Le groupe
Biographie :

Mais qu'est-ce donc encore que ce nom de groupe ? Et pourtant, Los Disidentes Del Sucio Motel (LDDSM) est loin d'être une plaisanterie. Groupe de stoner rock originaire de Strasbourg, le groupe a développé la particularité d'accompagner leurs prestations scéniques d'une dimension visuelle importante - présence d'un comédien déguisé en shériff, diffusion de romans photos, imagerie mêlant comics et série Z … -. Se produisant au sein de nombreux festivals et notamment en première partie de  The Smasing Pumpkins, le groupe sort un DVD documentaire en 2009, suivi de leur premier album en 2010 intitulé "Soundtrack From The Motion Picture", très bien reçu par les fans du genre. Le succès du groupe continue de germer : il se produit notamment au Hellfest en 2011. Très productive, la formation sort l'année suivante un split avec le groupe lyonnais  Flashfalcon. En 2013, l'album "Arcane" voit le jour, et les influences plus sombres de groupes tels que Black Sabbath ou Alice In Chains  se font réellement sentir (l'artwork image bien cela), sans que la formation ne perde pour autant sa propre identité. "Human Collapse" suit en Septembre 2016. Continuant son évolution, le groupe revient en 2021 avec "Polaris".

Discographie :

2007 : "Room 159" (EP)
2009 : "Tour Or Die" (DVD)
2010 : "Soundtrack From The Motion Picture"
2012 : "East Side Story" (Split avec Flashfalcon)
2013 : "Arcane"
2016 : "Human Collapse"
2021 : "Polaris"


Les chroniques


"Polaris"
Note : 19/20

J’ai vomi avant de me coucher, ça faisait longtemps. La tête de travers devant mon reste de potatoes froides beurrées de mayonnaise j’ai besoin de musique ce matin. Le moment parfait pour écouter le dernier album de Lewis sur lequel je dois écrire un papier. Malheureusement pour lui, mon mange-disque n’en a pas voulu. Je me tourne donc vers l’autre album sur le bureau, celui de Los Disidentes Del Sucio Motel. Ce fut une bonne chose, la meilleure qui me soit arrivée aujourd’hui. Sorti chez Klonosphere, "Polaris" se voit doté d’un magnifique artwork signé de l’artiste Akito Sengoku, qui fait un travail incroyable avec des fluides. et un rétroprojecteur, que je vous invite à découvrir en vidéo sur YouTube.

L’album s’ouvre sur "Blood-planet Child" dont ils ont tiré un clip, et je dois dire qu’étant un peu maniaque, j’ai tout de suite apprécié la qualité du son, rien ne dépasse. Un bonheur. Je découvre un groupe dynamique, plein de poésie, colérique parfois, comme un quelque chose qui plane juste au-dessus. Là. L’univers musical porte à merveille cette pochette abstraite et pourtant tellement universelle. Le rock de LDDSM, on ne s’y trompe pas, a mué en quelque d’un peu plus progressif sans renier ses affinités pour le stoner. Posés ici et là, quelques titres explosifs, viennent réveiller un album plutôt lancinant. L’équilibre est tout simplement parfait, tous les éléments s’alignent à la perfection pour donner vie à un voyage astral. "Blood-planet Child", "The Plague" et "Earthrise" sont vraiment les titres qui ont une saveur particulière même si clairement aucune piste de l’album n’est à jeter. Sans oublier le final magistral avec "The Great Filter". On ne peut aucunement faire des éloges à cet effort sans faire un focus sur la performance vocale. Incroyable de justesse elle représente presque le fil conducteur de l’album, utilisée comme un instrument à part entière c’est même souvent elle qui semble emmener le reste de la troupe. Je suis époustouflé de voir un album réunissant des sentiments aussi éloignés proposer une telle cohérence. "Polaris" est tout simplement un album remarquable.

