Le groupe
Biographie :

Liv Kristine Espenæs Krull est une chanteuse qui évolue dans le registre metal gothique et qui se fit connaître au sein du groupe Theatre Of Tragedy avec qui elle obtint un succès important, particulièrement en Allemagne et en Grèce. Elle s'est ensuite fait renvoyer du groupe. Elle officie actuellement au sein du groupe Leaves' Eyes et poursuit en parallèle sa carrière solo.

Discographie :

1998 : "Deus Ex Machina"
2006 : "Enter My Religion"
2010 : "Skintight"
2012 : "Libertine"
2014 : "Vervain"


Les chroniques


"Vervain"
Note : 16/20

Leaves’ Eyes ne peut pas en dire autant, mais en ce qui concerne la carrière solo de Liv Kristine, il semblerait qu’elle soit comme le bon vin : elle se bonifie avec le temps. Certes, tout ne s’est pas passé sans heurt, mais allons, c’est de l’histoire ancienne ! Et depuis "Skintight", si les albums solos de la dame ne révolutionnent rien du tout, ils sont avant tout suffisamment bien conçus et agréables pour être salués.

Composé principalement par Thorsten Bauer, co-écrit et produit par Alexander Krull (de paire avec la blonde, bien entendu), enregistré –sans surprise aucune– en Allemagne, au Mastersound Studio, ce nouvel album se veut plus heavy et inspiré par le doom. Plus sombre, à l’image des tons de la pochette, très élégante, où Liv Kristine est, comme à son habitude, méconnaissable (Liv Kristine et sa jeunesse éternelle ! Bref, peu importe). "Doom", je ne sais pas, mais davantage porté sur l’univers gothique, certainement. Tout en restant ancrée dans de fortes influences pop (avec honneur, à mon humble avis), la chanteuse renoue encore un peu plus avec le passé qui l’a découverte aux yeux du public metal. Comprenons-nous : nous ne nous retrouvons pas avec le petit frère lointain d’"Aegis", mais les influences avec les "‘premiers amours" de notre protagoniste prennent leur place, tout en respectant le virage très mélodique et plus facile d’accès clairement amorcé il y a déjà plusieurs années. Un tempo plus lent, une atmosphère effectivement plus sombre, la voix étincelante de Liv Kristine : telles sont les caractéristiques majeures de "Vervain".

Les quelques quarante-cinq minutes de l’album s’enchaînent avec fluidité. Si la plupart des titres s’écoutent et s’apprécient avec un réel plaisir, quelques-uns apparaissent réellement comme une cerise sur le gâteau. "My Wilderness", l’ouverture trompeuse, plus rock que le disque dans son intégralité ; le beau morceau-titre ; "Hunters" et son mariage entre le passé et le présent, ainsi que les deux morceaux réservés aux duos.

Ah, ces duos ! Inenvisageable de ne pas en parler ! En effet, Liv Kristine s’est offert le plaisir de chanter en duo avec deux pointures : Michelle Darkness ("Love Decay"), et surtout la grande, l’inimitable Doro Pesch ("Stronghold Of Angels"). Certes, ce n’est pas la première fois que des voix supplémentaires apparaissent, mais jamais, ô grand jamais, le résultat n’a été aussi satisfaisant qu’ici ! Tout d’abord, que ce soit le timbre ténébreux de Michelle Darkness, ou celui, rocailleux, de Doro Pesch, la combinaison avec la voix fluette de Liv Kristine fait de véritables miracles ! Ensuite, ce miracle en question n’est certainement pas étranger à la personnalité, particulièrement appuyée, des titres dont il est question. Qu’on se le dise, la ballade puissante "Stronghold Of Angels" et "Love Decay", avec son inspiration doom / gothique, sont les points forts par excellence de "Vervain".

Liv Kristine, grâce à ses albums solos, se plaît à dévoiler, tour à tour, différentes facettes de sa personnalité. Mais, loin de se disperser, plus le temps passe, plus la chanteuse semble à l’aise avec des compositions qu’elle et elle seule devra soutenir. Je suis séduite par cette cohérence, cette assurance de plus en plus marquées. Séduite et impressionnée.


Gloomy
Octobre 2014




"Libertine"
Note : 15/20

Le temps n’a jamais le temps de s’écouler lorsqu’il s’agit d’entendre parler de Liv Kristine et de sa productivité artistique, en solo ou avec Leaves’ Eyes. Ce n’est plus un secret, mais rappelons tout de même que, contrairement à son travail avec son groupe, lorsqu’il s’agit de ses œuvres personnelles, la chanteuse préfère s’éloigner du metal pour flirter avec un univers pop rock parfois sirupeux, mais le plus souvent doux et agréable. En 2010, "Skintight" s’est révélé comme une bien charmante surprise, et Dieu sait comme ce genre d’expérience donne envie de connaître une succession tout aussi plaisante. De plus, il faut dire que Liv Kristine a réussi à trouver les mots idéaux pour accroire l’impatience, en parlant de son nouveau bébé comme d’une pierre primordiale portée à l’édifice de sa carrière. Prenons en plus en compte ses remarques sur les éléments que les fans ont déjà chéri à l’époque des "Aegis" et "Musique" de Theatre Of Tragedy, et nous obtiendrons ainsi la preuve que, comme le veut le vieil adage : "On n’est jamais mieux servi que par soi-même". Apparemment, en promotion aussi. Les admirateurs de la Norvégienne et de sa voix fluette n’ont donc plus qu’à marquer d’une croix rouge la date du 7 Décembre 2012, jour où ils pourront se jeter sur "Libertine" afin de vérifier les dires de la dame qui en vante tant les mérites. Pour les chroniqueurs, c’est autre chose : l’heure du verdict est désormais arrivée.

