Le groupe
Biographie :

Lorna Shore est un groupe de deathcore américain formé en 2010 et actuellement composé de : Adam De Micco (guitare), Austin Archey (batterie / Hollow Prophet), Andrew O'Connor (guitare / ex-Framework, ex-Oath of Insanity), Mike Yager (basse / Arsonist, Depreciator, Underthrow, ex-Grievance) et Will Ramos (chant / ex-A Wake In Providence, ex-False Images, ex-Monument Of A Memory, ex-Secrets Don't Sleep). Lorna Shore sort premier album, "Psalms", en Juin 2015 chez Density, suivi de "Flesh Coffin" en Février 2017 chez Outerloop Records, de "Immortal" en Janvier 2020 chez Century Media, et de "Pain Remains" en Octobre 2022.

Discographie :

2015 : "Psalms"
2017 : "Flesh Coffin"
2020 : "Immortal"
2022 : "Pain Remains"


Les chroniques


"Pain Remains"
Note : 19/20

Lorna Shore revient déverser sa rage. Depuis son dernier EP sorti en 2021, le groupe américain créé en 2010 déchaîne les fans. En 2022, Adam De Micco (guitare), Will Ramos (chant), Andrew O’Connor (guitare), Austin Archey (batterie) et Michael Yager (basse) annoncent la sortie de "Pain Remains", leur quatrième album, chez Century Media Records.

L’album débute avec "Welcome Back, O' Sleeping Dreamer" et son introduction mélancolique qui nous mène à un mélange majestueux d’orchestrations et de choeurs, avant de laisser la violence brute et les hurlements frapper. La rythmique saccadée agressive nous écrase sous sa lourdeur qui sert parfaitement les parties vocales sauvages tout en apportant une dimension épique, y compris lors de ce solo effréné ou du final massif, puis "Into The Earth" renoue rapidement avec les tonalités brutes et vives. Une fois de plus, les orchestrations offrent un contraste intéressant avec la puissance ravageuse des mosh parts, puis "Sun//Eater" nous autorise enfin à respirer avec une douce introduction. Les éléments les plus agressifs ne tarderont pas à revenir à la charge, laissant breaks dévastateurs répondre aux riffs rapides tout comme sur "Cursed To Die" et ses mélodies entêtantes. Le groupe mêle habilement la violence avec les leads, développant de nouvelles influences au sein de sa musique, mais la base deathcore massive est toujours présente jusqu’au final, qui nous mène à "Soulless Existence", un titre plus doux et planant malgré la rage et la lourdeur. Si la batterie reste tout aussi énergique, on remarque que les claviers aériens lui donnent une toute autre identité.

Les leads proposent également des influences douces mais intenses, puis "Apotheosis" dévoile un aspect imposant, sombre et oppressant avant de laisser la rage s’exprimer. A nouveau, le contraste entre lourdeur et orchestration que le groupe développe est surpuissant, tout comme sur "Wrath" et ses sonorités agressives qui correspondent parfaitement au nom du titre. Leads endiablés, rythmique ravageuse et chant dévastateur se relaient pour nous offrir notre dose de violence avant ce final abyssal. La dernière partie de l’album, composée de trois titres, se doit d’être écoutée d’une seule traite, et on commence avec "Pain Remains I: Dancing Like Flames". Le morceau a déjà fait parler de lui comme étant “la balade deathcore apaisante que tout le monde doit écouter”, et il est vrai que les sonorités mélancoliques et aériennes se mêlent à la perfection avec la rage et l’intensité du chant, qui continue sur "Pain Remains II: After All I’ve Done, I’ll Disappear", révélant des sonorités plus sombres et inquiétantes. La rythmique devient également de plus en plus lourde et oppressante, laissant les leads apporter cette touche planante, puis le final épique nous autorise à respirer avant que "Pain Remains III: In A Sea Of Fire" ne vienne mettre la touche final à ce tryptique avec des riffs intenses. Le titre est long, et il permet au groupe de déployer toutes ses influences aussi larges soient elles pour clore l’album de la meilleure des manières possibles.

