Le groupe
Biographie :

LizZard est né de la rencontre de Mathieu, de Katy et de William. Tandis que Mathieu s’occupe de la guitare et du chant, Katy officie derrière les fûts et William sur ses frettes de basse. Les trois membres ayant des influences très proches, LizZard a rapidement pris une direction aux tons rock et metal en gardant des ambiances perchées. LizZard sort sa première démo en 2006 ("La Criée") avant de sortir son premier EP en 2008 : "Venus". Le premier album du groupe, "Out Of The Reach" enregistré avec Rhys Fulber sort en 2012 chez Klonosphere, le second album "Majestic" voit le jour en 2014. En 2018, LizZard revient avec un nouvel album : "Shift", via Metalville. L'album suivant, "Eroded", sort en Février 2021 chez Pelagic Records.

Discographie :

2006 : "La Criée" (Démo)
2008 : "Venus" (EP)
2012 : "Out Of Reach"
2014 : "Majestic"
2018 : "Shift"
2021 : "Eroded"


Les chroniques


"Eroded"
Note : 17/20

Après trois albums et un EP, les Français de LizZard nous reviennent avec "Eroded", quatrième album chez Pelagic Records cette fois. Une fois de plus, il va falloir être un minimum ouvert d'esprit puisque la musique du groupe se situe aux frontières du metal moderne et alternatif, du rock puissant et du progressif.

Après les deux minutes d'intro de "Corrosive" qui nous accueille en douceur avec des mélodies aériennes et planantes, c'est l'agressivité de "Blowdown" avec son tapping Gojiresque qui nous arrive en pleine face. Un visage plus dur que LizZard avait déjà laissé entendre sur "Shift" avec le morceau "Singularity" qui se montrait déjà plus dur et plus sombre. En tout cas, on retrouve d'emblée un groove imparable, des lignes de chant accrocheuses et pleines d'émotions et un côté rock qui balance bien comme il faut, bref la patte LizZard est toujours là et ça fait du bien ! Ce qui fait plaisir à entendre aussi, c'est la qualité du son et de la production en général, c'est une constante chez LizZard dont les albums ont toujours sonné monstrueusement bien. Mais c'est tellement rare d'entendre un son organique de nos jours que je ne peux m'empêcher de le souligner, surtout au niveau de la batterie qui, sur "Eroded", nous laisse entendre les nuances du jeu de Katy Elwell. Ceux qui connaissent bien la musique du groupe ne seront pas dépaysés tant LizZard continue son évolution tranquillement mais sûrement. Les structures intriquées et tordues sont toujours au rendez-vous (la dernière partie de "Flood" par exemple) et se mélangent toujours aussi bien à ces mélodies accrocheuses dont le groupe a le secret. L'ambiance générale est empreinte comme d'habitude de mélancolie mais appuyée par un aspect catchy et groovy indéniable qui permet de produire une musique sombre mais énergique. La volonté de partir d'un constat déprimant et noir et de laisser apercevoir une lumière au bout du tunnel en guise de lueur d'espoir se sent bien sur "Eroded".

Le format des morceaux confirme d'ailleurs cette envie d'aller droit au but malgré une certaine complexité, le groupe s'étale rarement jusqu'à cinq minutes et préfère aller à l'essentiel en laissant parler le groove et la mélodie. La technique est comme d'habitude chez LizZard un moyen d'arriver à ses fins mais le but est bien de toucher en plein cœur, pour ça vous pouvez leur faire confiance. Le morceau-titre m'évoque la scène grunge qui aurait copulé avec du post-rock avec ces arpèges en son clair à la fois tristes, noirs, presque malsains et ce chant torturé tout en émotion. Il y a toutes ces influences ancrées dans les années 90 chez LizZard qui se mélangent avec un metal plus moderne et qui donnent au final une personnalité à part à ce groupe qui a un don pour poser des mélodies et des lignes de chant poignantes sur une base très énergique. On peux aussi y sentir parfois du Tool ou du Klone (ce qui n'est pas pour me déplaire) mais c'est surtout la patte LizZard qui s'impose. La quarantaine de minutes que dure "Eroded" passe à une vitesse folle et l'envie de relancer la bête se fait vite sentir tant l'on se sent paradoxalement bien dans cette univers torturé et mélancolique. "Blue Moon" est d'ailleurs un très bon exemple de ce mélange qui envoie le bois d'un côté et vous met un crochet à l'estomac de l'autre. Même si ce morceau est pris en exemple, ce genre de moments où le groupe vous balance de tous les côtés et vous emmène dans un ride émotionnel sont légion. "Eroded" est ce que je qualifierais tout simplement d'album humain, loin des productions synthétiques et des albums millimétrés que l'on peut souvent entendre de nos jours. Ici, tout est carré techniquement mais il y a une certaine fragilité qui s'infiltre et qui fait ressentir les émotions d'autant plus fortement.

