Ah les Clébards… Par où commencer ? Tout d’abord, par un énorme MERCI à Mass Productions de m’avoir envoyé ce nouvel album, qui se révèle parfaitement à la hauteur de mes attentes. Les Clébards, c’est cet excellent groupe de punk folk dont je m’envoie régulièrement l’album "Le Genre Humain", véritable bijou musical que YouTube me propose presque chaque jour. Depuis une dizaine d’années, nos amis canins sillonnent la France en diffusant leur musique à la fois incisive et raffinée, qui mélange les styles avec beaucoup d’amour et de haine. Les Clébards, c’est avant tout un cri de révolte poussé au fond de la nuit, et qui nous tambourine le cœur à chaque instant. Ce sont des chansons qu’on aime écouter accoudé au bar, avec un picon bière ou un pastis pas très dilué. On se prend vite au jeu, on est vite touché par ce que ces gars nous racontent, et rien que pour ça, ça vaut le détour.
Dès le premier morceau au titre éponyme, dès les premières lignes même, ça dénonce avec habileté ce système répugnant dans lequel on vit : "Cinq heures du mat’ je pointe c’est l’heure d’activer mes bras". La couleur est annoncée, et autant dire qu’elle risque fort d’être assez sombre. Deuxième piste, et c’est ce cher huissier qui se fait généreusement cracher à la gueule (il l’a bien mérité, ce con) : "Mais l’important, c’est pas l’physique, sauf que chez toi c’est pas c’qu’y’a d’pire". Paf, dans ta gueule. Chaque ligne de poésie écrite par les Clébards sonne comme un putain d’uppercut dans la mâchoire, et ça fait quand même du bien d’entendre ça. La suite de l’album ratisse assez large, on sourit, on déprime, on acquiesce, et on passe à la suivante. Comme ils le disent eux-mêmes, nos amis canidés n’ont pas envie de se taire, pour le plus grand plaisir de ceux qui ont un minimum de conscience. Ça me rappelle cette épave de Renaud, à l’époque où c’était un mec digne et respectable (années 70-80 en gros).
Mais musicalement, ça donne quoi ? Difficile à décrire, mais je dirais que leur musique est simplement belle, douce. Elle nous porte et accompagne à merveille cette voix cassée, tranchée. Mais le plus réussi, hormis l’acoustique des guitares, c’est sans doute l’accordéon qui domine parfaitement chaque mélodie. Un peu à la manière des Hurlements d’Léo ou des Ogres de Barback (en mieux), les Clébards réussissent à mélanger des racines punk à des airs plus populaires, plus anciens et traditionnels. Le résultat est absolument bluffant, et ce nouvel album réussit à susciter autant d’émotions que les précédents, si ce n'est plus. À écouter d’urgence.
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