Le groupe
Biographie :

Månegarm se forme par la réunion de trois amis de Norrtälje (Suède), en 1995. Après avoir joué dans différents groupes, ils décident de créer leur propre formation, avec comme but de jouer un metal aussi rapide et primitif que possible, avec des paroles en Suédois. Ils engagent Mårten Matsson, qui fait appel à un ami batteur. Le groupe est alors au complet : Svenne (Duva) Rosendal au chant, Jonas (Rune) Almquist and Mårten (Karbylundssvingen) Matsson aux guitares, Pierre (skägget) Wilhelmsson à la basse et Erik (Jurken) Grawsiö à la batterie. Le groupe débute sous le nom Antikrist, mais change très rapidement pour Månegarm. La première démo 4 titres, "Vargaresa", est enregistrée en Mai 1996 à l'Underground Studio. La deuxième démo sort en Février 1997. "Ur Nattvindar" contient trois morceaux, plus une intro et une outro. Après plusieurs tests, ce n’est qu’à la fin de 1997 que le poste de chanteur est officiellement pourvu par Viktor Hemgren. Le travail sur le premier album commence, jusqu’à l’enregistrement au Studio Sunlight et la sortie en Juin 1998. "Nordstjärnans Tidsålder" reçoit un bon accueil lors des premières écoutes, et le groupe est pleinement satisfait du résultat. L’enregistrement de "Havets Vargar" commence durant l’été 1999. "Havets Vargar" sort à la fin 2000. Par la suite, les Suédois ont évolué vers une voix black moins présente et l'apparition d'une voix claire (toujours par le batteur), afin de produire l'album du nom de "Dödsfärd". L'album est une réussite, et le groupe décida donc de continuer dans cette voie. Mais avant, ils enregistrèrent "Vargaresa The Beginning", un album en hommage à leur ancien style : le black metal. Le groupe enregistre un nouvel album axé viking metal, mais cette fois, le genre s'adoucit un peu, et surtout, la durée du disque s'allonge. Ce disque est le plus grand succès du groupe à ce jour, un album d'une grande expérience et d'une bonne maturité. En 2006, le groupe décida d'enregistrer un album purement folk, intitulé "Urminnes Hävd - The Forest Sessions". Les guitares saturées sont absentes, remplacées par des guitares folk. De nombreux instruments traditionnels apparaissent pour cet album, accompagnés d'une voix féminine. S'ensuivront "Vargstenen", un DVD live enregistré à Moscou et "Nattväsen". En Avril 2013, Månegarm annonce la sortie de son huitième album "Legions Of The North" pour la fin Juin 2013 chez Napalm Records. Le 27 Août 2015, le groupe annonce la sortie de son huitième album éponyme pour le 20 Novembre. Le neuvième album intitulé "Fornaldarsagor" sort le 26 Avril 2019, toujours sous le label Napalm Records. Trois ans plus tard, "Ynglingaättens Öde" sort en Avril 2022.

Discographie :

1996 : "Vargaresa" (Démo)
1997 : "Ur Nattvindar" (Démo)
1998 : "Nordstjärnans Tidsålder"
2000 : "Havets Vargar"
2003 : "Dödsfärd"
2005 : "Vredens Tid"
2006 : "Urminnes Hävd" (EP)
2007 : "Vargstenen"
2008 : "Live In Moscow" (Split video)
2009 : "Nattväsen"
2013 : "Legions Of The North"
2015 : "Månegarm"
2019 : "Fornaldarsagor"
2022 : "Ynglingaättens Öde"


Les chroniques


"Ynglingaättens Öde"
Note : 18/20

Månegarm est prêt pour son dixième album. Créé en 1995 en Suède sous le nom d’Antikrist, le groupe adopte rapidement son nom actuel. En 2022, Erik Grawsiö (basse / chant), Markus Andé (guitare) et Jacob Hallegren (batterie) nous dévoilent Ynglingaättens öde. Le groupe est accompagné en live par Umer Mossige-Norheim (chant féminin) et Tobias Rydsheim (guitare, Wormwood).

