Le groupe
Biographie :

Lofofora se crée en 1989 autour de Phil et Reuno. Après quelques concerts et divers mouvements au sein du groupe, Pascal et Edgar le rejoignent fin 1992 au moment de la rencontre fortuite (lors d'une répétition au Frigo) avec Sriracha Sauce... C'est le 1er Février 1993 que la structure organise le premier concert du groupe - Squat de la Moskowa - avec cette composition. Dès Octobre de la même année, le groupe enregistre ce qui sera son premier disque (enregistré au studio Secret par Chinoi), un 5 titres autoproduit commercialisé en Mars 94. En Septembre 94, au terme de 11 mois de négociations, Lofofora signe en édition chez Polygram et, avec l'argent perçu, autoproduit son deuxième album (avec David Weber) qui sera commercialisé en Mars 95 et se vendra à près de 45 000 copies... En Mars 96, c'est l'enregistrement de "Peuh !" (avec André Gielen) qui succède à la scène, lui-même relayé par la tournée dès Août 96 et jusqu'en Juillet 97 (40 000 copies vendues à ce jour). Le groupe travaille dès lors son album à venir, enregistre deux titres avec Kabal (en Juin 98) et part de nouveau en Belgique graver son quatrième opus (studio Hautregard par André Gielen et Mazarin), certainement le plus abouti de tous, "Dur Comme Fer" (12 titres) qui sera commercialisé le 16 Mars 99.
Farid quitte les Lofofora à l'automne 2001. 24 Avril 2001, sortie de "Double" chez Jaff, double album donc de Lofofora avec un CD live et un CD de reprises et d'inédits. Fin 2001, c'est Daniel (Noxious Enjoyment) qui remplace Farid à la guitare. Edgar est quant à lui remplacé par Pierre. Le quatrième album studio, "Le Fond Et La Forme", sort le 14 Janvier 2003. Après deux réussites successives avec "Le Fond Et La Forme", et le double DVD live, Lofofora veut confirmer son retour en grâce auprès du public, avec un cinquième album qui va en retourner plus d'un.
Avec "Mémoire De Singes", Lofofora observe sous un jour nouveau et décrit avec cynisme ce monde qui marche à reculons ainsi que la folie des hommes. Une fois de plus, Lofofora prouve qu’il a toujours une longueur d’avance, tant sur le fond que sur la forme. Il a laissé passer le train du néo-metal, au risque d’être montré du doigt. Lofo marche à l’instinct, comme toujours, et compose 13 nouveaux titres bourrés d’énergie, nourris par le contexte social et politique actuel. Pour les mettre en valeur, le groupe confie la production de l’album à Laurenx Etxemendi dit "Laos", responsable, entre autres, du dernier album de Gojira.
En Mars 2009, le batteur Pierre Belleville décide de quitter le groupe pour officier au sein du groupe pop The Dø. Selon les autres membres de Lofofora, la nouvelle leur est parvenue par le biais d'un courriel où Pierre Belleville évoquait sa "lassitude" ainsi qu'un choix dicté par "l'amour de la musique". Il est remplacé sur scène par le batteur du groupe stoner rock dunkerquois Zoé, Vincent Hernault.
Avec notamment Tagada Jones et Parabellum, Lofofora fait une tournée de 13 dates en France pour présenter le Le Bal Des Enragés, une prestation commune sur scène de reprises de morceaux punk et rock des années 1980 (Janvier – Février 2010), puis à nouveau 19 aux mois d'Avril et Mai 2011. En Avril 2011, le groupe annonce sur son site Internet l'enregistrement d'un nouvel album au mois de Juillet au Rec-Studio (Genève) sous la houlette de Serge Morattel (Hateful Monday, Knut).
L'album, intitulé "Monstre Ordinaire", est sorti dans les bacs le 24 Octobre 2011. En Avril 2014, Lofofora entre en studio près de Rennes pour enregistrer son huitième album, de nouveau avec Serge Morattel. "L'Epreuve Du Contraire" sort le 15 Septembre 2014. Annoncé à la fin de l'année 2017, Lofofora enregistre en Février 2018 un album acoustique au Midi Live sous la houlette de Serge Morattel qui officie pour la quatrième fois avec le quartet. Kevin Foley (Benighted) remplace provisoirement à la batterie Vincent Hernault parti faire un tour du monde avec sa compagne. L'album acoustique "Simple Appareil" sort le 6 Avril 2018. "Vanités" sort le 8 Novembre 2019.

