Le groupe
Biographie :

Magenta Harvest a été formé en 2005 en Finlande, à l’origine en tant que projet à deux membres, par Timo Kontio (guitare, Havoc Unit, ex-…And Oceans) et Janne Manninen (batterie, Mygrain, ex-…And Oceans) dans l’idée d’aller dans la continuité de ce qui se faisait à l‘époque du …And Oceans des années 95. C‘est en 2009 que les choses évoluent vraiment, après la constitution d‘un line-up solide, tous les membres du groupe officiant dans diverses formations passées ou récentes connues de la scène finlandaise, avec Mathias Lillmans au chant (Finntroll, Chthonian, Decomposter, The Iniquity Descent), Timo Hanhikangas à la deuxième guitare et Jonas Frilund à la basse (ex- Twilight Moon, Chthonian, The Iniquity Descent). Une première démo de 4 titres, "A Familiar Room", sort en 2011 suivie d’une deuxième en 2012, "Apparition Of Ending". C’est Aleksi Virta du groupe Finntroll qui s’occupe ici des claviers et bruitages, et Jan Jamsen des textes. Magenta Harvest sort enfin son premier album "Volatile Waters" en Janvier 2014 chez le label finlandais Inverse Records. L'album suivant, "...And Then Came The Dust", sort en Septembre 2017 chez Apostasy Records.

Discographie :

2011 : "A Familiar Room" (Démo)
2012 : "Apparition Of Ending" (Démo)
2014 : "Volatile Waters"
2017 : "...And Then Came The Dust"


Les chroniques


"...And Then Came The Dust"
Note : 15/20

Magenta Harvest est un groupe nous venant de la belle contrée de Finlande, pays des lacs et des moustiques... J’arrête ici le documentaire. Le groupe est donc une sorte de "superband" qu’on voit pas mal émerger depuis quelques années, où des musiciens provenant de groupes déjà bien connus se regroupent pour faire quelque chose de nouveau. Ici, nous avons donc une fusion entre Finntroll et ...And Oceans. Je n’ai pas écouté le premier depuis des années, et n’ai jamais entendu parler du second. La découverte est donc presque totale, et je n’aurai pas vraiment d’éléments de comparaison.

Nous démarrons donc avec "Flock Of Reckoning". Première impression personnelle : ce titre aurait sa place sur une bande originale d’un film d’horreur se passant dans les profondeurs aquatiques. Ne me demandez pas où j’ai été inventé ça, c’est ce que j’ai ressenti en écoutant. Cette ambiance très sous-marine, avec ses martélements réguliers indiquant la présence d’un danger imminent... Laissez-moi écrire un scénario, on va tourner un truc sympa. Un peu moins convaincue par "The Murderous Breed", qui n’a pas autant éveillé mon imagination, mais est-ce réellement le groupe qui est à blâmer dans ce cas précis ? Il y a un côté très death dans le rythme des compositions qui s’enchaînent avec facilité. C’est peut-être aussi là que ça bloque pour moi... moi et mon ridicule blocage avec le death metal, c’est une grande histoire. Je retrouve mon enthousiasme avec "An Abode Of Ashes" qui envoie clairement la purée, et qui propose un final qui m’a rendu tout simplement joie. Les musiciens impliqués dans Magenta Harvest sont foutrement talentueux, et on ne peut clairement pas leur enlever ça. Parlons d’ailleurs de "Signs Of Death" qui est un véritable train lancé à pleine vapeur (oui, vapeur, je suis old school) et qui ne nous laisse pas un moment pour respirer. Et là, je ressors mon petit écriteau "Hymne pour le live", car c’est obligatoire. Pourtant, c’est davantage le côté plus inquiétant de compositions comme "...And Then Came The Dust" qui va me convaincre totalement. Il y a une telle puissance dans ce titre, qui explose littéralement au milieu du morceau. On ne perd jamais l’ambiance un peu malsaine, celle d’être observé sous l’eau par un monstre un peu dégueulasse qui se cache derrière un gros paquet d’algues immondes (anecdote inutile : j’ai peur des algues, eh oui). Ce titre a une histoire. Il a une âme. Une intention. Et c’est ça que je cherche à entendre, et je suis ravie que Magenta Harvest ait fini par me le donner. C’est aussi le cas pour "The Pane Of Eden" d’ailleurs.

En conclusion, les Finlandais offrent un album riche et complet, MAIS qui ne conviendra pas à tout le monde. Il y a une certaine disparité entre les titres, entre ce côté très traditionnel et brutal qui ravira les fans de death, et le côté plus ambiant où on pourrait presque tisser les fils d’une histoire angoissante et qui est pour moi plus appréciable. Mais ça, c’est parce que je suis tordue. Je ne sais vraiment pas si j’ai inventé cette histoire d’ambiance sous-marine, mais je vais m’accrocher à cette idée parce que c’est comme ça que j’ai apprécié l’album : en créant un univers particulier autour des compositions du groupe. Et j’aime quand un groupe développe une patte atmosphérique comme celle-là. Bon point donc de ma part.


Velgbortlivet
Mars 2018




"Volatile Waters"
Note : 14,5/20

Ce nom ne vous dira de prime abord sûrement pas grand-chose, et pourtant Magenta Harvest fait partie de ces formations d’Europe du Nord dont les membres sont tous plus ou moins connus à différentes échelles là-bas. En effet, son chanteur n’est autre que Mathias Lillmans alias "Vreth" de Finntroll, et ses membres fondateurs faisaient partie du groupe …And Oceans, connu dans les années 90 / début 2000. Autant dire que côté line-up, les musiciens n’en sont pas à leur coup d’essai, ces gars-là ont de l’expérience derrière eux. Après deux démos, leur premier opus "Volatile Waters" sort finalement début 2014, voyons donc ce qu’ont à nous proposer les Finlandais et si celui-ci est à la hauteur de leur renommée.

