Le groupe
Biographie :

Formation née en 2009, Mantra évolue aux croisements d'influences diverses, et propose une musique riche, aux rythmiques tranchantes, aux riffs puissants et aux ambiances envoûtantes. Après deux démos, le groupe signe enfin sur le label Finisterian Dead End (Bagheera, The Veil...) pour son premier LP intitulé "Into The Light". Très bien accueilli par la critique, le disque ne demande qu'à être présenté sur scène dans un show unique où se mêlent son, image et émotion. L'album suivant, "Laniakea", sort en Octobre 2016. Le quatuor, aujourd’hui dispersé entre la Creuse, Paris et la Bretagne, dévoile en 2019 son troisième album, "Medium".

Discographie :

2012 : "Toward The Light" (EP)
2013 : "Into The Light"
2016 : "Laniakea"
2019 : "Medium"


Les chroniques


"Medium"
Note : 16/20

Il y a des groupes qui n'aiment pas la facilité et qui préfèrent mettre sur pied des projets ambitieux. Mantra est de ceux-là et son troisième album, "Medium", sorti chez Finisterian Dead End va une fois de plus vous embarquer dans un voyage assez mouvementé. Mantra chasse sur les terres du progressif mais le vrai, celui qui expérimente et qui défriche le terrain, alors allez chercher votre ouverture d'esprit et tenez-vous bien, ça risque de remuer un peu !

Pour commencer, l'album n'est constitué que de deux morceaux de dix-sept minutes chacun et même si l'on a déjà vu ça en particulier chez des groupes de doom, l'exercice n'est jamais facile pour autant. Pourquoi deux morceaux ? Parce que le thème abordé sur ce nouvel album est la dualité entre le corps et l'esprit, on a donc un morceau "Body" et un autre "Mind". "Medium" est à la fois une exploration musicale et un voyage introspectif qui s'aventure dans le domaine de la métaphysique en se posant la question de la nature de l'esprit, un sujet qui reste encore bien flou aujourd'hui. Musicalement, c'est aussi profond, complexe et riche que la thématique et Mantra brouille les pistes en évoluant dans un bon paquet de registres différents. L'étiquette importe peu et le groupe refuse les barrières stylistiques en mélangeant le progressif, le metal extrême et à peu près tout ce qui peut servir son propos. Le début de "Body" pourrait presque sonner dans l'esprit (quel humour...) comme un mélange entre Tool et The Ocean avec cette atmosphère mi-ambiante mi-tribale. Si je fais appel à quelques noms, c'est simplement pour essayer de situer un peu la bête, Mantra a sa patte et "Laniakea", son précédent album, l'avait déjà bien prouvé. Ce premier morceau évolue d'ailleurs plus tard en quelques chose de plus metal avec des riffs puissants et des contretemps en veux-tu en voilà. Pourtant, malgré la relative complexité de sa musique, le groupe ne nous perd jamais en route, ne tombe jamais dans l'expérimentation sans queue ni tête. La mélodie et les émotions sont les pièces maîtresses de ce "Medium" et si on sent clairement une volonté de ne pas rester coincé dans un carcan l'exploration reste accessible aux néophytes.

Il va bien évidemment falloir avoir un esprit ouvert et écouter l'album une bonne paire de fois avant d'en saisir les subtilités mais il n'y a rien qui pourrait rebuter ou effrayer des oreilles non averties. Malgré les deux groupes cités précédemment et que l'on ne sent que de façon fugace sur quelques passages, on ne peut pas vraiment rapprocher Mantra de qui que ce soit. Le groupe a vraiment une personnalité bien affirmée et crée son univers sans avoir besoin de piquer des idées à droite à gauche. "Medium" est une véritable exploration à tous les niveaux et on sent le travail que l'album a demandé, le fait que rien n'est laissé au hasard. L'évolution se poursuit et ce nouvel album se démarque de "Laniakea" comme ce dernier s'était démarqué de "Into The Light". Quelques passages plus durs et agressifs viennent de temps en temps ajouter leur grain de sel au milieu de ces ambiances planantes ou tribales histoire d'illustrer la dualité en question ici et apporter un dynamisme bienvenu. Si l'ensemble est à dominante introspective voire contemplative, ce qui est plutôt logique vu la thématique abordée, Mantra amène suffisamment de richesse et de sonorités différentes pour que sa musique reste vivante. Malgré la durée de dix-sept minutes par morceau, l'ennui n'a jamais le temps de s'installer et "Medium" captive tout en faisant figure d'OVNI musical. Notons aussi que l'album bénéficie d'une très bonne production avec un son clair, puissant et qui sonne de façon très organique à des années-lumière des productions artificielles à la mode ces derniers temps.