Discographie :

1994 : EP 5 titres
1995 : "Lofofora"
1996 : "Peuh !"
1999 : "Dur Comme Fer"
2001 : "Double" (Live)
2003 : "Le Fond Et La Forme"
2004 : "Lames De Fond" (DVD)
2005 : "Les Choses Qui Nous Dérangent"
2007 : "Mémoire De Singes"
2011 : "Monstre Ordinaire"
2014 : "L'Epreuve Du Contraire"
2015 : "L'Epreuve Du Concert" (Live)
2018 : "Simple Appareil"
20019 : "Vanités"


Les chroniques


"Vanités"
Note : Triple gommette verte/20

Je rentrais d’une soirée d’anniversaire où je ne connaissais personne à par la bouteille de blanc. Arrivé chez moi, j’avais besoin de quelque chose qui me rassure. Un truc doux, qui me rappelle mon adolescence et sa naïveté. Ca tombe bien, j’ai le dernier Lofofora sur la table du salon. Je me souviens qu’il y avait de la moquette partout chez mon pote il y a 16 ans. Je me souviens que je m’étais pris une sèche par son père pour bataille de déchets. Il écoutait en boucle "Le Fond Et La Forme". Une musique qui me rattache à de bons souvenirs, néanmoins j’avoue n’avoir été que très peu sensible à leur musique à l’époque.

Je les ai finalement redécouverts en 2012 sur scène pour défendre "Monstre Ordinaire". Depuis, c’est moi qui ne les lâche plus. Le groupe est devenu bien plus générateur de dopamine sans pour autant s’être métamorphosé. L’irremplaçable voix de Reuno est bien évidemment le premier exemple qui me vient, nous offrant quelques très beaux passages ("Les Fauves", "Les Seigneurs", "La Surface"). La différence naît aussi d’une construction des morceaux plus dynamique, avec toujours des envolées punk dès "Bonne Guerre" mais aussi sur "Le Refus", "Le Futur", "X-it". Le travail sur l’enregistrement valorise clairement la créativité et la qualité de jeu des musiciens qui nous réjouissent chacun leur tour d’une partie solo. A chaque nouvel album, chaque organe de Lofo a fait un bon en avant et quand vous mettez tout ça ensemble, putain que ça fonctionne. "Vanités" est résolument rock, un rock qui vient puiser ses racines et son énergie dans leur metal et dans leur punk d’il y a presque vingt ans.

Extrait de l’ordonnance du Docteur :
- A 8h, les yeux collés, le nez dans la tasse de café.
- A 12h, le temps d’une pause en speed, essoufflé d’avoir marché vite pour gratter des minutes, essoufflé par la fourchette qui revient beaucoup trop vite à la bouche.
- A 20h, une bière à 10° sur la table basse, une bougie au pain d’épice pour seule lumière, surtout pas de télé (brulez-la), le casque sur les oreilles, les yeux sur la pochette.

Pochette que je ne regarde plus depuis que j’ai vu que le crâne avait un oeil, je suis persuadé qu’il n’y en avait pas au début. En fait, j’ai peur que ce putain d’oeil disparaisse à nouveau. En somme, bravo messieurs.


Kévin
Novembre 2019




"Simple Appareil"
Note : 12/20

Voilà bien longtemps que Lofofora traverse le paysage alternatif hexagonal. La preuve en est, après près de trente ans de bons et loyaux services, Lofofora est toujours en vie. Bien évidemment, bien difficile de les ignorer ou de rester béat voire incrédule à l’évocation de leur nom. Pour sûr, précurseur du mouvement fusion en France, Lofofora a fait déferler son "Le Fond Et La Forme", son "Peuh!" ou plus récemment son excellentissime "L’Epreuve Du Contraire" sur plus d’une platine entretenue par des enfants de la sainte parole ou de la rébellion. Quoi qu’il en soit, entre deux albums électriques, et pour la première fois de sa carrière, Lofofora nous propose ici son premier jet acoustique. "Acoustique metal débranché", "Simple Appareil" dévoile donc Lofofora sous un autre jour. Si la plume est toujours aiguisée et couche l’encre là où cela fait mal, force est de constater que l’absence de distorsion et de gros riffs dessine un tout nouveau visage bien plus posé sur la face de Lofofora.