L’album débute par la longue et intense "Freyrs Blod", qui exploite à la perfection la base de black metal mêlée aux éléments folk du groupe. Les riffs énergiques surmontés de ces hurlements sauvages seront amenés à s’apaiser pour nous offrir un moment de communion autour des sonorités pagan, puis la saturation s’allie à ce chant clair profond, qui laissera un solo épique et mélodieux frapper avant qu’"Ulvhjärtat" ne fasse renaître cette rage viscérale. Le groupe alimente le contraste avec des éléments plus accessibles et accrocheurs, laissant les refrains entêtants et remplis de choeurs fédérateurs nous envahir, puis "Adils Fall" prend la suite en continuant dans ce mélange entre sonorités épiques et saturation violente. Le morceau est immédiatement prenant, tout comme "En Snara Av Guld" et sa lenteur mélancolique. Le son lancinant de l’introduction se poursuit avec l’arrivée des différentes parties vocales, que ce soit le chant féminin, les hurlements ou les choeurs, puis les sonorités folk sont mises à l’honneur sur "Stridsgalten", un morceau qui possède également une rythmique puissante.

La rage du groupe s’exprime pleinement sur ce titre majestueux qui propose quelques accents festifs entraînants, puis "Auns Söner" mêle des tonalités martiales et tranchantes avec des refrains plus doux. Des influences agressives seront également de la partie sur ce morceau titre taillé pour la scène, puis "Vitta Véttr" vient à nouveau s’ancrer dans une lenteur douce et lancinante. Mais cette quiétude ne durera pas, puisqu’un son sauvage et sombre fera irruption avant de se mêler aux sonorités entêtantes, puis "Hågkomst Av Ett Liv" nous proposera à nouveau une plongée dans les influences folk mystiques. Le titre reste enracine dans cette atmosphère ritualistique habitée par de multiples voix avant de laisser l’album se refermer avec la version anglaise d’"Ulvhjärtat", intitulée "The Wolfheart". Le changement de langue n'entache pas la rage viscérale du morceau, qui nous permet de rester dans cette ambiance agressive jusqu’au dernier moment.

Le nom de Månegarm ne vous est probablement pas inconnu si vous aimez la scène folk / pagan. Et pour cause, le mélange du groupe est aussi intéressant que prenant, faisant d’"Ynglingaättens Öde" un album extrêmement efficace et contrasté entre les deux aspects de la personnalité musicale des Suédois.


Matthieu
Avril 2022




"Fornaldarsagor"
Note : 17/20

Gare à vous, Månegarm vient de lâcher sa horde pour la neuvième fois ! Intitulé "Fornaldarsagor", il est le fruit du travail acharné d’Erik Grawsiö (basse / chant, ex-batteur), Markus Andé (guitare) et Jacob Hallegren (batterie). Très attendu par les fans, il reste dans ce mélange entre black metal et folk / pagan créé par les musiciens depuis leurs débuts, en 1995 (sous le nom d’ Antikrist, et dont il ne reste plus aucun fondateur). Accompagnés sur scène de Tobias Rydsheim (guitare, Wormwood) et Umer Mossige-Norheim (chant), le son est au rendez-vous !

On commence avec la menaçante "Sveablotet", et sa rythmique qui déboule d’un seul coup. Les influences pagan sont plus que présentes dans cette fureur incontrôlable, surtout lors du refrain beaucoup plus planant. Mais ne vous en faites pas, le son acéré revient très rapidement, et ce morceau nous fait rentrer en douceur dans cet univers, qui enchaîne avec la rapide "Hervors Arv". A la fois martiale et ancrée dans les racines folk du groupe, elle exploite également des choeurs pour unir les musiciens entre eux et le titre promet d’être efficace en live. "Slaget Vid Bråvalla" a beau ralentir le tempo, les passages épiques sont d’une efficacité redoutable, et le son de basse est légèrement plus présent. Mais ce qui attire notre attention, c’est la diversité des chants. Tantôt un chant clair, tantôt un hurlement ou un murmure… A la suite de ça, "Ett Sista Farväl" repart sur une ambiance plus joyeuse et nous fait voyager en compagnie des Suédois qui vont soudainement accélérer le pas sous une double pédale puissante.

