Le groupe
Biographie :

Marilyn Manson, né Brian Hugh Warner le 5 Janvier 1969 à Canton dans l'Ohio, est un musicien et chanteur de metal et un plasticien américain. Il est mondialement connu pour être le leader du groupe portant son nom. Son nom de scène est composé des noms de l'actrice Marilyn Monroe et du tueur en série Charles Manson. Marilyn Manson est certainement l'un des artistes contemporains les plus controversés, utilisant la provocation et le blasphème dans une grande partie de ses albums et de ses concerts. Sa musique et son attitude lui ont valu beaucoup d'ennuis avec des mouvements religieux et politiques, lui reprochant de pousser la jeunesse à la violence et la perversion, notamment après le massacre de Columbine.

Discographie :

1994 : "Portrait Of An American Family"
1995 : "Smells Like Children"
1996 : "Antichrist Superstar"
1998 : "Mechanical Animals"
2000 : "Holy Wood (In The Shadow Of The Valley Of Death)"
2003 : "The Golden Age Of Grotesque"
2007 : "Eat Me, Drink Me"
2009 : "The High End Of Low"
2012 : "Born Villain"
2015 : "The Pale Emperor"
2017 : "Heaven Upside Down"
2020 : "We Are Chaos"


Les chroniques


"We Are Chaos"
Note : 14/20

L’icône incontournable du rock gothique, Marilyn Manson, revient avec un douzième album. Rappeler la carrière de cette idole controversée est-il utile ? Bon. Depuis 1989, le chanteur / acteur ne cesse d’effrayer la ménagère, l’église et le bien pensant, passant d’un alternative / indus à un rock gothique, puis maintenant à un style plus doux, mais toujours avec style. Côté line-up, il y en a eu du changement ! Si l’homme évidemment le pilier du groupe, il est aujourd’hui accompagné de Paul Wiley (guitare), Daniel Fox (claviers), Juan Alderete (basse) et Brandon Pertzborn (batterie) pour la sortie de "We Are Chaos". D’autres musiciens ont également participé à l’enregistrement de cet album à leurs côtés.

C’est avec "Red Black And Blue" que l’album démarre. On retrouve cette ambiance gothique propre à l’univers de l’Américain, agrémentée de son timbre de voix si particulier qui fascine toujours autant. La rythmique est simple mais entraînante, avec une tendance à devenir un poil plus violente par moments, tout comme la douce "We Are Chaos", un titre planant. Déjà dévoilé, ce morceau éponyme place des influences assez calmes à l’univers sombre du chanteur. Entre sonorités captivantes, rythmique au son clair et entraînant, "Don’t Chase The Dead" prend la suite. Très similaire au titre précédent, il exploite pleinement la nouvelle recette Mansonienne qui plaira aux nouveaux fans. Les sonorités s’adoucissent encore, notamment avec quelques choeurs et un piano envoûteur pour "Paint Me With Your Love". Côté chant aussi, le ton du chanteur est plus doux, plus engageant, et la balade se laisse écouter. "Half-Way & One Step Forward" semble plus énergique, plus prenante, et on y trouve un refrain immédiatement mémorisable, qui reste en tête, et dont le chanteur a le secret. Seul le final est plus inquiétant.

Retour des tonalités sombres avec "Infiniti Darkness", un titre qui nous ramène 15 ans en arrière, à l’époque où Marilyn Manson terrorisait littéralement les populations puritaines avec des sonorités dérangeantes, des cris… Même constat pour "Perfume", une sorte de mélange entre cette ambiance glauque et cette douceur actuelle, mais le morceau reste plutôt sombre et entêtant. Le titre devient plus intense sur la fin avant de laisser place à la groovy "Keep My Head Together". Entre influences sombres, le chant inquiétant du vocaliste et des sonorités malsaines, il semblerait que quelques tonalités plus axées country / blues s’invitent à la fête, tout comme sur "Solve Coagula". Glacial, le morceau va également vous rester en tête pendant un bon moment, et tout particulièrement le pré-refrain… "I’m not special, I’m just broken…" scande le vocaliste avec désespoir. Le final gagne également en intensité après une petite partie lead, puis on passe à "Broken Needle", le dernier morceau. Beaucoup de sonorités acoustiques également, mais également une certaine résignation dans la voix du vocaliste, qui achève ici son dernier album.