Difficile d’aborder autrement "Simple Appareil" que comme cela. En effet, le dépaysement est total. Le choc est donc relativement brut face au rendu de cet album, surfant certainement sur la vague Madame Robert, "Simple Appareil" se maquille et s’exhibe en album très mature mais, peut-être, un peu trop posé. Par onze titres, "Simple Appareil" se mue en une expérience assez dérangeante pour un disque de Lofofora. Si le groupe n’a jamais rechigné à tenter ou expérimenter, cette fois il risque de surprendre plus d’une paire d’oreilles. Bien sûr, l’identité même de Lofofora transgresse de part en part cet album, tout comme la gouaille de Reuno qui arbore une splendeur toute particulière ("La Splendeur", "L’Histoire Ancienne", "Les Boîtes"). Pour le reste, il est bien difficile et inutile de tenter d’esquisser un quelconque comparatif avec le Lofofora traditionnel auquel nous avons été habitués depuis l’éponyme "Lofofora". Il s’agit là d’un opus très intimiste livré par un groupe qui n’a plus rien à prouver ni même à perdre, Lofofora ose car Lofofora avait besoin de faire ce disque. Lofofora s’exprime en acoustique après un choix mûr et réfléchi. "Simple Appareil" était certainement une étape presque obligatoire pour la formation, et si ce jet studio ne fera peut-être pas l’unanimité, le groupe ne le regrettera absolument pas. Ce neuvième album studio était donc l’occasion de se poser, de réfléchir et de se dévoiler autrement pour Lofofora. Je suis donc vraiment très partagé face à ce disque. J’ai beaucoup d’estime pour Reuno et sa bande mais personnellement, je n’adhère absolument pas à leurs aventures acoustiques. Bien que je respecte le parti-pris musical, avec cette formule se dévoile Lofofora bien moins percutant que d’accoutumé sur tous les points. Si l’ensemble ne sonne pas déséquilibré ni même homogène, "Simple Appareil" s’axe beaucoup moins sur la mélodie, les refrains ou les douces sonorités que sur les textes. Mais paradoxalement, "Simple Appareil" est bien plus ouvert d’esprit et ouvert musicalement tout court que le reste de la discographie de Lofofora. Par ce disque, il est clair que Lofofora s’adresse à un public bien plus large que son audience habituelle, Lofofora a mis un pied dans la variété. Et ne boudons pas notre plaisir, cela fait du bien d’entrevoir une plume aussi taillée et réfléchie dans ce champ musical ("Le Martyr", "Théorème", "Sven").

"Simple Appareil" a l’audace d’oser et ça on ne peut pas lui reprocher. Bien évidemment, ça passe ou ça casse et sur ce point, je laisse chacun libre de décider ce qu’il en est. Quoi qu’il en soit, à l’instar de son intitulé, "Simple Appareil" présente un groupe incontournable de la scène française désormais uniquement vêtu d’un slibard et armé d’une gratte acoustique. A écouter et aduler ou à écouter puis vite ranger pour retourner sur les classiques électriques de Lofofora...


Rm.RCZ
Mai 2018




"L'Epreuve Du Concert"
Note : Jouissif/20

Il y a maintenant près de 25 ans (ça ne nous rajeunit pas !), la planète rock découvrait un style, un groupe, avec Lofofora. Du tube "L’Oeuf" en passant par des albums qui ont tous marqué chacun à leur manière des générations de fans, Lofo a conquis en un quart de siècle la scène metal. Je me rappelle par exemple qu’à la sortie de "Monstre Ordinaire" en 2011, Lofofora avait décroché le titre ultime : celui de boss, de taulier, du metal français ; titre certes honorifique mais non galvaudé. Il faut l’avouer, Lofofora depuis 25 ans met dans sa musique énormément d’énergie, de hargne, d’agressivité mais aussi beaucoup de tendresse tout en s’engageant pour des causes justes. Si pendant sa carrière Lofofora a connu des changements de personnel (du line-up originel, il ne reste aujourd’hui que le non moins charismatique mais très sympathique chanteur Reuno et le très discret mais excellent bassiste Phil), le groupe a toujours su mener sa barque comme on dit, et en 25 ans de carrière, Lofofora y est très bien parvenu. Lofofora, ce n’est ni plus ni moins que huit albums studios, un maxi 5 titres, deux lives (et maintenant trois), des apparitions et des collaborations par dizaines sur des disques extérieurs à Lofofora et bien entendu des centaines et des centaines de concerts mais (surtout) une reconnaissance toujours grandissante. Voilà 25 ans que Lofofora dégaine son metal-punk percutant, puissant, qui groove à mort !

