Le groupe
Biographie :

Formé en 2012 par des membres issus de la scène black metal et death metal, Lifestream propose un black metal aérien et hypnotique tantôt mélancolique, tantôt lugubre et occulte. C’est durant l’été 2014 que le groupe entre au Darkened Studio pour enregistrer son premier album intitulé "Post Ecstatic Experience" qui présente différentes approches de la corrélation entre l’extase et l’effondrement. Cette dualité est rappelée dans chaque performance scénique, tragiquement lumineuse. En ce sens, Lifestream est le mirage d’un bonheur accessible, le rayonnement d’une étoile morte, il représente le pont fragile liant l’humain à la mystique, le ravissement à la folie ou encore la souffrance à la chute de l’individu.

Discographie :

2015 : "Post Ecstatic Experience"


La chronique


Ce premier album des Bordelais de Lifestream est une des 4 réalisations inaugurant Emanations, la sous-division des Acteurs De L'Ombre Productions, et comme on s'en doute, ça va être axé sur du black metal underground, raw, à l'ancienne ou atypique.

Et ce petit morceau de moins de 3 minutes qui sert d'entrée en matière à ce "Post Ecstatic Experience" n'est pas sans me rappeler du Xasthur en version survitaminée et avec un son plus intelligible sans être pour autant plus propre. La ressemblance s'arrêtera là, Lifestream s'émancipe ensuite, même si son black metal est effectivement basé sur les mélodies et les ambiances il reste tout de même plus dynamique et plus nerveux. Les mélodies se permettent même d'amener de très fins rayons de lumière de temps en temps au milieu d'un album tout de même assez froid. En dehors de quelques nappes de claviers qui viennent appuyer certaines ambiances, Lifestream reste dans un black metal plutôt classique. Outre le côté plutôt atmosphérique, on peut aussi sentir un souffle presque épique sur certains titres, en particulier sur "Sad Thoughts Overdose". Pour faire un rapprochement, disons que la musique de Lifestream peut rappeler la scène black metal allemande dont la particularité est d'allier la puissance et la mélodie, alchimie qu'on ne retrouve jamais totalement dans les autres scènes. Le début de "Beyond The Seventh Heaven" aurait d'ailleurs pu se trouver chez Secrets Of The Moon, même si c'est à peu près le seul passage de l'album qui rappellera ce groupe. Lifestream ne rappelle pas cette scène orthodoxe mais bien plutôt celle du black mélodique classique, prenant ses racines chez les Norvégiens et les Allemands donc.

Pour le reste, la durée des morceaux annonce la couleur, 7 morceaux pour quasiment 53 minutes donc autant dire qu'on sait tout de suite que ce sont les ambiances qui se tailleront la part du lion. Le groupe balance tout de même la dose d'agressivité syndicale histoire de rendre les morceaux plus dynamiques, et surtout pour créer une dualité assez intéressante entre des blasts et des riffs froids d'une part et des ambiances et mélodies lumineuses d'autre part. L'éternel face à face de la vie et de la mort retranscrit en musique finalement. Quelques légères dissonances s'invitent au début de "Two Faces" mais c'est bien le seul écart "moderne" que le groupe se permettra sur cet album. "Post Ecstatic Experience" reste relativement classique mais Lifestream est plutôt doué pour balancer des ambiances glaciales, même si on peut ressentir quelques longueurs de temps en temps. Si certains morceaux avaient été légèrement raccourcis, je ne leur en aurais pas voulu, mais bon, rien de dramatique et ça s'écoute quand même bien. Niveau production, on se retrouve avec un son assez sec et caverneux, dans la grande tradition des groupes de black metal à tendance atmosphérique.

Au final, un premier album convaincant dans un style assez classique mais bien foutu, un black metal glacial porté sur les ambiances et contrebalancé par quelques mélodies lumineuses mais jamais niaises. Un album pour ceux qui recherchent autre chose que du bourrinage de bas étage dans le black metal.


Murderworks
Août 2015


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.facebook.com/lifestreambdx