Le groupe
Biographie :

Créé en 2005 par Matthieu, Vincent, David et Martin, Magoa est un groupe qui pioche dans les nombreuses influences que le metal peut offrir. En 2007, le groupe enregistre son premier maxi 4 titres au Kallaghan Studio (Nice), baptisé "Skinthetic Sin", du nom de la chanson éponyme qui figure dessus. Deux ans plus tard, le groupe revient pour y enregistrer "Swallow The Earth", son premier album qui comporte 12 pistes. Ayant connu des problèmes de line-up, c'est Martin qui enregistre les parties de basse. Les soucis continuent juste après l'enregistrement, car Matthieu décide de quitter le groupe pour des raisons personnelles. Après plusieurs mois de recherche, privé de scène, le groupe retrouve quasiment en même temps un bassiste, Benoît, et un chanteur, Cyd, grâce à une annonce sur Internet. Cyd ré-enregistre les parties de chant sur l'album. Après ce premier album bien acclamé par les fans et les critiques et un an de tournée de la France et en Europe avec grands groupes tels que Sybreed (Suisse), Magoa frappe à nouveau avec "Animal EP". enregistré aux Studios Hobby Shop à Los Angeles avec leur producteur de longue date Charles "Kallaghan" Massabo (qui a produit des groupes de partout dans le monde comme Hewitt, Sikh et Censura) et masterisé par Andrew "Mudrock" Murdock (Avenged Sevenfold, Alice Cooper, Godsmack).

Discographie :

2011 : "Swallow The Earth"
2012 : "Animal" (EP) 2013 : "Topsy Turvydom"
2016 : "Imperial"


Les chroniques


"Imperial"
Note : 17,5/20

J’ai le plaisir de vous présenter aujourd’hui une fois n’est pas coutume une production issue de notre belle scène. Encore une fois, quel bonheur pour le fan que je suis (à mon humble niveau bien évidemment) de recevoir un album d’un groupe que je ne connaissais pas et que je découvre grâce à mes petites palabres. Voici donc "Imperial", le nouvel album des titis parisiens de Magoa. 12 titres pour 41 minutes d’un metal moderne de haute volée, voilà ce que j’en dis de cet album et j’observe encore et encore une fois (et ce avec beaucoup de satisfaction) que nos groupes n’ont décidément plus rien à envier à qui que ce soit.

Si vous ne connaissez pas Magoa, laissez-moi faire les présentations. Le groupe est formé de Cyd au chant, Martin à la batterie, Vince (non ce n’est pas moi) à la guitare et enfin de Davton également à la six cordes. Cette joyeuse bande de musiciens en liberté nous assène un metal moderne aiguisé comme une lame de Tolède où se mélange death metal, deathcore, voix grave et claire et des sonorités limite enchanteresses. Magoa, c’est rapide, il n’y a pas de concession, on ne fait pas semblant, ça envoie méchant le bois, et dites-vous que c’est comme ça sur la totalité de "Imperial". Aucun temps mort. Comme je vous disais un peu plus haut, je découvre le monde, l’univers de Magoa par le biais de cette chronique, c’est donc tout neuf pour moi et je ne suis point déçu.

La musique de Magoa est précise, incisive, réglée au cordeau et cet album est bourré de morceaux de bravoure tels que "Sailors", "Faith" ou encore "Pray For Us" que j’ai énormément apprécié. Magoa envoie tellement sur cette galette qu’ils nous ont mis un interlude (l’instrumental "Remember"), afin de faire descendre un tant soit peu la pression, mais rassurez-vous, c’est pour mieux nous en remettre plein la tête ensuite. Si tout comme moi vous avez envie d’aller un peu plus loin dans l’expérience Magoa, direction le très beau site officiel site du groupe où non seulement vous trouverez de nombreuses infos, des vidéos etc, mais où vous pourrez surtout les soutenir car aimer la musique, c’est la soutenir, ne l’oubliez pas, et puis zut, soutenons nos groupes !

En résumé, je dirais qu'encore une fois un groupe français illumine de son talent une époque un peu grisâtre, qu’encore une fois on démontre nous, petits Français, que l’on a plus que du potentiel. Ne passez pas à côté de cet album. Enfin, mention spéciale au très beau visuel d’"Imperial", création d’Above Chaos.


Vince
Novembre 2016




"Topsy Turvydom"
Note : 15/20

"A Thousand Lives"... "Let’s Die On Saturday Night"... "Regression Zero"... "W.A.G.T.P.A.G"... "Neurotic King" ou encore "React" ne vous disent rien ?! "Swallow The Earth" ou "Animal" vous sont inconnus ?! Alors "Topsy Turvydom" est fait pour vous...