Pour ma part Lofofora compte beaucoup et représente énormément de choses, présent à leurs débuts je suis comme eux, toujours là, debout à soutenir mordicus (avec mes moyens) la scène française. Pour les avoir vus deux fois en live en très peu de temps, je puis vous assurer que le domaine, le terrain favori des Parisiens reste et restera la scène. Eh bien aujourd’hui afin de fêter dignement une tournée que l’on peut dire triomphale, Lofofora nous offre son pinacle avec "L'Epreuve Du Concert", un album live (le troisième donc de la carrière du groupe) qui voit le jour avec le soutien et la partenariat d’At(h)ome. "L'Epreuve Du Concert" présente 17 titres, la tracklist piochant dans l’ensemble de la carrière du groupe. 17 titres enregistrés les 10 et 11 Avril 2015 sur deux soirées (La Cave à Musique à Mâcon et à la Vapeur à Dijon), le tout mixé par l’inoxydable Serge Morattel, sorcier suisse du son ayant déjà travaillé sur "Monstre Ordinaire" et le dernier album en date, "L'Epreuve Du Contraire". Comme je disais, ces dernières années ont été quasi triomphales pour Lofofora qui se devait de graver ces instants magiques que sont ses concerts, car oui (au risque de me répéter), la scène est bel et bien le domaine préféré du groupe et ça s’entend ! Je ne sais pas si vous avez déjà assisté à un live du groupe mais c’est une réelle débauche d’énergie du début à la fin et "L'Epreuve Du Concert" le représente formidablement bien. Lofofora nous irradie littéralement avec ses classiques que sont "L’Oeuf", "Le Fond Et La Forme" , "Viscéral" dans sa version "hot" ou encore un de mes titres préférés, "Mémoire De Singes" ; mais rassurez vous, les nouveaux titres tirés de "L'Epreuve Du Contraire" que sont "Contre Les Murs" ou le très punk "La Tsarine" passent comme on boit du petit lait. Enfin sachez que la tournée et dédicacée à un taulier de la scène française, disparu et parti encore bien trop tôt, Schultz alias Papa. Lofofora concluant ses concerts sur cette tournée (et donc "L'Epreuve Du Concert") par le très bon "Îlot Amsterdam", titre phare et gros classique de Parabellum.

Pour ma part, Lofofora est une référence, très actif musicalement, toujours inspiré et engagé dans des causes justes, mais Lofofora c’est surtout des musiciens très accessibles, des gars simples. "L'Epreuve Du Concert" retranscrit à merveille cette impression : Lofofora c’est simple, énergique, sans fioriture mais diablement efficace. Les amis, je ne puis que vous conseiller de vous pencher sur "L'Epreuve Du Concert" car soyez en sûrs, vous allez prendre une vraie baffe, d’autant que le son et au top et de ce fait on n'en perd pas une miette. A l’écoute de "L'Epreuve Du Concert" , on se surprend même à chanter et à crier, bref on s’y croirait presque ! Lofofora y est sans fard, sans filet et s’est mis littéralement à nu pour cet album. Vous l’avez très certainement compris, "L'Epreuve Du Concert" est une pépite, un témoignage, de ce qu’est Lofofora en 2015. Je ne sais pas si les membres de Lofofora liront ces quelques lignes mais pour les avoir vus et croisés à Istres et en Arles, je puis vous assurer que ces mecs sont simples, accessibles et surtout super sympa. Souvent on est frères sur scène, mais une fois les lumières éteintes on oublie, et bien sachez une chose : pas avec Reuno, Phil, Daniel et Vincent... Les fans sont importants à leurs yeux et n’hésitent pas à signer et à parler avec vous sur un bout de table, autour d’un petit verre, et ça c’est de l’or en barre, du pur plaisir. Encore merci pour ça, les gars, restez comme vous êtes surtout, ne changez absolument rien, jamais. Sachez enfin que "L'Epreuve Du Concert" voit le jour sous deux formats, une première en digipack seul, une deuxième regroupant "L'Epreuve Du Contraire" en édition deluxe 2 CDs accompagné de "L'Epreuve Du Concert" . Vous aimez la scène française, vous aimez la musique ? Alors soutenez-la ! Ils n’aiment pas trop ça car ils sont humbles, mais oui, à l’écoute de "L'Epreuve Du Concert" disons le haut et fort : Reuno, Phil, Daniel et Vincent sont bien les boss du metal français. Et comme je dis très souvent, la scène française est sacrément belle et n’a rien à envier à personne surtout à l’écoute de tels disques.

En conclusion, je dirais que "L'Epreuve Du Concert" est un concentré d’énergie, d’engagement et de fougue ; le tout mené par un groupe au top de sa forme. A l’écoute de cet album, j’ai retrouvé l’osmose et l’amour qu’il existe entre Lofofora et ses fans. Un album tout simplement "jouissif"  ! Enfin, pour avoir retenu le message de Reuno lors du live d’Arles en début d’année et pour aller dans son sens, je ne mettrai pas de note (ben oui, merde après tout je ne suis pas prof !) ; je vous laisserai donc faire votre propre avis sur "L'Epreuve Du Concert" mais vous verrez, vous ne serez (absolument) pas déçus. Pour terminer, je vous donnerai un (petit) conseil : vous voulez de l’amour dans votre vie ? Mélangez vos vinyles (et ça marche) ! N’est-ce pas, Reuno ?


