Le groupe
Biographie :

Lord Belial est un groupe de black metal suédois formé en 1992 et actuellement composé de : Micke Backelin (batterie / Vassago, ex-Altus Ultionis, ex-Hellgoat, ex-Latex, Hex, ex-Them), Niclas Pepa Green (guitare / Vassago, ex-Gallows Pride, ex-Sacramentum, ex-Latex) et Thomas Backelin (guitare, chant / Mastema, ex-Death Tyrant, ex-Hellgoat, ex-Latex, ex-Satanized, ex-The Cold Existence, ex-Mastema, ex-Sadistic Grimness). Lord Belial sort son premier album, "Kiss The Goat (Sic Transit Gloria Mundi)", en Mai 1995 chez No Fashion Records, suivi de "Enter The Moonlight Gate" en Mars 1997, de "Unholy Crusade" en 1999, de "Angelgrinder" en Avril 2002, de "The Seal Of Belial" en Août 2004 chez Regain Records, de "Nocturnal Beast" en Novembre 2005, de "Revelation (The 7th Seal)" en Avril 2007, de "The Black Curse" en Août 2008, de "Rapture" en Mai 2022 chez Hammerheart Records, et de "Unholy Trinity"

Discographie :

1995 : "Kiss The Goat (Sic Transit Gloria Mundi)"
1997 : "Enter The Moonlight Gate"
1999 : "Unholy Crusade"
2002 : "Angelgrinder"
2003 : "Scythe Of Death" (EP)
2004 : "The Seal Of Belial"
2005 : "Nocturnal Beast"
2007 : "Revelation (The 7th Seal)"
2008 : "The Black Curse"
2022 : "Rapture"
2025 : "Unholy Trinity"


Les chroniques


"Unholy Trinity"
Note : 19/20

Lord Belial reprend son trône. Suite à sa dernière résurrection en 2022, le groupe mené par Thomas Backelin (guitare/chant, Mastema, ex-Death Tyrant), Niclas Pepa Green (guitare, Vassago, ex-Sacramentum) et Micke Backelin (batterie, Vassago) a repris le chemin du studio pour créer "Unholy Trinity", son dixième album. Andy LaRocque (King Diamond) participe aux guitares et gère l’enregistrement, mixage et mastering, tandis que Mike Hrubovcak (Azure Emote, Imperial Crystalline Entombment, House By The Cemetary, ex-Monstrosity…) s’est occupé de l’artwork.

"Ipse Venit" nous confronte immédiatement aux ténèbres cinglantes du groupe d’où s’échappent harmoniques sanglantes et hurlements furieux sur une base rapide mais également très mélodieuse. Le groupe ne fait pas dans la dentelle et nous déverse toute sa noirceur brute avant de devenir légèrement plus lancinant sur "Glory To Darkness", le titre suivant, qui nous offre des harmoniques plus aériennes pour compléter la rage initiale. On notera également de courts passages plus angoissants et des vagues de leads transcendantes, mais le morceau cèdera sa place à "Serpent's Feast" qui nous inonde de sa douceur avant de laisser la rythmique s’embraser et accueillir les cris menaçants, créant un contraste fascinant. L’accélération centrale est virulente, menant à un final plus majestueux avant que "Blasphemy" ne prenne le relai en se montrant sans attendre plus sauvage et afficher fièrement ses relents old school tranchants pendant que la rythmique imposante fait son oeuvre.

"In Chaos Transcend" nous offre un court instant de répit, mais les riffs finiront par revenir à la charge en offrant fureur et tonalités planantes qui accompagnent les rugissements, mais aussi un passage plus solennel où solos et voix claire teinteront le reste du morceau, suivi par "The Whore" qui revient à des sons plus directs, couverts par une dissonance infernale. On continue avec "Scornful Vengeance" qui reste dans l’agressivité quasi permanente, même lorsque la guitare lead tisse de superbes tonalités pour adoucir l’ensemble, mais l’atmosphère s’adoucit à nouveau avec "The Great Void" dont les notes cristallines volent librement au-dessus d’une rythmique lourde. Les percussions massives donnent un aspect théâtral à ce morceau, mais il finira par disparaître pour qu’"Antichrist" ne frappe avec un son pesant et entêtant, convoquant une dernière fois les forces obscures pendant plus de huit minutes au cours desquelles les riffs ne cesseront pas leur assaut, même s’ils seront amenés à ralentir.

