anthologie. Cette deuxième offrande en moins de 2 ans retrace de belle manière la carrière de Megadeth et comprend les meilleurs morceaux du groupe comme "Peace Sells", "Hangar 18", "A Tout Le Monde" ou encore "In My Darkest Hour" pour donner un exemple mais aussi ceux préférés par les fans (oui c'est très important), il y a également une démo inédite ("High Speed Dirt") et deux rares enregistrements de concert datant de 1992 de "Peace Sells" et de "Symphony Of Destruction". Petit rappel pour les incultes du style, Megadeth est le groupe de Dave Mustaine frustré d'avoir été renvoyé par Metallica pour divers causes dont la drogue et son caractère assez spécial. A travers toutes ces années, Megadeth a toujours habilement combiné l'agressivité du thrash metal à l'improvisation complexe du jazz. Le tout soutenu par des paroles cyniques, incisives et un contenu politique qui a donné pour beaucoup un grand charme au groupe. Avec ces dernières années, Dave Mustaine a donc travaillé à remixer, remasteriser et à "embellir" ce double CD d'anthologie mais une question se pose... Est-ce un simple regroupement des meilleurs pièces du groupe ou s'agit-il d'une belle pièce inédite "coupe faim" qui saura satisfaire les fans qui attendent tout de même le futur album qui est prévu pour 2009/2010 ? Cela dépendra des différents points de vue. J'apprécie donc ce double CD qui rappelle que le groupe est la source d'énormément de groupes metal même actuels, Megadeth est une énorme mine qui a su prouver au monde entier qu'il est digne d'être le concurrent de Metallica. Si vous voulez découvrir ou redécouvrir le groupe, il faudra attendre sa sortie le 13 Octobre !


Fab'S
Septembre 2008




"Rust In Peace"
Note : 20/20

Voilà on, y est. Depuis le temps que je parlais de chroniquer l’un de mes albums préférés, il fallait bien que ça arrive ! Le choix a été dur, je ne vous le cache pas, j’ai dû en écrire des papiers pour avoir le courage, aujourd’hui, de poser mes mots afin de vous parler de "Rust In Peace", qui reste à mon sens le meilleur album de Megadeth pour plusieurs (bonnes) raisons que je développerai. D’abord, ce groupe c’est quoi ? Non je te vois venir espèce de fan de Metallica haineux "Ouais Megadeth c’est un groupe de m…. car Mustaine c’est un looser, il s’est fait virer de Metallica !". Minute mon bonhomme, ne prenons pas le parti dans ce billet de la bêtise et de la facilité ! Ici on parle avant tout de musique et non de querelles intestines. On parle du Dave Mustaine’band, son projet, son bébé, sa vision des choses (comme l’est Whitesnake avec Coverdale ou Opeth avec Akerfeldt, ou encore Smashing Pumpkins avec Corgan…), totalement affranchi de compos pouvant sentir la patte de Hetfield. Comme tout grand mégalo qui se respecte, Mustaine n’aura eu de cesse dans la carrière du groupe de faire varier les line-ups, de faire évoluer ses goûts perso, de sorte que chaque époque du groupe fut marqué d’une sensibilité différente.