Vince
Septembre 2015




"L'Epreuve Du Contraire"
Note : 18,5/20

Il y a trois ans, Lofofora sortait un album qui marquait les esprits, "Monstre Ordinaire". Cet album leur avait valu de décrocher le titre de boss du metal français. Pour en avoir parlé avec Daniel à la fin d'un concert à l'Usine à Istres, le groupe n'avait pas l'impression d'être quoi que se soit, mais d'être tout simplement lui-même.

Pete : "Hop hop hop Vince, cette chronique n'est pas écrite dans le but de débattre de qui est le patron, mais bel est bien de présenter le nouvel opus des Parisiens."
Vince : "Ok Boss, en avant !"

Votre humble serviteur à l'immense plaisir de vous présenter le nouvel album d'un des groupes français les plus illustres de ces dernières années, et autant vous le dire tout de suite, on va en entendre parler... Mais tout d'abord si vous le voulez bien, établissons un constat : Lofofora fête cette année un anniversaire : 25 ans de carrière ! Malgré tout ce que l'on peut lire ou entendre, notre scène se porte rudement bien, non ? Lofofora fête cet anniversaire de la plus belle des façons en sortant sa dixième production, les titis parisiens nous présentent leur nouvel album intitulé "L'Epreuve Du Contraire" avec encore une fois (on ne change pas une équipe qui gagne) le soutien du label At(h)ome, le producteur 100% indépendant.

Cet album est encore du 100% Lofofora : on retrouve non seulement le groupe engagé que l'on a toujours connu, les chansons d'amour à la Lofofora et le Lofofora qui se pose énormément de questions sur l'avenir de l'Homme. Pour cet album, on retrouve bien sûr Daniel à la guitare, Phillus à la basse, Reuno au chant et Vincent à la batterie. Ce line-up est soudé, uni, c'est indéniable, et nous sort des morceaux puissants tout en étant capable de nous caresser en même temps. Il est impressionnant d'observer à quel point Lofofora a évolué dans son approche musicale, de la fusion du début ("Lofofora", "Peuh !)" à un metal costaud, percutant et mélodique aujourd'hui que personnellement j'apprécie grandement. D'ailleurs à ce sujet, deux camps s’affrontent mais aujourd'hui le style de Lofofora n'est pas à l'ordre du jour. Lofofora a l'énorme capacité de nous sortir 14 nouveaux morceaux biens construits et de nous livrer 14 textes du tonnerre. Le groupe revient à la chanson d'amour, mais comment dire ? A la Lofofora... comme sur le titre "Romance", sulfureux. Lofofora ne s’arrête pas en si bon chemin, avec par exemple le très bon "Contre Les Murs" et son super riff (et qui a fait l'objet d'un clip vidéo), et qui a donc lancé la promo de l'album. Les Parisiens montrent toute l'étendue de leur savoir-faire musical sur le très beau "Transmission" ; ce n'est certainement pas le titre le plus énervé de Lofofora certes, mais son texte va droit au cœur et est tout simplement magnifique. Ce nouvel album est dans la continuité de "Monstre Ordinaire" et de "Mémoire De Singes", on retrouve encore une fois un Lofofora en forme mais aussi en colère et tendre. Une dichotomie habilement utilisée au service du rock. "L'Epreuve Du Contraire" a été enregistré au E.Factory à Rennes et a été mixé au Rec Studio à Genève par Serge Morattel. Si les dernières productions étaient hautes en couleurs, "L'Epreuve Du Contraire" connaît un habillage tout en sobriété fait de noir et de blanc qui est une production de Philius (qui a du talent, c'est certain).

En conclusion, Lofofora prouve encore une fois qu'il est un groupe unique, capable après 25 ans de carrière d'avoir la rage, l'envie de nous offrir des albums de grande qualité. Un groupe hors du commun dans le paysage du rock français. Messieurs, Respect et à bientôt sur la route !

PS 1 : Allez faire un petit tour sur leur site Internet et le Facebook du groupe, de nombreuses infos seront (sont) mises en lignes (dont les dates de la prochaine tournée, les chroniques, les liens pour acheter les productions de Lofofora etc).

PS 2 : Nous profitons de cette chronique pour adresser un message de sympathie, de tendresse et nos sincères condoléances à la famille, proches et amis de Schultz dit Papa, le charismatique et gentil leader de Parabellum parti trop tôt, hélas. La famille du rock est unie autour de cette terrible nouvelle. Comme on dit chez moi : Adiù l'ami.


Vince
Septembre 2014




"Monstre Ordinaire"
Note : 12/20

Un homme désemparé, probablement aliéné par une société qu'il ne comprend plus et qui le rejette, traîne péniblement sur quelques mètres de bitume (ou de sable solidifié) une atroce pelle qui lui a servi à massacrer quelqu'un, ou plus probablement à enterrer et à enfouir bien profond ses idées, ses rêves et ses fantasmes sur un monde à l'agonie dans lequel il n'a manifestement plus sa place.