Aujourd’hui, malgré mon physique fatigué j’ai voyagé. Mieux, j’ai pris le temps de me poser pour me laisser aller avec cet album, à ma questionner, m’interroger, sur des choses du quotidien puis à des interrogations un peu plus philosophiques. A tel point que j’ai eu envie de me replonger dans les aventures de Michael Pinson et Raoul Razorbak, Les Thanatonautes, suivis de L’Empire Des Anges et de la trilogie des "Dieux". Signé Bernard Werber, ces cinq bouquins m’ont offert les plus belles questions que je me suis posées. Los Disitentes Del Sucio Motel, au travers de "Polaris" m’ont fait vivre, eux aussi, une expérience presque spirituelle.


Kévin
Mars 2021




"Human Collapse"
Note : 17/20

Il me faut avouer que c’est la première fois que je me penche sur un album de Los Disidentes Del Sucio Motel. J’ai pourtant eu l’occasion de les voir en live il y a quelques années de ça et j’en garde un très bon souvenir ; c’est donc avec beaucoup de curiosité que je me penche sur cet album.

Après une courte introduction à l’album, "Decision" entre dans le vif du sujet, avec un côté assez gojiresque (mais à la sauce sludge) au niveau des mises en place. Le mélange lourdeur / mélodie fonctionne plutôt bien, et le tout est servi par un chant puissant. "Departure" reste dans la même veine avec un côté un peu plus lancinant -mais non moins efficace- et de jolis arrangements sur les voix. Le titre suivant, "Trip", est un poil moins à mon goût, un peu plus "lisse" aussi, ceci explique sans doute cela, mais heureusement "Border" opère dans un registre plus violent et c’est bougrement efficace ! Entre riffs lourd, ambiance oppressante, légèreté et mélodie, le rendu a un côté très "clair-obscur" assez réussi. On revient à plus de calme avec "Community", un très joli morceau, dans une lignée plus "ballade" mais à la sauce post. "Downfall" enchaîne sur un registre plus pêchu avec une intro qui fait monter la sauce avant d’aboutir sur du bien lourd. Le titre s’avère plus léger au niveau de l’ambiance, ce qui est appréciable. Un peu de calme avec "Rebirth" qui, tout en douceur sur sa première partie, dans une ambiance assez mélancolique et poétique, prend son envol et s’intensifie à sa moitié pour un résultat très réussi. "Determination" vient secouer tout ça, avec du bon vieux gras bien efficace qui fait plaisir, mais toujours avec un côté mélodique et aérien. "5PM Arrival" clôture l’album dans la même lignée, et n’a rien à envier à "Determination" en termes d’efficacité. Riffs lourds et lancinant, avec un côté un peu psyché, en bref, cet album se termine bien !

Je pense pouvoir dire sans risque que LDDSM signe ici un album de très bonne facture qui plaira certainement aux adeptes du genre, et même pourquoi pas, aux autres ! Pour les sudistes qui seraient curieux de voir ça en live, ils seront en concert le 4 Novembre à L’humus à La Fare les Oliviers, une date à ne pas manquer !


So Faya
Octobre 2017




"Arcane"
Note : 17,5/20

Ils ont bouffé Black Sabbath ! Pouvoir malicieusement allier la lourdeur de lourds riffs hypnotiques avec la légèreté de mélodies vocales enchanteresses n'est pas chose évidente, et LDDSM réussi le pari. Le groupe parvient à nous livrer un opus de pur stoner diabolique dont on ne peut que se délecter.

Telle la fragile volupté d'une incandescence furtive - image volubile d'une pudeur contrôlée - les premières secondes nous dotent immédiatement d'un regain d'énergie vitale et envahissent simultanément notre âme dans une transcendance unique : presque immédiatement il nous semble devenir le roi du monde. Tout semble possible, et même le mystère irrésolu de l'origine et du but profond de l'être devient infiniment secondaire : la seule chose qui nous importe est de bouger au rythme de ces mesures et de partir révolutionner le monde moderne. Quoi qu'il en soit, et quel que soit l'effet précis que vous pourrez ressentir, LDDSM est un de ces groupes qui vous procurent un frisson dans tout le corps et vous empêche inexorablement de rester physiquement ou mentalement endormis. Il s'agit ici de la possibilité de pouvoir, comme les paroles de leur chanson l'indique, "release the kraken" : passer en un dixième de seconde d'un état solitaire, pensif et résigné à une envie de bouffer le monde et de hurler tellement fort ce désespoir quotidien de la société contemporaine : mais vous êtes aveugles ! Réveillez vous !