Pourquoi "Rust In Peace" et pas un autre ? Ce disque est sorti en 90, soit lorsque je n’avais encore que 6 ans et que je me dandinais comme un gaillard dans le salon en pyjama sur des airs de "Another One Bites The Dust" de Queen. Vous comprendrez bien que je n’ai pas pris la gifle attendue à sa sortie, mais seulement bien plus tard. J’ai 16 ans, les deux pieds dans le metal et ma première guitare en main. Inondé jusqu’alors de néo metal (musique de l’époque, pas le choix), je m’interroge sur les possibilités qu’ont mes doigts à jouer des trucs vraiment intéressants et là je découvre "Kill 'Em All" de Metallica. Un mois après, ayant appris par cœur toutes les rythmiques de cet album ô combien mythique, je me sens des allures de bête de la 6 cordes et mon meilleur ami, bien plus âgé et d’un sourire nostalgique, me propose d’écouter "quand j’aurai le temps", un CD à la pochette bleutée d’un goût douteux. Vous comprendrez bien qu’il s’agit là de "Rust In Peace"… Première galette qui signe la collaboration magique entre les deux monstres sacrés Mustaine et Friedman, cet opus, parfait de bout de bout, est l’alliage rêvé entre innovation et technique. D’un côté Mustaine, que l’on connaît depuis l’époque Metallica et qui, depuis plusieurs albums remarqués, ne cesse de prendre du galon en tant que machine à riffs. De l’autre, un petit nouveau, un extraterrestre, un dieu vivant de la guitare, Marty Friedman. Son jeu de guitare, au-delà d’éclipser le pourtant très bon Jeff Young (qui a signé l’album "So Far, So Good... So What !" et le titre devenu légende "In My Darkest Hour") amène une approche toute nouvelle dans le milieu relativement étroit des solos de guitares. Cet ultra virtuosité, teintée de gammes orientales dans tous les sens, ce feeling si particulier couplé à un thrash / prog démentiel écrit par Mustaine font de ce disque un eldorado certain pour les fans de thrash, de metal prog, pour les amoureux de guitar hero. En témoigne (et cela est valable pour AC/DC, Metallica, Maiden, Judas, bref, tous les monstres) le fait que Megadeth joue en concert, à l’heure actuelle, un nombre incroyable de titres issus de la période Friedman (titres qui sont, de toute façon plébiscités par le public).

Ce voyage au cœur de l’incroyable commence avec "Holy Wars" au clip plus qu’explicite. L’un des titres phrase s’il en est de cet opus , "Guerre Sacrée" (en français dans le texte) illustre parfaitement mon propos des lignes précédentes, à savoir un alliage parfait entre technique et feeling, entre riffs ultras carrés et catchy et solos de virtuoses signés Friedman pour la majorité. Paroles accrocheuses, machine à headbang, tout y est, rien n’est à jeter (même si je conçois que la voix de Mustaine, au même titre que celle d’un James LaBrie, puisse irriter les oreilles les plus chastes) : changements de riffs ponctuels, solos électriques et acoustiques (des courts, des longs, on ne sait plus où donner des oreilles mais pourtant, tout cela reste étrangement cohérent, complétement fou pour l’époque). Agressivité, mélodie et thrash dans ton froc sont au rendez-vous, de la première à la dernière note de cet album, et "Hangar 18" ne me fera pas mentir ! Ce monument du thrash / prog, second morceau culte de l’album, démontre là encore la supériorité de composition de ce couple de génies de la guitare qui, l’espace de deux albums (n’oublions pas le commercial et heavy "Coutndown To Extinction"). Des gammes orientales, des petits solos rapides et pourtant très durs à jouer, des riffs à deux guitares (joués à la tierce ou à la quinte), des changements de tonalités improbables mais pourtant balancés avec brio, nul doute qu’on est là dans le l’orfèvrerie musicale !

Je fais un bon volontaire vers la fin de l’album, histoire d’écourter ce roman, afin de parler du troisième titre phare, le désormais ultra célèbre "Tornado Of Souls", qui, bien que servi par des riffs vraiment monstrueux (et qui sentent parfois le heavy par anticipation) , reste surtout un son reconnu pour son solo fleuve, digne d’un Satriani ou d’un Steve Vai, écrit par un Marty Friedman au sommet de son art (ou pas, quand on écoute ce qu’il a fait juste après sur "Countdown To Extinction", et surtout ce qu’il a pu faire après Megadeth, dans sa carrière solo, avec un album comme "Scenes", qui est, d’une certaine manière, aussi classe et circonstancié que le "Book Of Shadows" de Zakk Wylde). En faisant abstraction de l’historique (car à l’époque où j’ai découvert cette œuvre je n’avais pas la culture metal que j’ai présentement), cet album est ce qu’on appelle une perle rare, un OVNI, comme un "Master Of Puppets", un "Cowboys From Hell" ou un "Number of the beast".


Byclown
Mai 2014


Conclusion
Le site officiel : www.megadeth.com