Le groupe
Biographie :

Long Distance Calling est un groupe de post-rock originaire de Münster en Allemagne qui se compose actuellement de David Jordan et Florian Füntmann aux guitares, Jan Hoffmann à la basse et Janosch Rathmer à la batterie. Long Distance Calling est l'auteur de trois premiers albums studio globalement bien reçus par la critique : "Satellite Bay" (2007), "Avoid The Light" (2009) et "Long Distance Calling" (2011). En 2010, Long Distance Calling et le groupe finnois Swallow The Sun suivent Katatonia pour sa tournée New Night Over Europe. Plus récemment, le groupe a suivi Protest The Hero durant sa tournée européenne de 2012. Après l'annonce du départ de son chanteur, le groupe fait appel à Petter Carlsen pour l'enregistrement de "Trips". Après les concerts, les membres se retirent pendant plusieurs mois dans leur salle de répétition pour préparer leur sixième album studio. Le groupe voulait revenir à ses racines et enregistrer un album purement instrumental qui ne contient ni musiciens invités, ni morceaux vocaux. L'album "Boundless" sort le 2 Février 2018

Discographie :

2007 : "Satellite Bay"
2009 : "Avoid The Light"
2011 : "Long Distance Calling"
2013 : "The Flood Inside"
2016 : "Trips"
2018 : "Boundless"
2020 : "How Do We Want to Live?"


Les chroniques


"How Do We Want to Live?"
Note : 16/20

Vous les connaissez probablement déjà, mais Long Distance Calling reviennent avec "How Do We Want to Live?", leur septième album. Depuis leur formation en 2006, David Jordan (guitare), Janosch Rathmer (batterie), Florian Füntmann (guitare) et Jan Hoffmann (basse) nous abreuvent régulièrement de leur musique entre post-metal, ambient et metal progressif. Bienvenue dans leur univers.

Limiter le style du groupe à quelques étiquettes serait une erreur. Une énorme erreur. Et pour cause, les quatre musiciens n’ont pas de limites, ils font ce qu’ils veulent. Des samples, des rythmiques alambiquées, des riffs aériens, des passages plus simples mais tout autant efficaces… Le quatuor modèle son monde à son image, et son image est très souvent instrumental. Pour moi, un album de Long Distance Calling est la bande-son d’un moment, la bande originale d’une partie de la vie. Et ce n’est probablement pas anodin que les deux premiers titres soient nommés "Curiosity". Hommage au rover qui parcourt Mars ? Très probablement, et on le confirme avec ces samples vocaux ainsi que ces sonorités modernes.

Puis l’album s’enchaîne, titre après titre, ambiance après ambiance. Des passages electro, des passages acoustiques, des samples, une rythmique lourde, un riff calme et prog, tout y est. Et si les quatre instruments accompagnés de samples ne vous suffisent pas, des cordes sont également au programme pour "Fail / Opportunity", ainsi que le chant de Eric A. Pulverich (Kyles Tolone) sur "Beyond Your Limits". Comparé aux autres albums, il est pour moi plus calme et plus doux, ce qui se justifie par un climat figé par rapport à la crise du Covid-19, ce que confirme le groupe, mais également plus de découvertes et d’explorations musicales, ce qui est suggéré par la pochette.

Pour moi, la description de la musique de Long Distance Calling est simple : n’attendez rien, car tout peut arriver. Et "How Do We Want to Live?" ne déroge pas à cette règle. Les différentes influences du groupe virevoltent en permanence, et le dépaysement est total.


Matthieu
Juillet 2020




"Boundless"
Note : 16/20

Si le metal est souvent caricaturé par des hurlements et des rythmiques violentes, certains groupes, comme Long Distance Calling, échappent à ces clichés. Créé en Allemagne en 2006, le groupe a terminé la composition de "Boundless", son sixième album. Si le groupe n’a plus de chanteur depuis deux ans, il peut compter sur David Jordan et Florian Füntmann aux guitares, Jan Hoffmann à la basse et Janosch Rathmer à la batterie, pour créer des riffs qui mêlent habilement post-metal et metal progressif pour des ambiances à couper le souffle. Nombre de samples sont présents, mais le groupe va vous faire voyager.

