En pleine renaissance, Mefisto fait à nouveau parler de lui. Créé en 1984 sous le nom de
Torment par Omar Ahmed (guitare, puis à présent guitare / chant), Robert “Thord”
Granath (batterie) et Sandro Cajander (basse / chant, ex-Morbid), le groupe joue un black
metal mêlé à des éléments thrash et speed. Le changement de nom intervient en 1985,
deux démos sortent en 1986 et… le groupe cesse brutalement en 1987. Mais 2015 est
l’année de la renaissance avec le passage d’Omar au chant et l’arrivée de Morgan
Myrhberg à la basse. Deux albums sortent, puis en 2019 le groupe engage Chaq Mol
(guitare, Dark Funeral, Mordichrist) et nous offre "Octagram", un troisième album. Et nous
n’étions pas prêts.
L’album débute avec la longue "Octagram". Et pour du black metal, je trouve ça étrangement
groovy. On se laisse facilement prendre par la rythmique, ainsi que les hurlements presque
typés death metal du chanteur. Quelques passages nous rappellent évidemment les
influences thrash, mais pour moi ce titre est tout de même assez martial, bien qu’un petit
passage atmosphérique au début surprenne. On passe à "Circulus Est Clausus", un titre
résolument plus sombre et dont les harmoniques omniprésentes permettent de trancher
avec le son de basse gras et entraînant. Mais le groupe voile peu à peu ses riffs de noirceur,
et le résultat est assez mélodique et accrocheur. L’introduction de "The Cult Of Death" respire
pleinement la mélancolie, mais la rythmique groove reprend le dessus en quelques
harmoniques, alors qu’"Armageddon" est un titre plus incisif. L’introduction est douce mais
inquiétante, alors que les riffs deviennent réellement malsains. Le son est lourd, les
harmoniques noires, et les leads tranchants. Un véritable bonheur.
"Grand Demons At War" pioche du côté des sonorités malsaines mais épiques pour se
transformer en hymne noir à la guerre. L’esprit entraînant du thrash côtoie les riffs black
metal… et le moins que l’on puisse dire c’est que ça fonctionne ! A nouveau une introduction
en son clair inquiétant pour "Roots Ov Thy Soul", un titre qui va soudainement accélérer et
révéler le potentiel de frappe du groupe. Un morceau martial, des accélérations, du
groove… Le black metal accessible à tous. On part dans les harmoniques flirtant avec la
technicité pour "Alpha And Omega", un morceau aux sonorités dissonantes et qui sent à plein
nez le blasphème. Les passages basse / batterie / chant sont malsains à souhait, et on entre
à nouveau en plein dans la violence lorsque les guitares reviennent. Dernier titre,
"Megalomania" reprend les éléments massifs et groovy qui font de cet album une réussite, et
les réutilise avec des riffs infusés de thrash. La noirceur est toujours présente, mais certains
passages de thrash presque pur sont à prévoir !
Si Mefisto a eu des débuts difficiles, le groupe est maintenant plus motivé que jamais.
"Octagram", avec ses titres sombres mais accessibles, en est la preuve. Le groupe a évolué,
et ce nouveau mélange est des plus efficaces. Il ne reste plus qu’à confirmer cela par un
passage live.
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