Jolie image.

On se perd, on se bat. Si l'on pouvait déjà élever le débat. Aucun miracle sur nos chemins de croix. Ca non.

Je dois bien avouer que pour ma part, j'avais été conquis par le précédent effort des Lofofora, le très critiqué "Mémoire De Singes" où les Lofof prenaient des risques, tablant sur des textes profonds, limite introspectifs par moment et où, en plus, y'avait du Stupeflip et beaucoup de travail, comme pour un album d'Astérix.

Allez hop, je m'ouvre une bonne "Combe Aux Loups", pour fêter le retour des Français, une bonne brune comme je les aime (pas seulement en femmes, et non) à l'odeur de caramel et de raisin mais qui laisse un goût de regret en bouche.

"Je crache les mots plus vite que je les mache", voilà qui est dit. L'intro de l'album pose des bases simples, sans ambages. Reuno, comme à son accoutumée, éructe des lyrics incisifs, haineux et frustrés, loin de la consternation et de la contemplation d'un monde perdu qui faisait à mon sens le charme de l'opus précédent.

En même temps les temps ont changé. Si sur "Mémoire De Singes", l'oppression et la peur que notre monde (et plus prosaïquement notre pays) parte en couille tenait le haut du pavé, de nos jours on le sait. C'est la merde et le peuple est effacé devant une minorité menée par le bout du portefeuille.

Nerveux donc, le nouveau Lofofora est également sur le mode du "tout au taquet", avec des guitares qui hurlent leur rage, une batterie implacable et une voix toujours en avant, qui ne s'occasionne que quelques moments de calme.

Donc qu'on se le dise, cet album de Lofofora est fibreux, sans concession et c'est exactement ce qu'on attend d'eux. On est même très contents et on s'en félicite.

Non ?

...Eh bien... Pas tout à fait...

Car, en effet, à l'image de ma Combe Aux Loups, le lieu, le temps, l'énergie et les moyens mis en œuvre nous faisaient présager à un GRAND moment de musique (ou de bière, c'est selon de quoi on parle). Mais, hélas, comme ma "Combe Aux Loups", le dernier Lofofora montre les dents mais laisse comme un goût de regret en bouche.

Ok, ça envoie. Ok c'est du lourd, ça gueule et ça dénonce mais tout de même... L'opus tend à se tirer sur la longueur et les morceaux deviennent longs et presque répétitifs à l'écoute sur le temps. Reuno est toujours aussi bon mais, putain, qu'est-ce qu'ils étaient bons les textes de "Mémoire...", pourquoi revenir à des symboliques obscures, qu'est devenu le style de chanson comme "La Belle Vie" ?

Mais attention, hein, l'album est très bon. Ca reste du Lofofora, avec du "tout au taquet" et qui dépote Mémé Jeanine dans son jardin sous la pluie (et c'est sûr que ça tombe drû comme de la merde en tube). Mais les auditeurs qui suivent depuis un bout de temps la bande à Reuno et qui les ont vu évoluer sauront bien voir que le groupe n'est pas à son maxi, assurant juste le minimum syndical.

Par contre, ça doit envoyer en live, du coup.

Les fans se jetteront dessus, les allergiques n'y changeront certainement pas leur opinion.


Groumphillator
Novembre 2011




"Mémoire De Singes"
Note : 17/20

Après les excellents albums "Le Fond Et La Forme" et "Dur Comme Fer", Lofofora revient, toujours aussi énervé, toujours aussi barré ! Le nouvel album du groupe metal-punk / crossover s’appelle "Mémoire De Singes", titre en libre interprétation mais Reuno a bien une idée derrière la tête et on sait combien il aime comparer la nature humaine avec l’instinct animal ! A l'écoute de l'album on ressent un changement dans le style musical de Lofo, mais les fans n’en seront pas déroutés pour autant, c’est bien du Lofo !