Dernière sortie en date du montant combo français à emblème de lion : Magoa, ce troisième opus de la formation, nous est parvenu le 1er Novembre dernier chez Klonosphère (distribué par Season Of Mist) et mixé par le grand Charles "Kallaghan" Massabo (Hell Of A Ride, Dagoba, Vise Versa...) up there, in the USA !

Tout juste une année après la sortie de leur puissant EP à succès : "Animal", le quintette nous revient donc avec une nouvelle galette à l’artwork signé par terriblement talentueux Vincent Fouquet d’Above Chaos (Unscarred, Hellfest, Loudblast...) nous livrant un visuel monolithique et profond, au contraste envoûtant entre rouge, noir et blanc nous faisant, chose rare en ces temps de pénurie graphique / créative, apprécier le flacon avant même d’en savourer l'élixir ! Vient maintenant le temps d’ouvrir le boîtier, qui contient une dernière petite surprise visuelle, la puissante photo promo’ réalisée par Benjamin Cappelletti (auquel nous devons, entre autres, les vidéos d’"A Thousand Lives", "Estamos Locos" et "Betraying Grace", mais également d’autres réalisations comme pour Sybreed et T.A.N.K, pour ne pas le nommer...).

Une fois cet aspect visuel et graphique de l’album usé jusqu’à la corne, la place peut désormais être faite à l’écoute... ! Et c’est à "Ailleurs" qu’incombe la tâche d’ouvrir les porte de ce nouvel univers que des titres comme "Estamos Locos" et "Betraying Grace", cités plus haut, nous avaient déjà fait entrevoir ces dernières semaines.

Très bon titre introductif aux rythmiques nerveuses et saccadées, qui ne seront pas sans rappeler celles de certaines productions orientées djent / hardcore actuelles tant l’atmosphère qu’elles dépeignent, aidées d’ambiants ponts rompant avec le reste du morceau, est "aspirante"... Prenant appui sur les choeurs et les profondes occurrences d’un "...Ailleurs !..." envoûtant, le morceau s’articulera autour de 2 pôles qui ressortent ainsi d’emblée : la puissance de la touche de Martin (batterie) et le cap vocal passé par Cyd (chant) sur l’opus ! Espérons que cette impression sera confirmée par la suite... Il est d’ailleurs temps de progresser dans l’écoute, nous amenant naturellement au second titre : "Wall Of The Damned" à l’intro’ surpuissante, contrastant avec le reste du morceau qui sonnera, à grands renforts de trop nombreux samples électroniques, moins lourd que ce que les premières mesures pouvaient nous faire supposer... La voix de Cyd nous est présentée, sur ces pistes, comme bien plus claire (assortie de quelques effets de "foule"), que ce à quoi la formation nous avait habitués jusqu’ici. Ce ressenti d’un virage plus "alternatif" témoigne malgré tout d’un important travail réalisé depuis "Animal", par le frontman.

Ce contraste est d’ailleurs facilement observable lors de la transition avec "Max Bet". Troisième titre saisissant dès l’intro’ par un ensemble rythmique manifestement calibré pour la scène (à raison !) et sur lequel la place sera faite aux cordes pour faire valoir leur droit à un travail plus réfléchi, plus étudié. On peut aisément dire qu’il s’agit là du digne successeur de "We Are", en lui souhaitant de rapidement s’imposer dans les mémoires des fans, comme hymne de "Topsy"’ ! Nous parlions, sur le deuxième morceau, d’une certaine impression de foule, il se trouve que cet effet observé plus haut aura trouvé son écho dans les 2 titres suivants : "Betraying Grace" et "Party Time", à l’inclinaison nettement plus "pop", post-hardcore. Inclinaison farouchement assumée par le groupe, tentant par ces quelques "virages" de sortir du carcan créatif dans lequel leurs dernières créations les avaient plongés auprès de la communauté metal. Force est d’admettre que le travail y reste de très bonne facture, mais est, malgré tout, porté par des gimmicks par trop souvent prévisibles, un rien simplistes et manquant parfois de profondeur, d'accroche... Les nombreux effets de voix et autres ornementations comme le son 8-bits fondant sur la fin du 5e titre laisseront ainsi une impression peut-être un peu trop brouillonne sur l’ensemble. Soulevant une dernière fois cet aspect quelque peu «brouillon», il apparaît inutile de trop s’épancher sur le titre ouvrant la seconde moitié de l’album "Eat You Alive", qui ne se détachera malheureusement que par son caractère saturé, du reste de l’opus. Passant cette plage, nous rentrons donc dans carré final avec, pour portier, le premier extrait à nous être parvenu : "Estamos Locos", réminiscence des anciens codes du combo savamment boostés par leur nouvelle technicité tombant, à bras le corps, sur l’auditeur ! On regrettera d’ailleurs de ne tomber que trop rarement sur d’autres pépites de ce style.

