Le groupe
Biographie :

"Alive" : c’est avec cet EP au titre éloquent que Lifeline pousse son premier cri en 2012, lorsqu’Alyss pose ses mélodies sur les compositions d’un duo masculin guitare-batterie issu de la scène metal mâconnaise. Malheureusement victime d’une malédiction digne de Spinal Tap qui frappe implacablement ses batteurs les uns après les autres, le groupe mettra près de deux ans à fixer son line up : c’est finalement une batteuse, Bud, qui complète la formation composée de Benjamin, guitariste initial responsable de l’audibilité des titres en sa qualité de technicien du son, d’Alyss Haller au chant, au clavier et à la plume, rejoints plus tard par Taz à la basse. Tout en conservant les ingrédients clés que sont les riffs de guitare puissants et une voix féminine-mais-pas-trop aux accents rock, Lifeline évolue, ses compositions gagnent en maturité et en complexité et s’enrichissent d’influences plus indus. Le single "Mummy’s Little Girl", paru en Novembre 2014, illustre ce virage musical à quatre-vingt neuf degrés, préparant le terrain pour une forme plus aboutie : l'album "Mind Palace" sorti en Avril 2018.

Discographie :

2012 : "Alive" (EP)
2018 : "Mind Palace"


La chronique


Très loin d’un quelconque bateau créant polémique, Lifeline évolue depuis 2011 dans un rock industriel. Mais Lifeline aura attendu 2018 pour nous présenter son premier album : "Mind Palace". "Mind Palace" ou plutôt douze pistes et quarante-six minutes et des patates de ce que le rock industriel représente pour Lifeline. A savoir un son aussi groovy que martial, des refrains froids et martelant et un résultat entrainant. Mais surtout, Lifeline amène la parité homme-femme dans le rock’n’roll puisqu’en plus d’être mené par Alyss Haller, son tempo est dicté par les baguettes de Mandie. Trêve de féminisme et ouvrons un pot de Nutella pour savourer ce disque (oui, je n’en ai que pouic à faire de sa concentration en huile de palme). Ah oui, et à défaut de surveiller ta ligne, surveille toutefois ta ligne de vie car Lifeline va la faire vibrer !

Et tout commence avec cette sensation, en dépliant le livret de ce disque, de découvrir les traits de la carte du Maraudeur inventée par J.K Rowling. Ou, à bien y réfléchir, de plutôt déchiffrer celle des couloirs du sanatorium d’Until Dawn revisité par Nathan Drake. Quoi qu’il en soit d’une quelconque exclamation à base de "J’suis la carte, j’suis la carte", "Mind Palace" nous embarque pour un internement forcé dans les couloirs étriqués de sa création et surtout des pensées torturées jalonnant celle-ci. Émotivement, le disque est très instable, l’auditeur ressent la perpétuelle détresse d’un individu à l’univers malmené, tiraillé et tentant d’échapper tant bien que mal à une santé mentale bancale. Telle une échappée fantasmée d’un asile, "Mind Palace" fait part de ses rêves, de ses craintes et de ses désillusions. Le son, lui, est lourd et oscille entre rock moderne et metal alternatif contemporain. De ce genre de décibels en force que les fans de Stone Sour, Breaking Benjamin, Chevelle et compères sauront apprécier avec ferveur ("Cartography Of Oblivion", "Sanctuary", "Relief"). La voix féminine portant ces esclaffes musicales, quant à elle, est profonde et envoûtante. Le tout parsemé de quelques touches industrielles pour résonner comme un appel vers un laisser-aller dans les pensées sombres et borderline que chaque être humain réfute au plus profond de lui. Et pour en finir ici avec notre analyse psychologique, affirmons donc que : non notre patient n’est pas atteint d’un complexe d’Œdipe, mais simplement d’un besoin dévorant d’expression et de libération ("Twelve Versions Of The Truth", "Sea Of Signs", "Under Control"). Ici, les méandres de l’esprit sont rois et sa complexité glorifiée. Et, bien évidemment, pour la traditionnelle comparaison, Lifeline fera le bonheur des adorateurs de Kamera Obscura. Tout aussi complexe, tout aussi conceptuel et tout aussi réussi !

Du coup, quand certains sont sous antidépresseurs ou Magnésium B6, d’autres font de la musique. Tandis que quelques uns jouent avec Bob, leur ami imaginaire, quelques autres exprimer leurs troubles dans un album. Comme le prescrirait n’importe quel apothicaire digne de ce nom : mieux vaut donc avoir les tripes solidement attachées en termes d’émotions et de grand huit des tourmentes. Ou alors comme le clamerait sur son Skyblog n’importe quel Kevindu59 : "Lifeline, c’est pas un truc de fragile". En plus, y'a même pas besoin de Doliprane pour les maux de tête, avec "Mind Palace" cela passe tout seul !


Rm.RCZ
Janvier 2019


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/lifelineofficial