L'album débute par la chanson éponyme "Mémoire De Singes", par la phrase qui va bien définir le ton de l'album : "De mémoire de singes, on avait jamais vu ça". Alors forcement Lofofora est un peu énervé par les événements en France de ces derniers mois, et on le ressent ! L'album sonne un peu plus punk, un peu plus hardcore, les riffs de guitare sont plus énervés et plus metal. Mais ce qui est sûr, c'est que cet album évolue musicalement et on peut ressentir aux premières écoutes que la voix caverneuse du machiavélique Reuno est un peu moins mise en avant sur cet album, la musique est au même titre que le chant, ce qui a moins été entendu sur les autres albums du groupe ; cependant Reuno reste présent et incisif avec ses slogans ravageurs, comme dans la chanson "Tous Les Mêmes", avec un refrain qui gueule bien sur la nature humaine : "qui dérouille, qui mitraille, qui matraque, qui tiraille, qui fait si bien le mal". No Comment. En bonus une production excellente car en effet, le producteur de cet album est Laos (Laurenx Etxemendi), responsable du sublime dernier album de Gojira "From Mars To Sirius" ! A noter que la pochette de l’album, qui sort sous format digipack, est une peinture de King Ju, l’épouvantable épouvantail du groupe Stupeflip. D’ailleur la cover donne clairement le ton de l’album, une émeute, des cris, des matraques et du feu, alors c’est ça le nouveau Lofofora ? Eh ouais ! A noter que par la suite Reuno et King Ju se sont associés sur le morceau "Torture", une critique de la société qui correspond parfaitement aux styles des deux chanteurs, un peu moins barré que du Stupeflip et un peu plus déjanté que du Lofofora, un morceau en opposition avec la France que se lève tôt, celle qui travaille…

Finalement, un album à écouter, et pour ceux qui ne connaissent toujours pas Lofo, ce n’est encore pas moi qui pourra leur coller une étiquette, toujours aussi difficile de décrire clairement un album et le style de Lofofora, au final, Pierre de Lofo dira que cet album c'est un peu un mélange entre "Peuh !" et "Lames De Fond", on le croit et de toute façon Lofofora n’aime pas les étiquettes. Un très bon album au final, surement le plus punk, le plus enragé et peut être le plus engagé du groupe.


Lenore
Octobre 2007




"Les Choses Qui Nous Dérangent"
Note : 13/20

NB: Comme le dit le proverbe "mieux vaut tard que jamais", et c'est donc avec presque 2 ans de retard par rapport à sa sortir initiale que je m'attaque à cette chronique, la maison de disques ayant homis de nous faire passer la promo à l'époque.

Précurseur du mouvement et poids lourd de la scène alternatif Française, les Lofos forcent le respect et continuent leur bonhomme de chemin (16 ans de carrière au compteur) sans se soucier des modes et nous reviennent avec ce cinquième album studio qui, après moult écoutes, me laisse un sentiment mitigé. D'un côté, des compos qui, dès l'attaque du titre éponyme "Les Choses Qui Nous Dérangent", me laisse perplexe et qui petit à petit, deviennent vite fadasses musicalement. Trop classique et sans surprise, la folie de "Dur Comme Fer" aurait il quitté le cactus magique ? Certes, l'interprétation est sans faille, le son et la production assuré par Fred Norguet totalement en adéquation avec le style "Lofo", genre qui leur est si propre et l'ensemble reste efficace, mais le manque de fraîcheur se fait cruellement sentir, l'ombre de l'opus précédent ; "Le Fond Et La Forme" , planant sur la majorité des titres. Mais l'expérience est un atout et certains morceaux arrivent quand même à nous sortir du marasme ambient comme "Le Pire" et son refrain pogottant ou le très svinkel "rock 'n' roll Class Affair" marqué par l' efficace collaboration de DJ Tag Off . Toutefois, on s'ennuyerait rapidement si le grande manitou Reuno n'avait posé sa voix profonde et rageuse sur ce disque. Ses textes restent toujours ce qu'il se fait de mieux dans le registre et mettent un poing d'honneur à interpeller l'auditeur. La tradition revendicatif se perpetue sur "Mondiale Paranoïa" ou "Aveugle Et Sourd", mais la nouveauté vient de "Humide Song", titre à la sensualité violante et crue, ou bien "L'éclipse", porté par une orchestration feutrée, qui nous montre un visage amer de la rupture amoureuse.

De plus, on ne pourra pas faire l'impasse sur la bonne surprise qui clôt ce disque "Buvez Du Cul" qui est depuis devenu un hyme incontournable à la fin des concerts épicés du groupe. On retiendra donc un album en roue libre de la part de Lofo où les textes prennent rapîdement le pas sur le côté musical.


Lole
Mai 2007




"Lames De Fond"
Note : 17/20

Il fut un temps où la décennie du support visuel d'un groupe, n'était réservée qu'aux soit disant grands groupes de ce monde et surtout du petit monde de l'Oncle Sam. Cette période est révolue maintenant pour le plus grand bonheur des concitoyens Français et Européens qui souhaitaient voir leurs propres groupes en action, ce qui parait logique et en continuité avec le support audio, cela est chose faite. Tous commence à bouger de ce côté là mais surtout grâce aux indépendantistes labels, qui commencent à arriver à maturité et à faire évoluer les mentalités comme Sriracha Records ou bien Enragés Productions.

