"The Crescent King"
Note : 19/20
Retour de Livløs, qui présente son troisième album. Récemment signé chez Noctum
Productions, le groupe composé de Franz Posch (guitare), Kenneth Breinbjerg (guitare),
Thomas Dannemand (batterie), Niklas Lykke (chant) et Benjamin "Atlas" Andreassen
(basse) dévoilent en 2024 "The Crescent King", illustré par Eliran Kantor (Ex Deo, Gaerea,
Incantation, Kreator, Satan, Sigh, The Spirit, Testament…).
"Solstice" nous ouvre les portes avec une douceur inquiétante, qui se transforme en
rythmique solide mais toujours mélodieuse, mais le son va rapidement s’arrêter pour faire
place à "Orbit Weaver", où les parties vocales apparaissent. La rythmique saccadée et les
leads travaillés se mêlent naturellement dans cette atmosphère sombre aux influences old
school, puis c’est avec un tapping entêtant que "The Crescent King", le titre éponyme, nous
accueille pour nous présenter ses riffs majestueux. La lenteur du morceau le rend
particulièrement lancinant qui colle parfaitement à l’atmosphère que suggère le titre, tout en
plaçant parfois quelques accélérations bien senties pour rythmer la marche jusqu’à
"Maelstrom" où les soubresauts harmoniques servent parfaitement le morceau. Le climat que
le groupe instaure est relativement pesant, mais on sentira quelques passages plus
énergiques, tout comme sur "Usurpers" qui prend la suite avec des influences thrash féroces
pour compléter le death mélodique acéré qui adopte parfois des patterns plus complexes.
L’agressivité retombe sur les premiers moments de "Scourge Of The Stars", mais elle revient
plus forte encore avec ce groove mouvementé auquel le groupe nous expose ainsi qu’avec
ce long solo final, puis la noirceur revient avec "Harvest" où on retrouve d’abord des touches
d’angoisse dans la lenteur. La rythmique va à nouveau s’embraser pour finalement revenir à
son allure initiale, puis céder sa place à "Solace" où l’on trouve des teintes mélancoliques puis
ritualistiques avec ces percussions et choeurs intrigants qui mènent à "Throne Of Cosm", où le
contraste est plus présent que jamais. La section rythmique se montre vive, mais les
guitares obsédantes calment le jeu avant que le final ne nous conduise à "Endless Majesty",
où riffs grandioses côtoient la rage pure pour une dernière dose de sa dualité envoûtante qui
ne peut que vous convaincre de rejoindre le groupe lors des passages les plus fédérateurs.
Livløs propose une fois de plus un mélange parfaitement équilibré entre agressivité et
mélodies prenantes. "The Crescent King" injecte à son death mélodique des influences qui
font de lui l’un des inratables de l’année !
"And Then There Were None"
Note : 18/20
Livløs récidive avec "And Then There Were None", son deuxième album. Créé en 2014 au
Danemark, le groupe composé de Franz Posch (guitare), Søren Frambo (basse), Kenneth
Breinbjerg (guitare) et Thomas Dannemand (batterie) remplace son premier chanteur
après la sortie d’un album. Niklas Lykke (chant) rejoint le groupe, qui sort "And Then There Were None" en 2021, illustré par Mariusz Lewandowski (Bell Witch, Abigail Williams,
Eremit, Jupiterian…).
L’agressivité règne en maître dès "And Then There Were None", le premier morceau. On sent
clairement les influences old school du groupe, qui cachent une certaine technicité
agrémentée de mélodies sanglantes et de sonorités aériennes qui s’intègrent à la perfection
à cette base brute, tout comme "Serpentine Supremacy" et son groove sombre. On reconnaît
facilement les racines du groupe sur ce morceau, qui place harmoniques chirurgicales et
patterns accrocheurs au même niveau que les hurlements bruts, tout comme la lancinante
"Mortal Severance". Le son est pesant et plus malsain que sur les morceaux précédents,
permettant aux musiciens d’exploiter des tonalités plus lourdes couplées à des mélodies
tranchantes, ce qui donnera un résultat de plus en plus planant et majestueux, alors que
"Pallbearer" renoue avec l’agressivité directe après une courte intro inquiétante. Les éléments
s’enchaînent en nous faisant remuer le crâne, de la rythmique solide aux hurlements
motivants et aux leads saccadés, puis le groupe nous autorise une pause avec "Kistefjael",
une courte instrumentale.
Les mélodies reposantes donneront naissance à la saturation de
"Drenched In Turmoil", un titre perçant qui exploite autant la dissonance que les différentes
formes de violence que le groupe sait développer. Si la première partie du morceau
conjugue rapidité avec puissance, le tempo ralentira peu à peu pour donner un final
écrasant, mais "Seize The Night" renoue immédiatement avec un son énergique en
développant des influences heavy dans ses leads. On notera également une mystérieuse
mélodie qui prend naissance sur un moment plus calme, puis "Gallows" mêle une entêtante
dissonance avec le groove accrocheur du death mélodique. Le titre est parfois amené à
ralentir, mais la fureur refait vite surface, comme sur "The Purest Black", le dernier morceau.
La lourdeur accélère pour créer un contraste intéressant dans ces ténèbres étouffantes, qui
finiront par mourir avec un hurlement.
Avec son death mélodique aux multiples influences, Livløs est capable de produire un son
aussi brut que fascinant. "And Then There Were None" offre une noirceur majestueuse, des
riffs tranchants et un son pesant, qui se mélangent sous une bannière agressive et brute.
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