Le groupe
Biographie :

Loch Vostok est un groupe de metal extrême progressif suédois formé en 2000 et actuellement composé de : Niklas Kupper (guitare, chant / ex-Searing I), Teddy Möller (chant, guitare / The Experiment No.Q, The Hidden, Wuthering Heights, ex-Flagellation, ex-Mayadome, ex-Tradore, ex-Vivaldis Disciples, ex-Mellow Poetry, Anima Morte, ex-F.K.Ü.), Lawrence Dinamarca (batterie / Carnal Forge, ex-Astral Carneval, ex-Bleeding Utopia), Patrik Janson (basse / Septekh, The Murder Of My Sweet, ex-Platitude, ex-Burning Libra) et Jonas Radehorn (chant / The Citadel). Loch Vostok sort son premier album, "Dark Logic", en 2003 chez CD-Maximum, suivi de "Destruction Time Again" en Avril 2006 chez Escapi Music, de "Reveal No Secrets" en Juin 2009 chez Nightmare Records, de "Dystopium" en Septembre 2011 chez ViciSolum Productions, de "V: The Doctrine Decoded" en Octobre 2012, de "From These Waters" en Mars 2015, de "Strife" en Novembre 2017, et de "Opus Ferox - The Great Escape" en Juin 2021.

Discographie :

2003 : "Dark Logic"
2006 : "Destruction Time Again"
2009 : "Reveal No Secrets"
2011 : "Dystopium"
2012 : "V: The Doctrine Decoded"
2015 : "From These Waters"
2017 : "Strife"
2021 : "Opus Ferox - The Great Escape"


Les chroniques


"Opus Ferox - The Great Escape"
Note : 15/20

Les Suédois de Loch Vostok sont de retour avec leur huitième album, "Opus Ferox - The Great Escape", avec comme toujours ce mélange intriguant de metal progressif et de metal extrême. Jusqu'à maintenant, la formule s'est montrée plutôt efficace et accrocheuse donc voyons ce que nouvel album a dans le ventre.

Après un début de morceau assez classique, "The Freedom Paradox" montre vite un visage plus puissant et plus sombre qui n'est pas sans rappeler un certain Nevermore dans l'esprit. On retrouve le mélange chant clair et chant growlé ou crié qui colle très bien sur ce premier sombre aux mélodies accrocheuses. On retrouve la patte Loch Vostok que l'on connaît bien maintenant et si on ne peut pas parler de surprise, on ne peut nier l'efficacité de la formule, qui en plus n'est pas exploitée si souvent que ça de cette façon. La partie metal progressif reste celle qui se taille la part du lion, les influences extrêmes ne s'exprimant quant à elles qu'épisodiquement. "Opus Ferox - The Great Escape" ne vous fera pas tomber de votre chaise si vous connaissez déjà bien la discographie du groupe mais balance une bonne dizaine de morceaux toujours aussi efficaces et percutants. C'est déjà pas mal même si un peu de renouvellement ne ferait probablement pas de mal, mais bon même en s'approchant de l'heure, ce nouvel album ne connaît pas vraiment de ventre mou donc ne nous plaignons pas. D'autant que les morceaux ne s'étalent pas et restent assez compacts pour du metal progressif, autour de quatre ou cinq minutes en général. Ce nouvel album est dans la continuité de ses prédécesseurs et Loch Vostok ne bouleverse pas ses habitudes, on retrouve la même personnalité, le même type d'ambiances et la même accroche. Si le manque de nouveautés en dérangera certains, la qualité des morceaux ne pourra pas être prise en défaut, le groupe nous aligne dix morceaux (onze sur la version CD avec "Black Neon Manifesto" en bonus) accrocheurs qui vous rentrent dans le crâne sans aucune difficulté.