Marilyn Manson poursuit dans ce nouveau style à mi-chemin entre rock gothique, country et ténèbres. "We Are Chaos" sera adoré par certains, détestés par d’autres, mais ce qui est certain c’est que le vocaliste n’est pas prêt de mettre un terme à sa carrière, qui dure depuis déjà plus de trente ans.


Matthieu
Septembre 2020




"Heaven Upside Down"
Note : 14/20

Marilyn Manson… Un gros morceau du metal qu’on le veuille ou non. Cet artiste autant adulé que détesté en est aujourd’hui à son dixième album studio en quasiment 30 ans de carrière. Il a toujours su rester lui-même, et ce, malgré des hauts (le succès mondial de "Sweet Dreams") et des bas (un featuring avec Avril Lavigne sur le titre "Bad Girl" en 2013). Marilyn Manson… Je lui dois le respect parce que, comme beaucoup, c’est un des premiers artistes metal que j’ai écoutés dans ma jeune adolescence (avec System Of A Down, Bullet For My Valentine, Suicidal Tendencies, Ozzy Osbourne ou encore Metallica). Marilyn Manson… On lui doit le respect parce qu’on – et par "on" je veux dire "la communauté metal de manière générale" – se plaint trop souvent que le metal est rejeté ou attaqué par les médias non spécialisés, et que lui, il a su faire parler de lui dans ces mêmes médias. Que ce soit dans les magazines people pour sa relation passée avec Dita Von Teese, sur les chaînes américaines après le massacre de Columbine, ou en France avec Thierry Ardisson ou Cauet, Marilyn Manson a réussi à faire une petite place au metal là où le metal n’a pas sa place. Et puis Marilyn Manson, il a grandi. A 49 ans, il n’est plus l’enfant fou du shock rock / metal industriel qu’il a été. Depuis "Eat Me, Drink Me" en 2007, Marilyn Manson devient de moins en moins Marilyn Manson. Même si les marques du passé restent (clips pleins de sang et de sexe par exemple), l’homme prend le dessus sur le personnage. Et on en arrive à cet album "Heaven Upside Down".

Sur la pochette, le pseudo "Marilyn Manson" n’est même pas mentionné. Cette pochette, c’est un fond gris, une petite croix noire composé d’un grand trait vertical et de deux petits traits horizontaux, et le visage d’un homme qui fixe l’objectif, un homme habillé de son manteau au col relevé, un homme au regard mi-inquiet, mi-inquétant. Cet homme, ce n’est pas Marilyn Manson… Cet homme, c’est Brian Hugh Warner. Alors voilà, écoutons cet album de Brian et puis jugeons…

"Revelation 12", c’est le premier morceau parmi les dix qui composent l’album. Je ne vais pas mentir, ce n’est pas une très bonne mise en bouche, j’accroche au morceau, mais cette voix artificielle ne me plaît que très peu. Contrairement à la pochette, la musique manque de sobriété et la batterie me semble affreusement mixée. Heureusement, je ne compte pas rester sur ce raté. Le deuxième morceau, "Tattooed In Reverse", est bien meilleur. Une voix bien meilleure, une touche industrielle qui rappelle les moments les plus glorieux du bonhomme, un côté automatiquement accrocheur digne des derniers albums de Manson… Bref sur ce coup-là, ça marche sur moi ! Deux morceaux, un seul de convaincant, la balle est au centre. Pour trancher, je continue sur le troisième titre, "We Know Where You Fucking Live". Je ne sais pas pourquoi, quelque chose me titille. Ce quelque chose que je ne peux décrire me rappelle la "good old vibe" de Manson et en même temps ça sonne plus moderne que jamais. La balle ne bouge finalement pas d’un centimètre. Le quatrième morceau, "Say10" (prononcé Satan en anglais) rattrape plutôt bien la chose en tous les cas ! Malgré un jeu de mots pourri digne d’un ado qui se taille les veines dans le sens de la largeur, le morceau est bon. Juste bon. L’ambiance cauchemardesque du début est parfaite, dommage que le morceau ne joue pas plus sur cet aspect par la suite. En tous cas, Manson (ou Warner) arrive toujours à tenter des choses intéressantes, comme cette guitare plutôt blues sur le morceau "Kill4Me" (à prononcer "Kill For Me", on a compris Brian, tu peux arrêter d’écrire comme un vieux qui découvre les SMS maintenant). La première moitié de l’album étant passée, je peux désormais dire que je suis plutôt positif envers cet album. C’est plaisant à écouter sans aucun doute. Il y a des sonorités qui sont surprenantes (pas innovantes mais surprenantes) et ça donne envie d’écouter la suite.