Cela nous ammène donc à la sortie du DVD des Lofofora que l'on attendait depuis pas mal de temps. Déjà le côté désign, toujours aussi bien travaillé et assez sobre, pas de fioriture juste le meilleur. Ce pack proposé est composé d'un DVD retraçant le concert à la Cigale du 1er et 2 Octobre 2003 mais aussi d'un CD audio du concert pour pouvoir l'écouter dans sa bagnole, quel carnage sur l'autoroute... Ce concert comprend 16 songs qui retracent dans tous les sens tous les albums de Lofo depuis le début avec "Holiday In France", "L'oeuf".... Jusqu'aux derniers avec "Autopilote", "Le Fond Et La Forme"... Et pour conclure le set, la fameuse reprise des Béruriers Noirs "Vive Le Feu" qui fait maintenant partie de la discographie des Lofos, en concert tous le monde s'attend à ce qu'ils la jouent.

Ce DVD peut se rapprocher par sa générosité de celui des Béruriers Noirs qui a lancé le mouvement "dvdindépendantistes" en France. Au niveau qualité rapport prix il est fabuleux, mieux vaut l'acheter que de se le graver cela coûte presque moins cher. C'est un DVD complet on ne voit pas ce qu'ils auraient pu rajouter, peut être un coin "remerciements" aux anciens membres du groupe qui ont participé a l'évolution de celui-ci. Enfin on en a déja pas mal à voir entre le concert, les photos gallerie, et les bonus live et encore plus avec tous les clips des Lofos. Les photos gallerie sont de très bonne qualité avec quelques photos qui valent le coup d'oeil surtout celle où le groupe est maquillé, avec des porte jaretelles... vraiment pas mal les Lofotravlos, c'est peut être l'avenir mais c'est déja bien drôle...

Les bonus, il y en a 10 000, bon je viens du Sud, il faut faire la part des choses. Ils permettent de voir comme on pourrait le dire l'arrière boutique Lofo. Quelques petits concerts originaux comme celui où on fait tirer dans un chapeau des reprises, à rééditer peut être... L'anniversaire de Reuno où il pousse une gueulante contre certains kids qui ne comprennent pas encore tous le sens du mot musique où il faut un respect pour le dancefloor... Puis toute une série de concerts dans toute la France qui permet d'entendre certaines songs qui ne sont pas dans le concert à la Cigale, comme le "No Facho" transformé pour l'occasion en "No Sarko"... Puis pour finir, ce bonus nous présente quelques petites blagounettes de la team Lofo et Sriracha Posse qui valent le détour (on se demande s'ils sont normaux enfin pour un en particulier mais je ne dis pas le nom !). Pour conclure, le mot de la fin... C'est le boxon vraiment qui va te foutre le dawa chez toi pour toute ta mifa, claque des doigts et hop il est chez toi, Lofofora rien que pour toi !!!!!!! C'est vraiment la putain de joie !!!!!!!


Keish
Juillet 2004




"Le Fond Et La Forme"
Note : 18/20

Retour en 2003 pour la sortie de l'album "Le Fond Et La Forme" du groupe Lofofora. Le groupe de punk s'étant déjà fait remarqué pour son engagement à dénoncer les maux de la société au travers les textes de Reuno (chant) et une musique sans concession sort un nouvel album ! Quoi de neuf sous le soleil me direz vous ? Des textes engagés, une musique rapide, du chant en Français, du punk quoi ?!? Eh bien non, voilà l'album de loin le plus metal de ce groupe de punk incontournable ! Dès le premier morceau éponyme, le ton est donné ! L'ambiance est plus lourde, la rythmique aussi et la voix de Reuno se prête merveilleusement à cet exercice. Les guitares alternent entre rythme punk et metal. Lofofora a ses racines et cela se reconnaît mais cela donne un des morceaux les plus forts de l'album. L'album est diversifié, mêlant des titres rapides comme "Psaume CAC 40", "Carapace" a des titres très lents créant une ambiance particulière, une sorte de confidence comme "Requiem Pour Moi-Même", "Bienvenue", ou la première partie de la "bonus track". Et pour finir le boulot, des titres très metal comme "Série Z", "Auto-Pilote" et "Comme A La guerre" (mon titre préféré). En résumé, 14 titres, 62 minutes qui raviront vos cages à miel ! Un album magistral, un mariage réussi entre ses vieux briscards du punk et le metal. Un album que tout métalleux qui se respecte se devraient d'avoir dans sa discothèque.


Fred K
Janvier 2010


Conclusion
A écouter : Comme A La Guerre (2003)

L'interview : Reuno

Le site officiel : www.lofofora.com