"When The Wolves Have Eaten Everything" balance quelques passages plus puissants et même quelques blasts au milieu des gros riffs bulldozer. Un petit boost de patate qui fait son petit effet en plein milieu d'un album très mélodique, même si ce morceau l'est lui aussi. Des blasts qu'envoie aussi "Generation Fail" qui le suit avec là encore des passages bien méchants entrecoupés d'autres plus mélodiques et accrocheurs. La formule est connue chez Loch Vostok mais c'est toujours plaisant et surprenant d'entendre des passages aussi brutaux chez un groupe de metal progressif. Si vous n'avez jamais écouté la musique du groupe, vous allez être surpris par la virulence de ces deux morceaux en particulier, même si évidemment les refrains typique du heavy metal refont bien vite surface. Même si l'ensemble est diablement accrocheur, les mélodies et les ambiances en général restent assez sombres et la pochette résume finalement bien le climat global avec cette ville en ruines. Là encore, ce n'est pas une surprise, Loch Vostok étant coutumier du fait, mais c'est le genre de détail qui risque aussi de surprendre ceux qui découvriraient le groupe seulement maintenant. "Save You" qui ferme l'album (si on ne compte pas le morceau bonus) plombe d'ailleurs bien l'ambiance une fois de plus et balance là encore des riffs bien vicieux pour le genre et de bons gros tapis de double entre deux blasts. La version CD bénéficie donc en plus de "Black Neon Manifesto" qui est finalement le morceau le plus long de l'album avec ses huit minutes. Un morceau sur lequel le groupe se fait à la fois plus lourd et plus épique, un morceau supplémentaire qui fait plaisir et qui n'a rien du bonus fond de tiroir.

Un nouvel album dans la lignée des précédents et qui ne voit pas Loch Vostok amener beaucoup de surprises, par contre des morceaux efficaces qui vous rentrent dans la crâne, ça c'était en stock ! "Opus Ferox - The Great Escape" n'amène peut-être pas grand-chose de nouveau mais a de la puissance et de l'efficacité à revendre, finalement c'est ce qu'on est venu chercher, non ?


Murderworks
Juillet 2021




"Strife"
Note : 15/20

Retour des Suédois de Loch Vostok avec "Strife", septième album déjà pour ce groupe de prog extrême qui avait livré un album plutôt sympa en 2015. On reste sur un terrain semblable cette fois encore mais vu l'efficacité du mélange, on ne va pas s'en plaindre.

"Babylonian Groove" ouvre l'album avec des sonorités assez glauques en début de morceau et un couplet en chant clair avant de nous laisser entendre quelques passages plus brutaux avec quelques riffs froids limite black metal surmontés de growls et de gros coups de double. Une approche moins frontale que sur l'entame de "From These Waters" mais l'agressivité est toujours là et les mélodies font mouche. On retrouve un Loch Vostok un peu moins violent globalement en tout cas, le précédent album les avait vu s'énerver un peu plus que d'habitude mais "Strife" marque un retour à quelque chose de plus prog et un peu moins extrême. Quelques accélérations se font encore entendre comme sur "Summer" et on trouve encore pas mal de riffs brutaux et vicieux mais le côté mélodique et les lignes de chant accrocheuses ont repris un peu plus de place cette fois. Contrairement à pas mal de groupes de prog, Loch Vostok privilégie une approche assez compacte et ses morceaux dépassent rarement les quatre minutes trente, de quoi éviter l'ennui et garder un côté direct et accrocheur. Pari réussi puisque les morceaux passent plutôt bien et que les lignes de chant sont souvent percutantes avec des refrains qui vous restent dans le crâne dès la première écoute. N'allez pas croire pour autant que la musique du groupe est simpliste, les structures tordues sont toujours de la partie et le niveau technique général fait qu'on a droit à quelques envolées bien velues de temps en temps. C'est là que l'on sent vraiment le côté metal prog et non pas rock prog ou prog psyché, Loch Vostok n'hésite jamais à balancer de gros riffs de bûcheron ou du blast si nécessaire.

L'ambiance générale est aussi bien plus plombée que chez ses collègues de scène, notamment sur "Yurei" et ses passages très death metal dans l'esprit et ses accélérations soudaines qui boostent bien le morceau. Globalement, le groupe a d'ailleurs une approche assez moderne de son metal prog, même si on ne verse jamais dans le djent on sent que le groupe vit avec son époque et n'hésite pas à utiliser des sonorités plus actuelles au milieu d'un metal parfois plus traditionnel notamment dans ses passages les plus heavy. Pour ce qui est de la production, là aussi c'est moderne, le groupe l'a confiée aux bons soins de Jens Bogren pour le mastering et David Castillo pour le mix et c'était un bon choix, les guitares sont puissantes et le tout est suffisamment clair pour laisser de l'espace à tout le monde. En plus de ça, le groupe évite l'écueil de la compression à outrance pour sonner plus gros et ça fait du bien à entendre. Pour le reste, globalement, le groupe ne change pas son fusil d'épaule et continue sur la voir tracée par les précédents albums avec, comme je le disais, un recul de son côté le plus violent par rapport à "From These Waters" histoire de laisser plus de place au prog. Ceux qui avaient été quelque peu surpris par cette orientation plus frontale devraient se sentir un peu mieux avec "Strife", les mélodies se taillent la part du lion et l'ambiance générale est moins frénétique.

