Le groupe
Biographie :

Né en 2003 de l’union des membres de Psykup et Leinden, Manimal tente le plan osé de mélanger la violence extrême de Cannipal Corpse, la folie expérimentale de Strapping Young Lad, et le groove mélodique de Faith No More. Après une démo éponyme en 2003, le groupe livre son premier album "Eros & Thanatos" (2004) qui les propulse au rang de révélation nationale. Leur deuxième album, "Succube" (2006) les impose dans le paysage metal français. Ils nous reviennent en 2012 avec un nouveau guitariste, Julian (Dwail), et leur troisième et très attendu album, "Multiplicity", qui sera le dernier puisque Vidda, guitariste fondateur, a décidé de partir vers d’autres horizons. Une tournée d’adieu nationale s’ensuivra d’Octobre à Décembre 2012.

Discographie :

2003 : Démo 4 titres
2004 : "Eros & Thanatos"
2006 : "Succube"
2012 : "Multiplicity"


Les chroniques


"Multiplicity"
Note : 18/20

C’est scandaleux ! Scandaleux de chroniquer l’album d’un groupe qui vous annonce sa tournée d’adieu ! Bien sûr que c’est scandaleux quand Manimal vous jette "Multiplicity" entre les dents et que vous mastiquez 37 minutes d’une pure friandise.

Un délice visuel tout d’abord avec cet énigmatique portrait signé Jouch. Un artiste français dont je vous conseille la visite du website pour y découvrir ces autres travaux puisqu’il a, à ma grande surprise, également collaboré avec MOPA, Sidilarsen ou encore Psykup, Agora Fidelio et même Math Promo (bon c’est vrai qu’il y a beaucoup de liens entre toutes formations mais quand même !) avec en plus une magnifique bande sonore. Mais pour l’instant c’est la musique de Manimal qui nous intéresse et elle non plus, ne laisse pas indifférent. Tout commence avec "Michael", débordant de puissance et d’énergie, ça éclabousse partout et nous on se jette dedans la tête la première. "Nicholas" ramène vite sa bouille pour continuer de nous réjouir dans un registre brutal qui nous martèle la poitrine comme un cœur après un pogo vitaminé. Manimal nous trimballe, nous transporte puis nous scotche, l’oreille tendue, lorsque le chant clair fait son apparition utilisé et maîtrisé avec brio sur des ambiances plus pesantes, plus tordues aussi, que l’on retrouvera avec plaisir sur la plupart des autres morceaux et sous différentes formes ("Ben", "Frank"). En plus de cela, Julien exécute un travail vocale d’une impitoyable polyvalence et l’histoire est la même pour les parties hurlées. N’oublions pas non plus le côté plus mélodique et le groove surtout, du groupe, que l’on peut retrouver sur des titres comme "Corey" ou "Scottie". Le metal de Manimal est également parsemé, comme à son habitude, de petites touches expérimentales du plus bel effet comme sur "Christian" où les grattes ont une fâcheuse tendance à péter les plombs. Deux featurings à déclarer également avec Lussi qui vient poser sa voix sur le titre "Laura" et dont le timbre se marie parfaitement à la musique des Français apportant toutefois une touche mélodieuse supplémentaire et une certaine sensation de douceur et un autre sur "Edmond" pour clôturer cet album. Une belle surprise pour parfaire un skeud déjà surprenant, avec ces quatre minutes de guitares claires, de chant non hurlé pour un résultat touchant.

Que peut-on ajouter à tout ceci ? Pas grand-chose à vrai dire ! Déjà la galette parle d’elle-même ! Rappelons dans ce cas que la tournée à venir sera la dernière alors surtout ne les loupez pas et profitez en pour les insulter et montrer votre indignation quant au point final du groupe après un "Multiplicity" tout simplement bandant !


Kévin
Novembre 2012




"Succube"
Note : 15/20

L'écho d'un chant d'opéra nous ouvre les portes du zoo déjanté de Toulouse : "Succube", second bébé de Manimal, se réveille... Après 2 secondes top chrono d'apparition angélique, la bête ouvre sa gueule et nous enferme dans le rythme saccadé partagé enter chant mélodique ou guturale et riffs pharaoniques ou HxC introduisant l'album avec "Le monstre Est Vivant" qui désoriente à souhait.

On progresse vers le coeur de la bête avec "After Hour" à travers lequel Julien (chant) accompagne de son "not right" un riff principal complètement fou qui part dans tous les sens. Petite surprise après le morceau : une jeune femme (ou plutôt Succube ?) vient nous chuchoter sa colère à l'oreille... elle est présente un peu partout dans l'album. "Straw Dogs" nous sort à présent de l'envoûtement grace à un tempo lourd revenant accompagner un chant mélo après un rythme bien plus vif mené par les gueulantes que nous aboient le frontman. "La Mélodie Du Bonheur" nous explose ensuite à la gueule : morceau le plus court, le plus thrash, le plus efficace. Même entrée pour "Le Choix Des Armes". On se repose au milieu du chemin dans un chant mélo plaintif... et on finit en beauté avec le traditionnel braillement. La Succube pleine de désire et de charme nous retrouve une nouvelle fois après le morceau. Un riff en crescendo nous fait reprendre doucement nos esprits : on se souvient qu'on est en train d'écouter Manimal grace à : "Night Must Fall" un morceau metal mais tout de même un des plus calmes de l'album (on reconait des tendances un rien jazz question basse au début de la song). Au coeur de la bête à présent, l'intro agressive d'"Angel Heart" débouche sur un calme plat qu'on trouve même dans la voix... un moment de pure délice qui ne dure pas d'ailleurs pas car les rythmes sourds et/ou saccadés sont omniprésents... y compris dans "Cadavres Exquis", morceau de la trempe de "La Mélodie Du Bonheur", du genre à vous éclabousser dès le début de chants qui partent dans tout les sens, passant du chuchotement aux hurlements incompréhensibles. Après "Cadaves Exquis", on nous sert le délicieux "Buffet Froid" composé de 2 structures : la première en son clair, calme, doux, mystérieux, la deuxième explosive, imposante, agressive, surprenante. Ajoutez sur la totalité de la song un chant schizo altérnant les plaintes et gueulantes, et la première partie terminera le morceau, un des meilleurs. Sans parler de la charmante maîtresse de maison Succubienne qui vient nous dire aurevoir. On termine la visite de l'établissement de Toulouse en beauté avec "Tous Les Matins Du Monde" : le riff d'intro rappelle Gojira. Et toujours le rythme lourd, indécis, débouchant sur une explosion de voix, une fin à la "Mélodie du Bonheur".