Et la suite, c’est "Saturnalia", un morceau de 8 minutes (WOOOOOOH MANSON FAIT UN MORCEAU DE 8 MINUTES ??), qui commence de la manière la plus chiante possible avec cette guitare qui traîne ses notes, cette basse au bord du suicide, cette batterie composée d’un tonneau (coucou Shawn Clown Crahan) et cette voix qui fait "hmmmm hmmmm hmmmm". Bon, après, le chant commence vraiment et c’est tout aussi chiant. Bien entendu ça finit par décoller ! Comble du bonheur, c’est encore plus chiant… Je t’en prie Brian, ne fais plus jamais un morceau aussi long si c’est pour faire ça. Sur l’album "The High End Of Low", le morceau "I Want To Kill You Like They Do In The Movies" durait plus de 9 minutes mais au moins c’était bien foutu, là non, juste non. Allez, j’oublie et je passe au morceau "Jesus Crisis" (oh, un jeu de mots de merde, ça faisait longtemps). Bon OK, le morceau est pas ouf ouf, il est même totalement inexistant. Cette deuxième partie d’album commence sérieusement à me faire flipper. J’oublie encore une fois, et je passe au morceau "Blood Honey", une sorte de ballade pas trop mal faite, mais que je préfère oublier elle aussi. J’arrive donc à l’avant-dernier morceau qui porte le titre de l’album, "Heaven Upside Down". Je ne sais pas si c’est parce que les trois morceaux précédents étaient mauvais mais là ça me semble être meilleur ! Manson tente des choses avec sa voix, rien d’inédit mais l’ensemble rend bien. Côté instrumental, on oublie. Dernier morceau, "Threat Of Romance", cette fois l’instru' est meilleure, le petit piano est fort agréable, la voix est puissante même si ça reste basique, bref j’aime plutôt bien ce morceau. Marilyn / Brian termine dans un cri des plus déchirants. L’album se termine (ouf !) sur une bonne note (double ouf !).

Alors que dire de cet album ? Je suis clairement mitigé. Le gros point faible ? C’est la batterie. J’ai fini par me demander si Gil Sharone ne se frottait pas l’anus avec ses baguettes durant tout l’enregistrement. Le gros point fort ? Je n’en vois pas. La bonne nouvelle ? Je connais Manson, il reviendra dans 3 ou 4 ans avec un album qui peut être 100 fois meilleur. La mauvais nouvelle ? Je connais Manson, il reviendra dans 3 ou 4 ans avec album qui peut être 100 fois pire. En attendant ? Suspens…


John P.
Février 2018




"The Pale Emperor"
Note : 15/20

Je suis une amatrice de Manson depuis mon adolescence, la personnalité du chanteur et son image m'ayant toujours attirée, et même aujourd'hui, je me surprends à réécouter pas mal de ses anciens albums. Mais depuis "Eat Me, Drink Me" (qui m'avait un poil déçue, je dois admettre), je ne m'étais pas penchée sur l'actu M.M, et quand j'ai appris la sortie de son neuvième opus "The Pale Emperor" sur les réseaux sociaux, je me suis dit "Allez, reste pas sur un mauvais sentiment, essaie un peu de te remettre dans le bain."