On passe aux riffs sombres de "Spjutbädden", un morceau profondément ancré dans un black metal ténébreux, et ce malgré les accents pagan. Les harmoniques dissonantes se mêlent à une rythmique imposante, alors que sur "Tvenne Drömmar", les hurlements du chanteur se joignent aux riffs tranchants mais toujours motivants, et le contraste reste intéressant à saisir. Les choeurs renforcent également ce côté “horde” que le groupe impose depuis le début, et ce n’est pas "Krakes Sista Strid" qui va me faire mentir. A nouveau très entraînant, bien que conservant un côté sombre, ce morceau est celui qui me fait le plus dire que le groupe a entièrement raison d’avoir gardé la langue maternelle des membres. Restons sur cet aspect sombre avec la mélancolique "Dödskväet". Des cris de corbeaux invoquent littéralement un rituel au son clair planant qui ne fera que gagner en intensité au fur et à mesure qu’il avance pour finalement s’éteindre. Amateurs de live ? Alors "(Don’t Need) Religion" va vous plaire, puisque la reprise de Mötörhead, adaptée au style du groupe évidemment, a visiblement été captée lors d’un des concerts du groupe. Ce côté sauvage et brut transparaît, mais il est également présent sur "Day Star - Son Of Dawn", le morceau le plus ancré dans un black incisif de l’album. Et s’il n’est pas si éloigné que cela des parties ambiantes de la formation, le titre dévoile tout de même un autre aspect du groupe. Alors que le nom de Månegarm est depuis des années déjà un gage de qualité,

"Fornaldarsagor" est particulièrement réussi. L’alternance entre rythmique folle et passages pagan est férée à la perfection et c’est ce qui importe aux fans. Si la horde décide de passer en Europe à nouveau, j’espère que la France ne sera pas épargnée par la chasse.


Matthieu
Juillet 2019




"Månegarm"
Note : 15,5/20

Eh oui, c’est avec un album éponyme que Månegarm nous revient ! Deux ans après leur "Legions Of The North", les revoilà avec un opus bien différent mais qui reste toujours aussi jouissif.

En effet, pour cet album, ils se sont entourés de nombreux guests et ont choisi de retourner vers le folk. Alors que le précédent album était clairement black metal, rapide et sombre, celui-ci se veut plus épuré, festif et aérien, comme une ballade d’autumne ! On trouve donc quelques ballades et des titres acoustiques comme "Blot", simple et tout en douceur, ou "Vigverk - Del II", qui est un beau duo avec la chanteuse Ellinor Videfors. On la retrouve également en fin d’album sur le court et léger morceau "Allfader". "Bärsärkarna Från Svitjod " est aussi un titre acoustique mais un peu trop répétitif, ce qui est dommage. Les instruments folkloriques ressortent ainsi à merveille, surtout dans les morceaux où ils sont mis bien évidemment à l’honneur !

Les autres titres sont aussi dans cette optique plus légère et folk : "Tagen Av Daga", qui est bien épique, et "Odin Owns Ye All" donnent la patate. Ils sont dynamiques et assez festifs, donc efficaces ! Ce sont à coup sûr des morceaux qui feront bouger le public en concert. "Kraft" est un peu plus rentre-dedans avec de gros riffs et de beaux chorus mais reste aussi sur l’émotion, alors que "Call Of The Runes" se trouve être légèrement plus extrême avec un chant saturé au lieu du chant viking, mais l’atmosphère générale reste lumineuse, sauf en fin de morceau. Et puis il faut bien parler des coups de cœur ! Il y en a deux dans cet album : il s’agit du premier titre, "Blodörn", qui est tout en finesse, passant de la mélancolie à des passages plus aériens ou à des passages plus bourrus, et de "Nattramn" qui est extrêmement riche avec d’excellentes mélodies.

Tout en fraîcheur et dans la bonne humeur, ce nouvel album qui change complétement du précédent est tout aussi intéressant ! C’est un voyage qu’on ne peut refuser sur les terres vikings !


Nymphadora
Décembre 2015




"Legions Of The North"
Note : 16,5/20

Les Suédois qui manient un black metal pagan et folklorique sortent un septième album très attendu. Avec un son qui lui est propre, Månegarm s'est fait une place de choix dans un style largement exploité par d'autres groupes. "Legions Of The North" est mis en valeur pas un magnifique art work réalisé par le talentueux Kris Verwimp.

