"The New Chapter"
Note : 16/20
Il arrive que certains groupes soient une réelle inspiration musicale, et qu’un de leurs titres
devienne le nom d’un nouveau groupe, comme c’est le cas pour Mechanical God Creation.
Fondé en 2006 en Italie par Luciana Catananti (chant, ex-Art Of Mutilation), le line-up a
beaucoup bougé pour cette formation. Mais depuis 2013, il est plutôt stable, avec l’arrivée
de Carlo Molinara (batterie, Hyde Mind), Deimos (guitare, ex-Art Of Silence) et Mirko
Frontini (guitare, Spiritual Deception). Mais le groupe changera toutefois de bassiste
jusqu’à confier le poste en 2018 à Jesus (Siege). Au fur et à mesure de sa discographie,
le groupe a évolué d’un death mélodique technique à un death technique plus brut, qui est
parfaitement incarné par "The New Chapter", son troisième album.
"The New Chapter", le morceau éponyme, sert d’introduction. Un long sample qui mêle
ambiances inquiétantes, symphoniques et ésotériques avant de nous lâcher dans l’inconnu
sur la brutale "I Am The Godless Man". Toute la technicité du groupe se retrouve dans ces
riffs puissants et parfaitement mixés, mais qui sont loin d’être les riffs mécaniques que l’on
pourrait croire. Tout est parfaitement ficelé pour permettre à Luciana de poser ses
hurlements gutturaux. Rapidement passée, elle débouche sur "Till The Sun Is No Longer
Back". A nouveau c’est un torrent de violence qui déboule pour nous en mettre plein les
yeux, mais surtout plein les oreilles. La rythmique, déjà impressionnante, change totalement
pour le solo, et la folie s’ajoute rapidem
ent au mélange, provoquant une montée en
puissance inouie.
On reprend avec "Walking Dead" qui écrase tout son passage, non seulement grâce à un
blast furieux mais aussi grâce à un son lourd à souhait. Si ce morceau est celui qui, à mon
sens, colle le plus avec la pochette, il ne change pas la position du groupe, qui est d’aligner
des riffs à la chaîne jusqu’à vous faire headbanguer. Et si c’est déjà fait, profitez de "Before
The Dawn (Pt.I)" pour vous remettre, car même si le son saturé revient à la fin de cette petite
brise, car "Overlord (Pt.II)" ne sera pas aussi douce, bien au contraire. Les riffs sont sans
pitié, et le groupe avance sans crier gare, à grand coups d’harmoniques techniques pour
accompagner la rythmique pachydermique. Et à nouveau, vous pourrez souffler devant la
beauté de "What Remains (Pt.III)", son clavier et son passage saturé.
On reprend ? Parfait, "Black Faith" est sur les rails, et l’introduction ne laisse pas présager de
caresses. Car c’est à du death metal de qualité que l’on a affaire. Une rythmique lourde, des
passages plus chiadés que les autres, et un chant furieux, voilà ce qui caractérise ce titre. Et
la recette n’est pas différente pour "Dark Echoes". Le tapping introductif arrive finalement sur
un riff plus lent qui acélère à nouveau, et la machine repart, toujours plus motivée. On
enchaîne avec "Bow To Death", dont l’atmosphère est plus douce. Alors bien sûr, le groupe
n’arrête pas sa fureur pour autant, mais l’introduction m’a immédiatement placé dans
d’autres dispositions. Et le solo me prouve que je n’avais pas tort, en apportant ce son
ambiant. On passe sur "Warface", un morceau qui se rapproche plus d’un death
symphonique au premier abord, mais qui ne renie absolument pas la technicité par la suite.
Dernier morceau, "Red Blood On White Snow" repart sur cet univers un peu plus ambiant,
mais amène également l’une des rythmiques les plus imposantes de la formation. Mais ce
titre n’est pas qu’un concentré de violence, il est également entrecoupé de moments plus
calmes, et d’autres axés sur une extrême technicité, avant de reprendre des éléments de
l’introduction.
Mechanical God Creation n’est absolument pas un groupe de death technique comme les
autres, et les nombreuses ambiances et influences de "The New Chapter" le prouvent à
maintes reprises. Les membres sont extrêmement doués et le prouvent à chaque seconde,
pour peu que l’on rentre dans leur univers.
"Artifact Of Annihilation"
Note : 14/20
Ah l’Italie ! Pays magnifique s’il en est et objet de convoitise accrue pour beaucoup de gens. S’il est vrai que sa langue, ses paysages et surtout sa nourriture exquise valent franchement le détour, il n’en va absolument pas de même pour sa musique (en ce qui concerne le metal en général, et l’extrême en particulier, entendons-nous bien). En effet, bien peu de formations parviennent à décoller dans ces contrées, et celles qui y arrivent ne proposent en général rien d’extraordinaire.
Voilà donc que début 2013, les Milanais de Mechanical God Creation sortent leur deuxième album, "Artifact Of Annihilation". Amis du metalcore et plus particulièrement fans de The Agonist, cet album est incontestablement pour vous. De l’artwork de sa pochette au contenu du disque, le combo mise tout sur la modernité. Composé de onze pistes pour une durée totale avoisinant les quarante minutes, le CD débute après une courte intro avec le titre éponyme qui donnera parfaitement le ton conservé par la suite : du metalcore en bonne et due forme avec une production claire comme de l’eau de roche, des compositions massives et bien pêchues… ainsi qu’une femme au chant et qui assure des lignes exclusivement gutturales, sans une goutte de chant clair mièvre et nais (hourra !). Les Italiens font montre d’un réel potentiel, à un détail près : l’originalité. Certes, il est difficile de nos jours de créer de la musique sensiblement différente dans un monde où tout à déjà été fait et entendu, mais dans ce cas-ci, tout a vraiment déjà fait et entendu, justement… et pas qu’une fois. Dommage, très dommage même car foncièrement les morceaux sont plutôt bons, à l’exception près que tous se ressemblent tellement qu’en écouter un revient à les écouter tous.
Mechanical God Creation ne changera donc certainement pas l’image du metal en Italie, c’est un fait. Néanmoins, les Italiens proposent avec "Artifact Of Annihilation" un deuxième album plutôt bien construit, ficelé et produit, qui devrait satisfaire voire ravir les fans du genre, sans faire changer d’avis au reste.
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