Et je dois avouer que cette galette est surprenante. Manson a encore pris en maturité et l'a bien travaillée, nous la transmettant avec intelligence, que ce soit par la musicalité ou par les paroles. Le son très groovy-blues de la plupart de ses morceaux, où sa voix rocailleuse de mec tiraillé par la vie que j'affectionne toujours autant, qui est d'ailleurs bien mieux qu'avant, se pose pour donner un effet bande-son de grand film hollywoodien est juste un plaisir pour les oreilles. Et même visuellement, je trouve l'artwork de cet album très réussi. C'est sobre, blanc, classe. Brian (bah oui, faut pas oublier que ce cher homme a un prénom hein) semble tranquille, dans sa vie comme dans sa musique, son visage seulement est flou, ce qui donne toujours ce petit côté mystérieux au personnage de Marilyn Manson. Je me surprends aussi à entendre certaines rythmiques des album précédents, avec énormément de plaisir, car y'a pas à dire, sa période Antichrist reste pour moi sa meilleure. Le parfait exemple est avec "Deep Six" où il mélange à merveille ses nouvelles sonorités et ses nouvelles influences avec son ancien travail. Une nouveauté assez originale de la part de notre ami, deux morceaux assez similaires niveau musicalité que j'aime beaucoup : "The Mephistopheles Of Los Angeles" et "Faited, Faithful, Fatal", la première en full gratte électrique, avec une batterie rappelant fort "The Beautiful People". Même texte, mais une sonorité plus acoustique sur le deuxième morceau donné par une guitare folk et la batterie en sourdine, qui apporte une autre appréciation du bazar. Pari risqué, mais pari gagné pour ce combo de choc et de charme !

Niveau technique, comme toujours, c'est carré, c'est propre, les saturations sont toujours aussi bien placées. Je suis heureuse de ré-entendre Twiggy Ramirez à la basse – il m'avait manqué - et le nouveau line-up a l'air bien huilé. Pas mal de collaborations apportent aussi à cette galette une profondeur qu'il y avait peu sur les précédentes. Kurt Sutter – créateur de Sons Of Anarchy, oui oui ! - a écrit un texte pour cet album et Shooter Jennings a apporté sa guitare sur certains morceaux, dont le "Faited, Faithful, Fatal" sus-nommé.

Seul petit point négatif que je trouve à cet album : il est long. Plus de 65 minutes, avec 13 morceaux. Même si le morceau le plus long "Warship My Wreck" se laisse parfaitement écouter, avec ses sons electro en intro et sa douceur mélancolique, qui rappelle un peu "Coma White" dans son ambiance...

Pour conclure, je dirais que Manson s'est bien rattrapé à mes yeux (enfin, à mes oreilles, vous m'avez comprise). Je pense que même les non-initiés à l'univers M.M pourraient apprécier cet album avec beaucoup de facilité !


Arvana
Février 2015




"Born Villain"
Note : 12/20

Un nouvel opus de Manson ! Non ? Si ! Encore une bouse commerciale ? Non... "une renaissance" dixit the Reverend himself ! Alors voyons ça…

Pour une renaissance ç’en est une… enfin presque. Dès le début de cet album on a envie de s’écrier "MANSON IS BACK" !!! Un retour aux sources malgré une impression de déjà vu, on se retrouve plongé quelque années en arrière avec un mix de l’album "Holy Wood" et de "Golden Age Of Grotesque". Tout est là, la voix rocailleuse, les grattes saturées, la batterie avec son rythme si particulier et… et rien. L’ensemble s’essouffle aussi vite que ma grand-mère courant le 100 mètres. Malgré quelques chansons au rythme bien soutenu et à la composition vraiment intéressante (je pense notamment à "No reflection" et "Murderers Are Getting Prettier Every Day") l’ensemble est très vite lassant. On a une méchante impression de déjà entendu, l’album se tire en longueur et on s’ennuie très vite. Passez-vous la même chanson en boucle pendant 1h03 et vous ressentirez à peu près la même chose que moi au sortir de l’écoute de cet opus. Et ce n’est pas l’apparition de Johnny Depp en guest sur la dernière chanson qui changera grand-chose, car à moins d’être une groupie du pirate des Caraïbes, ce titre est purement et simplement inutile. On sent pourtant une volonté de la part de sieur Manson de retourner à ses premiers amours, après deux albums plus que moyens, mais il manque quelque chose. Il manque cette rage et ce dégoût de tout qui le caractérisait tant et qui a fait de lui un personnage aussi controversé, détesté ou adulé selon les points de vue.

En définitifve, voilà un album qui nous replonge dans nos souvenirs de jeunesse ou qui permet aux plus jeunes de découvrir tout doucement le véritable univers MarilynMansonnien. Mais si le Reverend parle de renaissance, "Born Villain" fait office d’embryon, d’œuf dont on ne demande qu’à percer la coquille et laisser enfin l’antéchrist sortir de sa léthargie.


Killheart
Mai 2012


Conclusion
Le site officiel : www.marilynmanson.com