Nous commençons l'écoute des 12 titres de l'album par "Arise". C'est une introduction sauvage qui se développe dans une atmosphère lourde et ésotérique ponctuée par des percussions annonçant une suite pleine de rebondissements. "Legions Of The North" est un titre vif plein de rigueur black metal dans la rapidité et dans l’intensité du chant. Une mélodie pagan vient enrichir cette musique qui ne manque pas de charme et qui accroche l'oreille. Plus enjoué grâce à ses riffs plus folk, "Eternity Awaits" contient tout de même des passages sombres et brutaux. Après un très court intermède acoustique, "Hordes Of Hel" se révèle dynamique et entrainant. On est même surpris par ce titre qui contient des passages plus légers et mélodiques avec du chant clair presque pop sonnant plus commercial. Ensuite, "Tor Hjalpe" frappe fort ! Le chant d'Erik Grawsio est énervé et habité pour notre plus grand plaisir. Le morceau contient également de belles parties atmosphériques faisant pratiquement penser à du doom ambient. Un autre intermède arrive et ouvre la voie à "Sons Of War". Les instruments acoustiques sont de la partie et se mélangent parfaitement au reste pour un titre viking au refrain entêtant et plein de force. Mélodique et aérien, "Echoes From The Past" ne laisse pas indifférent, ce titre est également entraînant et bien rythmé par la batterie. On notera un beau moment de poésie avec du chant féminin. Puis, plutôt enjoué, "Fallen" résonne comme un hymne folk que l'on pourrait mettre en fond sonore d'une vidéo résumant les festivals. "Forged In The Fire", lui, donne envie de se lâcher les cheveux et d'headbanguer ! Il s'agit d'un black metal teinté de pagan donnant de la bonne humeur. Et pour terminer, "Raadh" est plutôt un titre calme bercé par le vent et des voix angéliques.

Après leur album "Nattväsen" en 2009 qui était trop basique et lassant, le groupe revient avec un album plus percutant et moins folklorique pour laisser plus de place au black metal. Avec des titres divers, riches et pleins de surprises, "Legions Of The North" se révèle être un album enchanteur et de qualité !


Nymphadora
Juillet 2013




"Nattväsen"
Note : 15/20

La dernière offrande des Suédois m'a littéralement mis sur le cul car oui, n'ayant pas pour habitude d'écouter le style pagan / folk metal et encore moins Månegarm (malgré que ce nom ne me soit pas inconnu), je dois dire qu'ici cet album m'a laissé une impression plus que positive. Pour les fans ultimes du groupe pardonnez-moi mon manque d'objectivité ou quoique ce soit d'autre mais ce que "Nattväsen" m'a fait ressentir, c'est le côté "efficacité à toute épreuve" mais aussi le côté festif. Certes, cet album est beaucoup moins agressif que "Dodsfard" mais il regroupe un bon nombre de chansons composées magistralement et d'une richesse parfaite, de par ses riffs heavy / thrash aux mélodies démentielles, passant également d'une ambiance plus festive à une ambiance plus sombre... Le batteur / chanteur nous livre là le rythme idéal pour mettre tout le monde d'accord. De plus il se débrouille aussi bien en cri black que dans un chant plus posé ce qui donne au groupe une originalité qui n'est pas négligeable. Je retiendrai 3 morceaux sur cet album : "Nattsjäl, Drömsjäl" pour son côté vaillant / conquérant ; "Vetrarmegin" où le bon black d'antan domine et "Nattväsen", un titre franchement prenant avec son refrain au chant clair et charismatique. A noter qu'à son habitude, Månegarm teinte ses chansons avec du violon et de la flute, rehaussant encore plus le côté mélodique. Si certains puristes du groupe se diront que c'est un album moins burné, ici je noterai plutôt une évolution, une innovation et même un côté plus joyeux et festif. Au final, cela me donne envie d'aller les voir en concert, d'être entouré d'une bande d'amis et d'ainsi passer une soirée mémorable. Un album riche et prenant c'est certain, sur ce, je vais me mettre à l'hydromel et à la corne svp !


Julien
Novembre 2009


Conclusion
Le site officiel : www.manegarmsweden.com