Deux années ont passé pour Lotan. Depuis leur précédente sortie, Martin Rubini (chant, Vanir), Philip Kaaber (guitare / basse, Vanir), Andy Dragsberg (guitare), et Jon Elmquist Schmidt (batterie) ont recruté Lasse Heiberg (guitare, Lastera) avec qui ils ont mis la touche finale à "Yetzer Hara", leur deuxième album, qui sort via Emanzipation Productions.

L’album débute en plein conflit armé avec "Minenwerfer", suivi d’une rythmique angoissante où harmoniques et hurlements dirigent la marche martiale qui s’écrit dans la violence. Bien que l’on sente que quelques mélodies se développent, double pédale et tempo soutenu permettent au groupe de rester ancré dans sa rage en nous menant à "Scorched Tyranny" après un court moment de flottement, reprenant immédiatement l’assaut. Le son est glacial, laissant le vocaliste redoubler d’efforts pour créer de véritables vagues malsaines au sein des torrents d’agressivité avant de passer à la majestueuse "Omnicide Manifest" et à ses racines old school dissonantes qui complètent la base solide. Les leads auront tendance à s’enflammer, mais également aussi à apporter une touche de mélancolie mêlée à la violence avant que "Crown Of Rope" ne se montre à la fois tranchante et en même temps assez groovy, presque façon black’n’roll, déployant des leads pour rester entêtante.

Les parties vocales sont vraiment démonstratives, mais surtout communicatives, et on se sent emporté de force dans cet ouragan qui nous accorde à peine un instant de répit avant de rencontrer le son pesant d’"Incantation Of Hatred", d’abord très doux puis finalement plus épais, mais profitant toujours de sa lenteur pour laisser le vocaliste guider nos pas vers les inévitables éruptions. Un moment de calme se fait, puis "Heksenat" entre en jeu et déverse viscéralement sa fureur en nous clouant au sol tant elle est démonstrative, que ce soit côté chant ou riffs cinglants, renouant même par moments avec la froideur de ses influences brutes. "Violent End" prend la suite pour nous proposer des riffs entraînants qui finiront par se transformer en brume aérienne avant de laisser "Righteous Fury" se charger de refermer l’album avec une dernière dose de noirceur imposante, qui sait aussi bien user de blast ravageur que d’harmoniques enivrantes, ainsi que d’un break inquiétant au centre.

Pour suivre Lotan depuis sa deuxième sortie, je vois les progrès qui ont été faits au sein de la formation. Le groupe a toujours proposé un son dévastateur, et "Yetzer Hara" leur permet de s’exprimer à pleine puissance.