L'ambiance stoner est ponctuellement rappelée de manière explicite, comme dans "Z", qui débute avec un dialogue de film. Le côté sombre auquel nous faisions auparavant allusion se révèle, lui, de manière plus sournoise et plus fluide tout au long de l'album. Le titre "Ouija" est, par exemple, teinté d'une ambiance à la  Alice In Chains  fortement prononcée. Le pont "orientalisant", bien que bref, marque une rupture inattendue et parfaitement bienvenue, totalement en accord avec les harmonies de voix qui suivront.

L'apport du groupe est massif : non seulement cet album est tout bonnement excellent et va certainement s'inscrire comme une référence du genre, mais il parvient également à apporter au sein de chaque morceau une réelle diversité musicale, stylistique, vocale et rythmique, qui fait de LDDSM plus qu'un groupe de stoner rock. Les musiciens s'inscrivent définitivement dans la cour des grands : ils jouent sur le terrain des artistes, avec une œuvre qui caresse sensuellement les oreilles, fait frissonner votre chair et marque votre âme au fer rouge. Amateurs de stoner et / ou de heavy rock, vous ne serez pas déçus. Prochaine étape: les voir sur scène.


Radien
Septembre 2013




"Soundtrack From The Motion Picture"
Note : 18/20

Armez vos Colt mes amis Sheriff. Les frères Maverick sont de retour avec "Soundtrack From The Motion Picture". Enfin, de retour, malgré tous leurs précédents méfaits, ceci n’est que leur premier album. Ne soyez donc pas indulgents, vous savez à quel point ils peuvent être dangereux.

La cavale s’ouvre par "Sir Dany Jack". Un passage d’orgues, comme si cela annonçait l’approche d’une mort future, l’adieu à une vie paisible sous le soleil du Nouveau Mexique. Puis les orgues laissent place aux guitares lourdes, habituelles dans ce genre de musique, le stoner rock. "Sir Dany Jack" est d’ailleurs une chanson représentative du groupe, cela parce qu’elle mêle 3 chanteurs : Francky et Bobby Maverick, et leur comparse Sonny Maccormick, et c’est indubitablement ce qui fait l’originalité du groupe. D’ailleurs, pour en revenir à ces voix, certains les trouveront fausses. Pour ma part, c’est loin d’être le cas. Trois timbres de voix différents, un timbre plutôt rauque (Bobby), et deux autres plus aiguës (bien que le mot ne soit pas vraiment approprié ici), un mélange de trois voix qui colle parfaitement au concept. Non, pas de "chanteurs à voix" ici, mais bel et bien des frères en cavales, dont la voix a été quelque peu bouffé par le sable et le whiskey. Et après tout, c’est ce qu’on demande à un groupe de stoner non ? Pour en revenir à "Sir Dany Jack", un riff à noter tout particulièrement, à 2min54. Un riff que l’un des frères Maverick a qualifié de "riff à la Black Sabbath", et que je qualifie de riff faisant groover les saloons. Si vous ne remuez pas sur ce riff, c’est que vous devez avoir un problème de motricité, c’est la seule explication plausible.

L’album comporte treize chansons. Après "Sir Dany Jack", l’album se poursuit sur "All Alone", chanson débutant par un solo de batterie étouffé. Et que dire de plus que c’est une chanson véritablement parfaite pour une cavale. A son écoute, on ne peut que se sentir au volant d’une Ford Shelby, parcourant la route 66 à vive allure afin d’empêcher que le Sheriff, toujours présent lors d’un show des dissidents, ne nous arrête. Parce que oui, s’il y a bien une chose à dire sur cet album, c’est que les dissidents poussent la perfection à son paroxysme, nous livrant un concept album des plus aboutis. Toutes les chansons ont un rapport avec l’idée de départ, celle de musiciens poursuivis pour des crimes qu’ils n’ont pas commis. Ainsi, la rythmique de la guitare sur "All Alone", à 3min, représente parfaitement une course poursuite, une course poursuite rapide, mais néanmoins maîtrisée. Puis "All Alone", laisse place à "Not Folk", chanson par laquelle l’on comprend que les frères Maverick, bien qu’innocents, ne sont tout de même pas là pour rire, mais bien pour sauver leur peau.

