Si le nom de Malmonde ne vous dit absolument rien, c'est que vous ne vous êtes pas intéressés à l'underground Français ces 2-3 dernières années et que vous n'êtes pas allés sur les forums de French Metal depuis un an ! Malmonde a sorti une démo et un premier album qui ne sont pourtant pas passés inaperçus dans la presse spécialisée, en particulier "Malmonde" sorti en 2003. Deux ans après, les Grenoblois reviennent avec un second album composé de 13 titres sur lequel peut enfin s'exprimer Christophe, leur batteur, arrivé après la sortie du premier album et qui donne ainsi, un visage un peu plus "humain" au groupe. Celui-ci étant jusqu'à là articulé autour d'une boîte à rythmes. Si le côté cybernétique fait obligatoirement penser à des groupes comme Fear Factory, Malmonde n'en est pas pour autant un clône, loin de là. Pour ma part, je rapprocherais plutôt Malmonde d'un groupe comme Crematory pour le côté atmosphérique et pour le contraste voix grave / voix claire. En revanche, l'effet rouleau compresseur futuriste emmené par un chant ultra puissant en Français est unique et il est la marque de fabrique de Malmonde. Rien n'est laissé au hasard, à l'image de titres comme "En Haut Des Murs", "Avorte La Douleur" et "La Ronde". A la première écoute cela peut paraître froid et sans âme mais ces morceaux sont carrés, puissants et d'une efficacité redoutable à l'image de cette batterie, de cette rythmique qui ne faillit jamais. Les éléments techno et electro sont parfaitement intégrés et se marrient très bien avec les instruments dits classiques. Une des nouveautés est la présence d'une voix féminine sur deux titres, "Nowhere" et plus discrètement sur "La Ronde". Cela apporte une diversité non négligeable dans le chant, bien que Ludo n'hésite pas à troquer ses passages gutturaux contre des passages aériens en voix claire comme sur "My Way" et "There Is Nothing". Un album en tout point réussi avec une production en béton armé sortie tout droit du Tower Studio et des atmosphères electro à faire pâlir les meilleurs groupes Allemands et Suisses. Assurément un album dont le metal Français peut être fier !

"Malmonde"
Note : 16/20

Nous sommes courant 2002 / 2003 lorsque le groupe Grenoblois Malmonde sort son premier album éponyme, et la reconnaissance sera telle que cet album bénéficiera dans les mois suivants d'une signature chez Osmose Productions, et donc d'une distribution mondiale. Malmonde propose une musique assez inédite en France pour l'époque, une sorte de black / death electro qui va chercher ses racines auprès de combos tels que Samael et Rammstein. Cet album, sorti en totale autoproduction, bénéficie d'une production qui tient largement la route... comme quoi l'argent et les producteurs de renoms ne sont pas toujous indispensables. Composé de 8 titres, "Malmonde" débute avec l'excellent "No One" qui, après une courte intro electro, nous jette un gros riff à la face et une voix sortie d'outre-tombe, ainsi que des samples ténébreux. On se prend de suite au jeu et c'est parti pour une séance de headbang féroce ! Le deuxième tube est justement la piste n°2, "World Of Silence", un morceau diablement efficace et imparable qui reste en tête grâce notamment à son refrain aérien, et au mélange black / death / electro qui prend toute sa signification sur ce titre. Comme je ne vais pas vous passer tous les titres en revue, j'en viens au troisième tube, j'ai nommé "Machine", qui reste pour moi le meilleur morceau de l'album avec ses petites sonorités Fear Factoriennes, mais avec un chant guttural en Français très percutant ! "The 3rd Wish" nous plonge ensuite tout à tour dans une sorte d'indus assez sombre avec un chant chuchoté, puis dans un death / black magnifique que ne renierait pas Hypocrisy. L'album se termine avec la surprise du chef, un remix de "World Of Silence" réalisé par Brett du groupe Kalisia. S'il ne diffère pas énormément de la version originale, il sonne plus "saturé" et donc plus "indus". Un album indispensable que vous pouvez toujours trouver en vente sur Internet et que je ne peux que vous conseiller !

Petebull Janvier 2009