Le groupe
Biographie :

Lex Talionis a été fondé en 1996 par Pierre-Marie Reverdy, guitariste compositeur, dans le but de jouer la musique la plus violente qui soit. Après la sortie de deux démos très appréciées dans l’Underground Français et notamment une chronique dans le Metallian n°15, plusieurs dizaines de concerts en France, Espagne et Italie notamment, et de multiples changements de line-up, le groupe a trouvé une stabilité solide. En effet, depuis 2000, le groupe est composé des quatre mêmes musiciens, Jérémy au chant et au clavier, Nicolas Gleizes à la basse et Yannick Morisset à la guitare, habitant tous de façon durable dans la même région et étant motivés comme personne. Le concept musical s’est aussi affiné pour se donner les moyens d’atteindre la brutalité qui était visée dès le départ. Suite à la sortie de la dernière démo, Lex Talionis a reçu plusieurs propositions de labels mais a finalement choisi Deadsun Records travaillant en France avec des groupes comme Agressor, Belphegor ou Master, et jouissant d’une très large distribution mondiale. Le premier album de Lex Talionis, enregistré fin 2000 et masterisé au MasterLab (Gurkkhas, Anorexia Nervosa…) est sorti en 2001 et a reçu un accueil incroyable par la presse notamment en Pologne, Russie et Grèce, où "Inhuman Violence" a obtenu la note maximale dans les plus gros magazines. Suite à de telles réactions, le groupe ultra motivé a travaillé sans relâche, a donné des concerts en France et en Europe et a enregistré son deuxième album "The Supreme Aggression" en Septembre 2002, sortie prévue en Mai 2003.

Discographie :

2002 : "Inhuman Violence"
2003 : "The Supreme Aggression"


La chronique


Formation composée de Jérémy au chant et au synthé, Pierre-Marie aux guitares et à la programmation, Yannick aux guitares, et Nicolas à la basse et à la guitare rythmique, Lex Talionis nous envoie un Supermetal de derrière les fagots dont la précision, la complexité, la brutalité, la recherche "métallique", et la fougue nous terrassent d'admiration. Avec 2 albums à son actif, et un palmarès de concerts et festivals assez "pépères" (premières parties de Cannibal Corpse, Kataklysm, aborted, et participations au Nuclear Storm Fest, au Immortal Shadows Fest avec Vader, Behemoth et Hatesphere entre autres…), le groupe nous livre un album de grande classe, et d'un professionalisme qui laisse sans voix ! Ce qui frappe en premier à l'écoute de cette déferlante Death/black indus, c'est la rapidité et la violence de la rythmique. Dans ta face ! Une telle froideur épileptique ne peut sortir des petits bras et des petites jambes d'un humain… Effectivement, on a affaire de toute évidence à une batterie programmée au son indéniablement glacial et mécanique. Le ton est donné, il est clair qu'il s'agit de guerre, de violence, même pas besoin d'attendre l'arrivée des "douces paroles" pour deviner que la guerre des machines ne fait que commencer… La précision et la rapidité ahurissante du rythme renvoi sans mal aux débits des armes automatiques, et les sonorités presque métalliques inspirent le fer, l'acier, tous ces métaux renvoyant à l'inhumanité. Un côté indus est donc très présent et contribue volontairement à la Suprême et fantastique Agression que "subit" l'auditeur. Lex Talionis est une formation riche en influences également, et ce qui est admirable, c'est que cette œuvre monstrueuse leur rend vraiment hommage par l'originalité et l'aspect unique qui en découle. Ces lascars n'ont pas tort de définir leur musique comme du Brutal War metal, car il y a bien un thème commun aux influences black, death, et heavy qui habitent leur concept, c'est la guerre. Et ces autres facettes du metal que nous pouvons discerner dans cet album sont autant présentes dans les paroles que musicalement. Jetons donc une oreille encore plus attentive aux subtilités de cette galette… Concernant le chant qui, il faut bien le dire en jette pas mal, on est surpris de découvrir un mélange très intéressant. En effet, Jérémy nous livre une sorte de fusion habile d'une voix death avec un chant de baryton ("Soul Mirror", "Leaving The Grave"). Le débit, la prestance vocale très martiale nous renvoie directement à une influence classique omniprésente, à l'image des chants profanes. On retrouve le thème classique aussi musicalement, voire néo-classique puisque même la gratte nous déballe continuellement des parties démentes qui nous catapulte dans "un 18ème siècle futuriste" ("Strength and Honour"). On pense alors à du Bach tant la lead (qui participe activement à forger l'identité si particulière du groupe) pourrait être assimilée à un jeu d'orgue. Virtuosité je pense est un mot qui semble bien définir tout ça ! Le moins qu'on puisse dire, c'est que LT sait marier les opposés… Ce côté ancien et mystique dégagé par les chœurs et la voix ("Soul Mirror"), s'unie à merveille à l'aspect futuriste représenté par les rythmes, samples et autres sonorités indus. On "nage" parfois même dans des ambiances épico-futuriste, à l'image d'un space opéra…Quand au clavier, d'ailleurs très bien utilisé, il s'adapte à toutes les situations. Il sait se faire futuriste dans les solos et les harpèges ("Soul Mirror", "Strength And Honour", "Cyborg"), sur "Endless End" il devient la mélodie principale sous forme de riff, puis se prend pour un orgue. Il lui arrive aussi de jouer les violons ("Cyborg", "Rises The Soul…", "Eternal shadow…"), ce qui entretient joliment cette touche classique. Une touche heavy est également bien présente, avec les rythmiques de guitares bien caractéristiques qu'on peut trouver quelquefois au détour d'un morceau ("Doomed To Kill", "Rises The Soul…", "Strength And Honour"), et aussi par cette couleur épique qui émerge régulièrement, notamment des solos de guitares qui nous rappellent les grandes épopées du heavy metal ("Leaving The Grave…"). Et ce n'est certainement pas la marche retentissante de "Doomed To Kill" qui va nous faire oublier qu'on est en pleine bataille ! "The Supreme Aggression" est une oeuvre technique et violente comme du bon death, sombre et malsaine comme du black (à noter une partie " blackisante " du plus bel effet sur "Strength and Honour"), virtuose comme du classique, inspirée comme du néo-classique, et froide et mécanique comme de l'indus. Lex Talionis construit donc son univers avec diverses influences qu'il s'approprie totalement en leur ôtant leur humanité, pour ensuite les doter d'une violence inouïe avec un grand savoir-faire. Ce serait une erreur de vouloir cataloguer ce groupe tant il nous offre une mosaïque étincelante d'inspirations… Et je m'abstiendrais bien volontiers de chercher une quelconque référence à une quelconque autre formation pour la bonne et simple raison que Lex Talionis est unique en son genre, et que son inspiration vient du metal avant tout. Alors respect à ces artistes qui ont tout compris !


Sab
Juin 2004


Conclusion
Note : 16/20

A écouter : Endless End

Le site officiel : www.lextalionis-metal.com