En bref, Succube et bel et bien metal voir parfois thrash ou HxC, mais il manque tout de même une petite ambiance, une atmosphère qui fait que Eros Et Thanatos, premier opus de Manimal, est plus séduisant. Un album un tentinet trop prévisible, mais qui plaira aux amateurs de headbanging et autres pits...fans de Psykup attention, la bombina Succubienne explose !


Minimuse
Octobre 2006




"Eros & Thanatos"
Note : 16/20

Une claque, en veux-tu ? En voilà ! Le quintette de Manimal arrive pour provoquer une explosion dans ton cerveau, un chamboulement comme je les aime. Avec un titre philosophique finement choisi "Eros & Thanatos" (Ce qui augmente la vie & Ce qui la détruit), on reste dans une sorte d'ambiguïté, ne sachant à quoi nous attendre. L'album est dans l'ensemble assez bien construit. Le premier point qui me surprend est la présence de tous les morceaux de la démo, chose assez rare en général. Carré, juste, fin... Je ne saurai qualifier assez la musique de ces manimaux déchaînés tant la qualité est présente. La galette ayant été enregistrée par Gojira dans leur Studio Des Milans, cela ne m'étonne guère. Joe, chanteur à ses heures, de Gojira viendra d'ailleurs faire un petit guest avec Ju sur "Dead Meat", ajoutant un peu de piment et de diversité vocale dans cette composition. La voix de Ju n'en finit plus de surprendre : poussée, claire, aiguë, déchaînée... Un tel éclectisme fait franchement plaisir et pourrait presque provoquer de la jalousie chez ses compatriotes vocalistes. Vous avez beau trouvé des ressemblances avec Faith No More, Devin Townsend, Gojira ou encore Meshuggah, le premier groupe à qui fait penser Manimal est indéniablement Psykup. Et Ju y est pour beaucoup là dedans, allez chercher pourquoi... Il se fait plaisir : le bougre. En ce qui concerne la base musicale du groupe, elle est assez variée, allant du néo au death ; À croire que ce quintette n'est là que pour brouiller les pistes : leur coller une étiquette devient tout simplement impossible. Les riffs de guitares sont également bien présents, imposants, agiles, gracieux : les instruments sont bien maîtrisés. Quelques morceaux sont vraiment imparables comme "Eros Et Thanatos" qui provoque une véritable bouffée de chaleur, "The Dark Half" qui dégage une ambiance particulièrement malsaine ou encore "Talk" qui emmène notre moi intérieur ailleurs. Voulant être un peu trop psychédélique, on pourrait cependant leur reprocher d'être trop souvent dans le même "ton". Les personnes possédant la démo ne seront pas trop surprises par "Eros & Thanatos", peut-être à cause de la présence de tous les morceaux de la démo ? Je ne saurai le dire. Voilà le seul point négatif à mon goût. Innovant, carré et animal, voilà les trois termes pour définir Manimal. Un groupe prometteur, frais, jeune talent de la nouvelle scène metal Française, à suivre de très prés... Une seule chose : procurez-vous vite ce petit bijoux Manimalier.


Issue
Octobre 2004




Démo 4 titres
Note : 14/20

Gros délire entre potes de divers groupes Toulousains ou projet parallèle très sérieux ? Ce qui est sûr, c'est que la musique de Manimal est on ne peut plus sérieuse, bien que parfois déjantée comme un Psykup. Tiens donc, Ju et Brice sont dans le coup ! S'il fallait décrire grossièrement, je dirais que Cannibal Corpse a recruté le chanteur d'Incubus ("The Dark Half"). La musique fait l'effet d'un véritable rouleau-compresseur, un genre de Fear Factory nourri à la nitro-glycérine comme sur "Take Me" qui s'aventure dans le hardcore, voire dans le deathcore. Le chant, lui, est complètement halluciné. On passe aussi bien à du Faith No Moresque qu'à du torturé. Manimal est à recommander vivement à ceux qui aiment le death-metal avec une touche de fantaisie mais qui ne tombe jamais dans le carnavaleresque. Pour définitivement s'en convaincre, il suffit d'écouter "Né Pour Tuer" et ainsi voir l'éventail musical de Manimal. Enfin si le nom du groupe ne vous dit rien, vous vous souvenez certainement d'une série culte des 80's avec un homme-aigle... Après Judoboy et Manimal, à quand L'agence Tous Risques ?


Petebull
Janvier 2004


Conclusion
L'interview : Julien

A écouter : Cadavres Exquis (2006)

Le site officiel : www.myspace.com/manimale