Tout ça pour dire que LizZard est fidèle à lui-même et nous livre un nouvel album tout aussi bon que ses prédécesseurs et tout aussi touchant. "Eroded" arrive à rassembler des styles éloignés tant musicalement que chronologiquement en un tout cohérent et percutant. Un minimum d'ouverture d'esprit est exigé mais la capacité qu'ont ces trois-là à groover et à balancer des mélodies accrocheuses devrait convaincre pas mal de monde.


Murderworks
Mai 2021




"Shift"
Note : 19/20

LizZard n’est peut-être pas une bestiole courte sur pattes qui provoqua les cauchemars de quelques demoiselles en détresse durant les décennies moyenâgeuses, mais LizZard est assurément une créature multiforme, multi-expressive et auditivement instable. Autant d’appellations barbares pour finalement dire que LizZard donne dans un "art-rock" aux diverses facettes, différentes sonorités et aux sensations ressenties plus que variées. Quoi qu’il en soit, c’est 2018 que LizZard a choisi pour son sortir son nouvel album, le troisième de sa carrière, "Shift". Et bien évidemment, comme la touche d’un clavier Azerty ou Qwerty, le "Shift" a toute son importance ici. D’ailleurs, il se pourrait très bien que ce "Shift" ne soit ni plus ni moins que la pièce maîtresse ou la plus aboutie de la discographie de la formation limougeaude (et pas limogée ou limogienne hein)...

Avec des riffs entêtants, des enchaînements limpides et un résultat parfaitement poncé sur chaque angle, "Shift" est la combinaison de tout ce que LizZard a pu proposer jusqu’ici. La combinaison de tout ce que la formation a pu proposer jusqu’ici, mais surtout "tout" poussé bien plus loin qu’auparavant. Ainsi, autant le chant que les accordages ou les effets choisis poussent vers cette invitation permanente au voyage, à l’ouverture aux sensations du monde qui nous entoure mais également à la libération des sens ("Singularity", "Bloom", "Open View"). Pour la suite, si l’album ne forme qu’un tout puisant dans les mêmes sonorités, "Shift" est un enchaînement parfait de neuf pistes qui ne font que répondre à la composition les ayant précédées. "Shift" est donc brillamment exécuté, le tout a été longtemps poli et peaufiné, ce qui explique sans doute les quatre années séparant "Shift" de son prédécesseur "Majesty". Mais peu importe, l’attente en a largement voulu la chandelle et des morceaux comme "Gemini", "Min(e)d" ou encore "Passing By" ne sont que de sublimes interprétations de ce que LizZard peut incarner. Il n’y a donc pas grand-chose à dire d’autre, proposer de plus ou reconnaître si ce n’est le fait que "Shift" est une de ces perles que seul l’Hexagone peut receler. Bien plus que simplement s’écouter, "Shift" se vit, "Shift" se ressent et c’est seulement alors que "Shift" relâche ce sentiment assouvi et ô combien soulageant de beauté accomplie ("Shift", "Leaving The Dream").

Quatre ans après "Majestic", LizZard revient donc en toute majesté avec "Shift". Comme attendu, il n’y a pas de gros lézard avec cet opus, "Shift" se savoure dans ses moindres recoins. LizZard signe comme à son habitude un excellent album qui ne fait que confirmer davantage que le groupe est une des formations les plus talentueuses de la scène actuelle. Art-rock, rock, metal ou prog, peu importe sa qualification, "Shift" mérite bien plus que le détour. En cela, ses presque dix titres et ses presque quarante-cinq minutes de son invitent largement au voyage et délivrent tout un tas d’émotions, d’ambiances et de sensations. Un véritable chef d’œuvre !


Rm.RCZ
Mai 2018




"Majestic"
Note : 18/20

LizZard, voilà une formation française qui mérite que l'on porte un petit regard sur elle. En cette fin d'année, les Limougeauds nous présentent "Majestic", leur nouvel album avec le soutien et le concours de Klonosphere et Season Of Mist. Si vous aimez le rock planant, atmosphérique, plein d'émotions mais surtout de mélodies, LizZard est un groupe pour vous. Personnellement, j'apprécie toujours de recevoir des productions françaises, mais là, il faut être honnête, LizZard frappe un grand coup ; ce qui me fait dire (au risque de me répéter encore et encore une fois) que la scène française est rudement riche mais surtout très diversifiée. Il est impressionnant d'observer à quel point le trio nous emmène dans le blizard le plus épais et le plus glacial. Chez Lizzard, on ne saute pas de joie, on navigue dans la musique la plus épurée et une atmosphère pesante.

