Mawiza signe chez Season Of Mist. Après huit ans passés sous le nom Nunca Seremos Dichosos suivi par un premier album indépendant en 2024, Awka (chant / guitare), Karü (chant / choeurs), Zewü (basse / choeurs) et Txalkan (batterie / percussions) dévoilent avec leur nouveau label leur deuxième album, "Ül".
Ils sont aidés par Fabiola Hidalgo pour les voix féminines.
On découvre avec "Wingkawnoam" un groove marqué des influences indigènes propres au groupe, donnant à leur musique cette touche de nouveauté intéressante qu’ils mêlent à des riffs solides, ainsi que des parties vocales mystérieuses. Leur rythmique ne mettra pas longtemps avant de convaincre et de faire remuer quelques crânes, pendant que quelques cris s’invitent aux choeurs avant de passer à "Pinhza Ñi Pewma" où la dissonance rencontre des passages plus bruts comme lorsque blast et leads perçants apparaissent pour créer un contraste avec le final aérien. "Ngulutu" revient à des patterns plus énergiques et des parties vocales assez fédératrices qui ne subissent que peu la barrière de la langue, mais le morceau passe assez vite et cède sa place à "Nawelkünuwnge" qui frappe avec des riffs puissants, mais qui nous propose aussi un break assez lourd et pesant avant une véritable explosion de rage.
Les harmoniques inquiétantes resurgissent sur "Mamüll Reke", revenant aux sonorités dépaysantes que le groupe maîtrise à la perfection sous couvert d’un metalcore saccadé, puis les musiciens nous offrent un moment de relâche avec "Wenu Weychan" et son introduction planante qui adopte finalement des influences prog agressives où les tonalités perçantes jouent un rôle important, tout comme les percussions sur le break. Retour de la violence contrôlée avec les premiers instants de "Lhan Antü", mais le reste de la composition navigue en eaux troubles et se transforme parfois en véritable vague de sons stridents avant un final plus énervé qui rejoint "Kalli Lhayay" et emporte avec lui un peu de sa fougue. Le titre se métamorphose finalement en chaos contrôlé, alternant patterns saccadés avec des coups d’harmoniques déchirants, puis s’apaise pour laisser la guimbarde de "Ti Inan Paw-Pawkan" nous rassurer avant que les parties vocales ne refassent surface, suivies par une rythmique explosive à laquelle finira par se joindre la voix de Joe Duplantier (Gojira), renforçant à la fois l’ultime morceau tout en lui donnant une signification plus importante.
Bien qu’assez dépaysant et empreint de sa propre culture, Mawiza s’approprie sans mal les codes d’un metalcore / groove metal occidental pour faire d’"Ül" une arme culturelle et sonique de choix ! J’espère un très prochain passage en France…
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