Un troisième album qui continue à explorer d'autres terrains musicaux et qui se démarquent donc de ses deux prédécesseurs, ce qui n'est pas une surprise puisque Mantra a déjà montré par le passé que faire deux fois la même chose ne l'intéressait pas.


Murderworks
Janvier 2020




"Laniakea"
Note : 18/20

Il y a quelques années, je découvrais, en même temps que sa première production, un label et son responsable du même coup, Laurent. Ce label venu de très très loin pour moi (de Bretagne exactement), c’était Finisterian Dead End. FDE comme je me plais à l’appeler, a commencé petit, dans ses petits souliers. Puis le label a grandi (grandi encore), a positionné ses  leaguers  sur des grandes scènes à l’image du Hellfest. Laurent, pas peu fier à chaque fois de  ses coups, compte désormais dans le paysage de notre belle scène mais également à l’international. Ce qui est bien dans tout cela, c’est que votre humble serviteur a chroniqué la totalité des productions du label (et quelque chose me dit que ce n’est pas fini) et là, c’est précisément moi qui suis fier de mon coup.

J’ai donc le plaisir aujourd’hui de vous présenter le nouvel album tout beau tout chaud de Mantra, "Laniakea" ("paradis incommensurable" ou "horizon céleste immense" en hawaïen), le deuxième de la carrière du groupe avec (vous l’avez compris) le soutien et le partenariat de Finisterian Dead End. Je me rappelle très bien de la première fois où j’ai vu le premier album de Mantra, le bien nommé et excellent "Into The Light" Je me suis dis à l’époque "Tiens, voilà un disque qui dénature un peu avec le noir ou le blanc (le visuel est dans une dynamique de jaune avec de belles figures géométriques) que l’on a l’habitude de voir et / ou d’avoir entre les mains". Musicalement c’était déjà très bon, frais  (si je puis me permettre l’expression) et assez nouveau pour moi (dans le style, l’univers du groupe). Suite à cela, Mantra a pas mal tourné, a beaucoup joué comme on dit, a beaucoup travaillé également, et c’est donc tout naturellement qu’aujourd’hui se présente le fameux cap du deuxième album pour nos amis originaires de Rennes. Il est ainsi fort appréciable de recroiser la route des formations que l’on a déjà chroniquées, cela permet d’observer à quel point elles évoluent ou ont évolué. Et là, c’est bien le cas, croyez-moi, Mantra a grandi et rentre avec "Laniakea" dans une nouvelle ère.

"Laniakea", ce n’est pas moins de 10 titres pour près de 67 minutes de metal progressif. Pierre, Simon, Thomas et Gabriel nous gratifient d’un monde, d’un univers bien à eux. Encore une fois, le défenseur de la scène française que je suis est ravi (voire comblé) d’observer à quel point les groupes français n’ont plus rien à prouver, mais alors plus rien, et ce ne sont pas "Marcasite", l’excellent "Abred" ou encore "Dead Sun" (où l’on s’embarque pour un voyage de 13 minutes !) qui prouveront le contraire. Côté technique, "Laniakea" a été enregistré au Brown Bear Studio par Arthur Lauth et masterisé au Master Lab Systems par Ronan Cloarec. Résultat, on a entre les mains un album homogène, cohérent, très plaisant à écouter, doublé d’une musique intelligente. Toutefois, comme pour beaucoup de disques dans un style très travaillé, très recherché, il vous faudra de nombreuses écoutes pour en découvrir toutes les subtilités, un one shot ne sera point suffisant. Si vous ne connaissez pas encore Mantra et que vous avez envie de découvrir sa musique, je vous invite à vous rendre sur son site où vous trouverez de très nombreuses infos sur le groupe (et des vidéos par exemple). Et si vous avez envie de continuer l’aventure (ne l’oubliez-pas, aimer la musique, c’est la soutenir), direction Finisterian Dead End où vous pourrez vous faire plaisir, j’en suis certain.