Voilà donc un nouvel album un peu moins violent et frontal que son prédécesseur. "Strife" délivre un prog efficace aux relents extrêmes tout de même présents. Une approche accrocheuse et mélodique couplée à une dose d'agressivité qui assure une bonne efficacité à ce septième album qui ne devrait pas vraiment dépayser les amateurs du groupe.


Murderworks
Juin 2018




"Echoes Of The Tortured"
Note : 15/20

Loch Vostok est un groupe suédois qui nous livre ici "From These Waters", son sixième album. Pour faire simple le groupe dit faire du metal progressif extrême, et cette étiquette est finalement très appropriée, surtout à l'écoute de ce nouvel album.

Parce que c'est la première chose qui saute aux oreilles dès le premier morceau, "Like Poison To The Stars", qui nous accueille à grands coups de growls et de blasts dévastateurs. Si le groupe n'a pas vraiment changé la base de sa musique, à savoir un metal progressif mélodique et accrocheur, il avait tout de même commencé dès l'album précédent à accentuer son côté extrême et la démarche a été poussé encore un peu plus loin cette fois. Cette fois, on a des blasts vraiment bourrins, et encore plus de riffs dissonants qui peuvent parfois faire penser à du black (sur le précédent album, le morceau "Seeker" sonnait carrément comme du Emperor). Loch Vostok ne nous a jamais vraiment habitués à du prog rock, son metal progressif a toujours été assez costaud et les grosses guitares ont toujours été la règle, balançant des riffs limite power et bien gras. Mais là, cette mise en bouche est tout de même particulièrement brutale ! La musique du groupe reprend le visage qu'on lui connaissait précédemment sur le deuxième morceau, mais globalement l'équilibre entre les deux mondes a été un peu réajusté. Comme précisé plus haut, le chant clair laisse parfois la place à de bons growls bien profonds ou des voix criardes presque black. Techniquement, on ne tombe jamais dans la démesure mais on sent bien que les membres sont loin d'être des débutants, même si on reconnaît souvent le schéma couplet-refrain, il ne reste pas moins que le groupe s'amuse pendant des breaks à partir sur des rythmiques bien plus tortueuses (le début de "Lost In transmutance" va en calmer pas mal je pense). Rajoutons à ça une ambiance pas particulièrement joyeuse et vous comprendrez que Loch vostok sort un minimum du lot au milieu d'une scène prog qui reste paradoxalement les pieds solidement ancrés sur la même base.

Pour les habitués et en dehors de la facette extrême du groupe un peu plus prononcée, il ne devrait pas y avoir de dépaysement, la patte du groupe est maintenant bien établie depuis une paire d'albums et on la retrouve ici sans problème. Au titre des influences, la seule chose qu'on peut noter est une fugitive proximité avec Warrel Dane pour le chant, et encore ce sont surtout certaines lignes de chant ou des intonations bien précises qui y font penser. Quoique, à bien y regarder, Nevermore pratique lui aussi un mélange de metal, de progressif et d'influences extrêmes, même si la forme change tout de même beaucoup. Pour la production, vous vous doutez bien qu'avec un groupe de prog suédois on ne va pas tomber sur un son faiblard, on a bien entendu un son gros aux guitares puissantes et avec une batterie assez organique, ce qui fait toujours plaisir à entendre. En tout cas, on peut dire que Loch Vostok a le don de faire une musique à la fois riche, accrocheuse et pleine de surprises. Même si les morceaux sont, comme je le disais, construits généralement sur des structures assez conventionnelles, le groupe n'hésite pas à nous prendre à contre-pied, en témoignent par exemple ces blasts qui débarquent sur "Me Forgotten" après un début des plus doux. Même si "From These Waters" a l'air simple d'approche, mon petit doigt me dit que vous n'avez pas fini d'en faire le tour.

Sixième album qui marque donc une évolution de la musique de Loch Vostk vers un peu plus de brutalité. Les morceaux ne sont pas constamment plus violents, mais quand ça s'énerve, ça ne fait pas semblant, et quand les blasts débarquent, ils ne font plus dans la demi-mesure. Que les fans de mélodies et de prog se rassurent, le groupe navigue toujours dans les mêmes eaux malgré ces quelques pics d'agressivité.


Murderworks
Mai 2015


Conclusion
Le site officiel : www.lochvostok.com