Le vin prend généralement toute sa saveur au fil des années qui passent et qui lui forge son caractère. Tout comme MagnaCult. Lancé en 2005 aux Pays-Bas, le groupe réunissant Seb (chant), D (guitare, choeurs), Tom (guitare), Bionic (batterie) et Spit (basse, choeurs) n'a pas tardé à sortir son premier album puisque celui-ci était disponible dès 2007. La composition du deuxième mettra un peu plus de temps à être achevée, et ce n'est qu'en 2012 que le son du groupe déferle à nouveau dans nos enceintes. Nettement meilleur et plus travaillé, il sera surpassé, en termes de finitions et de qualité de mix par leur nouvel album, "Infinitum", qui ébranlera les fosses le 12 Mai 2017. Grâce à ses influences thrash, death et groove sur fond de metalcore, le groupe n'a pas fini de grossir et attend avec impatience de débarquer dans nos salles !

"Righteous Murder" va faire cesser tous les débats instantanément : le son est lourd, mais aussi technique et parfois tranchant au possible. On sent d'emblée que les musiciens ont travaillé leur son jusqu'à obtenir une justesse infinie et un enchaînement digne d'être présenté. Les harmoniques trancheront parfois avec les power chords, alors que la voix de Seb est épaulée par celle d'Alma Alizadeh du groupe néerlandais For I Am King. "I'm Chosen" passe à la vitesse supérieure avec un tempo qui s'accélère nettement, pour des influences death plus marquées. Je suis certain que le passage basse / batterie fera des émules. "Scars" travaille beaucoup plus sur des harmoniques, avec des riffs aiguisés de la part des guitares sur une basse plus profonde, alors que "Liberate" instaurera une ambiance malsaine avec ses multiples cris aux tonalités différentes qui s'enchaînent d'une seule traite. "Interlude" est un titre uniquement instrumental avec une rythmique plutôt entraînante qui aura sur moi l'effet d'une petite musique d'ascenseur à l'écoute : on se demande ce qui va surgir après. Et la surprise viendra de "Be Freed By Death", avec sa guitare saccadée qui donnera un rythme particulier à la composition. Les hurlements qui s'y superposent ne ralentiront jamais, Seb a décidément une voix exceptionnelle.

Si vous cherchiez un titre qui diffère des autres, alors écoutez "Holy-um". La présence de la voix claire de Theresa Smith du groupe anglais Metaprism est enivrante. Son timbre mélancolique ajoutera une touche délicate à la violence de MagnaCult. Une intro en deux temps pour "Infinitum" permettra à l'auditeur d'accrocher instantanément à la rythmique chiadée de ce titre, alors que "Thou Shall Trust No One" déclenchera des mouvements de foule, que ce soit en festival ou dans une salle bien plus modeste. L'énergie communicative de ce titre retombera quelque peu avec 8, une nouvelle piste instrumentale, mais en son clair cette fois-ci, qui fera tout de même intervenir quelques samplers avant le duo final. Schwatt Matt débutera d'une façon assez peu commune : un riff de basse assez groovy et une batterie dans le même style, pour aboutir à une rythmique technique et saccadée une fois encore, pour un rythme entraînant, alors que la dernière dose de furie sera libérée avec "Trash" et son blast fou. Seb nous gratifie de son plus beau hurlement pour l'occasion, puis ses compères lui prêteront leurs voix pour augmenter encore d'un cran la violence de leur son. Côté rythmique, on assiste à une véritable tornade de notes, qui s'achèvera sur un dernier hurlement.

Bien qu'encore assez jeune et peu connu dans nos contrées, MagnaCult est un groupe énergique et les rares vidéos live promettent un set mouvementé ! Le mélange des styles complémentaires qu'ils pratiquent leur permet une diversité de sons réellement appréciable pour un groupe encore trop peu reconnu. Le groupe suivra une fois encore les américains de DevilDriver cet été en Europe pour quelques dates, et j'espère qu'une ou deux excursions en France seront au programme !