La folie s’étant emparée de nous avec cette nouvelle démonstration d'efficacité, le morceau suivant, "Broken Record" ne fera que confirmer que malgré ce trop plein de créativité, le groupe sait toujours y faire en matière de titres outsider de la scène FR. Qui aurait pu croire qu’un feat. avec Cavie Anvel, Jon Howard et Tony Macca auraît pû être aussi efficace et entraînant ?... La réponse est inscrite sur la couverture de l’album : Magoa... l’audace est, ici, largement récompensée par un titre prolongeant la frénésie made in USA dont le groupe se veut le porteur. Malheureusement, ce bon goût laissé par les 2 morceaux cités précédemment sera dérangé par une nouvelle tentative d’expérimentation électronique avec les cruels passages dub / electro-hardcore de "Forgotten Saints", enrobés dans un étrange et entêtant ostinato d’aigus... Et c’est maintenant à "There Is No Tomorrow" de clore ces 40 minutes du Magoa nouveau, d’un Magoa venu nous présenter de très (trop ?) nombreuses variations. Des variations qui, chacune, sont bien amenées, mais qui, compilées ensemble sur un seul et même support, sèment le doute au sein des boîtes crâniennes dans lesquelles "Topsy Turvydom" résonne...

Oscillant entre d’imparables breakdowns, de lourds et parfois complexes riffs portés par le talent des impétueux David et Vince. On regrettera seulement le manque de peps de la basse de Swammer, trop discrète, gravitant autour du fabuleux duo batterie / chant de Martin et Cyd !

Ne seront donc à déplorer que peu de choses si ce n’est, avant tout, un excès de créativité, la sensation d’un trop plein d'identité remplissant et débordant parfois de l’opus... Mais également beaucoup trop d’effets électroniques sur les voix et les ambiances (comme dans "Party Time" ou "Forgotten Saints" par exemple), laissant planer le sentiment d’une énorme volonté d'expérimentation réalisée de façon un peu hâtive, confuse (respectant, après tout, les valeurs du vieil anglais "Topsy Turvydom"...).

Enfin, des titres comme "Ailleurs", "Max Bet" et "Estamos Locos" s’imposeront comme la preuve que les 5 compères ont gardé leur habileté à jongler entre ces nouvelles aspirations et leurs anciennes inspirations, ami(e)s du générique s’abstenir, amateurs de nouveaux mélanges et d’identités propres, courrez-y... Une progression à suivre, donc, et surtout, à voir en live (notamment lors de la Release Party du 16 Novembre prochain !).


E.L.P
Novembre 2013




"Animal"
Note : 18/20

Voici le dernier EP sorti des productions Klonosphere, enregistré entre le Kallaghan Studio et le Hobby Shop de Los Angeles, le tout masterisé par Andrew "Mudrock" Murdock ! Bon bah ça sonne fat ! Très fat ! Une production très pointue laissant ressortir un univers envoûtant qui ne vous lâche pas du début à la fin de cet EP plus que prometteur. Une accentuation sur les impacts de basse / bass drum qui permet de retrouver le son de Magoa facilement parmi tous les sons que l’on entend actuellement. "A Thousand Lives" ouvre ce 6 titres, ça fixe direct l’ambiance, on ne va pas s’endormir ! Un savoureux mélange entre du As I Lay Dying et du metalcore façon Suicide Silence, le tout servi avec la rapidité d’Absurdity. "Animal", titre très large aussi puissant que Slipknot ou encore "Psychotro" de Sikh et les hâchures à la Cliché Boys, une alternance des voix très inspirée. Une fin qui nous interdit de rester figé ! Le clip est d’ailleurs visible sur YouTube, une bonne vidéo de Benjamin Cappelletti. "Enemy" nous ouvre un autre horizon de Magoa avec ce refrain fédérateur, des variations d’univers qui s’imbriquent avec aisance les uns dans les autres. "React" prouve l’efficacité des productions de Charles Massabo avec ce groove sur les voix, une pulse légèrement plus punk hardcore et les sons electro non sans rappeler Censura. Egalement présent sur l’intro et le refrain de "Sharks", une saveur de Bring Me The Horizon sur les effets de voix et des impacts de batterie sur la fin à la Franky Costanza de Dagoba. Un titre très réussi ! On finit avec "The Grid", bon ça passe trop vite, vivement l’album ! Le dernier titre enfonce définitivement le clou, Magoa est bien là ! Une rage à la Suicide Silence, une précision de groove à la Sikh ou Watcha, un son novateur pour les touches electro, le tout dans une cohérence des plus grands groupes… J’aime !


Unam
Décembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.magoamusic.com