"Shit City"
Note : 16/20
Le frontman et guitariste Thomas Brenna blaguait encore récemment au sujet du nouvel opus du groupe :
"We wanted this record as simple and cheap as possible record".
Trois ans se sont ecoulés depuis la sortie de "Dust Devil", et Lonely Kamel revient cette année avec "Shit City", toujours en collaboration avec Napalm Records.
Les Norvégiens continuent de nous surprendre avec une scène stoner largement présente sur la scène actuelle.
Lonely Kamel en fait largement partie, et conserve dans ce nouvel album son identité sonore aux influences 70's bien marquées.
Les solos de guitare sont accrocheurs - on notera notamment l'ingéniosité du solo de guitare de "Is It Over" - et le mélange blues / stoner sur fond de vieux heavy percutant reste toujours aussi persuasif.
La totalité sonne très américain, sensation renforcée par le grain de voix et le choix des effets sur celle-ci.
Les riffs et tempos sont bien structurés et pensés de sorte que leur efficacité compense – il faut l'avouer – un certain manque d'originalité dans ce qui nous est proposé pour ce qui est, malgré tout, un quatrième album.
On ne peut certes pas dénier la qualité de l'enregistrement et des compositions.
Tout sonne très professionnel, et l'on comprend bien à l'écoute de cet album que le groupe commence à accumuler les heures de route en studio comme sur scène.
L'intégralité des neufs titres se laisse très agréablement écouter d'un seul trait, et vous donnera sans conteste une patate indescriptible : "Freezing" par exemple, contrairement à son titre évoquant les forêts sombres et humides des froids hivers norvégiens, vous remplira d'une chaleur énérgétique s'apparentant plus à un été en Floride qu'à un raid de vikings.
L'introduction et les riffs blues / roots de "BFD", le solo en slide et l'ambiance générale de cette chanson vous conforteront dans cette idée.
Si l'originalité n'est donc pas le maître mot ici, Lonely Kamel nous offre malgré tout un opus de qualité, agréable à écouter pour se laisser entraîner sans efforts dans le tourbillon endiablé heavy / stoner de ces Norvégiens enfammés.
"Dust Devil"
Note : 16/20
Un an après leur dernier album "Blues For The Dead Man" et un changement de label, Lonely Kamel nous revient avec un nouvel opus "Dust Devil" sorti chez Napalm Records qui les a repérés il y a seulement 6 mois, après qu’ils aient partagé plusieurs scènes avec Orange Goblin, Karma To Burn ou encore Monster Magnet.
Lonely Kamel… Le chameau solitaire donc… On sait combien les Norvégiens peuvent faire preuve d’imagination en matière de patronyme pour leur groupe black mais là… C’est assez surprenant. Surprenant aussi me direz-vous que ces mêmes Norvégiens fassent du stoner. Eh bien non, les pays Scandinaves se distinguent par un vivier stoner important et riche notamment avec les excellents Suédois de Dozer ou encore Mustach et Spiritual Beggars. On part donc à dos de chameau pour une traversée de cet album desert rock… N’hésitez pas à me dire si vous avez trouvé cette phrase complètement nulle hein…
Tout d’abord, le son est très bien produit avec un cachet 70’s vieilli très marqué. On retrouve l’influence de Black Sabbath sur la quasi-totalité de "Dust Devil". Lonely Kamel mélange cette base un peu de blues avec des soli de guitare aux riffs simples mais accrocheurs. On ajoute à cela un chanteur à la voix rock ’n' roll, très propre, trop peut être, il manque pour moi un je ne sais quoi d’écorché vif à la Bill Thorpe, une basse lourde et présente, des guitares qui grésillent quand il le faut comme sur "The Prophet", des changements de rythme bien placés et on y est.
Ca n’est pas délirant d’originalité au niveau des riffs mais c’est très bien exécuté et surtout très entraînant et dynamique. D’un point de vue général, la seconde partie de l’album est plus intéressante je trouve que la première, car plus riche au niveau rythmique avec des changements de tempo très bien placés et c’est le grand point fort de Lonely Kamel mais aussi avec un mélange de styles musicaux très intéressant. On notera le côté sludge / doom du morceau "Seventh Son" qui tranche complètement avec le reste de l’album. Je conseille le morceau suivant, "Ragnarörkr", pour les soli rock prog qui donnent au morceau une dimension chaleureuse et enveloppante. "Roadtrip With The Devil" est tout simplement sublime, rock et ultra groovy.
Bref , Lonely Kamel fait du stoner traditionnel dirons-nous avec des paroles qui sentent le bourdon, un son rock, rétro et psyché, qui rappelle vraiment Clutch ou leurs voisins Suédois de Spiritual Beggars. A consommer avec un bon Jack.
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