Lorna Shore n’a pas simplement sorti un nouvel album, le groupe a créé le point culminant de sa carrière. La recette a beau être simple et identique sur chaque morceau, "Pain Remains" reste un condensé de riffs diversifiés et d’ambiances apocalyptiques.


Matthieu
Octobre 2022




"Immortal"
Note : 18/20

S’il y a bien un groupe dont l’histoire est complexe, c’est Lorna Shore. Créé en 2010 par Adam De Micco (guitare depuis 2010, actuellement guitariste / bassiste) et Tom Barber (chant), le groupe subit un changement de line-up assez récurrent. Austin Archey (batterie) rejoint le groupe en 2012, mais le plus gros coup dur des Américains est le départ de leur chanteur pour rejoindre Chelsea Grin. Ils recrutent alors CJ McCreery (chant) pour le remplacer, puis Andrew O’Connor (guitare / basse). Cependant… une affaire d’abus sexuel vient entâcher la réputation de CJ, qui est immédiatement congédié. Il aura cependant enregistré "Immortal" avec Adam et Austin, et est actuellement remplacé en live par Will Ramos (Monuments Of Misanthropy).

L’album débute avec la longue et oppressante "Immortal". Une composition qui utilise généreusement choeurs et claviers comme riffs rapides et lourds ainsi que des hurlements surpuissants pour étaler toutes les influences de la formation. Et ça fonctionne ! Le deathcore du groupe est d’une efficacité bluffante, et ces touches symphoniques / black lui donnent un intérêt supplémentaire. Même constat sur "Death Portrait", un morceau très direct et ravageur. Si l’accent est mis sur une rythmique imposante, les Américains n’oublient pas d’y incorporer quelques parties lead angoissantes et sombres, tout comme sur "This Is Hell". Maîtrisant à la perfection ce flot de noirceur qu’ils nous font ingurgiter de force sur fond de violence, les musiciens confirment leurs influences à grands coups de breaks majestueux. Et alors que l’on croît que c’est fini, le groupe enchaîne inlassablement, avec "Hollow Sentence". Bien que le titre semble plus doux, la bestialité refait rapidement surface, entraînant avec elle une rythmique lourde et des harmoniques perçantes.

"Warpath Of Disease" prend la suite, et c’est à coup de samples que le groupe installe sa base rythmique puissante, tout en l’agrémentant de hurlements caverneux où de screams bestiaux, ainsi que de breaks lourds très accrocheurs. On reste dans ce principe avec "Misery System", qui lance les moshparts les plus efficaces de l’album tout en restant très oppressante, alors qu’"Obsession" part dans les sonorités éhthérées. Etant amateur de post-metal, je ne peux m’empêcher de remarquer ces influences, qui font un contraste saisissant, mais qui collent également à la perfection avec la brutalité maîtrisée de la formation. Toujours ces harmoniques dissonantes pour "King Ov Deception", mais la double pédale n’est jamais loin, et le growl massif non plus. Et on repart évidemment dans ces breaks monumentaux qui écraseraient sans problème une fosse remplie à ras-bord lors de festivals, que le groupe manie parfaitement, avant de repartir dans leurs riffs emplis de sons perçants. "Darkest Spawn" semble différent au premier abord, rien que de par son introduction mélancolique, et ce n’est pas qu’une impression. Même si la violence refait surface, le morceau est sombre, triste, et saisissant. Dernier titre de cet album, "Relentless Torment" reprend les éléments dont le groupe joue pour nous offrir une dernière dose de violence sombre agrémentée de parties qui incitent clairement au headbang pur et dur.

Le noyau de Lorna Shore est intact, et c’est grâce à eux qu’"Immortal" a vu le jour. Déterminés à revenir plus forts, les Américains mélangent en permanence toutes leurs influences pour créer des compositions de plus en plus chiadées et riches. J’ai personnellement hâte de les voir enfin sur scène.


Matthieu
Avril 2020


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/lornashore