Le groupe
Biographie :

Lelahell est un groupe de metal extrême formé en 2010 en tant que one-man band par Lelahel, le frontman du légendaire groupe algérien Litham, qui planche rapidement sur l’écriture du premier EP, "Al Intihar". Fin 2011 sort donc cet EP, enregistré, mixé et masterisé par Lelahel, rejoint par Nihil à la basse et Slave Blaster aux fûts. En Juillet 2012, "Al Intihar" sort sur Goressimo Records et est distribué aux Etats-Unis par Sevared Records. Le premier album de Lelahell, "Al Insane... The (Re)Birth Of Abderrahmane", voit le jour en Août 2014 sur le label Horror Pain Gore Death Productions. Nihil quitte le groupe en 2014, remplacé par Ramzy Curse en 2015, et Slave Blaster le quitte également en 2016. "Alif" sort en Juin 2018 chez Metal Age Productions avec Hannes Grossmann (ex-Necrophagist, ex Obscura, Alkaloid, Blotted Science, Hate Eternal) à la batterie.

Discographie :

2012 : "Al Intihar" (EP)
2014 : "Al Insane... The (Re)Birth Of Abderrahmane"
2018 : "Alif"


Les chroniques


"Alif"
Note : 17/20

Il existe malheureusement peu de groupes algériens, mais lorsque l’on voit la qualité de ceux-ci, il est impossible de passer à côté de cette scène. Lelahell, formé en 2010 à Alger par Redouane Aouameur (aka Lelahel, guitare / basse / chant et auparavant batterie) joue un death metal massif qui vous promet des séances entières de headbang. Accompagné depuis 2015 par le bassiste Ramzy Curse, celui-ci n’a pourtant pas participé à l’enregistrement d’"Alif" , le deuxième album du groupe. Par contre, les frappes millimétrées sont signées Hannes Grossmann (Alkaloid, Hate Eternal, ex-Necrophagist, ex-Obscura…). Alors échauffez-vous avant de l’écouter.

On commence sur "Paramnesia" avec une batterie déjà très énervée qui sera rapidement rejointe par une basse lourde à souhait et une guitare saccadée au possible. Le chanteur se met alors à hurler et alternera son growl caverneux avec un scream sale et malsain sur sa rythmique effrénée. Pas le temps de souffler, on enchaîne avec "Ignis Fatuus", calquée sur le même modèle de violence, de rapidité et de riffs gras. Les harmoniques sont cependant plus présentes sur ce titre que sur le précédent, mais la pluie de blast n’a pas cessé. Estimant que notre nuque mérite une pause, Lelahell nous offre un sample atmosphérique nommé "Thou Shalt Not Kill" avant d’embrayer avec "Ribat Essalem", une composition qui emprunte à mon avis un peu au black metal. Le leader se déchaîne totalement avec des riffs plus furieux que jamais qui mettront littéralement tout le monde d’accord.

Après cette petite leçon vient "Adam The First". Inspirée évidemment du mythe d’Adam et Eve, cette composition révèle une sensibilité artistique qui apparaît masquée pour beaucoup à cause de la violence de l’instrumentale, et de la voix saturée en permanence. Mais les influences orientales sont bel et bien présentes sur ce récit mythologique, tout comme sur "The Fifth". Le chanteur ne se contente pas de hurler bêtement par dessus une rythmique de fou furieux, et je pense qu’il est nécessaire de se pencher sur le sens réel des paroles pour connaître la raison de tant de violence. On commence plus doucement avec "Insiraf / Martyr", une autre composition qui laisse clairement ressortir les influences orientales du groupe, avant de renouer avec des riffs cataclysmiques et un son imposant au possible, avec des paroles en français et arabe.