Veuillez me pardonner, mais il faut que je le dise : quelle jolie pochette ! Loin du doux naturel de "Skintight", plus femme et typé "vintage", je n’ai envie de dire qu’une chose : (malgré la malheureuse typographie du nom de l’album rappelant celle d’une marque de soda bien connue) chapeau bas à l’artiste ! Quant aux nouvelles compositions de Madame Krull, qu’on se le dise : pas de chamboulement à l’horizon. Par contre, loin de la maladresse d’"Enter My Religion", le deuxième album de la blonde qui, avouons-le, n’avait pas convaincu grand monde (à juste titre, ma foi), "Libertine" est l’album où, visiblement, les éléments chers à la blonde ont mûri. Comme attendu, les ballades sont multiples ("Silence", "Love Crime"…) ; "multiples", et non plus "nombreuses", ce qui rend leur écoute immédiatement moins rebutantes. Car si la douceur caresse délicatement les tympans, il va sans dire que tout le monde n’apprécie pas forcément se retrouver avec au moins une moitié d’album composée comme telle. Donc le fait que la pédale "spéciale ballades" ait été relâchée contentera bien des auditeurs, c’est déjà une bonne nouvelle. La "bonne nouvelle"… peut-être pas la plus attendue, mais celle qui attisait probablement le plus de curiosité était ce "retour" aux ambiances à la Theatre Of Tragedy. Sur ce point, restons aux aguets, sans en demander de trop pour autant : nous vivrons des moments nostalgiques, de temps à autres moins juvéniles que ce à quoi Liv Kristine nous a habitués avec sa carrière solo ; nous retrouverons également des passages plus modernes –ainsi que quelques légères (!) touches électroniques ; nous bénéficierons même d’un duo sympathique avec l’Allemand Tobias Regner, vainqueur de la troisième saison de Deutschland Sucht Den Superstar, sur "Vanilla Skin Delight". Le rappel de Theatre Of Tragedy s’arrêtera là. Mais après tout, les mélancoliques connaissent déjà les albums qu’ils peuvent écouter de tout leur saoul en cas de syndrome du "C’était mieux avant !", ce qui, je l’espère, ne les empêchera pas de profiter de "Libertine".

Ce nouvel opus nous présente effectivement la carrière de Liv Kristine sous de bons auspices, malgré quelques inégalités (le dispensable "Paris Paris", entraînant, mais (trop ?) naïf ; la reprise pas tout à fait convaincante du poétique "The Man With The Child In His Eyes" de la grande Kate Bush, dont l’original se situe nettement au-dessus de cette nouvelle version trop impersonnelle et hasardeuse). Je ne pense pas que nous puissions attendre de grandes révolutions de la part de cette chanteuse talentueuse. Par contre, nous pouvons compter sur elle pour nous donner le sourire. Serait-ce le principal ? A l’auditeur d’en juger.


Gloomy
Août 2012




"Skintight"
Note : 14/20

Qui aujourd’hui pourrait donc encore prétendre ne pas connaître Liv Kristine ? La blonde Norvégienne à la voix angélique enchante les oreilles depuis tout de même déjà 1995, année de la reconnaissance de son premier groupe, Theatre Of Tragedy. Quinze ans plus tard, Liv Kristine est et reste une vocaliste renommée, au talent remarquable. Quinze ans plus tard, il faut également se mettre au goût du jour : en 2010, ce n’est plus de Theatre Of Tragedy que l’on mentionne lorsque l’on désigne la Norvégienne (certes, ceci n’est pas un fait récent, mais peu importe). Cette fois-ci, ça ne sera même pas Leaves’ Eyes, son groupe actuel constitué des membres d’Atrocity et de sa propre personne, le point de vue. Non, ça sera plutôt sa carrière solo, dont le premier album, "Deus Ex Machina", est sorti en 1998. Après ce premier essai la présentant sous un jour plus pop, aux sonorités gothiques séduisantes, le second, "Enter My Religion" avait jeté en 2006 un froid aussi brutal que déplaisant, la faute à des compositions banales et sans réel intérêt que même la voix inimitable de Liv Kristine n’aurait pu sauver. Ne nous attardons plus sur le passer : c’est en effet à présent le tour d’un tout nouvel opus, portant le nom de "Skintight", de se retrouver propulsé sous les feux des projecteurs. Comme tout le monde s’en doute, les auditeurs en quête de riffs brutaux et acérés n’y trouveront pas leur compte ! Rappelons brièvement que pour sa carrière solo, la dame à l’habitude de quitter le monde du metal, dans lequel nous avons toujours eu l’habitude de la voir évoluer, pour une pop / rock gentillette, aussi douce que les paroles qu’elle glisse délicatement au creux de nos oreilles. "Emotional Catastrophies", "Love In Grey", "Versified Harmonies"… La sentimentalité tient une place prépondérante dans sa musique autant que dans ses textes, et cela se sent ! Ecouter "Skintight", c’est comme pénétrer dans un lieu à l’air ambiant suave et confortable. Une parenthèse du monde alentour où il n’importe que de se laisser bercer par la féminité émouvante d’une chanteuse décidément indémodable ! Agréable, mais dispensable malgré tout, le plus gros point fort de "Skintight" est la réussite d’une épreuve que son prédécesseur n’avait pas été capable de surmonter : faire rêver !


Gloomy
Août 2010


Conclusion
L'interview : Liv Kristine

Le site officiel : www.livkristine.com