Le groupe
Biographie :

Madonagun est né de l’initiative des frères D.K (aka Thordon) et S.G (aka Sagoth) d’Eternal Majesty (black metal) en Février 2007. Après plusieurs mois passés à chercher des musiciens, ils rencontrent finalement Julien Damotte (guitare lead), qui sera immédiatement intégré au projet, et par la suite F.X en tant que second guitariste. Le groupe trouve enfin son chanteur Matt (ex-Silence) après 8 mois de répétitions et, officiellement, depuis la fin de l’année 2008 le groupe évolue dans un subtile mélange de metal et de hardcore sans hésiter à y ajouter une touche de metal progressif. Parfait pour les fans de Meshuggah, Nevermore, Pantera, Textures ou Scar Symmetry…

Discographie :

2010 : "Resurrect On The Razor Edge" (EP)
2012 : "Grovel At Her Feet"


Les chroniques


"Grovel At Her Feet"
Note : 15/20

Il y a une particularité dans le metal qui permet régulièrement de situer à peu près le genre dans lequel un groupe officie d'après son nom, ou sa pochette par exemple. Quand vous tombez sur le "Tomb Of The Mutilated" de Cannibal Corpse vous savez que vous n'êtes pas en face d'un best des Musclés. Ces petites habitudes nous permettent d'être surpris de temps en temps, et Madonagun fait partie de ces surprises. Si on zieute vite fait le line-up, on voit qu'il y a des membres ayant officié entre autres chez Eternal Majesty et Antaeus et on s'attend donc à un metal assez connoté black. En fait pas du tout, les membres viennent d'horizons tellement différents que tout ça mélangé a donné quelque chose d'autre, avec une patte qui commence déjà à prendre forme.

Oui déjà, parce que ce "Grovel At Her Feet" n'est que le premier album du groupe, précédé d'un EP sorti en 2010 et qui montrait déjà de bonnes choses même s'il n'y avait pas de quoi se taper le cul par terre niveau originalité. Et je vous garantis qu'en deux ans la musique du groupe a quand même bien évolué, et on notera d'ailleurs que cette fois Nach et ses claviers sont vraiment intégrés au groupe. Le groupe annonce faire un dark metal progressif, étiquette assez appropriée qui permet de dire qu'il y a plein de choses mélangées là dedans et que c'est pas forcément évident de mettre le doigt sur un style précis. Et gros changement par rapport à la précédente réalisation de Madonagun, le chant clair fait régulièrement son apparition et devient le complément idéal aux mélodies diablement accrocheuses qui parsèment tout l'album. Parce que oui Madonagun nous montre qu'il peut devenir une "usine à tubes" quand il veut, c'est flagrant sur le morceau titre et sur "...Or Die Free" qui est d'ailleurs surmonté de sonorités orientales du plus bel effet.

Mais ce qui permet de nous tenir en haleine pendant les 40 minutes que dure l'album, c'est qu'en plus de ce côté mélodique et accrocheur le groupe nous balance une musique variée et relativement complexe. C'est là que le "prog" se sent d'ailleurs, on a droit à des morceaux vivants, des structures un peu plus alambiquées que la moyenne, d'excellents soli de grattes avec quelques descentes de manches typiques du genre et surtout la variété des sonorités et des influences. D'ailleurs le début de "Stairway To Hell" nous ramène carrément un bon vieux blast des familles sur un passage bien black sympho, histoire de remettre un petit coup de fouet avant la fin de l'album. C'est toujours sympa, même si on est loin de s'endormir pendant l'écoute, le groupe sait envoyer la sauce quand il le faut et sait jouer avec les contrastes gros riffs / passages mélodiques qui tuent. Et puis ça fait un peu le lien avec le passé de certains membres, en plus du côté indéniablement sombre et froid de la musique de Madonagun. Parce que même si certains passages vous rentrent facilement dans le crâne on n'est pas en face d'un album joyeux, et à ce titre l'intro met directement dans l'ambiance avec des sonorités bien malsaines.

Ambiances d'ailleurs souvent apportées par les claviers, qui même s'ils sont très présents se fondent parfaitement avec le reste. Pas de nappes envahissantes qui viennent vous camoufler les guitares ici, juste ce qu'il faut pour enrichir les morceaux. D'ailleurs tant qu'on y est le son est énorme, parfait compromis entre puissance et clarté, bref du très bon boulot aussi à ce niveau là ! Plus le temps passe et moins notre scène à de choses à envier au reste du monde, on a des groupes de qualité et des prod' qui font mal. Alors oui on note quelques légers passages à vide, ou des titres plus efficaces et marquants que d'autres sur ce "Grovel At Her Feet". Mais les progrès effectués depuis les débuts du groupe sont assez impressionnants, ces gars-là en ont clairement sous le pied et on n'est pas à l'abri de les voir faire encore mieux la prochaine fois. En tout cas en l'état on a là un bien bon album, riche, varié et globalement très efficace. Du gros metal froid, sombre et accrocheur de la part d'un groupe qui montre un gros potentiel et qu'il va donc falloir surveiller attentivement !


Murderworks
Décembre 2012




"Resurrect On The Razor Edge"
Note : 14,5/20

Voici la première offrande des Français de MadOnAGun : un EP à la pochette soignée qui renferme 4 morceaux que l'on situe entre le hardcore, le metal prog et par moment le néo metal, le tout est muni d'une production fort sympathique et limpide donc convaincante ! Ce qui est troublant avec ce groupe, c'est le mélange des diverses influences : par moments le hardcore pure souche est fort présent et puis en une fraction de seconde le groupe bascule dans un metal prog technique et ce sans crier gare et on notera également quelques nappes de synthé / sampler qui ajoutent une toute autre atmosphère à la formation Française, une touche plus "aérienne" bien sentie. A la première écoute disons que c'est déstabilisant mais assez bien foutu, les musiciens et en particulier les guitaristes sont d'un niveau fort respectable (exemple : les solos de grattes qui en feront baver plus d'un) mais par contre j'accroche vraiment moins au chant qui est justement trop chanté et les grognements se font trop rares, ce qui rend les compos un peu moins méchantes. Néanmoins ce que nous propose ce groupe reste convaincant et les 4 titres de ce premier EP sont bien ficelés et surtout originaux, pour une première carte de visite MadOnAGun semble être sur la bonne voie, semble aussi vouloir se démarquer de la masse, mais attendons le premier album pour nous rendre compte de ce qu'ils sont capables sur la longueur. Je le répète, ici les débuts semblent prometteurs avec un sens inné pour ce qui est des ambiances et de la direction des morceaux, mais également en ce qui concerne l'âme que renferme ce groupe.


Julien
Juillet 2010


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.madonagun.com