En résumé, je dirais que Mantra nous livre un très très bon album, tout en émotion, et encore une fois FDE suit sa politique éditorialiste qui consiste à toujours nous surprendre. Du tout bon, les amis ! Ah et avant que je n’oublie, mention spéciale au visuel de "Laniakea", tout comme l’édition digipack  de toute beauté, un must have si vous êtes collectionneurs.


Vince
Novembre 2016




"Into The Light"
Note : 18/20

Il m'a été permis de lire à maintes reprises que la musique, et plus précisément celle que nous aimons et que nous soutenons par dessus tout, je cite, se meurt. Si parfois je trouve ceci légitime (ventes faibles, fermetures d'enseignes, suppression de rayonnages, le téléchargement illégal qui tue la musique etc) eh bien parfois cela peut paraître infondé. Je ne suis pas en train de tenter d'écrire une introduction à un essai sur l 'économie de la musique mais bel et bien en train de démontrer qu'une lueur d'espoir existe ! Merci en grande partie aux indépendants, aux amoureux de la musique qui se battent bec et ongles pour faire vivre les productions. Et c'est exactement ce que réalise le label qui monte, qui monte, Finisterian Dead End (F.D.E pour les intimes) par l'intermédiaire de son boss, Laurent ! Encore une fois F.D.E ne s'est pas trompé, Mantra est un ovni musical dans le paysage du metal français et méritait cette signature et ce, pour notre plus grand plaisir. Attention petit chef d’œuvre.

Mantra, pour les présenter, est ce que l'on peut appeler une jeune formation car formée en 2009 à Rennes. Le groupe est constitué de Pierre Junod au chant, Simon Saint-Georges à la guitare et au chant, Mathieu Monnier à la basse et Gabriel Junod à la batterie. "Into The Light" est leur premier album et voit le jour grâce au partenariat avec F.D.E. Précédemment à "Into The Light", Mantra a sorti deux démos, "Let The Light Be" en 2009 et "Tribal Warning" en 2010. En 2012, Mantra a sort un EP cinq titres "Toward The light". Une discographie relativement bien fournie pour un jeune groupe.

A l'écoute des premières secondes d'"Into The Light" et du premier morceau de l'album "Toward The Light", on comprend aisément pourquoi Mantra revendique comme influences musicales des formations telles que Tool, Gojira ou Mastodon. Mantra mixe à merveille la lourdeur du doom, la puissance du death metal, la technique du progressif mais on peut également rajouter l'acoustique et l'atmosphérique. Vous l'avez compris, un style presque inclassable (quand je parlais d'ovni musical...) ! Mantra a inventé autour de sa musique un univers atypique, mélangeant à la fois émotion et rythmes envoûtants. Ce premier album est le juste retour des efforts opérés par le groupe depuis 2009 au sein de la scène metal. Mantra qui, en deux démos, un EP, leur premier album désormais, et de nombreux concerts (dont un mémorable à la Boule Noire le 30 Mars 2012 qui restera dans les annales) mérite que l'on jette un regard (enfin au moins une oreille) sur leur musique. Tout simplement éblouissante. Comment passer à côté de morceaux tels que "Call My Name", l'instrumental planant "Elevate" ou "Tribal Warning" ? Impossible.

"Into The Light" a été enregistré au studio Moulinchard (23), La Maison Neuve (35) et De La Barre (75) par Simon Saint Georges, mixé au studio AOC (92) par Maxime Singer, Simon Saint Georges et Gabriel Junod et le mastering, lui, a été effectué par Philippe Marcias au studio PM Studio (75). L'album bénéficie d'une production qui fait ressortir à merveille toutes les nuances des morceaux, chaque instrument ou effet fait ressortir une émotion, un ressenti. A tout cela, rajoutez un artwork qui sied au top à l'album : figures géométriques spatialisées, du jaune et du noir du plus bel effet et vous avez entre vos mains et dans votre platine ou dans votre lecteur portable un des albums les plus intéressants de ces derniers mois. Si, à la première écoute, "Into The Light" peut paraître difficile d’accès (genre musical peu commun il faut le dire) à n'en pas douter, les mélodies, les invitations au voyage et au rêve vous referont inexorablement revenir à lui. Ne passez pas à côté d'une telle pépite, d'un album proche de la perfection. A voir sur scène au plus vite accompagné des jeux de lumière et de la vidéo.


Vince
Mars 2014


Conclusion
Le site officiel : www.mantrafr.com