Vous l'avez certainement compris, "Majestic" est un album fort attirant. Pour les présenter, LizZard c'est Mathieu Ricou à la guitare et au chant, Katy Elwell à la batterie et William Knox à la basse et au chant. Un power trio qui nous livre 10 titres d'un pur mélange de rock, metal atmosphérique et de sons expérimentaux qui viennent soutenir à merveille le style du groupe. En parlant de style, Lizzard a su créer de façon incroyable un univers et un monde à lui, pour vous en rendre compte jetez une petite oreille à l'incroyable titre "Aion" et son intro très Floydienne, ça commence tout doucement puis petit à petit on est transporté très haut, un titre qui résume à lui seul ce qui peut se dégager de LizZard ; et c'est comme ça sur l'ensemble de l'album... Je ne veux en aucun cas vous orienter, mon intention est de vous présenter un album mais LizZard et "Majestic" méritent grandement que l'on s'intéresse à eux, d'autant que le groupe commence à connaître une petite carrière et touche du doigt une reconnaissance gagnée à grands coups de décibels bien placés. Preuve que je ne me trompe pas, "Majestic" est en sixième position dans le top albums d'Hard Force à la date du 14 Novembre, intercalé entre Motörhead et Mastodon... La classe, non ? Vous me direz, comment ne pas être aussi bien classé, comment ne pas frapper le cœur des fans quand on écoute un titre comme "The Roots Within (Majestic)"... "Majestic" est un album qui saura vous surprendre, qui saura vous attirer à lui, d'autant que la production claque littéralement et fait ressortir à merveille l'ambiance voulue par LizZard sur cet album.

"Majestic" est un peu à l'image du visuel de l'album qui est une création de Jordan Marsh : on passe de l'ombre à la lumière et vice et versa. Mais quand on se réclame de King Crimson, Tool, Gojira ou encore Radiohead, il n'y a rien d'étonnant à cela... En conclusion, dites-vous que vous avez (aurez) entre vos mains un album de grande classe et parfaitement maîtrisé... Magique tout simplement.


Vince
Novembre 2014




"Out Of Reach"
Note : 11/20

Après une démo et un EP, LizZard vient aujourd’hui nous présenter son premier album "Out Of Reach". Un album aux influences variées, avec des morceaux tels que "Tear Down The Sky" qui se trouve dans la ligne direct de Tool ou le titre éponyme "Out Of Reach" qui pourrait passer pour du Nickelback.

L’album est assez spécial dans le sens où chaque musicien ainsi que le chanteur pris un par un font preuve de beaucoup de talent, malheureusement l’ensemble est assez plat et vite lassant. Au lieu de monter progressivement en puissance l’album attaque fort avec "Disintegrity" et ses grattes rageuses et rapides mais après stagnent. Au bout de quelque minutes on en vite assez et on a l’impression d’entendre encore et encore la même chose ou un album qu’on a déjà écouté maintes et maintes fois. Malgré tout, un titre sort du lot, "Twisted Machine". Un morceau plus sombre avec une basse beaucoup plus présente et un solo de guitare excellent ; un titre tout en émotion sans pour autant être cucul. L’autre sentiment que j’ai eu en écoutant l’album, c’est que les trois-quarts des chansons pourraient faire d’excellentes musiques d’entrée pour catcheurs américains.

Au final un premier album plus que moyen, un groupe qui se cherche peut-être un peu aussi. Encore un peu de travail et je suis sûre que le deuxième opus sera bien meilleur.


Killheart
Octobre 2012




"Venus"
Note : 14,5/20

Ce dernier album de LizZard qui est d'ailleurs un groupe non signé est tout juste sorti le 5 Fevrier dernier et est produit par un grand monsieur, Rhys Fulber (Paradise Lost, Fear Factory, Front Line Assembly...). "Venus" est une bien belle pièce mélangeant rock / metal à la Fear Factory ainsi que des sensibilités expérimentales certaines à la A Perfect Cercle ou encore Tool et Deftones. L'efficacité est au rendez vous, les paroles en Français de Mathieu sont étalées intelligemment sur cette palette de sons et d'arrangements le plus souvent progressifs où grosse saturation Fear Factorienne dantesque ("Lune") et douces mélodies hypnotiques et atmosphériques qui transcendent l'âme sans la bousculer comme sur "Miroir" et "Paoozoo". La basse est ronflante et pesante couplée à une batterie très simple mais le charme réside dans la simplicité des parties instrumentales frissonnantes et efficaces. Le tout est très interresant à écouter et on est littéralement emporté par cet album à la production très soignée qui avantage sans aucun doute le rendu des subtilités, il faut savoir que tout a été enregistré en studio mais live. C'est là que Rhys Fulber a apporté son savoir faire et a apporté LE son à LizZard qui a fait vraiment le bon choix et qui par la même occasion possède désormais sans aucun doute avec cet album au mixage à la Fear Factory une bonne carte de visite. Outre cette bonne production, le package est sobre et soigné également avec une simple représentation de la planète Venus. Pour conclure, il s'agit d'un disque fort agréable dans l'ensemble avec de bonnes qualités et de quoi surprendre les gens qui ne connaissent par ce groupe français de rock / metal progressif atmosphérique, rien que ça !


Fab'S
Avril 2008


Conclusion
L'interview : Will & Katy

Le site officiel : www.lizzard.fr