"Out There" aura la lourde responsabilité de débuter cet album. Alors que l’on sent une basse rocailleuse et résolument metal qui gronde au loin, la batterie tempère le tout pour l’arrivée des guitares. Si la rythmique semble sur le point d’exploser, c’est par des riffs atmosphériques et mélodiques que cette explosion se traduira. Le groupe aura beau reprendre un son plus imposant, c’est l’aspect mélodique qui domine le tout. Après un (très) long passage en son clair, les Allemands reviennent progressivement à leur rythmique de base grâce à un solo criard au possible avant "Ascending". Autre titre à l’aspect imposant, il est en fait très axé sur la technique et des riffs qui mélangent sonorités psychédéliques et ambiantes. Si ce titre produit un son beaucoup plus alambiqué, il n’en reste pas moins entraînant, et très différent d’"In The Clouds", la composition suivante. La où la première usait d’une grande technicité, la deuxième abuse de riffs répétitifs hypnotisants pour séduire l’auditeur et le transporter littéralement au niveau de la stratosphère via une rythmique qui se durcit au fur et à mesure. On continue sur "Like A River", qui prendra le temps d’arriver jusqu’à nous, mais qui capture progressivement notre attention jusqu’à nous captiver dans des mouvements qui semblent répétés, mais qui diffèrent en fait légèrement. "The Far Side" tire sa puissance des samples qui réussissent à embellir des passages que le groupe aurait laissé vides, grâce à des claviers au son très prog qui raviront probablement les fans de ce style, mais qui me laissent personnellement de marbre, du moins jusqu’à la moitié du titre, ou quelque chose m’interpelle, alors qu’"On The Verge", un titre extrêmement lent, peut captiver l’attention dès le départ avec des sons presque éthérés. Les riffs qui viennent se greffer à ces nappes de claviers sont remplis d’harmoniques qui offrent à l’esprit de l’auditeur de vagabonder. A chaque coup d’harmonique, on sent que la rythmique est sur le point de partir, mais ce ne sera finalement pas le cas, malgré une tension palpable. "Weightless" arrive à point nommé pour gérer la frustration, mais ce titre qui aurait pu être prometteur souffre du contre-coup que nous a infligé la composition précédente. Je suis alors incapable d’accrocher aux riffs magnifiques que les Allemands nous offrent. Le dernier morceau, "Skydrivers", laisse une place évidente à la basse. Sous des riffs qui sonnent comme une bande-son d’un western futuriste se cache finalement la rythmique la plus martiale de l’album, avec des guitares rapides et mélodiques à la fois, mais qui finiront par s’évaporer dans le néant.

Je déteste le metal progressif. Mettre autant de temps à arriver pour finalement profiter quelques secondes, voire minutes si on a de la chance, d’une rythmique intéressante, et finalement la voir s’effilocher est pour moi très frustrant. Mais cet album possède quelques sons, quelques accroches, quelques riffs qui me parlent. Il ne sera probablement pas l’album de l’année, mais il est certain que Long Distance Calling a retenu mon attention.


Matthieu
Février 2018




"Trips"
Note : 18/20

C'est au milieu de l'enregistrement de "Trips" que le chanteur et claviériste Marsen Fischer décide de quitter le groupe. Long Distance Calling recrute alors Petter Carlsen en guest pour assurer le chant sur cet album à moitié instrumental aux influences prog.

Long Distance Calling nous prend par la main avec "Gateway", un morceau assurément electro, mais dans le bon sens du terme, nous faisons face à un morceau bien construit aux ambiances multiples, appuyées par des sonorités sorties de nulle part. On aime se perdre dans ce morceau qui coupe d'ailleurs au beau milieu de la deuxième minute pour laisser pleinement place à la batterie, la basse et les guitares ainsi qu'à une voix totalement inhumaine, robotique, qui n'est présente que très brièvement mais juste suffisament longtemps pour prouver que l'on peut utiliser l'electro et les voix modifiées avec un but artistique et sans faire des bouses auditives (dédicace à David Guetta et Jul). Dans un document fourni par Long Distance Calling, M. Ward affirme : "Une des grandes choses à propos de la musique est sa capacité à voyager dans le temps". Eh bien avec ce premier titre, le groupe nous emmène déjà dans le futur. Et ce n'est que le début.

C'est avec le second morceau "Reconnect" que l'on découvre la voix du chanteur qui colle parfaitement au genre progressif et qui rappelle celle de James LaBrie du groupe Dream Theater. Un autre morceau non-instrumental marque la suite de l'album avec un duo piano-voix mais c'est avec "Trauma" que revient la facette instrumental de l'album. Cette fois, plus rien à voir avec "Gateway", tout est plus metal (sans jamais toucher aux sous-genres extrêmes) mais le groupe impose toujours une ambiance, qui, cette fois, semble plus dystopique.

L'album se termine avec le géant de douze minutes "Flux" qui impose un ambiance aquatique, et la seule voix arrive à la fin avec ce speech qui nous servira de conclusion puisque c'est celle que le groupe a choisie : "Si l'univers arrivait à sa fin à chaque fois qu'il y avait une incertitude sur ce qui se passe en lui, il ne serait jamais passé au-delà de la première picoseconde. Et bien sûr, beaucoup ne le font pas. C'est comme un corps humain, vous voyez, quelques coupures et ecchymoses par ci par là ne le blessent pas. Pas même la chirugie importante si elle est faite correctement. Les paradoxes sont le tissu cicatriciel. Le temps et l'espace s'auto-régénèrent et les gens se souviennent seulement d'une version d'évènements qui a autant de sens qu'elle ne le nécessite..."


John P.
Novembre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.longdistancecalling.de