Unholy Trinity permet à Lord Belial de réaffirmer sa puissance de feu blasphématoire, offrant des riffs furieux et sombres à souhaits. L’album est un digne concurrent pour les tops de l’année, et nous ferait presque espérer un retour à la scène.


Matthieu
Juillet 2025




"Rapture"
Note : 19/20

Lord Belial renaît de ses cendres. Créé en Suède en 1992, le groupe sort huit albums avant sa première séparation en 2009. Quelques tentatives de renaissance seront faites, mais c’est en 2020 que Thomas Backelin (guitare / chant, ex-Death Tyrant), Niclas Pepa Green (guitare, Vassago, ex-Sacramentum) et Micke Backelin (batterie, Vassago), trois des quatre fondateurs, se réunissent et travaillent sur "Rapture", le neuvième album du groupe, qui sort en 2022 chez Hammerheart Records. On retrouve Andy LaRocque (King Diamond) à l’enregistrement, le mix et le mastering, ainsi que Mike Hrubovcak (Cenotaph, Coffins, Cephalotripsy, Monstrosity, Pathology, Sinister…) pour l’artwork.

L’album débute en trombe avec "Legion", un titre abrasif qui laisse le groupe retourner à ses racines aussi brutes et violentes que ses mélodies enflammées surmontées de hurlements dévastateurs. Les riffs sont agressifs au possible, proposant des tonalités morbides tout comme sur "On A Throne Of Souls" et ses influences déchirantes qui donnent aux leads des sonorités flamboyantes. Le groupe nous prouve que son retour se fait dans les règles de l’art avec des parties très accrocheuses, laissant la rage s’exprimer avant que "Rapture Of Belial" ne nous offre une introduction étouffante. Les sonorités inquiétantes de ce morceau nous plongent dans une noirceur imposante, complétée par des leads épiques et une atmosphère majestueuse, puis "Destruction" nous envoûte avec son aura sombre et ses tonalités très pesantes. Les leads savent également se montrer dissonants avant que la mélancolique "Belie All Gods" ne nous présente un son imposant et étouffant. Les choeurs, complétés par une dissonance étouffante, dévoilent des racines malsaines qui sont complétées par des éléments plus agressifs, mais la quiétude aérienne du titre nous envoûte lentement, laissant la rage renaître sur la martiale "Evil Incarnate".

Le titre reste très solide tout en proposant des influences death metal dans ses parties les plus brutes, mais les racines oppressantes refont rapidement surface, tout comme sur "Lux Luciferi" et ses harmoniques dissonantes. Le titre nous propose des mélodies planantes et une base très brute, et la mélancolie sera également à l'oeuvre, tout comme sur l’introduction d’"Infinite Darkness And Death", un titre assez long qui laisse au groupe le temps de placer des éléments agressifs. Le contraste est intéressant, proposant également des voix calmes en arrière-plan et des parties lentes, des riffs épiques qui finiront par s’éteindre en laissant "Alpha And Omega" nous offrir ses riffs lancinants. Le titre laisse évidemment la rage viscérale se mêler à cet univers apaisant et sombre, puis "Lamentations" vient clore l’album avec une douceur imposante, qui se transformera peu à peu en un son majestueux et pesant, accompagné de choeurs mystiques.

Leur absence s’est fait sentir au sein de la scène black metal, mais le retour de Lord Belial est une excellente chose. Les mélodies et orchestrations de "Rapture" font de cet album un indispensable de l’année 2022 et de la discographie du groupe, qui s’enrichit de titres démentiels.


Matthieu
Juin 2022


Conclusion
Le site officiel : www.lordbelial.se