Treize chansons, c’est trop pour les décortiquer une par une. Je vais donc m’atteler aux points les plus importants : toutes les chansons sont groovy. Aussi groovy qu’une danse d’une fille aux bas résilles dans un saloon. Mais au-delà du groove, les dissidents nous offrent des petits bonus, avec la participation de plusieurs renégats "A Beauty Among The Crowd", "Backdoor Woman", la participation la plus exceptionnelle étant celle de Andy Bengtsson, chanteur de deville, qui fait le lead vocal sur la très bonne chanson "From 66 To 51". Deville, groupe Suédois, bien présent sur la scène stoner actuelle. Puis l’autre petit bijou de l’album, parce que réalisé grâce à la compagnie d’autres évadés, est "We Rock The World", sorte de tribut à Mickeal Jackson, arrangé à la sauce dissidents. Sur ce morceau, on retrouve les voix de leaders de la scène rock Strasbourgeoise.

Que dire de plus, si ce n’est de courir vite au saloon le plus proche et d’acheter cet album ! Surtout que ceux qui comme moi, ont eu à chroniquer l’album, ont eu droit à un très mignon petit package, contenant des photo du groupe, photo qui reprennent, forcément, l’imaginaire de Tarantino, qui nourrit l’inspiration de nos Strasbourgeois. Los Disidentes Del Sucio parviennent à nous fournir un concept album, qui ne s’épuise pas de lui-même, et qui n’est pas du tout rébarbatif. Une fois lancé, on n’a qu’une envie, écouter et réécouter ce petit moment de sud Américain. Quant à moi, je retourne à mes moutons Jack Daniel's et cigare, la tête encore remplie de course poursuite et de musiciens peu fréquentables


ePo
Avril 2010




"Room 159"
Note : 15/20

Qui veut du rock 'n' roll, du rock pur et dur, du rock 'n' roll tout droit sorti des entrailles ? Los Disidentes Del Sucio Motel ne font pas dans la demi-mesure, un 5 titres purs et durs sans concession. Ces Français ont du se mettre au diapason texan très tôt pour arriver à nous faire voyager aussi loin sans billet de vol. A 8 ans, ils ont du recevoir leurs premiers instruments, guitare, basse, batterie... A 9 ans, leur première bouteille de Jack Daniel's, descendue en moins d'une demi-heure... A 12 ans, ils ont fait leur premier road movie à vélo dans leur contrée de Hazard... Voici d'après moi ce que pourrait être leur véritable histoire, bon après j'en suis pas très sûr. Et voici qu'aujourd'hui nous arrive un EP avec, il faut le dire, un graphisme et un plan promo vraiment terribles, ils frappent fort, très fort, ret pas que sur la grosse caisse, assez rétro, assez second degré, assez décalé dejanté. Il ne manque plus qu'à vous parler de leur son, on va me dire que le plus important c'est le contenu, je m'y attaque alors. Ils font du rock assez lourd, la chanson numéro 3 "Léa" est un véritable hymne, très lancinant, très mélodique et attachant, un morceau qu'on peut écouter inlassablement. L'EP commence très fort par un riff très long, très brut de décoffrage puis s'envole... On pourait les croire cousins du groupe Down de Phil Anselmo, la voix est très posée, assez rockailleuse par moments et assez claire sur les bridges et autres passages. Ce 5 titres nous montre toutes les possibilités de ces cowboys du Texas de chez nous... ils valent la peine qu'on leur prête une oreille attentive dans les mois et années à venir s'ils continuent à mettre autant d'effort dans leurs travaux. To be continued...


Keish
Juillet 2007


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.lddsm.com