Witching Hour fait dans le come back des groupes Polonais, après Moon, c'est Magnus qui revient grâce à ce label. Magnus sévit depuis 1987, enfin sévit localement sans doute, parce que ce nom je le connais, mais seulement le nom. Il est possible qu'un de leur albums me soit passé entre les mains, mais je suis loin d'en être persuadé... et ma foi seulement trois albums , entre 1987 et 1994 ça ne fait pas lourd... Alors pour l'histoire de Magnus on repassera, ici l'important c'est de savoir si "Acceptance Of Death" fait bien d'exister et que Magnus a eu raison d'écrire un nouvel album plus de seize ans après... D'abord , si ce genre de pochette rappelle les trucs bien kamikazes avec des bracelets cloutés et des pointes, des cartouchières de pèlerins armés jusqu'au dents, genre War et compagnie ou les old Impaled Nazarene (il n'y a qu'à voir "Suomi Finland Perkele"), les mecs inspirés par le brutal black metal de la guerre ; je pense que le choix de la couleur rose ou plutôt fuschia diront les connaisseurs, n'est pas très judicieux. Cela ne rend pas la choses très crédibles, à moins que ce ne soit de l'auto-dérision ce qui ne m'étonnerait pas d'ailleurs.

Magnus est un groupe de death / thrash où la brutalité ne lui fait pas peur, prêt à sortir les décibels comme on sort son chien, les mecs envoient du bois sec pour l'hiver et il y a de quoi se mettre au chaud question violence. Pour réussir ce tour de force c'est un passage au Tower Studio, au DSP Studio et au ATK Studio, (rien que ça) qu'il aura fallu pour terminer par un mixage et un mastering au Fonoplastykon par Marcin Bors multi-instrumentiste bien connu de Pologne. Le résultat est époustouflant de puissance, "Acceptance Of Death" est aussi laid de la pochette qu'il est puissant question production mais aussi création. Si la principale occupation de Rob Bandit et sa bande et de nous envoyer par le fond, de son navire death metal par des riffs ultra boostés et des rythmiques de sauvages, on peut retrouver dans son style celui de Vader. La proximité évidente de la Pologne est alors soulevée... Rob Bandit pourrait être la voix de remplacement de Vader si Piotr venait à défaillir (ce qui ne risque pas d'arriver) , tellement son timbre est similaire à ce dernier, c'est époustouflant de ressemblance. Le style est aussi similaire dans leur manière de balancer leur death metal, Magnus puise de ce côté là, et c'est tant mieux. Par contre il conserve une facette plus groove que Vader, ce qui amenuise leur brutalité et l'affine parfois dans le « n'roll », à en écouter certains passages comme sur "Essence". Ce genre de passages assez contemporains comme sur la fin de "Essence" ou encore quelques bizarreries de "Worm", je pense que Magnus aurait pu s'en passer parce qu'on s'emmerde royalement lorsqu'il commence à partir dans des délires techniques presque jazzy, réservé à des groupes plus stylés comme Sadist. Parce que ici, ça ne donne pas envie de se retrouver en tant que médiator, je leur préfère leur intense brutalité.

A l'arrivée, Magnus nous fait un album de death metal plus que de thrash, piqué un peu dans l'état d'esprit de Vader, et des expérimentations qui peuvent être plus que sympathiques ("To Understand Death" mais qui d'autres fois seront mal comprises. Plus on avance vers la fin plus ça devient délirant, "They'll Bury" est d'une violence sans faille, deux minutes de grind noise presque, un morceau qui a du mal à trouver sa place parmi les autres finalement mais hyper bien fait. A un moment la voix ressemble au clip que vous avez tous vu sur le net, les marionnettes qui décrivent tous les style de metal, vous voyez de quoi je parle... De toutes les façons vous n'aurez pas le temps de vous poser trop de questions parce que Magnus a attendu 16 ans pour sortir un album de 38 minutes, ça laisse rêveur... Mais quand même, il est pas mal cet album, ce n'est pas du brutal radical mais plutôt du brutal républicain et j'en prends mon parti...