Encore une fois, l’introduction de "Litham (The Reach Of Kal Asuf)" sera un parfait exemple de l’expression “le calme avant la tempête”, car si ce riff clair sera repris sur tout le titre, il sera saturé et renforcé jusqu’à en devenir un hymne guerrier. "Parasits" est l’un de mes titres préférés, car au-delà des harmoniques perçantes, le titre est encadré en quasi-permanence par une véritable tornade de blast beat qui nous fait perdre à la fois tout repère et toute notion du temps, mais il passe malheureusement à la vitesse de l’éclair. La dernière composition de ce (trop court) album est "Impunity Of The Mutants", qui prend le temps de démarrer avec un riff qui s’interrompt régulièrement en restant très contemplatif. De la violence pure et simple, mais maîtrisée de bout en bout, avec un passage surprenant sur la fin.

S’il nous a fallu attendre quatre années entre le premier et le dernier album de Lelahell, ces quatre années ont été récompensées par dix compositions dantesques. les influences orientales que le créateur du groupe parvient à placer dans ce torrent de puissance brute sont appréciables et la qualité des riffs permettent de ne pas le laisser sombrer parmis les autres albums de death metal qui sortent chaque semaine.


Matthieu
Août 2018




"A La Croisée Des Vents"
Note : 15/20

La particularité de ce groupe est qu’il vient d’Algérie, à partir de là, les effluves métalliques qui émanent d’un pays qui a priori n’est pas forcement penché vers ce style de musique, ne peuvent qu’avoir une saveur particulière. Je les encourage d’ores et déjà à persévérer dans cette voie, d’autant plus que la probabilité de voir un groupe algérien jaillir sur la scène metal est plutôt faible, voire inexistante. Lelahell officie dans le death metal épicé et n’est nullement impressionné par les blast beats. On a du blast, on a du grunt, du gros riff et une prod' death metal, alors lançons-nous gaiement dans l’album.

"Al Intissar" commence à fond les gamelles, le son de la batterie me faire penser à une drum machine mais il y a un vrai batteur dans le groupe donc je mets ça sur le compte de la prod'. Le death metal que nous offre Lelahell sur ce premier morceau a l’air bien inspiré, les riffs sont bons et la double grosse caisse ravage les oreilles à une vitesse hallucinante. Les mélodies ne sont pas mises de côté dans les compos car sur "Voices Revealed", malgré la violence du morceau, je réussis à en déceler quelques unes. J’ai l’impression que la prod' fluctue d’un morceau à l’autre, "Kalimet Essir" semble mieux mixé au niveau de la batterie. Le morceau en lui-même est soutenu par un chant qui alterne growls et chant plus aigu. La construction de la compo est impeccable et on est même gratifié d'un très bon solo de gratte. Le titre mélange habilement les riffs thrash et le death metal violent. Bien ! Au niveau de la qualité d’ensemble, après deux écoutes, je trouve que le mix final manque un peu de vélocité et de coffre. Le son de la batterie, surtout de la caisse claire, est un peu limite lors des accélérations. Bon, rien de bien méchant car l’album fourmille d’excellents riffs comme sur "Mizmar". Je n’ai pas pris de claque en écoutant l’album mais je pense qu’avec une production plus death metal, les compos auraient eu bien plus d’impact et d’ampleur. J’ai eu l’impression que le groupe cherchait le son qui lui correspondait le mieux. C’est un premier album il me semble donc je pense que pour le prochain, ils auront trouvé leur voie et leur propre son, car pour ma part ils ont ce qu’il faut pour créer l’identité de Lelahell.

"Al Insane... The (Re)Birth Of Abderrahmane" est un album de milieu de tableau très correct, il y a de bons plans musicaux, bien exploités… Comme je le disais, les bases sont là, les idées aussi, il ne reste plus qu’à moins se disperser dans les morceaux peut-être, et d’avoir une ossature bien définie pour chaque compo. Un bon album plein d’idées à exploiter jusqu’au bout.


Davidnonoise
Septembre 2014


Conclusion
L'interview : Lelahel

Le site officiel : www.facebook.com/lelahell