Le groupe
Biographie :

Lycanthrophy est un groupe de grindcore Tchèque formé en 1998 et actuellement composé de : Supin (basse / chant), Ondra (batterie / chant), Vosak (guitare) et Zdisha (chant). Après de nombreux splits, le premier album, "Lycanthrophy", voit le jour en 2010 chez Insane Society Records / I Feel Good Records / Sumoggu Records avant d'être réédité en Août 2011 chez Bones Brigade Records / Kaotoxin Records.

Discographie :

2010 : "Lycanthrophy"
2011 : "Lycanthrophy" (Réédition)


La chronique


Le seul style, vraiment fidèle à lui-même, à sa manière de jouer, à sa manière d'être, à sa manière de faire les choses par soi-même, à sa manière de s'entraider, à sa manière d'être violent sous toutes ses formes d'ailleurs, c'est le grind core dans son terme le plus générique. Depuis les années 80, bien que ce style ait évolué malgré tout vers des orientations différentes, entre des choses à la Brutal Truth, ou Sublime Cadaveric Decomposition, Nasum, Napalm Death, Nashgul, Haemorrhage et j'en passe. Et entre les crust, noise, mince, grind, et tout ce que l'on veut, cette évolution n'a plus forcément la même définition pour certains ; cette violence étant devenue brutale, cette agressivité étant devenue force. On s'aperçoit que pas mal de groupes ont perdu cette dynamique agressive brute qui part dans tous les sens. Par contre, même si je ne suis pas forcément spécialiste es grind et assimilés, il est certain qu'encore beaucoup de groupes ont toujours cette manière d'écrire un grind vif, rapide, où l'on ne sait pas où se mettre pour se mettre à l'abri de cette pluie, cette déferlante de coups. C'est le cas pour des groupe comme Jesus Crost, Yacopsae, ou encore Lycanthrophy dont nous allons parler ici.

Finalement c'est souvent les scènes d'Europe de l'est ou encore Sud-Américaines qui ont toujours cette notion vraiment underground d'envoyer des lacérations musicales aussi efficaces que peut l'être ce premier album éponyme de Lycanthrophy. En effet on pourrait croire que c'est un tout jeune groupe qui veut faire connaître son truc gras, mais non. D'abord, ce n'est pas gras du tout, c'est sec et piquant et Lycanthrophy existe depuis 1998. Peut-être pas aussi vieux que les vieilles vagues d'expansion du grind, mais quand on approche des quinze ans, y'a moyen d'être considéré comme des anciens tout de même. Je parlais de scène Européenne oui, parce que Lycanthrophy vient de République Tchèque. Et il me semble que dans ces contrées, il existe un festoche qui paye pas de mine mais qui sur trois jours ramène pas mal de monde... Je parle évidemment de l'Obscene Extrême.

Alors voilà, Lycantrophy c'est presque quinze ans de grind, d'innombrables splits avec plein de monde, dont Fubar, dont Joe Pesci, et d'autres à venir dont Catether. Mais dans tout ceci, est survenu un album. Un album qui a de la gueule, et qui peut être le centre d'une discographie agitée. Ce premier album est sorti en 2010 tout d'abord, et c'est récemment en format CD sous la houlette de Kaotoxin Records et Bones Brigade que les puritains ont pu se procurer ce petit amas de vilain pus. Un album enregistré, mixé et masterisé au Shaark Studio, qui se compose tout simplement de vingt morceaux pur jus, grind : rapides, secs, violents, efficaces. Une front cover réalisée Jeff de Wasteiod. Une pochette qui d'ailleurs rappelle bien cet esprit très core, très punk, avec un petit clin d'oeil à Assuck, D.R.I vu les patchs du pseudo zombie.

Comme le dit le groupe, comme le dit Bones Brigade, c'est rapide, et les inscriptions "fastcore" sur l'inlay du CD ne sont pas hasardeuses du tout. Lycanthrophy balance vingt titres immédiatement dans les oreilles, sans aucun gêne, aucune pitié. Des morceaux qui tournent autour des quarante secondes et de une minute cinquante pour la plus longue, autant vous dire qu'ici les chiens n'ont pas le temps de pisser après les roues. C'est vraiment impitoyable, ça blaste, ça gueule à tout-va, ça hurle de partout, en même temps ce n'est pas très difficile ayant trois gueulards sur quatre dans les membres du groupe:Ondra qui se tape aussi la batterie, Supin qui se tape aussi la basse et la charmante Zdisha. C'est un grind très intense dans le sens où la rapidité sur bon nombre de blasts est la règle, mais c'est vrai qu'en plus d'être assez old school dans sa sauvagerie, on n'a aucune pression compacte où ça en deviendrait trop étouffant. Au contraire, ça me rappelle vraiment le grind de la fin des années 80, où ça gueule mais c'est aéré, ça a de la pêche, c'est dynamique. A côté de ça, la prod' est excellente et met en avant ce grain de basse et de guitare, très old school aussi, ça me rappelle, notamment pour "At The End", un bon vieux "Instinct Of Survival" de Napalm Death. Sans être dans la grande technique on découvre malgré tout des titres où les syncopes sont assez chaudes à exécuter et où il faut tout de même être bien carré pour s'arrêter pile-poile, comme sur le quinzième morceau "Primitve Game". Lycantrophy envoie quelques petits passages plus groove aussi, qui se ressent sur les morceaux plus longs, évidemment, puisque leur longueur donne plus de facilité à écrire des choses plus changeantes.

Voilà, c'est un album de pur grind old school, bien travaillé dans des voix qui hurlent à de vider les tripes, dans un son qui rappelle certains vieux Napalm Death, Repulsion ou Defecation où on s'éclate bien à l'écouter, ça blaste, c'est violent mais pas brutal et en tous les cas pas chiant, ni massif. La puissance des voix est là, celle des guitares et de la batterie très énergique empêche tout endormissement. Juste dix-sept minutes de furie légitime...


Arch Gros Barbare
Janvier 2012


Conclusion
Note : 14,5/20

Le site officiel : www.myspace.com/lycanthrophy