C’est toujours avec une certaine émotion, pour ne pas dire une légère érection, que j’aborde l’écoute d’un nouvel album des Sales Majetés. Bien que je reste un admirateur inconditionnel de "Sois Pauvre Et Tais-toi !" (2010) ainsi que de tout ce qui a précédé, je ne me lasse pas de découvrir leurs nouveaux bébés tous les 2-3 ans depuis. Après un "Ni Dieu Ni Maître" (2015) assez classique et sans véritable surprise, c’est avec beaucoup d’amour que j’attendais impatiemment ce "Droit Dans Le Mur", qui tombe à merveille, puisqu’en pleine période électorale. Que demande le peuple anarchiste ? Bref, ne vous attendez pas à une chronique objective, puisqu’en tant que groupie casse-couilles officielle autoproclamée, je vais forcément tremper ma langue de bave (et de joie) avant d’écrire ces quelques lignes couvertes de passion et de dévotion (car, il faut bien le dire, Les Sales Majestés, c’est sûrement le meilleur groupe de punk français encore en activité, avec Hors Contrôle…).
Comme à leur habitude, Les Sales Majestés produisent un punk rock incisif, provocateur, en forme de clou planté sous la semelle, ou d’attaque de puces enragées dans le dos. Le mot d’ordre est toujours le même : taquiner. Taquiner pour dénoncer le système dégueulasse dans lequel nous vivons, où les politiques volent aux pauvres pour donner aux riches. Plus que jamais, à gauche toute, et les autres, au goulag. On ne fait pas d’omelette sans casser des bourgeois, comme disait Fœtus Party.
L’album débute par le déjà célèbre tube / clip "No Future", qui permet d’annoncer la couleur. Non, Les Sales Majestés ne sont toujours pas confiants dans l’avenir, et ils gèrent ça à leur manière… Deuxième morceau, « C’est la France », et là, ça ratisse large, ça balance : les flics, les politiques, les patrons, c’est propre, c’est net. En troisième, le titre éponyme, sans doute le meilleur de l’album : Macron, Le Pen, Sarko, Hollande, un pour tous, tous pourris ! J’aurais aimé que Mélenchon soit ajouté à cette liste mais bon, je chipote. On trouve aussi quelques morceaux plus détendus, presque plus funs pourront dire les moins politisés, comme "Sexe, Drogue Et Rock’n’Roll" ou "Les Sales Majestés". Pas forcément ce que je préfère mais bon, ça change un peu. Mais que serait le punk sans amour ? "Les Amants Maudits" sonnerait presque comme un titre des Clébards qui auraient trouvé l’âme sœur, un truc dans l’genre. Ce que j’aime beaucoup avec ce groupe, c’est que même quand on arrive à la fin de l’album, pas de repos, la rage est toujours présente, comme en témoignent à merveille "Pphaine 2016" ou "Flamby". Et toc.
Voilà. Encore un album totalement réussi des Sales Majestés. Que l’on aime ou que l’on n’aime pas (sérieux, c’est possible de ne pas aimer ? Ma maman vient de faire le ménage pendant deux heures chez moi, malgré le son à fond, ça n’avait pas l’air de lui déplaire…), ce sont des paroles qui font vraiment plaisir à entendre en ce moment, à l’heure où l’homophobie, le racisme, le sexisme et le nationalisme prospèrent, à droite comme à gauche. Enfin un VRAI discours qui va à contre-courant, qui dénonce à peu près tout ce qui ne tourne pas rond, en France comme ailleurs. Donc, même pour ceux qui ne sont pas fans de punk, si vous avez un peu de conscience politique, vous êtes priés de tendre une oreille, ainsi que le poing gauche et le drapeau noir / rouge.
|
|