L’album démarre avec "End And No Remembrance" qui nous envoie un gros son en pleine face dès le début. Le death metal proposé par Magenta Harvest est puissant, au son énorme, et tout à la fois mélodique. Le chant growlé de Mathias Lillmans est reconnaissable bien que plus varié ici qu’avec Finntroll, et plus en accord avec le death qui nous est offert sur cet album. La mélodie et les riffs de guitare se veulent assez simples mais travaillés, la batterie, quant à elle, est assez basique par moments, et tout à la fois plus violente et rapide par ailleurs, la basse est assez présente sur certains riffs la mettant assez bien en valeur. Des aspérités piochant sur le metal moderne apparaissent également notamment sur les parties de chant clair que l’on peut entendre lors du refrain. Ca démarre fort pour cette première piste. On enchaîne avec "One Walks Down" qui se veut plus énervé et violent dès les premières notes, avec une batterie qui blaste à fond et envoie la sauce, des riffs assez simples mais bien gras. L’ensemble du morceau se veut tout de même plus mélodique sur les parties de guitare et la rythmique, notamment au niveau des couplets, les parties de refrains se voulant elles un peu plus calmes, bref un titre efficace bien qu’assez basique. On passe à la piste suivante avec "Spawn Of Neglect", un titre brutal et assez efficace, au refrain entraînant, bien que proposant un death metal assez classique, au même titre que "One Walks Down". En effet, ça hurle, ça bourrine à la batterie, c’est rapide, malgré des passages plus aérés et reposants. "Volatile Waters" démarre sur une batterie qui fait office de rouleau compresseur avant de poursuivre sur une rythmique assez rentre dedans et efficace, mais reste toutefois un titre qui se veut assez répétitif, et peu original. "Apparition Of Ending" n’est pas sans rappeler la piste précédente et suit un peu le même schéma musical que celle-ci, malgré des passages mélodiques bien composés et un refrain ultra efficace digne de certains gros groupes de death metal scandinaves. Les titres défilent, les morceaux sont plutôt pas mal fichus dans l’ensemble et bien produits, mais l’impression d’entendre un peu toujours la même chose se fait fortement ressentir au fur et à mesure de l’écoute, ce qui est fort dommage.

Nous voilà à mi-écoute de l’album. "Interrupted Fleshwork" est un titre plus lent et mélodique, moins bourrin dans son ensemble, hormis quelques passages plus brutaux et rapides, moins rentre-dedans aussi, et assez peu accrocheur à mon sens je dois dire. L’inspiration ne semble pas au rendez vous, on regrette un manque de variété par rapport aux précédents titres, un peu trop similaires les uns des autres. La piste suivante, "Limbo In Rime", se veut plus énergique et violente. La batterie blaste à tout va, les guitares sonnent mélodieuses, les riffs sont accrocheurs, on se rapproche un peu plus du death mélodique à présent. Le clavier renforce l’aspect mélodique du morceau, contrastant avec la rapidité et la brutalité de la batterie. Un titre qu’on ne retient cependant pas particulièrement parmi les autres. "Spiteful Beings To Earth Were Bound" a une base rythmique plutôt simple et se révèle un titre assez peu varié. La basse est très présente sur ce morceau, les parties de guitare sont assez basiques avec des riffs saturés, les parties de chant growlé sont assez proches de celui que l’on peut entendre dans le brutal death. "Spiteful Beings…" est au final assez semblable aux précédents titres, notamment "Volatile Waters" ou "Interrupted Fleshwork". On passe à présent à quelque chose de beaucoup plus bourrin dès les premières notes sur "A Symposium Of Frost". En effet, la batterie sonne comme un véritable rouleau compresseur, et blaste à tout bout de champ, le chant growlé est hurlé à la limite de l’hystérie j’ai envie de dire sur certains passages. Les riffs de guitares sont encore une fois très saturés et assez simplistes, mais toutefois accrocheurs. C’est brutal, violent, mais avec quelques passages plus aérés par moments, bref on en prend plein les oreilles ici (un peu trop peut-être ?), heureusement les parties plus lentes et mélodiques viennent ajouter un peu de "douceur" à l’ensemble. On termine l’écoute avec "Carrion Of Men". Un dernier morceau beaucoup plus mélodique, aux guitares énervées et saturées, avec cependant des parties très death mélodique scandinave. La rythmique est quant à elle beaucoup plus lente, rendant l’ensemble plus aéré. Le refrain se veut toutefois plus agressif, notamment au niveau du chant growlé. Un titre qui clôt l’album sur une mélodie plus douce, et de manière plus reposante par rapport à la piste précédente.

En résumé, "Volatile Waters" n’est pas un mauvais album en soi, en effet le son est puissant, l’album est plutôt bien produit et mixé dans son ensemble, et on ressent l’expérience des musiciens dans la musique et la recherche de composition des morceaux. Le potentiel est bien là, la musique de Magenta Harvest n’est en fin de compte pas de mauvaise facture mais on regrette un certain manque d’originalité sur l’ensemble de l’album et un manque d’inspiration qui se fait quelque peu ressentir au fur et à mesure de l’écoute, rendant ce "Volatile Waters" un peu trop linéaire et répétitif au bout d’un moment, ce qui est plutôt dommage, les Finlandais peuvent certainement faire mieux, j’en suis sûre. Réponse peut-être sur l’album suivant, qui je l’espère relèvera un peu plus le niveau que celui-ci.


Alexandra
Septembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.magentaharvest.com